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Sujet: pas le droit à l'erreur (maya) Mar 25 Aoû - 10:45
Pas le droit à l'erreur « Les gens se sentent seul parce qu’ils construisent des murs au lieu de construire des ponts. »
Il était tôt. Cinq heures du matin s’affichaient sur mon portable tandis que je tremblais à cause de mon réveil brutal. J’avais encore les images en tête de ma mère morte reposant dans mes bras. Je devais m’assurer qu’elle était toujours en vie, quitte à me faire découvrir. Il était hors de question qu’elle trépasse avant que je n’ai pu la sortir d’ici. Elle ne méritait pas de finir ses jours dans une cellule et encore moins en tant que rat de laboratoire. Elle avait beau m’avoir abandonné lorsque j’avais six ans, elle était de mon sang et par conséquent, je ne pouvais la laisse dépérir. J’avais conscience des traitements qui lui infligeaient et c’était la seule chose que je détestais dans l’agence. C’était immoral de faire ce genre d’expérience, d’enlever une vie et de l’enfermer dans une cellule pour une avancée scientifique. C’était leur gros défaut, prêt à tout pour vaincre les Olympiens. Je serrais les poings tout en m’extirpant du lit et en attrapant quelques affaires, je me dirigeais droit vers les douches. Je logeais dans le QG, n’ayant pas les moyens de me payer un logement car être au bas de l’échelle n’apportait pas une grosse paye. Je savais que mon cas allait s’améliorer, mais pour le moment, je faisais avec. Fin prête, je me dirigeais vers le sous-sol où se trouvaient les cellules. Il n’y avait pas un chat dans les couloirs, tout le QG semblait dormir et une part de moi était rassurée à cette idée. J’avais envie d’être seule et l’idée qu’on me surprenne en train d’observer ma mère, me faisait froid dans le dos. Qu’est-ce que penserait l’agence s’il l’apprenait ?
Je soupirais. Ce genre de question ne me ferait pas avancer et il ne servait à rien que je sois nerveuse inutilement. Après tout, ma présence n’allait pas forcément être jugée dans le sens que je le pensais. Qui ferait le lien entre ma mère et moi ? La ressemblance n’était pas frappante surtout qu’elle avait désormais les joues creusaient et un corps si maigre. Dire qu’elle était l’ombre d’elle-même, je me souvenais encore de son visage rayonnant et de ce regard si émotif. Elle était belle avec ses cheveux épi de blé et ses yeux étaient un océan de verdure et d’eau pour rendre possible n’importe quelle floraison. Je l’avais toujours cru forte, prête à affronter toutes les épreuves possibles. Or, elle ne s’était pas relevée de la mort de mon père, pire, elle m’avait accusé de sa disparition et m’avait abandonné à moi-même avec son visage déformé par la colère. Ma main se crispa contre la rambarde des escaliers. Je secouais la tête pour enlever cette dernière image. Je pris une grosse inspiration avant d’ouvrir enfin le niveau inférieur où reposait ma mère. Un long couloir se dessinait devant moi et une vitre sur ma gauche indiquait une rangée de cellules et sur ma gauche, une salle d’interrogatoire. Je passais mon badge de l’agence pour ouvrir la porte de gauche et mon regard s’orienta de lui-même vers cette fameuse cellule où une maigre femme reposait avec ses cheveux blonds mal brossé touchant le sol. J’activais mon pouvoir pour être sûre que son cœur bat et ce fut le cas. C’était un rythme régulier indiquant qu’elle séjournait dans le monde d’Hypnos, au sein des rêves et loin de cette réalité. Un léger sourire se dessinait, enfin rassurée. Je calais mon dos contre le mur tandis que j’essayais d’imaginer le sourire de ma mère en constatant ma présence. J’avais toujours cette même image quand je venais la voir secrètement, imaginant une bonne réaction de sa part et non le monstre qui m’avait jeté quatorze ans plus tôt. Je restais un moment, paisible avant de constater l’heure qui avançait : six heures.
Je ne pouvais pas rester davantage et je sortis de la pièce au moment où j’entendis des bruits de pas venant des escaliers. Je retins mon souffle tandis que je fermais tout doucement la porte derrière moi et que j’essayais de paraître normal. Mon cœur s’affola au rythme des bruits de pas jusqu’au moment où je vis le visage de cette fameuse personne. « Maya ? » J’eus envie d’expirer, m’attendant à pire. « Qu’est-ce que tu fais ici, aussi tôt ? » Etais-je prudente de poser une question auquel je n’avais pas la bonne réponse ? J’avais quelques minutes pour trouver cette bonne réponse, sinon, je paraîtrais suspect et il ne le fallait pas !
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Sujet: Re: pas le droit à l'erreur (maya) Dim 30 Aoû - 18:14
Mina - Maya
Maya ne réussit pas à s'endormir pendant un long moment. La jeune femme étouffait sous ses couvertures mais dès qu'elle les enlevait elle avait froid, mais un froid fiévreux car Maya était tout sauf frileuse. Des images, lointaines et douloureuses défilaient dans son esprit sans qu'elle puisse les contenir. La fatigue se mélangeait à l'énervement de ne pas pouvoir s'endormir. Vers quatre heures du matin cependant la jeune femme réussit enfin à glisser dans un sommeil agité, mais pas pour très longtemps. Maya se réveilla avec l'impression d'étouffer et l'envie irrépressible de sortir de cette chambre et de marcher un peu. Sans prendre la peine de se coiffer ou de s'habiller autrement que du short et débardeur noir avec lequel elle dormait, pieds nus, Maya sortit dans le long couloir sombre. Au départ, elle songea à sortir dehors mais un sentiment étrange la poussait à aller ailleurs, dans un endroit qu'elle n'avait jamais exploré. Une sorte de petite aventure, la découverte d'un lieu inconnu même si peu intéressant. Un saut d'humeur, comme ça, d'un coup, Maya en avait souvent. Et elle suivait son instinct. D'emblée, la jeune femme sût que l'endroit en question seront les cellules des prisonniers, lors de ses nombreuses balades nocturnes elle avait déjà eu le temps d'explorer le reste du bâtiment et des environs. Maya ne se sentait bien ici, cela était visible, elle passait le plus clair de son temps dans le calme de la bibliothèque ou dans le grand parc mais les grands espaces lui manquaient clairement. Cette agence n'était pas un lieu pour elle, la jeune femme en venait à se demander si elle avait bien fait de quitter la colonie des sangs mêlés où il y avait tout de même plus d'espace qu'ici. Mais l'espoir d'un avenir meilleur la tenait enchaîné là, pour le moment. Quand à la guerre qui se livrait, Maya n'en avait rien à faire, ce n'était qu'un ramassis de conneries tout ça, elle n'était nullement concernée, enfin si, car le fait d'être là l'impliquait dans cette guerre.
La jeune femme descendit les escaliers menant aux cellules, une balade un peu morbide à vrai dire, non, pas une balade, une exploration. Après tout, il était toujours utile de connaître les moindres recoins de son environnement. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle aperçut le visage de Mina, elle ne s'attendait pas du tout à trouver quelqu'un ici. À sa question, elle haussa les épaules de manière désinvolte et parla de son habituelle voix basse et distante avec l'accent prononcé norvégien.
- Je me baladais...
Maya jugea Mina de la tête aux pieds puis plongea ses yeux gris dans ceux de la jeune femme face à elle, interrogatrice à son tour. Interrogatrice, mais pas insistante, curieuse plus tôt. Après tout, Maya n'aimait pas qu'on fourrait le nez dans ses affaires alors elle ne se mêlait pas non plus de celles des autres.
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Sujet: Re: pas le droit à l'erreur (maya) Mer 2 Sep - 12:56
Pas le droit à l'erreur « Les gens se sentent seul parce qu’ils construisent des murs au lieu de construire des ponts. »
La fatigue se lisait sur mon visage. Je n’aurais pas dû prendre ce risque même si ce n’était que Maya. Je ne savais pas à qui faire confiance surtout que ce secret pouvait me mener à la même place que ma pauvre mère. Je n’avais pas envie de finir enchaîner ou jeter à la porte de l’agence car je m’y plaisais et je me sentais plus à ma place ici qu’en dehors de cette ancienne université pour femme. J’avais un avenir parmi ces murs et j’étais en sécurité, loin de la zizanie du monde mythologique. Cette réflexion ne m’aidait pas au problème actuel. Que devais-je dire à ma chère amie ? Je voulais trouver un semblant de vérité à dire sans pour autant dévoiler tout l’envergure du problème. Cinq heures du matin n’étaient pas une heure optimale pour mon cerveau embrumé par la fatigue. Je sentais la sueur dévalée de mon front tandis que mon cœur s’affolait de lui-même. J’étais nerveuse et tout mon corps s’amusait à le montrer. Comment pouvais-je paraître honnête avec tous ses tics nerveux ? J’en étais même à faire rouler mon anneau de bronze céleste autour de mon doigt. Quelle prestance ! Je montrais la Mina qui allait trouver le mensonge de l’année.
Lorsque ma camarade répondit à ma question avec son accent norvégien, j’eus un petit rire nerveux. Une balade ? C’était une très bonne excuse mais ça paraîtrait trop gros vu que je n’étais pas du genre à faire des insomnies. Un sourire amusé se dessinait sur mes lèvres, je me moquais de mon attitude et je constatais sans mal l’interrogation dans les yeux orageux de la fille du nord. Je m’adressais à elle d’une voix tremblante. « Mauvaise nuit ? » Je levais les yeux au ciel tout en murmurant d’une voix basse. « Pour ma part, un mauvais cauchemar, j’ai rêvé qu’un prisonnier s’évadait… Alors, j’ai voulu vérifier. Bizarre ? J’en ai conscient. » Un sourire forcé accentuaient ma bêtise et j’évitais le regarde de la jolie blonde. Bon, c’était un semblant vérité sauf que le prisonnier en question était ma mère et que j’ai cru qu’elle allait mourir. En soi, j’étais satisfaite, j’avais évité le pire et j’espérais que la jeune femme croit à mon ramassis de parole. Je prenais appui contre le mur et j’en soufflais de bien-être. Je pouvais encore entendre derrière ce mur, les battements réguliers de ma mère endormie. Avait-elle conscience que j’essayais de la sortir de ce merdier ou m’avait-elle tout simplement oublié ? Après tout, abandonner sa fille et ne jamais plus lui donner de nouvelles, pour moi, ça signifiait que je ne représentais plus rien à ses yeux. N’étais-je pas sa petite progéniture, le fruit de l’amour qui unissait mon père et elle ?
Je soupirais tout en regardant autour de moi, avant de lancer à ma camarade. « Bon, cet endroit n’est pas le meilleur lieu pour discuter. Être si prêt de ces cages me donne un coup au moral. Je n’aimerais pas être derrière ces barreaux à attendre mon bourreau ! Qu’est-ce que tu proposes pour y remédier ? »
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Sujet: Re: pas le droit à l'erreur (maya) Dim 6 Sep - 17:10
Mina - Maya
Maya voyait bien que Mina était stressée, elle observait toujours le comportement des gens lors des discussions, même quand elle n'y était pas impliquée. La jeune femme se doutait bien que Mina avait quelque chose à dissimuler mais elle ne s'en inquiétait pas plus que ça, si ça ne la concernait pas, ça ne la regardait pas. Si la jolie blonde avait quelque chose à lui dire, elle le dira et Maya l'écoutera avec attention, sinon, elle ne reviendra pas sur le sujet. Mais sans pour autant l'oublier, la jeune norvégienne était quelqu'un qui savait obtenir des informations sans parler, il suffisait juste d'écouter et d'observer tout ce qui se passait autour d'elle et savoir reconstituer le puzzle. Les livres étaient également d'une grande utilité. Toutes fois, les informations qu'elle avait, elle ne les partageait pas, une aubaine sûrement pour les personnes concernés. Mina partit d'un petit rire à la réponse de Maya, un petit sourire amusé, une voix tremblante quand elle répondit par une interrogation et un murmure quand elle articula sa réponse prétendant avoir fait un cauchemar sur un prisonnier qui s'évadait, tout dans sa manière de parler persuadait Maya qu'elle ne lui disait pas la vérité, pas entièrement du moins. De plus, Mina eut un petit sourire forcé et elle fuyait le regard de Maya, ce qui ne faisait qu'attiser ses doutes. Mais tan pis, la jeune herboriste ne semblait pas vouloir en parler alors elle n'allait pas insister. Elle l'aimait bien Mina, c'était une de ces rares personnes qu'elle n'avait pas envie de baffer. De là à l'appeler son amie, peut être pas mais au fond d'elle sans s'en rendre forcément compte c'était comme ça qu'elle la voyait. "Son amie des livres", que y avait t-il de mieux que de commencer une amitié grâce aux bouquins ? Mina poussa un soupir et regarda autour d'elles en déclarant que ce n'était pas le meilleur coin pour discuter et qu'être près de ces cages happait le moral et qu'elle n'aimerait pas être à la place des prisonniers. Elle finit par demander à Maya ce qu'elle proposait pour y remédier. La jeune femme haussa les épaules.
- Je propose qu'on aille dehors.
Dit-elle en t-shirt et short, pieds nus. Mais Maya était la petite fille de Chioné, le froid ne lui faisait pas peur, loin de là.
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Sujet: Re: pas le droit à l'erreur (maya) Dim 13 Sep - 18:32
Pas le droit à l'erreur « Les gens se sentent seul parce qu’ils construisent des murs au lieu de construire des ponts. »
Cet endroit me rendait mal à l’aise. Déjà, quand je me rendais au zoo, ce que je méprise par-dessus, je ne supportais pas la vue de ces animaux enfermés dans un enclos et loin de leur environnement naturel. Je trouvais leur situation injuste, si loin de leur nature et dans l’objectif que les mortels s’amusent à les voir pourrir là-dedans. Pour moi, les animaux devaient vivre librement. Leur excuse face à l’existence des parcs zoologiques était de permettre la survie d’espèce en danger que l’Homme lui-même avait provoqué. Ce monde était mal fait comme d’observer ma propre mère derrière cette cage à peine dix mètres. Je ne pouvais rien faire pour elle, à part nous mettre toutes les deux en dangers et vivre une vie recluse. Je n’aimais pas cette solution même si ça pouvait lui permettre d’améliorer sa situation. J’y gagnais quoi en fin de compte ? Je doutais qu’elle se souvienne de mon existence et qu’elle puisse éprouver une once de sentiment à mon égard. Devais-je sacrifier ma propre vie pour la sienne ? Je ne savais pas et la peur qu’elle puisse encore une fois me rejeter m’empêcher d’agir dans ce sens. J’aurais préféré ne jamais découvrir son existence au sein de ces murs ou mieux, qu’elle n’y soit pas. Je m’étais habituée à son absence et là, j’avais l’impression qu’on me retournait dans tous les sens.
Ma camarade haussa les épaules avant d’approuver mon idée de sortir de là. Je lançais un dernier regard vers ces barrières avant de m’avancer d’un pas lent vers la porte. Or, un bruit strident me fit sursauter et je regardais paniquer Maya. « Une alerte ? » Ce genre de bruit n’annonçait rien de bon et même la pièce s’illuminait de rouge. Qu’est-ce qui se passait ? Je n’osais pas regarder les écrans d’ordinateur ou pire, utiliser mon pouvoir pour en savoir plus. Je tremblais de la tête au pied, pris d’une crise de panique. Ma voix tremblait. « Tu… Tu penses qu’on… Devrait aller voir ? » Ma température corporelle chutait et je sentais mon cœur s’affolé sous ma cage thoracique. Ma respiration était coupante au point que la porte soutenait la majeure partie de mon corps. Oubliant presque la présence Maya, je chuchotais à moi-même. « C’était un rêve, non la réalité ! Un rêve, un simple rêve… » Par réflexe, je mettais mes mains devant mes oreilles comme pour m’interdire d’écouter ce que j’avais peur d’entendre.
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Sujet: Re: pas le droit à l'erreur (maya) Mer 14 Oct - 21:15
Mina - Maya
Une alarme stridente résonna alors que Mina venait de faire un pas un direction de la porte, après un dernier regard vers les barreaux. Maya se figea sur place et Mina fut prise de panique tandis que la pièce s'illuminait en rouge
- Une alerte ?
Pas de doute, quelqu'un allait arriver d'une seconde à l'autre, il était impossible de ne pas l'entendre.
- Tu… Tu penses qu’on… Devrait aller voir ?
Maya, se forçant à garder le calme malgré le vacarme assourdissant qui lui déchirait les tampons et réfléchit un instant. Remonter ? Non... Si quelqu'un les voyait sortir de là elles auraient de gros problèmes. Aller voir ce qui se passait ? Oui... C'était sûrement la solution, quand d'autres personnes arriveront et demanderont ce qu'elles faisaient là les deux jeunes legs n'auront qu'à prétendre s'être précipitées en bas dès que l'alarme avait retentit. Et si on leur demanderait ce qu'elles faisaient dehors à cette heure ? Maya serra les dents, bon sang, fallait il se justifier de chacune de ses actions ici ? Il n'y avait rien que Maya détestait plus... Cette sensation de non liberté était juste horrible pour elle. Cette vie était horrible. Mais la jeune femme n'avait pas le choix, cet endroit était son dernier espoir de pouvoir mener une vie normale et prospère. L'agence PSI accueillait de plus en plus demi dieux et avait une avancée technologique très importante alors peut être... Peut être qu'un jour... Maya secoua la tête pour sortir de ses pensées, ce n'était pas du tout le moment. La jeune leg se tourna vers Mina et dit :
- Maintenant on n'a plus vraiment le choix alors on va voir.
Est ce que c'était une bonne idée ? Maya ne le savait pas. Ce qu'elle savait, en revanche, c'est que c'était la seule option.
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