Laisses tomber les ringards, vise un peu le grand art [Jayson]

Jayson ∞ Morgane

Il fait n’importe quoi. Il me prend pour son jouet. Il me traite comme si je ne valais rien à ses yeux. Je vais lui faire payer. Je vais tellement jouer avec lui qu’il va me supplier d’arrêter. Simple sur le papier, si simple, pourtant la vérité était tout autre. Une main s’était déposée sur mon cœur, une fois de plus, une main glacial qui s’amusait à pointer des épines dedans, mourir à petit feu, j’étais condamnée à souffrir jusqu’à quand comme ça. J’avais fermé les yeux, encore une fois sur le caractère de Jayson. Oui je l’avais idéalisé, je l’avais prévenu des milliards des fois, il me connaissait, il savait que je tombais amoureuse comme une merde, il savait que je l’aimais, il le savait et ce gros con. Excusez-moi du peu, s’en prenait à ma personne, non à mes sentiments. Quel était leur but à tous ces gars de me malmener. J’avais blessé qui pour que tous me fassent souffrir à ce point. J’en avais marre de toujours me planter sur toute la ligne, je ne sais pas une relation saine ça pouvait être bien aussi.

Pourtant tout avait bien commencé, j’étais rentrée au campement hier soir, hyper tard. La faute à pas de chance, la nationale que je prenais était bloquée, du coup, j’avais mis trois fois plus de temps que prévu. En arrivant, j’avais cherché en vain mon meilleur ami, bon d’accord ce n’est pas le cas. C’était ce qui était prévu, sauf qu’en montant les escaliers à toute vitesse, j’étais tombée nez à nez avec mon prince charmant. Toutes mes idées, s’étaient envolées à l’instant même où nous nous embrassions. Je crois qu’à chaque fois qu’on est séparé, on fait des records lorsqu’il s’agit d’atterrir dans un lit. J’avoue sans mal que Jayson gère totalement pour se diriger dans les couloirs lorsqu’il s’agit de me foutre dans son lit. Du coup, j’avais oublié Adrian, en même temps, je me voyais mal sortir en soutif du lit de Jayson et traîner dans les couloirs pour rejoindre mon meilleur ami. D’abord parce que ça gelait, dans les couloirs, ensuite je ne suis pas sûr que Jay adore l’idée que je me balade ainsi, et puis Adrian risquait d’avoir des problèmes. Non il devait me connaître et savoir que j’étais tombé sur Jayson avant, que ce garnement est tout simplement incapable de me garder habiller. Non mais vraiment, ça doit être un complexe chez lui.

Certes, la soirée avait été géniale, j’avais même super bien dormi contre mon amant, il tenait un peu chaud quand même, ce n’est pas très important. Le réveil avait été un peu moins agréable, il n’était plus là. J’avais eu la désagréable impression d’être un objet uniquement bon à être baisé, puis derrière pour assumer, il n’y avait plus personne. Cependant, je lui laissais le bénéfice du doute, il était peut être timide, il voulait peut être évité qu’on nous affiche comme couple. Du coup je ne lui en voulais pas. C’est en ouvrant les volets que ma joie de vivre se fit complètement démolir. Du jamais vu, j’accrochais les volets lorsque je vis mon petit prince en bas. Je m’apprêtais à lui faire un signe pour qu’il remonte. Sait-on jamais, une deuxième manche dans le lit, je ne disais pas non. Tout ne se déroula pas exactement comme j’avais prévu, même de là où j’étais son attitude était éloquente. J’essayais vraiment de lui donner des raisons, c’était cette grosse qui lui faisait du rentre dedans, il était trop poli pour la rembarrer, un véritable gentleman. Non la vérité, c’était que Jayson me prenait pour une belle poire, la fille voulu s’éloigner il la rattrapa, et ce n’était pas pour un bisou sur la joue, ni un câlin. Je restais immobile comme une imbécile, non comme l’imbécile que j’étais.

Je reculais après quelques minutes, et m’asseyais sur le lit. J’avais été prévenue par tout le monde pourtant. Adrian avait tenté en vain de m’ouvrir les yeux. La vérité c’est que j’aimais vraiment Jayson, il m’avait ramené chez les partisans, il acceptait sans mal mes défauts, rien que pour celui de la ponctualité. Cependant si j’acceptais sans mal qu’il me délaisse la nuit, pour faire je ne sais quoi, qu’il soit irrespectueux par moment, qu’il embrasse d’autres filles c’était tout simplement inconcevable. Dès que j’avais le dos tourné combien défilaient ici ?

Combien de temps je restais immobile dans cette chambre à le haïr comme une dingue. Combien de temps avant que je me reprenne. Je ne sais même pas moi-même. En réalité mon portable vibra plusieurs fois une fois pour papa je suppose. Je ne lui avais pas envoyé de texto pour lui dire que j’étais bien arrivée, un homme m’ayant accaparé toute la soirée, un autre texto d’Adrian qui devait s’inquiéter de ne pas me voir. Rien de tout cela ne me touchait. J’allais lui exploser sa tête à ce partisan, j’allais vraiment me le faire et pas sexuellement parlant. Il devait être dans les alentours de midi lorsque j’entendis des pas dans le couloir. A l’instant même où la porte s’ouvrit, bon avec trois secondes de décalage, il serait dommage d’abimer la mauvaise cible, je projetais mon portable de toutes mes forces sur lui. Si le projectile n’atteignit pas sa cible, j’étais cependant satisfaite d’avoir visé si près du but. Du premier coup, si ce n’est pas magnifique ça. Je me levais d’un geste rapide et vint me planter devant lui.

S’il y a bien un avantage à être proche de Jayson, si ce n’est pour le côté lit très confortable, c’était qu’il ne me faisait plus peur du tout. Au contraire, j’avais surtout envie de me blottir contre lui habituellement. Si  ce n’est que là c’était de l’étrangler ou autre chose concernant sa libido de merde. Mon poings vint heurter son torse, j’osais pas esquinter son visage, mes sentiments étant un peu trop présent pour cela.

- Tu sais ce que tu es Peters ? Un enfoiré ! Je te déteste ! T’avais pas le droit de faire ça, pas après cette nuit. Mais qu’est ce qui cloche chez toi ?

Franchement, j’essayais de le taper encore une fois, je voulais qu’il paie pour le cœur qu’il démolissait. Je ne lui avais rien fait de mal avant aujourd’hui. Enfin, les larmes s’autorisèrent à couler, ça ne m’apportait cependant aucun réconfort. J’étais comme un animal blessé, j’en avais tellement marre qu’il se foute de ma tronche surtout lui ! J’étais rentrée chez les partisans pour ses beaux yeux, ça me gavait tellement cette attitude de con.