Les aventures de Coin-Coin le canard ( Cameron)

Je ne pensais pas que je pouvais être quelqu’un qui serait, disons spécial. Enfin si, mais je ne pensais pas que ça serait si visible. Enfin, lors d’un accident, on en gardait quelques traces, ça c’était certain, on ne pouvait pas dire que je n’étais pas dans la branche de ce que l’on pouvait appeler Homo Sapiens Sapiens. Bah quoi, il fallait se le dire, je n’étais pas une humaine pure souche et encore moins un humain, vous en aviez vu beaucoup de mec comme moi? J’avais eu droit à tout plein de trucs improbables dans ma vie, je le savais très bien et là baam d’un coup, je dois faire avec une main en moins. D’après mon cerveau du moins. Parce que je savais qu’elle était là. Je ne dis pas les problèmes que je pouvais avoir pour ça. C’était comme vivre à une main, un bras, juste un seul membre et en fait non, tu en as deux. Bien sûr, j’avais ma chevalière, bien sûr que j’avais réussi à tout refaire et à me dire que j’étais là et que je faisais ce que je voulais avec ma main, cette phrase n’était pas louche du tous les amis, alors là pas du tout. Allez ranger vos esprits pervers, je vous en prie. C’était une question de vie ou de mort là, c’est très sérieux. Donc je disais que ma main était une rebelle. Elle faisait ce qu’elle voulait. On ne pouvait pas tout avoir. Mais moi, Spencer, j’arrivais à la contrôler à l’aide du cadeau de mon père et encore, il ne fallait pas que je le perde parce que sinon, c’était la cata. Mais ça, c’était le petit résumé du départ. Il fallait se dire que ce n’était pas quelque chose que l’on allait voir tout le temps. Et puis, j’avais un fusil, un pistolet, pas besoin des deux mains. Enfin, c’Est-ce que je pensais hein, après les lois de la physique, on s’en fout!

Une journée comme les autres, c’était ça que je me disais quand je me suis réveillé à quatre heures du matin. Donc, qu’est-ce que je pouvais faire de plus? Qu’est-ce que je pouvais dire…sauf que je ne pouvais pas me rendormir. Ce qui était un peu chiant à vrai dire. Bon donc, je devais faire quoi. C’était une chose que je ne savais pas trop et il fallait dire que je ne savais pas si je devais rester là  à fixer le plafond, faire des pompes ou bien me dire que la vie, était profonde et philosophique. Mais bon, il fallait faire un choix. Un choix difficile certes, mais un choix quand même. Donc, bah, j’ai fixé le plafond. Et c’était tellement nul qu’à six heures, j’en ai eu marre et je me suis levé. Je ne sais pas trop pourquoi, mais j’avais envie de faire du sport. Donc, j’ai pris mes fringues et je suis parti. J’ai couru, fonçant dans des arbres au passage, mais j’ai couru. Et ce pendant quelques heures avant de me dire que je devais peut-être revenir sur mes pas parce que j’étais franchement loin, que je sentais un truc pas très nette et que je voulais voir Coin-Coin. Pour ceux qui ne le savent pas, j’avais un canard en plastoc jaune que je gardais dans mes affaires pour les bains et il venait prendre son bain avec moi. Un genre de truc qui me tenait compagnie quoi. Et puis, on faisait avec ce que l’on avait. Ça me permettait de moins me prendre la tête. Parce que depuis que j’étais au camp, depuis que j’étais né en fait, je n’avais jamais eu de relations amoureuses, rien. Je n’avais jamais rien ressenti et ça me faisait un peu de soucis. Je ne voulais pas finir seul. Je ne voulais pas finir tout seul, mais c’était limite si je connaissais mon orientation sexuelle. Au moins, quand j’étais avec Coin-Coin, je n’avais pas à me demander si je faisais bien les choses, si j’étais ce que je pensais ou pas. Parce que Coin-Coin, ne posait pas de questions. Donc, une fois ma course du matin finit, je ne sais pas combien de kilomètres j’avais couru au juste, mais je savais que c’était trop parce que franchement… MES JAMBES BORDEL! Voilà, c’était tout et c’était dit. Donc une fois de retour au dortoir, je m’étais dirigé vers mes affaires, avait attrapé ma serviette, Coin-Coin, des vêtements de rechange et j’étais parti vers les bains. Pour ensuite plonger dans un et me relaxer. Oh bon sang, qu’est-ce c’était bon.. Et puis, j’avais l’exclusivité, personne n’était encore là..

« T’en penses quoi Coin-Coin? On est bien hein? Bien mieux que dans ce petit trou perdu près du froid et de la neige. Les bains, quelle merveilleuse invention….»

(c) AMIANTE

Quatre jours. Presque une semaine que j’étais de retour dans le monde des-gens-louches-avec-des-pouvoirs-encore-plus-louches, mais à part ça, j’allais bien. Disons que mon corps avait commencé à bien récupérer des blessures, j’en gardais des marques. Kathleen n’avait pas pu tout enlever, mais cela ne me dérangeait pas vraiment, en fait j’étais vivante mais dans un sens, je me sentais morte. Les gens sont animés de leurs souvenirs. Les miens s’étaient évaporés.

J’avais déjà rencontré une fille qui avait l’air de vouloir me donner un coup de marteau dans la tronche juste parce que je l’avais oublié et que cela lui faisait mal, ce que je comprenais mais me frapper n’aiderait pas non plus. En fait, j’avais presque espéré que la Romaine qui soigne aurait pu en faire de même avec ma tête, mais soi-disant que c’était trop dangereux. Je revenais au même point qu’à ma sortie - fuite - de l’hôpital. Les réponses, il me faudrait les trouver toute seule comme une grande, sauf que au fil de jours, je me disais que j’aurai besoin d’un coup de main et je n’osais pas déranger sans cesse la Romaine. En fait, je me sentais mal à l’aise en sa présence et pour ce qui est de madame-se-transforme-en-ours, bah elle me faisait juste complètement flipper donc bon.

Le bon point c’est que je commençais à me repérer dans le camp. Enfin je dis ça, disons que hier j’avais réussi à retrouver mon lit sans me planter plus de trois fois ce qui est une nette amélioration contrairement aux autres jours. Je progresse. Mais là, je ne souhaitais pas rentrer et regarder travailler comme... un boulet pendant à son pied, Kath. Donc, je me baladais me demandant ce que j’allais bien pouvoir faire de ma vie. Le grand-patron du camp avait cédé à la Romaine pour me laisser du temps avant que je reprenne les entrainements. Je n’avais pas forcément l’impression d’en avoir fait moi, quand je les voyais effecteur leurs manœuvres, je ne pouvais m’empêchais de déprimer en me disant que je ne pourrais jamais refaire la même chose. Peut-être que mon corps s’en souvient lui, j’espère, sinon je suis vraiment mal barrée.

Dans le fond, les questions me brûlaient les lèvres comme qui sont mes amis ? Est-ce que j’en avais ? Et pourquoi est-ce que je passe mon temps à mâter le postérieur des femmes qui passent près de moi, hein. Bon, il m’est arrivé de mâter des mecs aussi je crois, mais une certaine répulsion me fait frissonner et je détourne le regard sans trop comprendre. J’assimile la Romaine à un pilier qui m’empêche de m’envoler, n’empêche que je serai capable de fantasmer sur elle aussi, ce qui n’est pas vraiment adéquat. Et puis son regard inquisiteur... comme si je sais pas, j’avais vécu un truc hyper grave et que personne ne me disait rien - comme une revenante en fait. Alison me regardait différemment mais c’était presque pire en fait... à choisir je préférais celle qui me maternait peut-être trop. Pour tout dire, ce jour-là, j’essayais d’échapper à ces deux filles.

Pour le moment, la Romaine-Ours voudrait sans doute m’étriper donc ça devrait aller pour l’éviter et Kath devrait être occupée avec des gens blessés. Qu’est-ce mon sens de la déduction est puissant. J’aurais peut-être dû lui dire que je voulais être seule au final, mais bon fuir c’est mon dada. Je me baladais donc dans le camps à la recherche de... repères ? Et peut-être bien de souvenirs. Oh ouais, j’aimerais qu’ils viennent me claquer à la figure et que je puisse remettre des noms sur toutes ces choses et tous ces visage, ce serait tellement bon et moins humiliant d’être autant utile qu’un poussin pas encore sorti de sa coquille. Un œuf c’est même pas mignon. Alors voilà, je suis une coquille vide. Enfonçant mes mains dans les poches, je me rendais compte que j’étais parvenue à un endroit non exploré. Les bains. D’accord. Bah pourquoi pas ? Après tout, je ne savais pas quoi faire alors autant visiter au moins je pourrais indiquer le chemin à quelqu’un d’aussi nul que moi si l’occasion se présentait.

J’entrai donc, légèrement méfiante, le moindre bruit ou geste pouvait me faire flipper - encore une fois aucune idée du pourquoi du comment, étais-je déjà parano avant ? Allez savoir. Il me restait beaucoup de questions à poser mais comment aborder le sujet. Kath avait plutôt l’air d’avoir mal quand je lui parlais alors si je pouvais éviter de blesser des gens. En y réfléchissant, Ali c’était la même chose. Je leur causais du mal à toutes les deux par ma simple présence. Soupirant, j’avançais et me stoppais en entendant une voix. Dressant un sourcil, prudente, je cherchais la source de la voix et m’arrêtais en voyant un garçon brun avec ... un canard. MEC ? Je me raclais la gorge pour lui faire savoir qu’il n’était pas seul - on ne sait jamais, certains ne préfèrent pas savoir qu’on parle tout seul ou ... à un canard. « Salut... » J’attendais qu’il lève les yeux vers moi pour poursuivre. « Je sais pas si tu me remets. Je me remet pas moi-même donc... enfin j’espère qu’on se détestait pas... » Je me mélangeais les pinceaux parce que je ne savais pas quoi dire d’intelligent à un mec qui barbotait en parlant tout seul, sérieux ils sont fous ces Romains.

Il fallait que j'explique un truc à propos des bains et de ma jeunesse. Et non ce n'était pas que je ne me lavais pas, je vous vois venir avec ça et je dois avouer que c'est passablement peu ragoûtant. Je vous ai déjà parlé de ragoût? C'est bon le ragoût, celui que ma mère faisait en tout cas. Elle avait toujours de la bonne viande dedans et des patates et pour conclure, des carottes. Je mangeais de tout, je n'étais pas difficile, malgré le fait que je détestais les œufs, je sais pas pour vous, mais moi, me dire que ce truc-là aurait pu être un poussin, je sais pas mais ça me disait un peu moins de le manger hein. C'était disons, pas super super. On faisait avec bien sûr, mais je ne mangeais jamais d'œufs. Enfin, s'il était devant mes yeux, très goûteux, je n'allais pas y toucher, bien évidemment, mais s'il était dans un gâteau où je ne pouvais pas le voir ni le goûter, à moi le gâteau, ça c'est clair. Ah la belle vie je vous dis. Ce n’était vraiment pas très compliqué ma vie et je dois dire que même si j'étais très stricte envers moi-même, pas le droit de déconner avant 9h par exemple, c'était quelque chose qui était très important, il fallait que je sois sérieux un peu quand même, j'étais un romain. Un romain avec une conscience, je tiens à le dire. C'était quand même très important. Très très important quoi. Comme la lettre majuscule au début des phrases. En vrai, ça sert à rien, mais ça fait plus joli. C'était ça mon utilité. Je servais à rien, sauf à rendre plus joli. Hé oui, fallait bien se trouver un rôle à un moment où a un autre et ben voilà, il fallait tous les combler, donc vous voulez que je vous dise quoi? Ce n’était quand même pas sorcier, c'était romain. Oh la la, il fallait vraiment que j'explique tout autant avec autant de détails? Sérieusement? Certaines personnes ne pouvaient pas se passer de détails du genre: Hier soir, j'ai fait un bonhomme de neige et je l'ai câliné. Franchement les potins, ça servait à rien hein, mais alors à rien du tout. C'est comme moi. Je ne sais pas où je m'en vais en disant tout ça. À quelque part certes, mais savoir où je vais, alors là bonne chance pour me le faire découvrir parce que c'est le dawa la finale, la fin du monde. Je ne savais rien, je ne faisais que supposer. Et les suppositions c'est mal es copains. Oh oui, très très mal... Mais encore là, c'était mon avis.

Donc voilà, je disais quoi déjà? Ah oui. Je prenais des bains quand j’étais tout petit, mais il y en avait un qui m’avait marqué et ça avait été toute une expérience. Les bains nordiques. Vous savez ce que c’est l’hiver? Avec de la neige et tout ça? Moi je le sais, ma mère a aimé le dieu que l’on associe à cette saison, le vent du nord mes amis et il était cool le vent du nord, je dois l’avouer. Vraiment très cool. Pourquoi? Parce que c’était mon paternel, mais passons. Donc, je disais donc que c’était les bains nordiques qui avaient changé ma vision du monde. Bien sûr, parce que ça ne fait que donner l’impression que des bains chauds, on n’en a jamais assez. Jamais jamais assez. Surtout avec ses foutus bains froids là. Y’a un moment pour nous les mecs, où quand l’où est froide, le passage est un peu plus difficile. Je vous laisse devinez où hein, je ne mettrais pas de détails pour votre bon plaisir, faut se débrouiller un peu parfois. Juste un peu. Donc bon, voilà, on faisait avec que ce l’on avait les copains. On faisait réellement avec ce que l’on avait et c’était peut-être mieux ainsi? Peut-être est-ce que j’aurais mieux fait d’être une fille? C’était la question que je me posais depuis tout à l’heure? Peut-être qu’être une fille ça aurait été mieux dans les bains nordiques? Je ne sais pas, je n’avais pas demandé à personne. Je dois avouer que cette journée avait vraiment été cool parce que bon, j’avais eu droit à des massages par des charmantes personnes qui savaient ce qui faisait et bon sang que ça me manquait. Pour peu, je pourrais refermer les yeux dans mon bain. Mais en fait non parce que y’avait une jeune fille qui était là. Et qui voulait mon attention. En relevant les yeux, j’esquissai un large sourire pour la saluer alors qu’elle parlait. Elle devait me trouver dingo d’avoir parlé à Coin-Coin aussi. Et y’avait aussi le fait que j’étais nu, sous la mousse. Bon on allait faire avec hein, vaut mieux pas qu’elle soit prude.
« Salut, moi c’est Spencer, mais tu peux m’appeler, Spicy, Spence, Bois léger et aussi le mec qui parle au canard. Je crois que je t’ai déjà vu avant. Cameron, c’est ça? Ça fait du bien de te revoir toi, bien que l’on sache jamais vraiment parlé. Alors, y’a un souci? Tu veux un poto canard toi aussi? Raconte-moi tout que je puisse faire en sorte que cette journée soit la plus belle pour toi.»

Je lui adressais un clin d’œil et lui fit un coucou de la main, avec Coin-Coin dedans. Chouette, une nouvelle amie.

(c) AMIANTE

Quatre jours. Quatre jours pendant lesquels mon monde a pris un tournant étrange. Était-ce du à la femme extrêmement anormal qui a terminé en bouillie sur le sol ou alors à cause de la superguérisseuse à qui visiblement avant je tenais beaucoup  mais qu’à présent je ne me souviens à peine de prénom. oh et puis, ce n’est pas fini, on peut rajouter la fille qui a toujours l’air énervée et qui a des sautes d’humeur de dingue - que j’essaie d’approche pour une raison qui m’est inconnue alors que j’ai l’impression d’avoir besoin d’elle dans ma vie à un point inimaginable, seulement elle m’a foutu les jetons remarquez la jolie guérisseuse aussi. Non mais vous auriez leurs dons.

Complètement flippant. Entre celle qui répare les gens et celle qui pourrait déchiqueter un corps en cinq secondes chrono. Il n’y avait plus de doute possible, ici c’est vraiment bizarre. Je les aime toutes les deux - disons que avant je les aimais donc ça devrait revenir et puis sans elles je serai dans la mouise. D’une part je serai toujours dans un parc et de l’autre je serai toujours aussi paumée dans ce camp militaire avec sa ville où les gens semblaient trop... heureux et curieux à mon goût. Oh et la cerise sur le pancake (Problème ?) c’était bel et bien cette chère Praetor ou un truc dans le genre, bonjour la flippe. Je sais pas si ça lui arrive d’être plus chaleureuse mais là si elle était au max c’en était inquiétant. Après m’avoir souhaité la bienvenue et d’admettre qu’elle était soulagée que Kath m’ait retrouvé, elle avait simplement indiqué à ma tutrice provisoire - oui je l’appelle comme ça, en même temps c’est un peu ma seule amie avec Alison mais c’est étrange entre nous pour ne pas dire chaud, très chaud mais pas toujours dans le sens qu’on entend - que je devais reprendre quand je me sentirais prête et revenir la voir. Bon du coup, j’avais quelques temps pour être tranquille.

Heureusement. Il n’empêche que je m’ennuyais un peu sans ma mémoire. Je détestais les gens qui me regardait espérant que le déclic se fasse et que je leur saute dans les bras. Je devais essayer de lire des trucs - des dossiers, n’importe quoi pour savoir comment retrouver ma mémoire. Je vous assure qu’un médecin qui vous dit que ça prendra le temps qu’il faudra - c’est pas rassurant. Kathleen avait aussi l’air de penser que quand ma tête serait prête, tout me reviendrait. Quant à Alison, j’avais préféré éviter le sujet - je crois que ça lui faisait encore plus de mal qu’à moi de me savoir à ce point-là ignorante. Même si pour cacher ses émotions à part la colère cela dit en passant, elle est très forte la femme ours. Bon et là j’avais devant un garçon peut-être un peu plus jeune que moi, dur à dire, qui avait un ami canard.

Pour le coup, je crois que lui au moins, je ne devais pas flipper en me disant qu’il allait se transformer en rhinocéros, non ? Je devrais peut-être lui demander juste pour être sûre. Bien que je ne sois pas sûre que ça se fasse de demander à un mec s’il est bien humain et ne devient pas un truc à trois tête bien flippant et meurtrier. Ouais papi n’aurait pas aimé que je pose ce genre de questions. Je voyais bien qu’il n’avait pas l’air menaçant mais depuis j’étais légèrement sur le nerfs et sursautais au moindre contact, ce qui me déplaisait car je causais du mal à Kath et Alison, je l’avais bien vu. Mais lui avait l’air - je sais pas - totalement différent déjà parce que son ami était un canard peut-être, qu’il barbotait sans doute nu heureusement il y avait la mousse, quoique le fait de voir quelqu’un nu surtout un mec ne me gênait pas en fait. Il avait l’air joyeux, content, pas du tout importuné par ma présence donc j’avançai d’un pas dans un direction en voyant son sourire. Visiblement ce mec s’appelait Spencer, ok attends mon gars je note.

J’aurai vraiment dû demander un calepin à mon amie, histoire de tout noter dessus voir même faire un dessin... si je savais dessiner, tiens un truc que je savais sur moi ! Quel miracle. Dommage que ce soit aussi inutile. Donc lui me reconnaissait au moins. Un soulagement apparut sur mon visage, il ne devait pas être un ennemi vu qu’il avait l’air content donc c’était un bon point, peut-être un ami en plus. La classe, ça ferait trois ! Dis-donc je m’améliore. Bon apparemment on n’était pas les meilleurs potes de l’univers mais c’était déjà ça. Je me rapprochai encore un peu avant de m’accroupir tout près et de lui sourire doucement, légèrement sur mes gardes quand même. « Ravie de te rencontrer, enfin re-rencontre mais vu que je suis à la masse... je me souviens ni de toi, ni du canard. » Je haussai les épaules pour cacher ma légèrement gêne.

Avant de le scruter légèrement pensive, « Dis, Spencer, tu ne te transformes pas en un truc énorme et violent hein ? » Oui bon sur ce point-là, j’avais besoin de me rassure histoire que toutes personnes que je croisais n’étaient pas des bourrins de première zone. « Ni capable de guérir des trucs de manière très flippante ? » Oui bah c’était important. Même si Kath et Ali ne me faisaient pas exactement peur - un peu quand même, j’avoue - , je préférais quand même le commun des mortels histoire de sentir plus en sécurité. A sa question, j’avouais que à part que je ne connaissais rien sur rien, non tout allait bien mais bon. « Je suis pas super à ma place ici. Enfin, je sais plus vraiment qui je suis, ni qui j’aimais... enfin tu vois. Du coup, je me sens un peu seule. » C’était dit, et tellement vrai. J’avais l’impression d’être un misérable cafard dans une vie qui avait débuté depuis très longtemps sans moi. Un nouveau-né dans un corps de ... bah génial je ne sais pas même pas quel âge j’ai. Une question de plus à poser super. Je décidai d’être un peu curieuse. « Et toi, que fais-tu là tout seul avec ton canard euhh Coin-Coin c’est ça ? » Ben oui, pourquoi ne restait-il pas avec ses amis. Et pour le nom de son ami et bah disons que je n’étais pas sûre de me rappeler ce que j’avais entendu en arrivant.

Tout ce que l'on pouvait dire de cette fille, c'était qu'elle avait l'air réellement paumée. Mais bon, guide Spencer était là pour la guider. J'aimais les petites brebis perdus, j'adorais être berger. J'avais dû l'être dans une autre vie. Dans tout les cas, j'adorais les bêtes, j'avais obtenu cet amour de ma mère je supposais, certainement pas de mon père, franchement, il fallait se le dire, ce n'était pas quelque chose que l'on allait voir de l'amour pour les animaux chez un dieu aussi froid que lui. Déjà... bref, j'allais pas en parler durant cent ans non plus, oui, c'était mon père, mais je ne faisais pas par exprès pour être son fils non plus, je savais une chose c'était que c'était très très important de ne pas oublier d'où je venais et que j'étais le fils d'un biologiste marine. Mais qui adorait tous les animaux. Donc en frais d'animaux, j'étais comment on peut le dire, servi?.. C'était pas un plat non plus. Et puis, il fallait se détromper, je ne la traitais pas de brebis, elle aurait fait une drôle de brebis blonde n'est-ce pas? C'était quelque chose d'amusant à voir et qui m'arracha un sourire à un moment. Mais rien de tout ça était méchant. Non, je n'étais pas un vilain romain. Juste un mec comme les autres dans une baignoire avec un canard. Un mec comme les autres. J'aimais dire ça, bien que je savais que ce n'était pas tout à fait vrai. Déjà, les gosses d'Aquilon, il en pleuvait pas hein, nous n'étions pas ce qu'il pouvait avoir de plus nombreux, pas de notre faute, les dieux sont difficiles en amour. Il fallait pas être trop laid et il fallait surtout remplir les exigences. Je me demandais il fallait être comment pour être un enfant de Jupiter. Bah, Jason avait été sympa, mais comment il pouvait être froid parfois. Encore plus froid que du métal quoi. C'était sympa. Réellement sympa. Surtout lorsque le métal, je l'avais léché une fois pendant l'hiver. Je ne parle pas de Jason détrompez-vous. Mais bien d'un poteau.. .De métal, durant l'hiver. Ma langue en souffre encore. Oui, c'est possible alors que ça fait des années. Je viens du pays de l'hiver quand même, bon je l'avoue, ce n'était pas le pire hiver que je pouvais avoir, je n'habitais pas chez les Québécois et pas dans le nord, c'est toujours plus froid dans le nord, mais quand même!

« Tu sais, peu importe si on se rencontre pour la première fois ou bien pour la dixième fois. C'est toujours un plaisir d'avoir de nouveaux amis. Enfin, nouvelle amie dans ton cas. C'est super que tu sois revenue. Tu m'avais manqué!»


Je n'avais pas grand chose à lui dire, je savais que j'aurai dû avoir un peu honte, c'était pas des retrouvailles que l'on pouvait penser qui seraient ultra géniales. Donc, bon on faisait avec ce que l'on avait, mais bon, j'étais pas super super.. Hein quoi? J'avais perdu mon diplôme de super homme? C'était dommage hein? Bon, on faisait.... avec ou bien sans. C'était peut-être un peu triste, mais je ne pouvais pas me plaindre, j'avais connu pire, j'avais connu réellement pire. Ma main, mon bras, dont j'avais la chevalière, je crois.. J'étais plus certain de rien, c'était poche et très moche. Et je venais de faire une rime. J'étais trop fort... Quoique là, elle me prenait un peu pour un fou furieux. Nah, j'étais pas comme ça. Je fronçais les sourcils et souriait... Lentement.

« Je peux geler les gens ou des trucs. Mais ça fonctionne pas toujours... Donc, le seul truc qui peut arriver, c'est que Coin-Coin aille faire un tour au Pôle Nord. T'en fais pas, je mords pas le moindre du monde. Je suis un gentil. Très gentil. Même, juste pour te dire... j'ai un bras où je ressens rien. J'ai une chevalière pour ça.»

J'éclatais de rire suite à ça. C'était amusant de me dire que je n'étais pas méchant, bien que je ne sois pas méchant à la base. J'étais juste un peu balourd. Je crois. Je ne savais plus trop en fait. Il fallait se creuser la tête pour le savoir... JE crois..

« Je prend mon bain pardi. C'est le meilleur des trucs....»

(c) AMIANTE

Heureusement que j’étais tombé sur monsieur canard parce qu’un autre Romain m’aurait sans doute regardé avec des yeux gros comme des biles avant de barrer vite fait, bien fait. Bah en fait, je commençais un peu à craindre les pouvoirs des demi-dieux - ma famille, maison tout ça... bref ce que je ne croyais pas trop du coup. Non parce que moi aussi si je voyais une nana qui débarquait et posait des questions aussi dingues que ça, ben je crois bien que je lui indiquerai le bureau du psy. Attendez... c’est déjà quoi un psy ? Roh, on s’en fout. Ce n’est pas important pour le moment. Disons que rien ne l’est réellement puisque mon but est de m’intégrer parmi ces étranges personnes. Ce que nous pouvons dire c’est que nous avons tous un point commun - tout le monde est barré ici pour une raison ou une autre. Mais sérieux, j’ai pas vu une seule personne normale.

Même Kath me fait flipper avec sa magie chelou qui soigne. Bon à choisir, je pense que ça m’arrange qu’elle puisse soigner les gens plutôt que l’inverse. Disons que je ne la vois pas trop en une affreuse tueuse diabolique. Non vraiment, ça collerait pas trop à l’image que je m’étais faite de mon amie jusqu’à présent. Enfin j’estimais que vu que j’étais en présence de Spencer - comment j’ai retenu son nom à lui - et bien, j’avais quand même le droit de connaître son pouvoir - son don, sa magie bref le truc qu’ils font tous et que peu semblent contrôler - ce qui est carrément flippant quand on constate qu’on se trouve dans le même camp. En gros, suffisait qu’un seul gaillard rate son coup, s’énerve bref une broutille et tout pourrait partir en mode ... bien sûr il manque encore relativement de vocabulaire pour exprimer clairement le fin fond de mes pensées - mais je pense que vous suivez quand même.

Une chose est sûre, j’irai me planquer dans ce cas-là. Non parce que moi, je maitrise pas cet art de se foutre dans la merde et de s’en sortir. Vu ce que j’avais entendu, je préférais éviter ce qu’ils pouvaient nommer fun. Mais quelle idée. Et dire que j’aimais ça avant ? Sur ce point-là, j’en doutais fortement. Comment est-ce que j’avais pu me sentir à l’aise avec des mecs qui mesurent presque deux mètres et dont leur bras fait la largeur de ma cuisse. A moins qu’avec les coups que j’avais pris, je sois devenue une brêle partout qui exerce la technique ultra secrète de la fuite la tête haute. D’après ce qu’on m’avait dit, j’étais une fille joyeuse. Bon là n’est pas le problème, je pense toujours aimé rire et faire rire mais à la différence peut-être que j’étais à ma place - que je savais me battre et savais pourquoi je faisais ce que ... je faisais - pas de commentaires. Là pour le coup, je ne sais rien en clair.

C’est maigre quand même comme connaissances. On peut rêver mieux. J’avais évalué Spencer l’ami des coin-coin en plastique comme un être potentiellement atteignable pour être ami à nouveau avec. Pour le moment, je suis toujours dans une phase ou j’évite les mecs au gros bras, ou les meufs du genre la patronne qui ont des regards qui tuent. Instinct de survie, je vous dis. Du coup, je visais à me sentir à l’aise avec Spencer, même s’il était dans son bain avec son canard, et que je venais de couper la conversation qu’il tenait avec lui. Mais ce sont des détails. Un sourire naquit sur mes lèvres à ses paroles. Il avait raison. J’appréciais sa façon de voir les choses. « Même si je ne me souviens pas de toi, je suis contente de te revoir quand même, enfin je pense que celle qui se souvient dans ma tête l’est sûrement. » Suppositions mais bon, ce garçon ne se transformait pas, n’avait pas un pouvoir de destruction, ni même un truc improbable. Donc bon, je l’aimais déjà bien.

Je hochai la tête à sa réponse plutôt satisfaite. « C’est pratique ça. Tu as déjà essayé de faire une patinoire ? » Ouais, ben quoi ? Je crois que j’aimais bien patiner tiens. Je m’asseyais sur le sol en tailleur pour poursuivre la conversation. « Comment tu fais pour utiliser ton pouvoir ? » Parce que j’avais beau essayé, je n’étais arrivée à rien. Peut-être est-ce que parce que j’avais peur de voir la panthère en question mais dans un sens sa présence chaleureuse m’avait jusqu’à présent toujours rassurée comme lorsque je me trouvais près d’Ali ou Kath, j’étais plutôt bien. Fronçant les sourcils mes yeux se posèrent sur son bras ou tentèrent de le faire, « Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Kath n’a pas pu te soigner ? » demandai-je intriguée, même très intriguée. J’étais certaine de caser la soigneuse dans la catégorie des super héros hyper balèzes et voilà qu’il me disait que son bras n’allait pas bien. Etrange. J’avais envie d’en savoir plus mais sans trop paraître curieuse, bah au pire je m’en excuserai. Après tout, si je voulais retrouver ma place ici, fallait bien apprendre à connaître mes anciens amis. Alors autant faire un effort.

C'était sûrement le fait de ne plus se souvenir de rien qui pouvait attiser sa curiosité. Ou bien le fait que j'avais un pouvoir hypnotique sur elle et qu'elle se devait de me demander toutes sortes de trucs, mais dans tout les cas, c'était ultra cool. Je pouvais parler autant que je le voulais et personne n'allait m'en empêcher et pour ça, je donnais un A. Juste un A parce qu'il y avait encore le fait que j'étais quand même peiné pour elle se souvienne de rien, mais ce n'était pas de sa faute. Bien sûr. Nous avions de la chance qu'elle soit de retour parmi nous. J'avais tout entendu d'elle, ça avait fait le tour et puis bon, j'avais eu des rendez-vous, pas galants hein, je vous vois venir, avec Kathleen pour tenter de voir si on pouvait faire quelque chose avec les nerfs de mon bras pour que je ressente un truc et que si j'avais la merveilleuse idée de perdre ma chevalière comme je le faisais si souvent. Mais bon, ce n'était pas de la faute à personne si j'étais aussi tête en l'air et aussi stupide. Je me demandais comment c'était possible que je sois aussi con parfois, mais bien sûr, ce n'était pas de ma faute. C'était de la faute à personne aussi. Je n'étais pas responsable. J'étais juste un homme comme les autres. Juste un légionnaire comme les autres qui ne savait pas toujours quoi faire de sa peau et qui avait de la difficulté. Qui n'était pas le meilleur. Qui n'était pas le plus fort. Qui se cherchait un peu trop parfois. Bien sûr, j'avais des amis, bien sûr j'avais des buts et des objectifs, mais j'étais tellement tête en l'air que je ne savais pas toujours où aller et quoi faire. Je me laissais guider à l'instinct, mais je savais aussi que ce n'était pas le meilleur. Ce n'était pas ce que je pouvais faire de mieux, mais je fonctionnais avec ce que j'avais. C'est à dire, un cerveau défaillant et une débilité profonde. Et non, les deux ne sont pas les mêmes. Il s'agit juste d'un truc que je ne savais pas.... enfin... je connais pas les définitions du dictionnaire moi.. Je suis juste... moi et moi, bah c'était ça quoi... Moi tout craché. Spencer... dire que ça pouvait être un nom de famille... dire que j'aurai pu m'appeler Spencer Spencer, faut le faire hein. Mais il y en avait des parents bizarres sur la planète et ça ne voulait pas dire que j'allais pas tomber sur un Spencer Spencer un jour. Et ce jour-là... bah, j'allais juste rire comme un con.. Comme d'hab.

«Tu verras, tu vas me reconnaître. Et tu vas me trouver casse-pied aussi, mais tant mieux si tu es heureuse de me revoir. Je ne pensais pas que ce serait possible»

J'éclatais de rire, me trouvant comique malgré tout et je lui souris d'un air amusé. Bah sûr, je me devais de dire des conneries, mais ça ne voulait pas dire pour autant que j'allais m'en sortir facilement. Oui bon.. c'était pas super tout le temps être moi, ça je l'avais déjà dit, mais je faisais toujours de mon mieux. Quoiqu'il arrive. J'étais un romain et un romain, il s'agissait d'un être fort et puissant. De quelqu'un sans peur et sans remords. Un héro quoi. Et je voulais être un héro. Je voulais être le héro de ma cohorte. Je voulais être le plus fort...

« Jamais tenté sur une patinoire. Je patinais quand j'étais gamin, mais sinon, jamais tenté. Et puis, tout ça , c'était presque dans une autre vie. Tu ne verras pas de patinoire ici ma chère. Nous ne sommes pas au pays de l'hiver. Le pays de mon père. Et pour utiliser mon pouvoir, bah je me concentre et je me dis: Que la glace soit!»

Oui, c'était ça la réalité. On avait changé pour la légion. On était différent. Mais est-ce que c'était réellement un mal? Non pas du tout. Il s'agissait juste d'une réalité comme une autre. Il s'agissait d'une vie comme une autre. Il s'agissait de la notre et on devait faire face à tout ça. On devait faire face à ce que nous étions. Nous devions faire face à ce que nous étions et ce que nous allions devenir. Mais pour le moment, j'étais juste un homme comme les autres. Un homme qui était... dans son bain avec son canard. Et une fille qui pouvait me voir.

«J'ai eu un accident de vélo étant petit et je me suis fait renversé. Les nerfs ont été coupé et on arrive à rien faire de bien avec ça... C'est la réalité...» La mienne. Je pouvais utiliser mon bras, mais j'arrivais à ne pas ressentir tout ce que je pouvais vouloir ressentir. J'étais mal. Très mal.

« Tu veux venir? L'eau est bonne.»

(c) AMIANTE

Finalement pourrais-je trouver dans ce camp des gens qui seraient comme Kathleen et qui ne se soucieraient pas du fait que je ne remette absolument pas leur identité. Monsieur au canard n’avait pas l’air de s’en inquiéter, il ne me rejetait pas. Ce qui me confirmait l’idée qu’un nouveau départ était totalement possible avec Alison ici et tous ceux qui avaient fait parti de ma vie avant mon enlèvement. Un sourire franc sur le visage pour le regarder. Il n’était pas bien méchant, semblait même plutôt un garçon attachant. On pourrait être ami. Alors je m’intéressais sincèrement à sa vie et à son histoire comme à son pouvoir parce que je préférais éviter les mauvaises surprises depuis quelques petites soucis cardiaque à force de voir ces jeunes usaient de leurs dons comme si de rien n’était.

Remarquez pour eux ce n’était rien de plus qu’une certaine routine. Ils savaient parfaitement qui, ils étaient, ce qu’ils étaient et n’avaient sûrement pas besoin d’avoir une personne derrière eux à chaque instant pour éviter qu’ils fassent une connerie ou disent une bêtise. Pour ma part, je n’étais sûre de rien jusqu’à mon appartenance à leur armée parce que pour moi c’était plus à ça que ça que ça ressemblait, non pas une famille. Peut-être une maison oui, la fille d’Apollon ne m’avait pas menti sur ce point plutôt important. Important pour moi cela dit. Les autres n’avaient pas ce problème. Rien ne changeait pour eux, mis à part le fait que bientôt on leur collerait une bleue dans les pattes pour les entrainements et tous les autres trucs. Heureusement que j’avais pu gagner du temps avec tous ces traumatismes pour éviter d’y retourner trop vite. Mais je savais que ce serait inévitable. Plus loin était l’idée de me ridiculiser à la base c’était plus le fait de ne pas me sentir à ma place, ne pas comprendre cette violence, cette envie de se battre.

Je ne suis pas fleure bleue enfin je ne crois pas, mais me battre ainsi tout le temps ce n’est pas vraiment ce que je souhaite. Pourtant il le faudra bien. Pourquoi suis-je restée si longtemps si je ne considérais pas cette place comme ma maison ? Non, je m’y ferai. Avec le temps et des gens comme Spencer et son canard ça irait mieux. Je gardais espoir de ne pas décevoir Kath et les autres. Il me restait encore tant de choses à comprendre et à découvrir sur moi, pas vraiment rassurant d’ailleurs. « Je suis certaine que tu seras l’un de mes premiers souvenirs alors ! » lui déclarais-je en mêlant mon rire au sien. En fait, j’espérais qu’ils concerneraient une jolie brune mais bon le temps nous le dirait. Je m’amusais de ses réactions et de son visage en tout temps souriant. C’était agréable comme rencontre. J’allais sûrement rester un peu avec ce drôle de garçon et passer du temps avec lui sans me prendre la temps, même si pour cela il fallait converser avec coin-coin.

Le coup sur son pouvoir m’intéressait vraiment alors j’écoutais attentivement ses paroles. Je fronçais les sourcils assez curieuse, « Tu es obligée de dire ça pour que ton pouvoir fonctionne ? » Oui j’étais étonnée parce que je n’avais pas vu Kath usait d’une quelconque incantation alors je me posais véritablement la question. Peut-être qu’il me faisait marcher ou que c’était différent pour chaque personne. Mon sourire disparut en entendant son histoire. Ça n’avait pas dû être drôle s’il était petit. Il s’agissait là d’une chose difficile à accepter comme un handicap au départ, se rendre compte qu’on ne sera jamais plus comme les autres, qu’on ne pourra plus faire un tas de choses. Je ne savais pas comment ça c’était passé pour lui, mais ne pouvais m’empêcher d’éprouver d’autant plus de sympathie à son égard.

« Tu es quelqu’un de courageux alors. » supposais-je en voyant le sourire sur ses lèvres, la façon dont il prenait les choses avec simplicité sans maudire son passé. Peut-être devrais-je l’imiter. Tout irait mieux avec ce genre de pensées, pas besoin de se prendre la tête. Puis, il me proposa de le rejoindre. Un éclat de peur au fond de mes prunelles j’hésitais. Puis secouant la tête avec une vraie lueur de peur derrière les yeux je ne préférais pas le rejoindre, pas à cause d’une pudeur quelconque mais parle fait que je craignais ses réactions vis-à-vis de certaines marques sur mon corps. Je n’oubliais pas facilement un regard comme celui que j’avais reçu en retirant pour la première fois mon t-shirt. Je n’avais pas vraiment envie de retenter cette expérience avec quelqu’un d’aussi joyeux. « Non, je préfère rester là pour le moment. On peut toujours discuter ? » lui demandais-je avec espoir. Je n’avais pas envie qu’il me trouve désintéressante tout à coup car je ne le rejoignais pas.

J'étais nu. Dans l'eau. Avec une fille près de moi. Est-ce que l'on devait trouver l'erreur dans le genre lorsque l'on cherchait entre deux images dans le journal? Est-ce que j'aurai dû me sentir gêné par le fait qu'elle pourrait me voir à un moment? À vrai dire, je m'en foutais, à son âge, elle avait déjà vu un homme, ça c'était évident, je me devais me le dire. Bon, d'accord, je pouvais me tromper largement, je n'étais pas du tout du genre à juger, ce n'était pas du tout mon but. Mais je me disais que ça pourrait arriver. Du moins, elle devait savoir à quoi ça ressemble. Ça me dérangeait pas du tout parce que j'avais réussi à faire le point avec moi-même et que je pouvais distinguer plusieurs choses. Mais ça ne voulait pas dire que tout allait fonctionner pour moi. Donc... euh... je me disais que peut-être que j'aurai peut-être une chance de... je sais pas en fait. Je sais qu'elle me materait pas. Et puis moi, je pouvais facilement me cacher avec mes mains. J'avais pas deux endroits à dissimuler comme les femmes. Mais bien sûr que bon, ce n'était pas quelque chose que l'on pourrait dire que c'était... je sais pas, je voulais dire un truc intelligent, mais ça ne voulait pas dire que ça allait marcher et que je devais continuer à réfléchir, c'était pas facile ma vie hein. Disons que j'étais un peu trop tête dans les nuages et vraiment pas assez sérieux. Mais euh.. ma vie était ce qu'elle était et bon, je pouvais être très heureux avec. Au moins, je n'étais pas un bébé qui pleurait. Au moins je me disais. Et je faisais pas trop des soucis aux autres. Donc euhm... voilà ce que je pouvais faire c'était une chance que j'étais moi. Et que j'étais juste que moi. Donc euh... J'étais voilà un homme comme les autres, du moins je crois. J'étais jamais sûr de rien. Mais bon, c'était pas difficile de faire différent. Ou de faire pire. Qui sait, on n'en sait jamais rien. Et puis il fallait pas se poser de question. Moi je m'en posais pas et ça allait très bien. Toujours très bien. Du moins, j'ai jamais vu personne se plaindre de moi... c'était ce que je pensais très bien sûr, mais ça ne voulait pas dire quelque chose de mal parce que j'étais une chose.... sans importance. Je cherchais mes mots, comme toujours. Mais bon, il fallait pas se faire du souci, j'allais m'en sortir. Comme toujours


« Tu sais au fond, vaut mieux pas que je sois ton premier souvenir. Si c'est ça, tu vas vouloir gentiment m'arracher la tête pour en faire une décoration. Donc voilà quoi.»

J'aimais bien entendre rire parce que c'était une chose qui faisait du bien. Mais c'était juste une façon de relâcher la pression et le fait de mélanger nos rires ensemble donc euh... voilà quoi, ça relâchait encore plus la pression. J'étais comme un ballon gonflable et qui allait se dégager de toute la mauvaise air que je pouvais avoir dans mon truc. C'était ça qu'il fallait se dire. Bah ouais quoi, c'était une chose comme une autre et je faisais comme toujours. Dans ce cas-ci, tout mes mauvais gaz, pas de blague pour ça pitié, bah j'allais euh être plus mince et plus musclé encore, ça allait être cool n'est-ce pas? Vraiment cool. Donc je me disais que ce serait que je pourrais être le mec le plus beau du camp, bien que j'en avais pas besoin, quoique je me disais que ça pourrait m'aider pour avoir un petit-ami ou une hein. Donc, je cherchais alors. Encore et toujours. Mais bien sûr, ce n'était pas facile. Est-ce qu'il fallait que je me balade à poil pour trouver l'amour?

«Mais non, j'ai pas besoin de dire ça, je te taquinais. Je peux dire ce que je veux ou bien je peux rien dire aussi. Ça dépend de mon humeur. Mais si tu as chaud, faut venir me voir hein.»

Je lui adressai un clin d'oeil avant d'éclater de rire à nouveau, parce que je me trouvais très drôle. En fait, je pouvais débarquer en combat et faire une danse qui n'avait aucun lien avec mon pouvoir pour l'activer et impressionner les gens juste pour tenter de faire autre chose que les autres. Mais bon bien sûr, j'avais une arme, un fusil qui faisait boom boom, donc ça allait m'aider de faire diversion. Mais ça ne voulait pas dire que ça allait fonctionner toujours

« Ça me gêne pas tu sais, je suis pas pudique. Mais à ta guise. J'espère que ça te dérange pas que je suis là comme ça. Et si jamais tu changes d'idée, ça me dérange pas. Alors, tu veux parler de quoi maintenant»

Je la regardais en souriant, me demandant pourquoi elle voulait pas venir. Je... bon, j'étais un mec. Mec et fille dans un bain commun, bah ouais, je pouvais l'Avouer, ça n'allait pas toujours. Mais ça ne voulait pas dire que j'étais peut-être en droit de regarder. Même si je savais que ça n'allait pas me dérange. Mais bon voilà quoi. C'était l'hiiiiiiiiiiiiiiistoire de la vie.

(c) AMIANTE

Ses paroles me mirent mal à l’aise. Je ne comprenais pas pourquoi il disait ça. J’avais l’impression d’être quelqu’un de mauvais subitement. Mais pourtant dans le fond, je me disais que Spencer ne me parlerait pas, il m’aurait dit de dégager si c’était le cas. A moins qu’on soit tous des méchants dans cet endroit. Mais ça m’étonnerait fortement d’un garçon qui prenait son bain avec un canard en plastique avec qui, il parlait en plus. Non, le garçon brun ne devait pas penser à ça en disant ces mots. Mais à quoi alors ? Il fallait bien que je me renseigne sur moi même-même ben que j’ai un peu peur des réponses. Kathleen m’avait dit que j’étais quelqu’un de bien, de souriant, qui faisait sourire les autres justement. Donc, je ne pouvais pas être capable de faire du mal à un camarade. Je me creusais la tête jusqu’à y trouver l’idée qui me semble être la meilleure. C’est à dire lui poser la question ou alors se dire que c’était lui qui devait être le genre de personne qu’on ne veut pas côtoyer. Conclusion que je n’arrivais pas à cerner puisqu’il me semblait très sympathique, un peu fou-fou mais pas méchant.

Bon ok, carrément délirant mais toujours pas une once de noirceur en lui. Et je l’appréciais bien et d’après lui l’ancienne Cameron aussi, donc bon, si on s’entend bien tous les trois ça devait la faire. Du coup, je me sentais obligée de chercher des indications là-dessus. Alors je lui demandai en fronçant un peu les sourcils cherchant dans ma mémoire toujours autant rempli de blancs pour la plus grande partie de ma vie. Il n’y avait rien de plus frustrant et les flashs n’étaient pas extrêmement élevés sans apparition avec une bonne cadence. De temps en temps et vraiment très peu, une image en 10 secondes voir des fois encore moins. Impossible de la garder en tête. Je n’aimais pas ça du tout. Mais je portais un confiance sans limite à la fille d’Apollon, si elle disait que ça reviendrait tout seul, c’est que ce serait le cas. Enfin j’espérais qu’elle ne se trompe pas sur son diagnostique. Mais de toutes manières, il n’a pas vraiment de traitement.

« Je ne crois pas avoir été le genre de personne à vouloir arracher des têtes. « Je le regardais pour chercher dans l’expression de son visage une quelconque indication avant de conclure avec un peu de peine qui coinçait les mots, les empêchant de sortir correctement, au fond de ma gorge. « Ou alors j’ai complètement changé. » J’avais vraiment de la peine à surmonter cette vie sans souvenir. Il n’y avait rien de plus douloureux de faire de la peine aux autres et être incapable de remédier à ce problème, d’être la bleue de chez bleue même les nouveaux s’en sortaient mieux que moi. Difficile de voir le bon côté des choses, si ce n’est que j’étais bien vivante comme j’avais déjà entendu dire puisqu’on pensait que ce serait le contraire et que jamais on ne retrouverait Cameron la fille de Cérès. Voilà une chose que j’ai bien retenu qui est ma mère et ce qu’elle représentait, déjà parce que ça me plaisait bien.

Je ne me serai pas vue en fille de guerriers comme Mars ou Bellone. Oh non, je préférais me retrouver avec Cérès. J’aimais ce qu’elle représentait et m’en sentait proche à chaque fois que je pouvais approcher l’un de ses domaines. Une chose qui m’avait conforté sur le fait que Kathleen ne m’avait pas menti lorsqu’elle était venue me chercher dans la ville. Me ressaisissant, je clignai des yeux pour lui demander son avis, « D’après toi ? », parce que ça me semblait vraiment important de savoir ce que pensait Spencer. Il m’avait connu avant. Alors il pourrait me dire lui. Puis il reparlait des pouvoirs et cette partie m’intéressait beaucoup, ma curiosité prenait le pas sur mes inquiétudes et je pouvais me détendre tranquillement en l’écoutant parler. Mais d’abord, je devais poser mes questions. Si je ne voulais plus être la plus grande ignorante du camp Jupiter, il me fallait des réponses et Spencer y répondrait avec son ami Coin-Coin.

« Et ça marche comme ça pour tout le monde ? Je veux dire il faut faire quoi pour déclencher le pouvoir d’habitude ? » Et j’avouai avec un petit sourire légèrement triste « Parce que j’ai toujours rien compris au mien, c’est assez frustrant. Et je dois te dire que je suis pas vraiment fan de la perspective de me foutre encore plus la honte en demandant ça lors des entrainements. » je lui avouais tout sans trop d’hésitations parce que je me doutais qu’il ne serait pas le genre à se moquer méchamment. Rire oui sûrement si je lui racontais comment je pouvais terminer les quatre fers en l’air sans toucher une balle. Mais pour le reste, il semblait mon seul espoir de me renseigner parce qu’il avait l’air de bien s’y connaître.

Mais il poursuivait sur le fait que je pouvais le rejoindre dans le bain. L’idée me tentait évidemment ça devait très agréable. Alors je me mordais la lèvre un peu anxieuse. J’avais peur de sa réaction ou de son regard. « C’est pas vraiment moi le problème. Mais je pense que c’est toi qui préférait éviter que je te rejoigne. Les gens font des têtes bizarres quand je retire mes fringues tu sais, alors je préfère éviter ça. » Je venais de trouver un ami ou quelque chose qui s’en approcherait et qui ne me jugeait pas. Alors je pouvais quand même pas lui donner le bâton en main. Pour la peine, je terminai sur le prochain sujet que je souhaitais aborder. « J’aimerais que tu me parles de la légion, comment ça fonctionne enfin tout ce que tu sais. Tu pourrais ? Enfin disons que je sais que tu ne vas me prendre pour une demeurer toi au moins. N’est-ce pas ? » en concluant de cette manière, avec un petite moue boudeuse. « Je suis pas vraiment sûre d’aimer qu’on me prenne pour une débile parce que je me souviens plus. Et vu que je sais toujours pas me battre, je peux pas vraiment rétorquer. C’est chiant. »