Sujet : La salle de bal

Elles allaient manger ! Danser ! Et profiter de la soirée ! Et Lily sourirait, foi d’Emylie-Rose ! Toute guillerette, elle emmenait sa Rosie jusqu’au buffet. Ses yeux voyagèrent sur tous les plats présents, ainsi que sur tout ce qu’il était possible de boire. Lily semblait faire la même chose de son côté, puisqu’elle en vint à choisir une des boissons et leur servit deux verres. Intriguée, Emy sentit le breuvage et finit par hausser les épaules avant de siroter doucement. « Bizarre. » Pas désagréable mais bizarre. Du coup, pour être sûre, elle termina le verre.

Un garçon s’approcha d’elle, ayant probablement entendu leurs paroles – où alors, il y avait vraiment des gens aimables dans le coin – et les avertit que les verres contenaient de l’alcool. Aussitôt, Emy percuta. Les femmes enceintes ne doivent pas boire d’alcool, c’est une dame qui le lui a dit ! Oui, parce que comme elle ne sait pas lire, elle pose des questions. Du coup, elle s’avança d’un pas, choppa le verre à peine entamé de Lily et le lui confisqua. Devant le regard noir/surpris/étonné/choquée/blablabla de son amie, elle lui tira la langue et recula pour se mettre à deux bons mètres de sa blondinette, histoire qu’elle ne cherche pas à récupérer sa boisson. Et pour être certaine, elle avala tout le contenu. Précaution supplémentaire.

Du coup, toujours près du buffet mais à quelques mètres de Lily et du garçon, elle s’intéressa aux plats, parce que son ventre se manifesta pile à ce moment. Donc, tout en cherchant de quoi manger, elle gardait la silhouette de sa meilleure amie dans sa vision périphérique.


¤ Résumé : Lily et Emy sont près du buffet. Matthew arrive, et leur dit qu'il y a de l'alcool dans leurs verres. Emy boit les deux - le sien et celui de Lily - cul sec et s'éloigne de deux mètres.

Bon, l’assiette était enfin vide. Et franchement, elle avait bien mangé. Alex n’avait pas reconnu la moitié des trucs qu’elle venait d’avaler, mais en soi, c’était pas trop grave. Elle était suffisamment solide, en général. Le dilemme maintenant, c’était de savoir s’il fallait ramener son assiette vide ou la laisser sur place. Avec sa chance, le couple à côté d’elle allait dire quelque chose si elle choisissait la seconde option. Donc, pas la peine. Se levant silencieusement, elle adressa un léger sourire chaleureux aux deux personnes à qui elle n’avait pas adressé la parole, et alla déposer l’assiette vide sur le buffet, dans un coin libre. Avant de se tourner vers la salle, et d’observer avec une attention émerveillée les décorations ici et là. Magnifique.

Ses yeux bleus se posèrent sur les silhouettes, les unes après les autres, appréciant plus qu’elle ne l’aurait pensé, toutes les robes de ces demoiselles, et les costumes de ces messieurs. Avisant à quelques mètres, un jeune homme sans compagnie, elle pencha légèrement la tête sur le côté. Pourquoi pas… C’était bien un bal masqué, non ? Donc, il fallait s’occuper, et occuper les autres. Attrapant deux coupes, elle avança d’un pas léger jusqu’au garçon avant de lui en tendre une, un sourire aux lèvres. « Bonsoir. Puis-je vous tenir compagnie ? Promis, je ne vous obligerai pas à danser. » Encore heureux, elle n’avait jamais eu à faire ce genre de trucs. C’était pas vraiment à la légion qu’on allait lui apprendre ça.


¤ Résumé : Alex a quitté les tables, pris deux coupes, et est venu en apporter une à Jayson.

Ce qu’elle avait sorti comme comparaison, c’était de l’humour. Okay, son ton était peut-être un peu trop ironique pour le coup, mais bon, il était tellement aisé de perdre quelqu’un dans la foule des métros, que ça lui était venu instinctivement. Mais à voir son visage, il ne semblait pas très enclin à la plaisanterie. Peut-être un papa poule. C’était tout de même étonnant qu’il y ait un partisan avec un enfant. Jamais elle ne se serait imaginé ce genre de cas de figure. Et elle n’aurait pas la désobligeance de lui poser des questions sur les conditions de vie du gamin, au sein d’un groupe comme le leur. Enfin « le leur », tout est relatif.

Portant de nouveau la coupe à ses lèvres, elle remercia silencieusement ses gènes russes pour sa résistance face à l’alcool. Oui, ce n’était que son premier verre, mais si la soirée se présentait comme étant plus longue que prévu, ce ne serait pas un mal d’être russe pour une fois. Observant les quelques rares danseurs, elle reporta ensuite son attention sur le garçon. Avant de parler, elle fit attention aux mouvements de la jeune femme qui s’en allait, et rejoignait un jeune homme dans un coin de la salle, de la même manière qu’elle l’avait fait elle-même. Avec deux coupes.

« Hum ? » Elle secoua brièvement la tête. « Non, mais apparemment, mes fesses lui plaisent. » Son regard chercha la silhouette en question, avant qu’elle n’offre son regard perçant à son compagnon du moment. « Êtes-vous certain qu’il est bien là, dans un premier temps ? S’il est parti en avance, comment est-il venu ? » Au vu des intonations de la voix de son interlocuteur et des rares rides d’expression, il n’était pas bien vieux. Donc, l’enfant ne devait pas l’être non plus. Alors, s’ils n’étaient pas venus ensemble, comment le gamin avait-il réussi à rejoindre cette fête ?

Mince, la dame l'avait reconnu. Elliott savait qu'il aurait du emprunter des échasses, ou bien se faire passer pour un détective comme dans les films, enfin les comédies qu'il avait eu la chance de voir une fois lorsque son papa n'était pas là, mais il savait aussi qu'il n'avait pas assez de costume qui pourrait lui faire et puis, il était fier de ce qu'il portait. Pour la soirée, il était un petit homme et il adorait ça. Avec un peu de chance, il serait capable d'agir comme un homme et ça lui plaisait. Parfois, il s'imaginait qu'il était le seul présent à la maison, enfin du moins, le plus fort. Son papa avait bien beau être son super-héro, Elliott savait que ce n'était pas toujours le cas qu'il soit fort. Il avait des faiblesses, mais ça, le petit garçon n'allait jamais le lui dire. Et bon, ce n'était pas de sa faute s'il avait hérité du côté de son grand-père, ou bien arrière grand-père Mars, il ne s'en souvenait plus trop, mais il savait aussi que ce n'était pas le plus important et au fond, c'était ça qui lui tenait à coeur. Et il voulait aussi être le super-héro de son papa. Ça c'était chose certaine. Il voulait être le petit super-héro et faire sourire son père qui était toujours dans ses trucs médicaux chiants que Kathleen lui expliquait parfois. Elle était gentille Kathleen. Elliott l'aimait bien. Elle avait ce côté calme qu'ont les guérisseurs et ça l'apaisait. Et puis, elle l'aidait à comprendre Thomas. Pour ça, il trouvait ça super génial.

Mais il avait pas prévu de se faire reconnaître et encore moins de tomber sur Kathleen. En la voyant le questionner, il se mit à se dandiner sur place avant qu'elle ne retire son masque et qu'il puisse la reconnaître. Et là, un sourire anima son petit visage et il lui fit un petit signe de la main « Tata Kath! Tu es jolie comme ça, je t'avais pas vu.... Désolé, je ne voulais pas..» Il hésita un petit moment avant de passer ses bras autour d'elle pour pouvoir la serrer contre lui, pas très longtemps, mais assez pour lui communiquer sa joie de vivre et de la voir. « Tu as bien deviné, c'est moi. Mais le dit pas à mon papa. Il va me gronder. Il voulait pas que je vienne, mais je voulais être un grand garçon et venir danser comme tout le monde. Ne lui dit pas s'il te plaît. Je veux juste être avec tout le monde... Il jeta un coup d'oeil aux alentours avant de sourire de nouveau à Kathleen. « Tu as pas de cavalier? Je peux être le tien? Dis oui! Juste pour une danse. S'il te plaît!»

Bon alors, je savais bien que j'avais perdu Alex de mon champ de vision, mais je n'étais pas triste, je savais bien qu'elle allait revenir vers moi à un moment ou un autre. Fallait se le dire, nous étions aussi idiot l'un que l'autre, le nombre de fois où on s'est disputé, si ça en était pas une preuve ça. Qui était le plus fort, c'était moi! Mais je ne disais pas qu'Alex était nulle hein, juste que pour le moment, c'était moi le plus fort et c'était moi qui était génial. Parce que j'avais réussi à penser à ça tout seul. Et je me sentais bien cool. M'enfin quoi, il fallait bien que je remonte mon égo de temps en temps, surtout que pour le moment, j'étais un beau mec bien habillé, avec un masque qui déchire, mais ce sans cavalière. Triste ma vie hein? Je pouvais regarder autour de moi, partout sans trouver une seule fille avec qui je pourrais danser. Parce que tout le monde avait un cavalier ou semblait accompagné. Même cette fille avec la robe saumon et le petit bout de chou que je pouvais voir d'ici. Ils étaient mignons. Pendant un instant, je m'imaginais que la femme était Kathleen. Et je me disais fort bien que Kathy-Cat serait merveilleuse avec des enfants. Vraiment super. Et après j'ai vu cette femme que je ne connaissais pas, ou pas, et je regardais autour de moi. Cherchant un truc à faire. Bon sang, mais il y avait rien et les gens se contentaient de manger. Alors, elle était où ma tornade préféré? Je cherchai un peu parmi la foule sans la trouver. Dommage... Bon bah, tant pis alors. Je me dirigeai vers la piste de danse, fit comme si j'avais une cavalière pour danser et commençai à danser. Seul. En ayant beaucoup de plaisir à faire le con.

La fille qui s’éloigna me disait vaguement quelque chose sans que je ne parvienne exactement à me souvenir en quelle occasion je l’avais croisée mais bon peu importe qui cela était. Je n’étais pas là pour m’amuser, juste pour récupérer mon garnement et le mettre au lit. J’eus la bonne idée de ne pas chercher à vérifier si les fesses de mes camarade étaient agréable à regarder, ce n’était pas vraiment le moment. Puis d’abord, depuis quand les gens viennent glisser des commentaires sur un cul en plein milieu d’une soirée où tout le monde est masqué. Drôle de coutume, à moins que ce soit la nouvelle technique de drague, après tout, ça ne semblait pas perturber outre mesure la demoiselle qui avait sagement bu un verre, qui répondait calmement. Non pour le coup, je me demandais si j’avais loupé une formation sur les filles des cohortes, elle me semblait bien moins impulsive que celles auxquelles j’étais habituée, sans pour autant qu’on ressente dans sa voix la douceur caractéristique de Kathleen. Cette fille avait surtout l’air de se foutre de tout sans que ça en soit pour autant désagréable. Surtout que je n’étais pas un organisateur de la fête, cet endroit sans être désagréable n’était pas mon environnement naturel et j’avais surtout très envie de rentrer, pas sans mon garçon néanmoins. Avec un sourire las, je répondis à sa question, qui me semblait à moi pourtant si évidente « Parce que tout le monde fait de lui un prince, il a entendu de la bouche de quelqu’un qu’il y avait une fête et comme tous les enfants, il veut faire comme les grands. Sauf que tout le monde semble oublier qu’il n’a que cinq ans. Vous m’aidez à le retrouvez ou vous préférez… boire ? » Ce n’était peut-être pas poli de sous-entendre que certaines personnes aimaient boire plutôt que d’entraider. Je repris donc avec un peu plus de sympathie « Ce n’est pas ce que je voulais dire. Accompagnez-moi, ça occupera votre soirée. » C’était mieux ou il y avait vraiment des progrès à faire. Putain le manuel des conversations auraient dû m'être donner pour noël. Et puis merde, je m’inquiétais pour mon enfant, je ne voulais pas qu’il soit plongé dans le coma tout ça parce que je n’étais même pas foutu de le garder avec moi. Je soupirais déprimé, j’avais tellement besoin de Melo, je ne m’en sortais pas du tout sans elle.

Elliott était là. Et quelque chose me disait que ça ne plairait pas beaucoup à Thomas. Discrètement, je balayais la salle du regard, à la recherche du papa de ce petit garçon, mais tous les deux nous trouvions dans un petit renfoncement, cachés de pas mal de monde. Lorsqu’Elliott me prit dans ses bras, je frissonnais et marquais un temps d’arrêt. Puis un doux sourire étira mes lèvres, et je caressais gentiment les cheveux du garçon. « Tu es très élégant, petit homme. »

A sa question, je secouais brièvement la tête. « Non, pas de cavalier. » Qu’il se propose donc pour danser avec moi, ça me donnait encore envie de sourire. Il était charmant, ce bout de chou. Et même si je n’appréciais pas énormément les contacts, Elliott était l’un des seuls à pouvoir m’approcher d’aussi près. Alors, je lui tendis la main, et la serrais avec douceur, avant de l’emmener sur la piste de danse. Pour être sincère, je n’étais pas tout à fait à l’aise de me trouver parmi les danseurs, mais pour Elliott, je ferais un effort.

Je ne lui fis pas l’affront de le porter sur ma hanche, et à la place, je pris sa seconde main. Tous deux, face à face, je lui offrais un autre sourire. Avant de commencer à bouger en rythme avec la musique. Cela était si rare que je m’autorise à faire cela. Et encore moins en public. Encore heureux que ce soit en compagnie d’Elliott, pour me changer les idées. « Tu sais, Elliott. Je crois que ton papa est très inquiet pour toi… Il va falloir bientôt le rejoindre, tu comprends ? »

Vaguement, elle se demanda comment on pouvait perdre son enfant, et puis finalement, elle passa dessus. Ca ne la regardait pas. Par contre, qu’il lui réponde que tout le monde faisait de son enfant un petit prince, ça la fit tiquer. Comment ça, on pouvait faire d’un enfant de partisans, un… prince ? Riley commençait à se poser quelques questions sur la situation, quand son regard fut attiré par un duo pour le moins étrange, sur la piste de danse. Ses yeux perçants glissèrent sur la silhouette féminine, puis sur celle, plus petite qui tenait les mains de la première. Tiens, tiens… Un coup d’œil à son camarade du moment lui apprit qu’il ne les avait pas remarqués. Riley pouvait toujours rester muette si l’envie lui en prenait de ne pas aider cet homme, mais quelque chose – la magie de Noël peut-être – lui souffla qu’être parent, ce n’était pas un bonheur tous les jours non plus. Donc, l’air de rien, enfin, l’air de ne pas y toucher, elle tendit sa coupe en avant, dans la direction du couple en train de danser. « Visiblement, il y a un enfant en train de s’amuser. » Elle sirota, et ajouta distraitement : « Je n’aurais pas besoin d’abandonner ma boisson. » Après tout, ils étaient dans leur champ de vision. Mais à tout bien considérer, si elle était maman – ce qui n’arriverait jamais – elle préférerait se lever et rejoindre son enfant pour s’assurer qu’il allait bien, de vive voix. Normal, parait-il.

○ Je continuais à me servir au buffet, appréciant grandement les différentes sortes de nourriture qui nous offre, aimant tout particulièrement les toutes petites tartes, des minis tartes au citron meringué, des minis tartes aux fraises, tartes à la poire, au chocolat bien entendu et j'en passe. Bref, cela fait un bon moment que je n'ai pas apprécier une aussi bonne nourriture, j'ai déjà eu l'honneur de manger dans de très grands restaurants dans New York mais depuis quelques temps, j'ai dû mal à me nourrir correctement, dans le sens où mon appétit n'est pas à son bon jour. Aller savoir pourquoi, je ne le sais pas moi même en tout cas, pourtant je ne subis aucun stress, enfin je crois ?

○ Du coup, concentré sur la nourriture, je n'ai pas vue arriver cette charmante jeune femme qui me proposa un verre à boire, je lui souris donc gracieusement avant de prendre le verre, de la remercier et de trinquer avec elle avant de me mettre à boire doucement ce doux champagne. Ils ont vraiment tapé dans le luxe ce soir, à croire qu'ils attendaient des divinités, est ce le cas ? Ma mère serait tel présente dans la foule... Mon regard se perdu pendant quelques secondes avant de revenir à moi et de me concentrer sur la charmante jeune femme, je l'écoutais en souriant avant d'hocher de la tête : " Le plaisir est pour moi très chère, votre compagnie m'est appréciable. Et j'espère que ce n'est pas mon expression ou mon aura solitaire qui vous fait penser que je ne veux pas danser, au contraire, une danse me plairait grandement. " , je bus une dernière fois avant de poser mon verre et de lui tendre ma main, " Me feriez vous ce plaisir ? " , attendais-je donc en espérant qu'elle ne refuse pas, mon envie de meurtre n'étant pas si présente ce soir, autant continuer non ?

Pour le moment, il était très heureux d'être tombé sur Kathleen et non sur son père. Quoique bon, il savait très bien que Thomas ne portait pas de robe donc pour le coup, ça allait quand même passablement bien. Le petit garçon savait qu'il avait une chance de s'en tirer s'il restait discret, mais l'envie de danser était si forte. Il voulait tant faire comme les autres et ne pas se faire dire non. Parce que bon, on lui avait toujours appris que lorsque l'on demandait poliment, on risquait d'avoir les choses que l'on voulait. Elliott n'était pas un petit garçon à caprice, loin de là. Enfin, la seule chose pour laquelle il tenait vraiment et qu'il serait prêt à criser pour l'avoir, c'était une mère. Mais il savait qu'il ne pouvait pas obtenir une nouvelle maman comme ça en claquant des doigts. Et pour le moment, il devait attendre. Parce que c'était son père qui allait décider pour ça. Sinon pour le reste, Elliott était un petit garçon très débrouillard. Il avait réussi à aller au bal non? Il était là et ce sans que son père lui ait donné la permission, bon ce n'avait pas été facile de sortir de sa chambre sans faire de bruit surtout avec ses chaussures noires qui faisaient du bruit à chaque pas sur les planches de bois de la maison. Donc bon, c'était déjà une chance pour lui qu'il soit déjà là et déjà ça, c'était pas rien. Du coup, il était plus qu'heureux d'avoir rencontré une femme sans cavalière et surtout parce que maintenant, il était certain d'avoir droit à au moins une danse avant d'aller se cacher à nouveau pour ne pas être repéré par son père.

« Merci Tata, tu es jolie toi aussi... J'en ai de la chance.» Et il le pensait vraiment qu'il en avait de la chance. Parce que bon, ce n'était pas tout les jours qu'une femme aussi jolie que Kathleen voudrait danser avec lui et surtout qui ne le prenait pas de haut. Il adorait ça. Si seulement ce moment pouvait durer pour toujours. Mais voilà, il n'avait pas prévu tout. Il avait oublié que sa petite taille le ferait remarquer. Et c'est comme ça que son père le retrouva. Juste en entendant sa voix, il s'arrêta de bouger... Et se retourna vers lui pour lui faire face. Pas de doute c'était bien lui. Et c'était bien lui qui grondait Kath. Il s'avança alors, les bras croisés sur sa poitrine « Je ne vais pas rentrer. Tu es méchant avec Kathleen alors qu'elle a rien fait.  Tu es méchant avec elle et tu me laisses jamais rien faire. Elle au moins, elle a bien voulu m'accepter comme un grand garçon.» L'air boudeur sous son masque, Elliott tourna les talons et se mit à courir en direction des portes pour finalement s'éclipser dans les jardins. Non, il n'allait pas rentrer et il avait de la peine pour Kathleen.

Résumé: Si on le cherche, le petit blond est dans les jardins (a)

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Le petit garçon avait l’air heureux, et cela me faisait vraiment plaisir. Moi qui restais dans un coin depuis le début de la soirée, prête à agir au moindre problème, je n’avais pensé un seul instant qu’il viendrait et parviendrait à me faire sourire ainsi. C’était agréable, en fin de compte. Mais je ne perdais pas de vue, le fait que Thomas devait être véritablement inquiet. Alors, après cette danse, il nous faudrait le retrouver. Je ne savais même pas s’il se trouvait dans le coin, à dire vrai. Mais avant qu’on ne puisse terminer la musique, une ombre s’approcha dans le dos d’Elliott. Thomas venait d’apparaitre, et offrit quelques mots secs à son fils. Avant de s’adresser à moi. Le ton utilisé me prit par surprise. Pourquoi… Quoi ? Qu’est-ce qu’il sous-entendait là ? Que j’avais fait exprès ? D’une part, j’aurais très bien pu croire qu’il avait lui-même amené Elliott ici. Ensuite, je ne faisais que danser avec son fils, au moins, il n’était pas seul à errer parmi des inconnus. Et pour terminer, comment pouvait-il s’imaginer que je ne prendrais pas soin de son enfant ? Que je ne viendrais pas à le lui ramener ensuite ? Dès que j’en aurais eu l’opportunité ? La déception qu’il puisse imaginer pareille chose s’empara de mon cœur, et je ne m’autorisais aucune expression faciale. Je restais froide, et sèche devant lui. « Bien. » Il n’y avait rien à ajouter. Thomas demanda à Elliott de le suivre, ce à quoi Elliott refusa aussitôt, croisant ses petits bras devant son père. Je ressentis de la fierté pour lui, fierté qui s’effaça bien vite, pour laisser place à de l’inquiétude, lorsque le petit garçon courut jusqu’aux jardins. « Elliott ! » J’étais inquiète à présent, et je dû réprimer mon envie de lui courir après. Surtout parce que son père se trouvait là, et que visiblement, il me pensait indigne de son fils. Nous verrions s’il retrouverait ses esprits demain. Pour le moment, mieux valait que nous ne nous adressions pas la parole. Je lui offris un regard glacial, avant de me détourner, et marcher au hasard.

Plus le temps passait, plus je me disais que j'aurai bien fait de ne pas venir. Je n'étais qu'une ombre ici. Une ombre parmi tant d'autres et ça me frustrait réellement. Et j'avais le coeur brisé aussi. Autant j'avais réussi à remonter la pente auparavant, autant ce bal pouvait me fendre le coeur en deux parce que je savais que Lily aurait adoré y être. Tout comme Emy. Et c'était ça qui me rongeait à petits feux. Depuis qu'Emy avait disparu, je me sentais encore plus mal que je ne pouvais m'avoir senti. Je tenais aussi a cette fille. Et elle était partie sans donner de nouvelles. Comment je devais me sentir bien après ça? Je pouvais bien remonter tranquillement la pente de la perte de Lily, mais comment est-ce que je devais rester de marbre face à ça? C'était là que j'avais commencé à boire. Et je ne le cachais pas à Charlie. Elle le savait. Elle le ressentait. Je buvais pour oublier. J'en avais besoin. Parce que je me sentais tellement mal à l'intérieur. Je ne buvais pas assez pour me rendre alcoolo. Juste que j'étais plus sensible à certains trucs et lorsque ça devenait trop, j'allais boire. Et là, je ne disais pas où on pouvait me retrouver et aussi dans quel état. À ce qu'il paraît, je suis bien bavard étant bourré, mais la plupart du temps, je l'étais trop pour vérifier moi-même. Et bon, maintenant, j'étais à ce bal parce que je voulais faire plaisir à ma soeur, mais je voyais mon meilleur ami comme un peu... je sais pas.. Je ne voulais pas l'avouer ou bien je ne savais pas ce que ça pouvait être vraiment. Dans tout les cas, ça m'avait mis mal à l'aise et je ne me souvenais plus si j'avais coupé ce sentiment ou non.

Et maintenant, je jetai un regard surpris à la jeune fille qui avait bu deux verres cul-sec avant de reporter mon attention sur l'autre. Son amie. Cavalière. Qu'est-ce que je pouvais en savoir. Et secouai négativement la tête à sa question « Punch au fruit. Rien de plus. C'est pas ça qui va me faire oublier que ce soir, je suis là, le coeur en miette parce que je suis trop con. Santé mesdames.» Je raflai quelques verres en plus avant d'aller m'affaler par terre près du buffet et de boire. Santé...

Cette fête était sa première, en vérité. Et Alex pensait ne jamais pouvoir s’habituer à pareilles merveilles. La salle était tout simplement magnifique, et tous les invités étaient vêtus avec élégance et charme. Tout comme celui à qui elle venait de s’adresser. Le jeune homme accepta sa coupe, d’un sourire, avant de poser l’assiette qu’il tenait à la main. Apparemment, il connaissait les bonnes manières, et ce constat l’a mis légèrement mal à l’aise. Parce qu’elle ne faisait clairement pas partie des grands de ce monde, et que sa façon d’agir n’était pas des plus gracieuse. Bientôt, il s’en rendrait compte, et en viendrait probablement à rire, voire à se détourner tout simplement. Pas qu’elle en ait grand-chose à faire. Après tout, elle était un soldat, et un soldat n’a pas besoin de savoir danser, ou marier les couleurs entre elles. Alors voilà, quand il en vint à lui proposer une danse, elle déglutit, et esquissa un sourire gêné. Par politesse, et pour qu’il ne garde pas la main levée ainsi, elle déposa la sienne par-dessus. Avant de s’approcher d’un pas. Une fois suffisamment proche, Alex murmura quelques mots, sur un ton qui trahissait aisément la sincérité de ses paroles. « A dire vrai, c’était une façon également de pouvoir éviter de danser. » Elle lui sourit. « Vous pouvez vous moquer, je comprendrais. Mais… Oui, je ne sais pas danser. » Alex rit légèrement, le malaise qu’elle ressentait étant réel. « Alors, pour ce qui est du plaisir, je préfère ne pas vous mettre dans l’embarras. »

La coupe fut bientôt vide, et elle soupira sans s’en rendre compte. Le jeune homme venait de partir, rejoignant le duo qu’elle lui avait montré un peu plus tôt. A les regarder, visiblement, il avait été aussi charmant qu’il l’avait été avec elle. Le gamin courut en direction des jardins, et la femme s’en alla dans un autre sens. Pas mal comme prouesse de la part d’une personne qui voulait juste récupérer son fils. Enfin, peu importe. Tout ce qu’elle voulait pour le coup, c’était boire. Se relevant avec élégance, elle laissa le verre vide derrière elle, sur la table, et rejoignit le buffet pour se saisir d’une coupe suffisamment pleine, pour qu’elle tienne au moins, les dix prochaines minutes. Riley n’avait jamais apprécié l’inactivité, et ce n’était pas aujourd’hui que les choses changeraient. Un instant, elle envisagea l’idée de rejoindre elle aussi les jardins, mais la possibilité qu’elle croise l’enfant l’en dissuada. Mais la salle lui donnait presque l’impression d’étouffer. Les décorations, quoique somptueuses, étaient en trop grand nombre pour elle. Et elle avait besoin d’air à présent. Alors, si elle ne pouvait rejoindre les jardins, le seul choix restant était le hall. Satisfaite de cette réponse, Riley traversa la salle avec discrétion, et rejoignit le hall, où il y avait bien moins de monde. Sur le côté, elle pourrait toujours rejoindre les jardins si l’envie lui en prenait, mais pour le moment, elle allait juste passer la porte, et inspirer un peu d’air frais.


¤ Résumé : Riley prend une nouvelle coupe, et traverse la salle, rejoignant le hall.

Ouf pour ça, c'était réellement toute une danse. J'en avais chaud et je savais que mon masque ne devait pas m'aider. C'était pas rien. Et je n'avais même pas de cavalière. Ce qui était dommage, c'était que je n'avais pas attiré l'attention, mais bon, ce n'est pas toujours notre heure de gloire. Et je devais dire que j'étais très heureux de ne pas avoir un complet parce que bon sang que j'aurai eu chaud. Vive la simplicité. Mais maintenant, j'allais tout simplement me retirer de la piste de danse pour aller boire un peu. Enfin, boire. J'allais me rafraîchir et vérifier que je ne sentais pas mauvais après tout ce que je venais de faire, je tenais quand même a faire des rencontres intéressantes héhé et ce n'était pas du tout l'odeur puante qui allait m'aider pour ça. Du coup, bah une fois que je me suis éloigné assez des gens et que j'ai vérifié si j'était toujours aussi beau et propre, ce qui était le cas parce que bon, ce n'était pas une petite danse effréné qui allait m'achever, ça non, bien que pour le moment, j'avais une soif de loup. Oui, je sais très bien que l'on dit faim de loup, mais je n'ai pas faim mais soif, donc bon, quoi encore? Ça ne vous plait pas que je sois comme ça? Bah tant pis hein, moi je dis et je pense ce que je veux. Encore heureux parce que sinon je ne serais pas en mesure de faire ce que je pensais faire. Et je pensais faire quoi au juste? Aucune idée. Juste boire serait bien et après, nous allions voir ce que nous allons voir. Bah quoi, je n'étais pas le plus brillant. Mais chose certaine, je savais répondre à l'appel de ma gorge. Alcool quand tu nous tiens. Mais bon, le chemin était long hein, parsemé d'embûche. Comme du genre des jolies jeunes femmes à la robe saumon qui ne regardent pas où elles vont, comme moi, et qui finissent dans mes bras, pas comme moi. Couché au sol, sur le dos, j'éclatai de rire avant de la regarder « Bonsoir. Je dois dire que c'est une entrée... fracassante.»

Résumé: Face à face avec Kathleen. Liam se retrouve au sol, sur le dos non loin du buffet

La prochaine fois, je l’attache avant de l’ouvrir ça évitera les merveilleuses course poursuite dans un endroit inconnu. Pour le coup, ses propos furent gavant, parce que tien lui aussi ne se mêlait pas de son cul ou trop. Je n’en savais rien, la seule chose qui comptait c’était qu’à peine retrouvé, il s’éclipsait à nouveau tandis que je poussais un soupir découragé, ça allait vraiment durer longtemps ce petit jeu. Je le regardai inquiet à l’idée qu’il ne heurte quelqu’un et se fasse mal mais le soulagement ne resta pas longtemps en voyant qu’il slalomait comme un champion. Non maintenant il se retrouvait dehors, bordel si seulement j’avais la capacité physique de juste courir ça serait intéressant. Je fis un sourire très hypocrite à Kathleen lorsqu’elle me lança un regard froid, comme si c’était ma faute. Ho la mauvaise foi des filles c’est quelque chose, j’ai hâte de la voir maman celle-là, elle trouvera beaucoup moins sympa les cachoteries de ses amis pour faire mumuse avec un gamin qui devrait dormir. La voir tourner les talons me donna envie de me casser, sérieux qu’ils se démerdent tous sans moi. Certainement même que si ce n’était pas Elliott là-bas, j’aurais laissé tomber, mais ce n’était pas l’enfant du père noël, à moins qu’on m’ait caché des choses, ce dont je doutais. Puis d’ailleurs, je serais au courant depuis le temps. Du coup, je ne pouvais pas m’éclipser, regrettant la compagnie de la fille de tout à l’heure, je marchais derrière Kathleen sachant que ça allait être génial comme duo si on se faisait la gueule tous les deux. Du coup, bien que ce soit assez compliqué à admettre à haute voix, je lui faisais part de quelques excuses, mais vraiment l’effort monstrueux parce que les excuses ça me gavait. « Bon d’accord, je m’inquiète peut être pour rien et je suis désolé de passer mes nerfs sur toi. » même si franchement ce n’était pas sympa de me faire stresser dans mon coin. Mais bon ça j’allais éviter de le dire à haute voix, sinon ça allait rien arranger du tout. Comme le fait de devoir marcher derrière plutôt que de l’attraper par le bras mais bon les contacts stressaient grandement Kathleen et ce n’était pas vraiment l’endroit idéal pour droguer quelqu’un qui panique. Je ne pouvais pas non plus rester à m’excuser des heures, mon regard se posait sans cesse vers les jardins, il fallait que j’aille le récupérer. Je m’arrêtai donc d’avancer sans pour autant avoir la bêtise de croire que je pouvais être plus rapide qu’Elliott, je restais donc immobile sans savoir que faire au juste. Alors comme à chaque fois que le stress m’envahissait, je faisais rouler l’anneau sous mon doigt.

Pourvu qu’Elliott ne fasse pas de bêtises. Je savais que le garçon était intelligent et courageux, mais il semblait que tous les romains se soient donné le mot pour le faire combattre, ou le laisser manier des armes, ce que je ne cautionnais pas vraiment pour un enfant aussi jeune. Il fallait que je fasse confiance aux charmes posés sur l’ensemble des lieux, et que j’arrête de m’inquiéter. Sans compter que je n’avais pas du tout remarqué que Thomas me suivait, perturbée par la situation.

En vérité, le fait que je réfléchisse à tout allure, que je sois inquiète pour le petit garçon, déçue par les propos de Thomas, et que je ne sache absolument pas où aller. Tout en ajoutant à cela, la surprise de l’entendre parler dans mon dos, et l’arrivée soudaine d’un garçon dans mon champ de vision. En clair, je trébuchais et basculais sur le nouveau venu. Nous vacillâmes tous les deux, et je me retrouvais au-dessus de lui, complètement stupéfaite. Les paroles me ramenèrent à la réalité, et je sentis mes joues me brûler alors que je me relevais aussitôt.

J’avais les sourcils froncés d’inquiétude, et de malaise, et mes yeux croisèrent ceux de Thomas alors qu’il avait assisté à la scène. « Je… » Bon sang, pourquoi cela m’arrivait-il en plein milieu de la pièce ? Le cœur battant à tout rompre, j’étais incapable de réfléchir. J’avais l’impression d’être sur scène comme toute petite durant une représentation de ballet, mais que cette fois, tout allait de travers, et que j’enchainais les erreurs. Je devais me calmer. Tendant la main au garçon au sol, je l’aidais à se relever, avant de reprendre ma main presque aussitôt. Fuir. Fuir me semblait bien. Mais les deux se trouvaient là, et je me sentais comme piégée dans le sol. Une horreur. « Je… Je vais chercher Elliott. » Il fallait que je parte de là, parce que j’avais l’impression que les regards de tout le monde se trouvaient sur moi. C’était purement insupportable. Je sentais la sueur chauffer mon dos, et mon cœur battre comme un fou. Alors, je tournais les talons, essayant de ne pas tourner de l’œil sous la panique.

Est-ce que sincèrement c’est possible d’être un plus gros boulet que ce gars, et après on s’étonne que je n’aime pas spécialement les système des cohortes, ça grille le cerveau et s’il était grec, c’était visiblement le système bungalow qui n’était pas top non plus. Le type il venait quand même de rentrer en plein dans Kathleen, l’envoyant au sol avec lui et il trouvait le moyen de faire de l’humour. C’est fou mais je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose. Surtout en voyant l’air apeuré de Kathleen, quand je disais qu’elle n’aimait pas les contacts, c’est une preuve pas mal non. Dans les yeux de Kath, on pouvait voir danser la flamme de la folie, mais ça ne la tétanisait pas comme moi, elle se releva allant jusqu’à relever le garçon, garçon sur lequel mon regard se posa un cours instant, secouant la tête de gauche à droite comme si je ne voulais pas croire qu’il y ait des gens si naze dans ce monde.
Soyons franc cinq secondes, si une seule personne avait eu le même problème que Kathleen, je n’aurais même pas daigné regarder la scène, mais depuis le temps que je la connaissais, j’avais bien remarqué quelques détails sur le fait que le contact physique était à proscrire de son mode de vie, à un tel point que son cerveau avait réussi à modifier son don de telle sorte à ce qu’elle ne touche pas les patients. Lorsqu’elle démarra, mon regard s’agrandit d’inquiétude, putain je n’allais jamais pouvoir bosser demain, ma jambe allait me tuer pendant quinze jours. J’adressai donc un magnifique « Crétin » au jeune fauteur de trouble avant de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour suivre Kathleen essayant de l’apaiser par des mots puisque les accolades sur elle étaient inutiles, et que pour le coup ça m’arrangeait tout de même. « Kath, tout va bien. Arrête-toi cinq secondes pour te calmer. Tu t’en fiches de ce qui s’est passé, tu le reverras même pas ce type. » Je grimaçai de douleur sous la cadence qu’elle m’imposait et soufflai « Arrête toi, s’il te plait. »

Je ne pensais pas que ça allait se passer comme ça. Pas du tout en fait. C'était comme si j'avais fait peur à cette fille et ce n'était pas du tout mon but. Comment me faire sentir mal en l'espace de quelques secondes quoi. Et ce n'était pas du tout ce que je voulais. Et d'autant plus que cet autre mec semblait venir s'en mêler. Hé ho, je n'y avais pas toucher à cette fille, c'était un malentendu et je ne lui voulais aucun mal. C'était quoi cette blague? Comme si c'était moi qui avait fait ça. Je me crispai lorsque l'autre me traita de crétin. Ce n'était pas vrai du tout, je n'étais pas un crétin. J'étais un peu stupide parfois, mais je n'étais pas un crétin. Et bon sang, je n'avais rien fait à la fin... Et c'était pas pour rien que j'allais les suivre. Et j'allais le faire de toute façon, même sans que cet homme me dise ce qu'il pensait de moi. Et j'allais lui prouver qu'il avait tort. C'est comme ça qu'après être resté un moment sans bouger et sans rien dire que je me mis en marche, marchant à pas rapide, dépassa l'autre mec sans lui toucher, au moins la jeune femme avait été d'une politesse parfaite et pour elle, je ne faisais rien que je pouvais regretter, parce que je n'aimais pas me faire insulter. Je ne le prenais pas du tout, mais pour elle.... Disons que je pouvais garder mon calme et mon respect. J'étais quand même bien élevé moi. Et d'autant plus que le mec boitait, donc ça va pas de taper sur gens comme lui. Je me plaçai devant la jeune femme, la forçant a arrêter ou bien me foncer dedans, tout simplement et lui sourit d'un air calme et détendu. « Veuillez me pardonner, ma chère dame... Je ne voulais pas vous faire du mal.» Qu'il dise que je sois un crétin après.

Il y avait beaucoup de monde à cette fête, et malgré elle, Emy entendait beaucoup de choses. Elle avait été habituée à percevoir les menaces pour pouvoir fuir le plus vite possible. C’est ainsi qu’elle entendit une jeune femme proposer une coupe à un homme, un garçon gronder une fille, un enfant courir à travers la salle jusqu’aux jardins. Elle entendait des choses mais n’en faisait pas grand cas, plus occupée à se constituer une assiette digne de ce nom. Son amie la gronda gentiment – si, puisque je vous le dis – ce à quoi Emy répondit d’un sourire, et continua à faire ses réserves. Une fois l’assiette suffisamment pleine à ses yeux, elle alla la mettre entre les mains de Lily. « Tu manges tout durant cette soirée, tu en as besoin. » Le ton était faussement sévère, mais elle était sérieuse. Du pouce, elle désigna le gars assis par terre. « Il devrait manger lui aussi. » Et puis, elle retourna vers un plateau richement rempli, et l’attrapa. Emy revint auprès de Lily et lui fit un bisou sur la joue, avec un grand sourire. « Je fais un tour de salle, et je reviens. Ne sors pas d’ici, je veux te garder dans mon champ de vision, s’il te plait. » Innocent ton de la fille qui est tout de même sérieuse au fond. Prenant la pose qu’elle avait appris au restaurant, ELLE PASSA DE PERSONNE EN PERSONNE pour proposer les petits fours présents sur son plateau, avec un sourire en prime.

Je cherchais, encore et encore. Sans rien trouver. Je pouvais tout voir, je pouvais voir ce gamin qui s'était enfui, le trio qui semblait se prendre la tête pour rien. Tout ça, je pouvais tout le voir. Mais je ne pouvais pas voir celle que je voulais voir. Je ne pouvais pas voir cette fille qui me tenait tant à coeur de la revoir parce que j'avais tellement eu peur de la faire fuir. De la perdre que maintenant, je ne savais pas quoi faire et ça me stressait. J'étais toujours aussi maître de moi, mais je savais qu'au fond de moi, je me devais de la retrouver parce que c'était elle. Tout simplement. Parce que c'était Emy et que j'avais besoin d'elle. J'avais besoin de me rassurer, j'avais besoin de savoir que ce n'était pas moi qui l'avait fait fuir. J'avais besoin de la savoir en vie. tout ça pouvait jouer sur ma tête et mon esprit. Tout ça faisait en sorte que je n'étais pas tout à fait quelqu'un de sensiblement loquace, que je me fondais dans la foule et que je restais à demi caché. J'allais me servir un verre, manquant de ne pas voir le mec assis par terre avec sa mine d'outre tombe et slalomait entre les invités à la recherche d'une jeune femme bien précise sans la trouver. C'était si difficile maintenant. Si difficile que je ne savais pas quoi faire pour tenter de la retrouver et maintenant... je devais faire gaffe parce que je pouvais la rater si facilement. Je devais faire réellement attention. Voilà. Et C'est en buvant mon verre et en voyant tout ça que je me rendis compte que je n'étais pas près de sortir de là. Que j'allais tout rater et que tout était de ma faute. Voilà quoi. Et maintenant, je devais faire face à l'horrible vérité. À savoir que même avec tout mon pouvoir, je ne pourrais pas la retrouver.

Et c'est là que la chance me sourit. Enfin, façon de parler. J'étais tellement dans mon petit univers que j'ai failli ne pas la voir. Et finalement, c'est un prenant un petit four que je relevai la tête et que je la vis. « Toi. C'est toi. Tu es celle qui m'a ébouriffé les cheveux» Je m'en foutais si elle voulait continuer. Pour le moment c'était avec moi qu'elle allait être et j'allais savoir si c'était Emy ou non.