Un, deux, trois nous irons aux bois ♫ [PV : Alison, Rani & Asher]

Depuis quelques temps des rumeurs se propageaient au sein du camp. Des rumeurs vraiment très intéressantes, mais de là à savoir si elles étaient vrai-là était tout le problème. La plupart de mes collègues demi-dieux n’iraient jamais vérifier cette rumeur, ils avaient bien trop peur de s’aventurer dans le lieu dont elle parlait. Dans un sens je les comprenais. Cet endroit était assez connu et pas forcément en bien. Il s’agissait du Labyrinthe. Vous savez le truc où on se perd à une vitesse ahurissante et qui change constamment d’aspect afin de vous garder à jamais en son sein. Ce fameux monument de la peur qu’avait créé Dédale afin d’emprisonner le minotaure. D’ailleurs, il devait sûrement encore y être. D’où la curiosité de certains, mais également la peur.

Bref, la rumeur parlait du fait qu’un objet d’une puissance colossale se trouvait au cœur du Labyrinthe. Le truc c’est qu’on n’en savait pas plus. Quel était cet objet et quels pouvoirs avait-il ? Dans tous les cas, s’il tombait dans les mains de l’ennemi on serait mal. Car si cette rumeur circulait comme une traînée de poudre, les partisans ainsi que Tartare était forcément au courant ou ne tarderait pas à l’être. Il fallait donc en avoir le cœur net. Et puisque personne n’avait le cran d’y aller j’allais moi-même apporter la preuve de la validité ou non de cette rumeur. Quel qu’en soit la finalité, on ne pouvait pas se permettre de faire comme si de rien n’était si ça pouvait changer quelque chose et peut-être notre perte dans cette guerre.

Parce que bon personne veut y aller, mais après les conséquences pourraient s’avérer irréversible si ce fameux objet existait vraiment et qu’il tombait entre les mains de nos adversaires. Ils auraient un avantage et ne sachant pas ce que l’objet pourrait faire, ils obtiendraient également l’effet de surprise et ça c’était tout bonnement hors de question. Si quelqu’un devait obtenir l’avantage c’était notre camp ou personne.

Je laissais donc une nuit passé afin d’être en pleine forme pour cette quête de l’inconnu, car de toute évidence, tout pourrait arriver dans ce fichu Labyrinthe. Je soupirais. J’avais préparé mes affaires la veille au soir et avait pris soin de faire attention de bien tout prendre. Autant de provisions que possible ne sachant pas combien de temps prendrait l’expédition et les outils qui pourrait m’être utile genre, une corde, de quoi m’éclairer, de quoi faire du bruit afin d’attirer l’attention si je devais faire diversion et autres trucs en tout genre pouvant être utile. Une fois prêt, je sortais de ma cabane avec mon sac sur le dos et me dirigeais vers la sortie du campement.

Une fois, la porte du campement franchis je me lançais sur le chemin qui menait tout droit au fameux monument du plus grand architecte de toute la Grèce, Dédale.

Dans les environs de Boston

Durant tout le trajet, j’étais vraiment énervé. Pourquoi me direz-vous ? Eh bien parce qu’on était en train de me filer depuis le début de mon voyage et que ça avait le don de m’exaspérer. Pourquoi fallait que d’autres se mettent à partir alors que j’avais décidé d’y aller seul ? Surtout que j’avais fait exprès de partir à l’aube. Et puis me suivre sans que je le remarque c’était tout bonnement impossible vu que j’avais le pouvoir de détecter tout mouvement autour de moi. Les personnes derrière moi étaient bien trop proches pour que je ne m’en rende pas compte et même mon don ne m’aurait pas été très utile.

J’avais vraiment l’impression d’être suivi par des éléphants visitant un magasin de porcelaine. Je soupirais donc bruyamment avant de me retourner quelque peu irrité.

Bon sortez de là, je vous ai repérer depuis qu’on est parti du camp. On arrive au Labyrinthe là donc rebroussez chemin je n’ai pas besoin de nourrice je suis assez grand pour me débrouiller seul.

Comment ça les Grecs allaient encore récolter tous les lauriers avec un objet magique. Hé sérieux, moi c’était pas mon problème, il fallait bien plus qu’un objet pour me faire sortir du campement. Je comptais les secondes, trouvant ce passe-temps bien plus intéressant que d’écouter le centurion de la cohorte quatre, à moins que ce soit celui de la cinq… dans un cas comme dans l’autre, ils n’étaient pas vraiment passionnants et gesticulaient bien trop pour capter l’audimat qui semblait dans une profonde léthargie. Ce n’est qu’en entendant mon prénom hurlé d’une telle manière que ça me fit me lever d’un coup sec que je constatais, non sans déplaisir, que le centurion se tenait tout prêt de moi, à portée d’un coup de poings. Si je glissais suffisamment bas ma main, personne ne pourrait remarquer le manège. J’étais occupée à préparer ma vengeance lorsque ses mots prirent tous leurs sens dans ma tête et je poussais un grognement excédé.

« Hors de question ! Je suis pas un limier, je vais pas poursuivre un Grec »

Non mais c’est dingue, je n’allais pas laisser Cameron sans protection, je sentais que ce centurion allait finir la gorge tranchée s’il ne prenait pas garde à ne pas m’emmerder. Ce qui me décida ne fut pas la menace d’aller faire les écuries, les chevaux me craignaient trop, sans raison, pour que ça ne m’inquiète. C’était plutôt le fait de devoir faire équipe avec Sara qui me fit avancer vers la porte en toute hâte sans oublier de répondre menaçante.

« Prévenez Kathleen de mon départ. »

Elle comprendrait le message aussi clairement que si j’étais venue le lui dire en personne. Prends soin de Cameron et ne laisse personne l’approcher pour lui faire du mal. C’était bien trop important pour que je ne me fasse avoir. Direction New York, pour cela quoi de mieux que de prendre le moyen de transport par excellence que les demi-dieux avait découvert. Une fois chez nos camarades grecs, je ne me sentis pas à ma place. Les odeurs qui m’assaillaient m’étaient totalement inconnus, je ne trouvais bien entendu aucune odeur familière puisque ni Cameron, ni Kathleen n’étaient là. D’un pas hésitant, je m’avançais au milieu de cette foule. Je m’écartais à temps pour qu’un groupe de jeunes enfants ne me percutent pas en jouant à… mon regard s’assombrit nettement, de tous les jeux débiles d’enfants, ils jouaient à la chasse à l’ours. Ils allaient se prendre un ours de pleins fouets, ça allait forcément les calmer pour le restant de leurs jours. Je m’apprêtai à leur faire passer un sale mauvais quart d’heure, les lois de Reyna ne s’appliquent pas jusqu’ici que je sache. Sauf que voilà, une parole lâchée dans une conversation me fit me détourner, à regret, de mes proies potentielles. Les deux  qui m’avaient interrompu parlaient à voix basse d’un homme assez fou pour aller dans le Dédale de Labyrinthe, c’est dingue, me souvenait pas qu’un gars puisse s’appeler Labyrinthe, enfin Dédale c’est pas plus courant. Quoi qu’il en soit, étant donné que faire l’équipe avec Sara m’emballait autant que de jouer aux cartes avec Jade ou Topaze, un nom avec un truc précieux, je me décidai à suivre le gars qu’ils désignaient du doigt, très discrètement.

Sur le chemin, j’eus l’agréable- ou pas – surprise d’être accompagnée par une Grecque et je dois bien reconnaitre que si j’avais pu, j’aurais tué les deux grecs pour récupérer l’objet toute seule, mais ce n’est pas l’éthique romaine et malheureusement pour moi, ça signifiait rester discrète et suivre l’autre escargot devant. Lorsqu’il s’arrêta devant un truc forcément invisible et sans odeur, je faillis lui souffler que nous n’avions pas toute la nuit, enfin niveau discrétion, entendre un buisson parler, ce n’est pas ce qu’on appelle discret. Surtout que le gros malin dans toute sa splendeur d’homme non civilisé, me traita de nourrice, ayant même l’arrogance de prétendre que nous allions le ralentir, enfin moi je pris les mots de la sorte. Et, le ptit Grec allait descendre de son trône parce qu’il était hors de question que je me retape tous le trajet jusqu’à San Francisco sans l’objet en ma possession. Je sortis donc des fourrés et avançai vers le Dédale de Labyrinthe sans même chercher à cacher le fait que je l’avais suivis. Une fois à sa hauteur, je lui glissais, arrogante.

« C’était au cas où il y avait un danger, je préfère que tu meurs plutôt que moi. »

Mon don menaçait déjà de vouloir me submerger. Non, personne ne devait savoir que je me transformais en ours, je me dépêchais d’aller à l’objet, là je me transformerais et une fois en ours, je doutais clairement que quiconque puisse me rattraper. J’avançais donc d’un pas résolument fier dans le trou à rat sombre qui menaçait de tous nous engloutir, j’eus un bref regard en arrière pour être sur que Cameron n’était pas dans le coin et sans même les attendre, je pénétrais sans les lieux avec la certitude que tout irait très vite et que dans une heure, deux tout au plus, je serais de retour.

« Bon les guimauves, vous vous bougez ?! »

Les deux jeunes femmes sortirent tour à tour de leur buisson. La première avait l’air de pas se prendre pour de la merde. Elle était aussi arrogante que moi en somme. On aurait pu être de la même famille. Si ça se trouve c’était le cas, mais n’ayant aucun souvenir de ce qui m’était arrivé avant le camp, je ne pouvais pas en savoir plus. Vu son regard assez menaçant elle avait mal pris le fait que je lui dise que je n’avais pas besoin d’elle et de l’autre fille. En même temps, je n’étais pas là pour contenter ces dames, mais pour l’objet magique alors me faire des amis j’en avais un peu rien à secouer si vous voyez le tableau.

Au moins avec cette rencontre je savais une chose, je ne m’entendrais pas avec cette fille. Elle me courait bien trop sur le haricot. L’entendre dire qu’au final j’étais une sorte d’appât me déplut fortement et j’allais lui dire quand je me ravisais me disant qu’elle n’en valait pas la peine. L’ignorance est le meilleur des mépris après tout. Je suis assez impulsif d’habitude, mais sachant que j’allais passer mon temps dans le Labyrinthe me fit réfléchir. Autant essayer d’en faire mon amie, même si ça avait mal commencé, car si j’avais besoin d’elle ce serait cool qu’elle vienne quoi… Je fermais donc ma gueule par contre en pensée ce n’était pas la même vous vous en doutez certainement.

Enfin bon, je passais sur la première jeune femme et regardais la seconde. Celle-ci avait l’air bien plus prudente que l’autre et aussi plus polie. Elle ne me bavait pas dessus sans même me connaître au moins, c’était déjà ça. Pas comme l’autre qui de toute évidence m’avait dans le nez alors que je ne lui avais rien fait. Elle se serait montré dès le début du voyage j’aurais été plus sympathique…enfin je crois. Je regardais donc la seconde jeune fille avec plus d’attention voyant qu’elle était plus châtains niveau cheveux alors que l’autre était bien brune. Bon après ce n’était pas comme si je m’intéressais à la gente féminine plus que ça. Du moment qu’elle ne me gêne pas ça ira, mais je n’hésiterais pas à les réprimander ou les bousculer si elles font des bourdes. Un travail vite fait bien fait c’est mieux. Et franchement je doutais que ça se passe comme ça avec ces deux-là.

Entre l’une qui est sage comme une image et l’autre qui est pire qu’un électron libre ça allait faire des étincelles dans ce fichu Labyrinthe, on n’aurait même pas besoin de torche si ça se trouve…Enfin, c’est ironique, je l’espère. Je ne connaissais toujours pas le nom des jeunes femmes et je me disais que les présentations ça pouvait être bien. D’ailleurs la fille aux cheveux châtains allait parler quand un homme se pointa de nulle part pour nous dire que de rentrer là-dedans ce n’était pas conseillé. Ben que ce soit conseillé ou non c’était pareil et puis l’autre arrogante était déjà rentré alors j’allais y aller aussi je ne voulais pas qu’elle me considère comme une chiffe molle.

Enfin il disait plutôt qu’il y avait plus intéressant. Mais d’une je me foutais complètement de son avis et de deux il n’avait pas son mot à dire sur notre but. Je me méfiais de chaque étranger et il ne faisait pas exception à la règle. La châtain demanda à l’étranger qui il était et comme j’en avais rien à faire je me tournais en direction de l’entrée.

Intéressant ou pas on y va ramène toi la fille à l’arc avant que je te laisse derrière avec le blondinet,entendant la brune qui nous sommait de nous bouger le popotin.

Elle était vachement patiente celle-là. Je ne sais pas qui était son père, mais la discipline ce n’était pas son fort…Elle aurait besoin d’un bon coup de pied au derrière pour descendre de son piédestal madame guimauve.

Comme si ça ne suffisait pas de faire équipe avec deux guimauves, voilà que  marshmallow en personne venait de venir nous apporter sa contribution par une phrase que je qualifierais d’inutile. Je lui jetais un regard, histoire de voir à qui nous avions l’honneur, pas un romain en tout cas.  De quoi se mêlait-il d’abord ? Si nous avions envie de faire des visites de grottes pour de la paléontologie, nous serions allés ailleurs, il nous prenait pas un peu pour des boulets Marshmallow ? Je regardais les deux autres, en même temps, vu les acolytes, on pouvait le comprendre. Je n’étais pas certaine de pouvoir tenir assez longtemps avec eux trois, je pouvais peut être leur fausser compagnie, prendre l’objet sans encombre et réussir à sortir discrètement, quoi que lorsqu’on regardait le trou à rat dans lequel je m’étais aventurer, il n’y avait pas de petite lumières pour souhaiter la bienvenue, ni même le fameux tapis qu’il y a devant toutes les maisons avec marqué Welcome. Je ne sais pas qui est en charge de la déco de l’endroit mais il ne devait pas vraiment faire fureur de son vivant, c’était sinistre et ça ne donnait pas franchement envie, n’empêche que ça m’emballait pas mal d’y aller, enfin si Marshmallow pouvait éviter de faire stresser les deux trouillards qui m’accompagnaient, ça passerait aussi bien. J’allais plus ou moins gentiment faire remarquer que d’y aller avant la nuit me paraissait être une idée merveilleuse avant de me rendre compte que ça ne changerait absolument rien, on y verrait pas plus loin que le bout de notre nez sous terre, est ce qu’ils avaient pensé aux lampes torches, l’idée d’être une taupe dans le noir n’était vraiment pas emballant et il devait y avoir trop d’odeur pour que je puisse me repérer là-dedans. Impatiente, je soupirai lorsque le gars qui nous avait plus ou moins mené ici fit remarquer qu’il fallait y aller, sans blague, il lui avait vraiment fallu dix minutes pour arriver à cette conclusion, c’est ça d’avoir le crâne trop fragile, ses neurones avaient grillé. Je fis la moue en entendant qu’il laisserait la fille avec Marshmallow, c’est une mauvaise idée ça, très mauvais même, la pauvre elle allait se tirer une balle s’il commençait à lui dire ce qu’il fallait visiter à Boston, si ça se trouvait ce n’était même pas un demi-dieu mais juste un benêt complètement perdu, une espèce de guide de Boston paumé qui essayait de se trouver des clients pour visiter… des trous ? Ouai autrement dit le genre de personne dérangée qu’il valait mieux ne pas déranger justement. Avec un peu de gentillesse forcée dans la voix je me tournais vers le dernier arrivé.

« Tu peux nous attendre plus loin si l’aventure ne te tente pas. »

On devrait lui offrir un jeu de cartes, une balle pour qu’il joue avec, enfin n’importe quoi mais pitié ne le laissez pas venir dans ce semblant de quête. Roulant des yeux en comprenant que c’était malheureusement inévitable, j’avançais sans me soucier de lui et avançai d’une dizaine de pas dans la grotte, peut être vingt si on compte en pas humain normaux et constatant qu’aucune lumière ne vint éclairer le chemin, pourquoi ça ne se passe jamais comme dans les films les quêtes, je sais pas mais il pourrait aussi y avoir des trucs positifs de temps en temps, à croire que demi-dieu la description dans le dictionnaire est la suivante, personne ayant du potentiel mais qui passera sa vie à avoir des problèmes, génial et nos parents avaient vraiment signé le bail, si ça se trouve là haut, sur l’olympe, les parents faisaient des paris sur nos tronches, purée je voulais rencontrer Mars et lui expliquer le principe du mot parent, je lui achèterais un dico à ce gars… quoi qu’en fait quand j’y pense étant donné que la lecture a été inventé des siècles après sa création, il ne devait pas savoir lire, ça expliquait bien des choses. Bref tout ça pour dire que ça puait l’embrouille à plein nez cet endroit, je me tournais vers eux puisque leurs silhouettes se découpaient assez bien dans le contre-jour.

« Rassurez moi, l'un d’entre vous se ballade avec une lampe torche, un briquet… un truc qui brille dans le noir ? »

Le mieux, jusqu’à ce que l’un des trois, deux vu que Marshmallow voulait visiter Boston, il ne devait pas vraiment être utile, à la limite ce serait le gars qui allait nous bassiner avec ses histoires et que forcément il faudrait tuer parce qu’il était gavant,  enfin je disais jusqu’à ce que l’un des deux soit en mesure de nous fournir un éclairage serait donc d’utiliser Marshmallow pour ouvrir le chemin. J’attrapais donc le ptit blondinet pour le pousser en avant afin qu’il serve au moins à quelque chose et au pire, s’il se prenait un mur, je dirais que j’avais été bousculé. Mon excuse me plaisait bien donc je le poussais en avant… plus ou moins gentiment.

Cette quête me faisait de plus en plus chier. J’étais sensé la faire seul au départ et je me retrouvais avec deux bonnes femmes et un mec chelou en plein milieu d’un des endroits les plus dangereux de l’univers. Dans le genre situation merdique on ne faisait pas pire. Et ils étaient tous venus en touristes ces crétins. Ils venaient dans l’un des endroits les plus hostiles et les plus noirs du pays et ils n’apportaient rien pour faire de la lumière ? Finalement, le mec qui nous faisait chier à l’entrée finit par sortir un briquet de sa poche. Il faisait vraiment pitié avec son truc qui éclairait pas plus loin que le bout de ses pieds. On était encore là dans dix ans comme ça… D’ailleurs l’homme en profita pour nous demander ce qu’on faisait ici. De quoi je mêle sérieux ?

Qu’est-ce que ça peut te foutre blanc-bec ? Est-ce qu’on te demande pourquoi t’es là nous ? Non parce qu’on en a rien à battre alors occupe-toi de tes oignons aussi ça t’évitera des problèmes.

J’avais limite envie de les laisser avancer tout seul ou de les distancer et ensuite de sortir ma lampe de poche de mon sac afin de partir seul, mais je me résignais. L’une des filles était l’une de mes compatriotes alors même si j’étais du genre solo, je ne pouvais pas l’abandonner. Après tout elle avait eu assez de cran pour se ramener jusque ici donc ce serait mal vu de ma part de faire comme si elle n’existait pas. L’autre par contre je m’en tamponnais le coquillard. Elle se foutait bien de ma gueule de toute façon. Pour elle je n’étais que de la chair à canon bon à finir en bidoche pour n’importe quel monstre du Labyrinthe. Donc si elle finissait par se perdre avec l’autre abruti tant pis pour elle.

Peut-être pourrions-nous les semer plus tard, en attendant je fouillais dans mon sac à l’aveuglette pour retrouver cette putain de lampe torche qui me faisait grave…Restons poli c’est quand on a besoin des choses qu’on les trouve pas. Sinon ce n’est pas drôle me direz-vous, n’est-ce pas ? Bref, je mis dix bonnes minutes à trouve la lampe tandis que nous avancions en même temps. Heureusement que la fille de mon lampe était derrière moi comme ça elle me prévenait si jamais je faisais trop d’écart. Elle avait l’air tellement stressée d’ailleurs qu’elle pointait son arc dans toutes les directions. Au bout d’un moment j’allumais la lampe et la regardais dans les yeux en mettant mes mais sur ses épaules.

On se calme. Tout va bien se passer. Détends toi un peu on ne va pas crever dans ce trou à rat à part peut-être les deux autres, mais eux ce n’est pas bien grave. On est dans le même camp nous donc on doit s’entraider. Respire tranquillement.

A peine avais-je dis ça qu’un bruit non identifié fendis l’air. On aurait dit une sorte de hurlement, mais vu le son ce n’était clairement pas humain. Autant dire qu’on n’allait pas tarder à croiser notre premier monstre. Tant mieux le guide y passerait ce serait déjà ça de gagner. Je le sentais pas ce mec et le fait qu’il se mêle de ce qui ne le regarde pas me gonflait encore plus. Bref, on n’était pas aidé avec cette belle brochette de bras cassés. En plus, un monstre arrivait et on ne savait pas à quoi on allait avoir affaire donc c’était tout magique, tout craignos. Et on ne savait pas d’où cela allait venir non plus vu qu’on arrivait à un carrefour avec quatre chemins possibles dont celui duquel nous arrivions.

Tout le monde dos à dos ! Je sais pas ce qui va nous venir sur le coin du nez, mais ça sent pas bon à mon avis.

Je sortais mon sabre perse prêt à toute éventualité. Après tout le Labyrinthe c’était pas le monde des bisounours donc j’imaginais difficilement un monstre trop facile à battre.

C’était quoi leur problème, on était pas à une réunion d’alcoolique anonyme, pourquoi ils donnaient tous leurs noms et puis ce n’est pas comme si la guimauve allait nous appeler par nos prénoms s’il trouvait des peintures rupestres dans la grotte. Néanmoins faisant preuve d’une bonne volonté, disons plutôt que je ne pouvais pas et le pousser en avant et me montrer grossière en ne répondant pas, où à côté de la plaque. Je soupirai comme si c’était bien le cadet de leurs soucis à tous mon prénom. « Alison. » Je réagissais un peu trop tard sur le fait que dire mon prénom, pour peu qu’il y ait des rumeurs chez les grecs, c’était balancer mon don. C’était un peu chiant pour le coup mais bon je n’eus pas trop le temps de me formaliser de sa réponse que Marshmallow se mettait à poser une question,  comme si on allait lui dire hé coco on cherche la cité d’or. Par contre la réponse de l’autre grec de merde me gava encore plus. Pourquoi il insultait ce pauvre humain de merde qui allait crever à la première escarmouche mais en même temps, qu’il agresse Marshmallow, ce n’était pas trop grave, tant qu’ils ne s’entretuaient pas, quoi que je voulais l’objet et ça m’arrangerait que les deux gars soient occupés. A la lueur de la bougie, je constatais que la troisième était armé d’un truc trop dangereux pour moi, il fallait donc que j’esquive les flèches, génial. Pourvu que ça ne dégénère pas, je ne voulais faire équipe avec aucun d’entre eux.

J’avançai derrière notre guide hautement qualifié qui se baladait avec un briquet, non mais ça ne pouvait pas être un guide agrégé qui a bouclerait et éviterait de poser des questions auxquelles il devait se douter qu’on ne répondrait pas, pour cause, ça ne nous intéressait pas. Je persistais à rester humaine alors que putain j’y voyais rien, on avançait pas, ça me gavait, pourquoi ils n’avaient pas envoyé Octave, ouai Octave ça lui aurait plu les missions débiles avec des mous. Lorsqu’une lumière éclaira les alentours, je tournais la tête pour voir les deux autres mous en grande conversation à quelques centimètres l’un de l’autre, je roulais des yeux, est ce que vraiment c’était le moment de faire des embrassades, merde je ne voulais pas rester avec Marshmallow. Je constatai pour Marshmallow. « Dix minutes pour sortir une lampe, vive les organisés. » Le bruit qui retentit me fit faire un pas en avant, ouai de l’action trop bien ! Enfin ça c’était avant que monsieur moralisateur et plein de mauvaises idées trouve le moyen de me réfréner avec son dos à dos. Pourquoi ce n’était jamais chacun pour soi comme ordre. Je fis donc un pas en arrière en soupirant. Dos à dos ce n’était pas dangereux au contraire, je n’étais pas certaine que de tous ce soit les monstres en qui j’aie le moins confiance. Il n’empêche que lorsque je vis les araignées faisant la taille d’un labrador, j’oubliais tout égoïsme ne me concentrant plus que sur ces ennemis-là. Elles étaient vives, aucun doute, ce qui était bien plus étonnant, c’était qu’elles n’étaient pas coordonnées du tout. Au nombre de six, on aurait pu penser qu’elles attaqueraient au moins en trio mais pas du tout les quatre premières firent en sorte de venir sur chacun d’entre nous et les deux dernières, ça devait être des Marshmallow araignées, elles observaient leurs potes. Sans me transformer, se battre c’était quand même moins drôle, je tapais juste dans les flancs de la bestiole jusqu’à ce je ne sache plus très bien différencier le sol, de la bestiole un petit peu en bouillie. Les yeux brillants d’amusement en voyant que ce monstre devait être le plus marrant au monde à combattre, je me tournais vers les trois niais sans pour autant avoir l’intention de les aider, sauf peut-être l’humain, quoi que non en fait je m’en foutais, Reyna elle avait jamais dit protège les humains qui ne servent à rien. Elle avait juste dit, ne tue pas les romains ou un truc du genre, c’était jamais clair avec Reyna, à quoi que c’était peut-être ne tue personne, un truc pas drôle ça encore. « Marshmallow, tu vois quoi ? » Ouai c’était la seule chose qui m’intéressait en fait, ce que pouvait voir un humain.