Je veux savoir [Loar]

Loar ∞ Lily

C’était un matin comme les autres dans le camp Grec tout le monde s’était levé assez tôt ce matin, enfin à mon goût ça devenait un peu trop tôt, je commençais à fatiguer avec des envies de ne plus me lever. En fait, je crois que j’effrayai les membres de mon bungalow, ils ne me réveillaient plus le matin et leur discrétion bien qu’habituellement passable, s’améliorait peu à peu. J’avais envie de rire en fait, bien qu’être enceinte ne soit clairement pas mon délire dans la vie, quelle idée de merde de ne pas m’être protégée, on me la refera pas celle-là. Ils avaient tous attendu que je sois enceinte pour se montrer civilisés, trop bien. Il n’empêche que je ne pouvais pas passer toute ma journée au lit, résultat, j’étais un zombie. Mon chocolat chaud bien que mon meilleur ami de tout temps, ne parvenait pas à me sortir de ma léthargie, depuis dix minutes, j’écoutais mon voisin de droite qui s’extasiait de tout un tas de truc, je crois même que s’il ne disait pas hein Lily, toutes les deux secondes, j’aurais cessé de me connecter sur le monde environnement. Ouai non, je n’arriverais jamais à dire exactement de quoi il parlait. Je poussais un grognement de mécontentement lorsque ma tartine fit un plongeon dans mon chocolat chaud. Je rattrapais finalement le pain imbibé de chocolat chaud et grignotai tout en cherchant Quinn du regard. Habituellement, j’étais plutôt collée à Hailey ces derniers temps, parce qu’étrangement, c’était la personne qui me calmait le plus, pas parce qu’elle était calme elle-même, cette drôle de pensée me fit sourire. Hailey était encore plus stressée que moi alors qu’elle n’était pas enceinte, qu’elle n’était pas le parent de cet enfant et ça la rendait encore plus précieuse à mes yeux. Sauf que si je voulais voir Quinn et non pas Hailey, ce n’était pas pour du réconfort mais pour bosser sur l’alliance Romain-Grec, il était venu le temps de lui alléger le fardeau qu’elle portait depuis des mois. Je ne saurai dire comment Reyna s’en sortait seule mais je deviendrais folle sans le soutien de Quinn et je supposais que la fille d’Apollon m’en voulait à mort. A mon tour donc de prendre les choses en mains. Bien décidé à cela, je finis mon bol de chocolat chaud et me levai, avant que l’autre ne prenne ça pour un oui à sa question dont je n’avais aucune idée.

Ce gamin était motivé, par gamin, je m’entends, il n’était pas vraiment trop jeune non plus mais il semblait ravi de pouvoir m’entraîner sauf que son prénom ne me venait pas du tout à l’esprit. Je sais bien que normalement on évite de poser la question alors qu’à l’air de l’autre, il est évident qu’il a déjà donné la réponse, pourtant, j’avais l’air d’une idiote à ne rien savoir, tout ça à cause d’un chocolat chaud. En arrivant sur le terrain d’escalade et en voyant la foule, je constatai qu’ils n’avaient pas changé par ici, toujours à faire les cons. Je cherchai vainement Quinn, ah bah non, il est évident qu’elle avait réussi à y échapper à ce truc là, pas d’Hailey non plus, beaucoup plus étrange, d’habitude, lorsqu’il s’agissait de défi débile, elle était au moins la première. S’il n’y avait pas la moindre trace d’Hailey, en revanche, il y avait un de ces potes, je pouvais donc assister au spectacle qui m’intéressait le moins au monde. Ok, ça c’est un mensonge, habituellement j’aimais bien regarder les hommes faire du sport, pas aujourd’hui, aujourd’hui j’étais épuisée et je n’avais pas envie de regarder et de m’extasier pour une compétition débile. A la place, j’avais envie de savoir comment allait Loar, enfin pas Loar en lui-même, il allait bien, il avait l’air en forme, ne s’était pas transformé en une machine de guerre, il n’était pas non plus complètement déprimé ou alors ça ne se voyait pas, bref un grec normal. Sauf que d’aussi loin que je me souvienne, je n’avais jamais vu Loar en couple avec quelqu’un. Alors peut-être que c’était mon côté femme enceinte qui rêvait de caser tout le monde avec son âme sœur, commençons donc notre entreprise par Loar.

Je m’approchai joyeusement du pensionnaire du bungalow Hermès dont le parent divin avait visiblement bien mieux à faire que de vouloir le reconnaître. Depuis que j’étais enceinte, je trouvais les dieux encore plus cruel, je ne pourrais pas passer ma vie sans mon enfant alors ne pas le reconnaître, c’était pire mais bon Loar ne semblait pas mal le vivre ou alors il s’était habitué, c’était triste d’en venir à penser cela.

« Coucou Loar, je peux te poser des questions ? Ce qu’ils font ne m’intéressent pas trop, par contre tu m’intéresses. Depuis la dernière fois, tu t’es trouvé une copine ? J’ai décidé que j’allais trouvé une copine à chaque membre de la colonie. Félicitation, tu es l’élu du jour. »

Afin de mieux faire passer la pilule, je lui fis un grand sourire encourageant. C’est bon, il devait se douter que je ne lui sauterais pas dessus, si j’étais intéressée, il y avait d’autres moyens de le montrer. Non, c’est lui que je voulais aider, je pensais avoir trouvé mon âme sœur et si ce n’était pas le cas, je m’occuperais de moi-même plus tard. Les bruits des adolescents me fit tourner la tête quelques instants, ça y est, ils s’élançaient vers le sommet comme des chimpanzés, peut être que je me trompais sur le compte de Loar, je demandai sans quitter les sportifs du regard.

« Tu comptes participer ou tu préfères discuter ? »

On sait jamais, il avait peut-être envie d’épater toutes les filles présentes, beaucoup de mes sœurs malheureusement, pas qu’elles mais quand même la majorité. J’espérais que mon enfant prendrait de son père et pas de sa grand-mère, je ne voulais pas qu’il mate les filles et soit du genre à vouloir les draguer sans arrêt ou à l’inverse être soumis aux femmes. Non je voulais qu’il soit libre et qu’Aphrodite n’ait aucune emprise sur sa vie, emprise que j’avais écarté de la mienne, du mieux que je pouvais.