J'ai plus que Cinquante Nuances de folie, chérie ( Riley)

17 février

Enfin. Enfin j'avais réussi à retirer tout ce qui pouvait être incriminant comme photo. Enfin je pouvais dire que j'étais libre de cette putain de photo à la con. Cette foutue connerie que Riley pouvait avoir fait alors que moi, je me devais de courir comme un con pour conserver mon secret. Elle n'avait pas idée de tout ce qui c'était passé. Elle n'avait pas idée de comment ça pouvait être un problème pour moi qu'elle fasse ce genre de connerie. Elle était bête. Tellement bête et stupide.Pourquoi est-ce que je pouvais m'être arrêter à elle alors que je savais très bien qu'elle ne méritait pas que je fasse ça? Pourquoi est-ce que je pouvais l'avoir fait alors que je pensais très bien qu'elle ne valait rien. Cette fille n'était qu'une débutante, une fille qui ne savait pas ce qu'elle faisait et je savais très bien qu'elle n'était pas de taille à m'affronter moi. Elle ne savait pas à qui elle se frottait. J'étais celui qui devait être le Dominant dans l'histoire et je l'étais. Je l'étais réellement parce que je savais qu'elle ne pourrait pas faire tout ce que je moi je pouvais faire sur cette planète. J'avais passer des heures à écumer le net à la recherche de cette foutue photo et avec l'aide de Chase, des virus destructeurs avaient été installés de partout. Maintenant, il ne manquait plus qu'à attendre. Et il m'avait annoncé ce soir qu'il pensait que l'on avait détruit la dernière photo. En fait, il s'agissait bien de l'avant-dernière parce que je savais où était la dernière. Dans le foutue portable de cette connasse qui se croyait tout permis. J'allais la faire souffrir, la faire payer. Elle allait voir que je ne me laissais pas faire comme ça. Elle allait voir que je ne pouvais pas me laisser faire comme ça. Et puis bon sang que j'allais lui faire bouffer son putain de téléphone. Elle n'avait pas idée comment je pouvais être en colère à l'instant. Elle avait aucune idée pour la simple et unique raison que tout ce que je pouvais ressentir, c'était les sept péchés capitaux et la colère en était un. Et je le ressentais tellement plus fort que n'importe qui que ça pouvait m'amener à poser des actes que l'on dirait irréfléchi. Mais à vrai dire, tout était calculé à la lettre. Toujours. Parce que je ne pouvais pas me permettre l'erreur. Mais cette fois, j'avais fait une erreur. Et cette erreur, c'était qu'elle était toujours en vie et toujours là parmi nous. Toujours là alors qu'elle ne devrait pas l'être. C'était une honte. Un déshonneur et une défaite que je ne pouvais pas laisser faire.

Comment est-ce que moi je pouvais bien me venger? Fort simple. J'allais user d'un stratagème qui était un peu douteux, mais qui allait fonctionner. Je savais comme utiliser les gens à mon escient non? Je pouvais être un merveilleux joueur de théâtre. Je pouvais être bien de nombreuse choses alors autant se servir de ses talents pour mieux réussir. Et je me disais que peut-être je pourrais la faire tomber dans le panneau. Je savais que les chances pouvaient être minimes, mais ça valait la peine de le tenter parce qu'une fois qu'elle serait près de moi, elle serait à ma merci. Je n'avais pas envie de lui faire du mal malgré tout, tout ça c'était calmé. Mais je voulais son portable. Je ne la voulais pas elle. Mais lui faire croire que je pouvais la voir elle. Que je voulais la revoir et que je pourrais lui expliquer que je n'étais pas du tout l'homme qu'elle pensait ou bien me faire passer pour un autre homme, ça c'était simple très simple. C'était comme ça que j'avais fonctionner. J'avais repris un accent italien très prononcé pour faire croire que je n'étais pas moi, l'art du déguisement et que j'étais un client potentiel. Et pour ne pas me faire prendre, je voulais faire le rendez-vous chez moi. Mais bien sûr, est-ce que cet homme était crédible? Qui sait. J'allais le tenter. Et puis bon, je lui avais laissé des instructions bien précises. Elle pouvait rentrer quand elle voulait, je ne pouvais pas lui ouvrir la porte, elle partirait sinon. Alors je lui avais fait comprendre qu'une clé serait cachée à l'entrée et qu'une fois à l'intérieur, elle devrait verrouiller la porte par mesure de sécurité. Et que je l'attendrais dans la cuisine sans rien dire. Parce que j'étais extrêmement méfiant. Est-ce que je pouvais avoir réellement besoin de ses services? Non étant moi, j'aurai pu m'en débarrasser comme ça. Mais il fallait attendre bien sûr. Je me disais qu'il y avait une chance que je sois différent des autres si j'agissais de cette façon. Le but étant de piquer sa curiosité. Alors autant bien le faire comme il le fallait et ce avec brio. Donc dans ce cas, je me disais que peut-être ce serait trop facile d'agir de cette façon, mais fallait croire que ça l'avait fait venir parce qu'elle était à l'heure. Et moi, j'étais dans un coin, j'attendais... et une fois qu'elle serait dans la cuisine... moi je pourrais faire ce que je pensais faire. La porte s'ouvrit. Le temps passa lentement le temps qu'elle arrive... et je me glissais derrière elle pour passer mes bras autour de sa taille. « Bonsoir Riley. Quelle belle surprise.» Je restais là comme ça alors que d'une main, je la fouillai pour trouver son portable. « Le vieux Marco te salue et malheureusement, il doit t'annoncer que tu t'es fait avoir comme une débutante chérie.» Je la relâchai et la contournai pour prendre place à table... enfin tirer sa chaise. « Nous avons à discuter tout les deux.» J'étais calme. Mais j'attendais mon heure.

Dael ? Ca faisait un moment qu’elle ne pensait plus à lui. Parfois, ça lui arrivait de se demander ce qu’il devenait mais ça passait vite. Principalement parce qu’elle avait autre chose à faire, de plus important, et également, parce qu’elle avait eu sa vengeance. Riley ne savait pas ce qu’il lui était arrivé et s’il avait passé un bon moment avec ses nouveaux amis, mais elle n’en avait cure. La honte qu’il en ressentirait, serait pire que la mort, et ça lui allait très bien. Enfin, si tant est que ce fou soit capable d’éprouver de la honte. Elle le voyait bien en colère, néanmoins. Peu importe, tout ça était du passé. Elle avait mis la photo sur une clef USB avant de la ranger dans les dossiers compromettants qu’elle gardait toujours comme monnaie d’échange, et puis elle était passé à autre chose. En même temps, cette histoire datait d’il y a des semaines. Depuis, elle avait eu l’occasion de tirer sur Morgane et Sara, de se balader dans New-York avant de se louer un appartement, de revenir à Chicago pour une affaire familiale et de remplir deux contrats délicats. En clair, il était le cadet de ses soucis.

Du coup, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il laissa un message vocal sur sa messagerie. A croire qu’il la prenait vraiment pour une débile. Aucun de ses clients ne laisserait la porte de leur appartement ouverte. Certainement pas s’ils avaient besoin de faire appel à elle d’ailleurs, parce que cela signifierait qu’ils étaient déjà dans les ennuis. Sans compter qu’elle avait fait des recherches sur lui, et que le nom qu’il lui avait donné était à totale consonance italienne. Pas besoin d’être Sherlock Holmes pour savoir ça. Du coup, elle se demandait un peu ce qu’il fabriquait avec son message à deux centimes. Est-ce qu’il voulait la prendre par surprise, l’avoir en traitre ? Possible, mais la question était pourquoi ? Si ça se trouve, il en avait gros sur la patate pour ce qu’elle lui avait fait et il n’avait toujours pas digéré leur dernière entrevue.

Mais parce qu’elle avait bien envie de savoir ce qu’il attendait d’elle, Riley réfléchit à la manière dont elle pouvait amener les choses. Du coup, elle se rendit à l’appartement, après que deux snipers se soient installés sur l’immeuble d’en face d’où ils avaient pu lui confirmer la présence de Dael. Le plus jeune des deux était un des sbires envoyés par son paternel, qu’il fallait qu’elle forme au métier. A croire que parce qu’elle avait elle-même subi tout ce que les gars avaient pu inventer pour l’endurcir, c’était à elle de faire la même chose avec les autres. Le pire, c’était que ce jeune semblait avoir le béguin pour elle, ce qui n’était clairement pas pour lui plaire. Mais peu importe. Elle avait eu la confirmation qu’il se trouvait là, et avait grimpé les étages.

Une fois dans l’appartement, elle le laissa la surprendre, parce qu’elle se doutait qu’il ne la tuerait pas d’emblée, ça aurait été trop ennuyeux pour lui. Oui, même pour lui. Il la fouilla, sortant son portable, et elle fut donc convaincue qu’il gardait rancune de cette plaisanterie. Enfin peu importe, elle récupérerait son portable plus tard. Alors qu’il lui demandait – lui ordonnait ? – de s’asseoir, elle laissa son regard clair passer sur l’ensemble de l’appartement. Simple, fonctionnel. Est-ce qu’il était à lui ? Peut-être, qui sait. M’enfin, ce n’était pas comme si l’info lui était réellement utile. A la place donc, elle concentra son attention sur Dael, ses prunelles cherchant les siennes. Là, elle laissa un petit sourire malin, mais sans joie étirer ses lèvres. « Alors, comme ça, nous devons parler ? » Ben voyons, encore quelques minutes, et il allait lui dire qu’il voulait l’embaucher. Quelle blague. Sans attendre de réaction de sa part, elle amena ses mains l’une près de l’autre sur la table, avant de braquer de nouveau son regard au sien. « Sache juste que j’ai un homme sur les toits qui a pour consigne de te tuer si jamais tu essayes de t’en prendre à moi. » Il n’avait pas besoin de savoir qu’ils étaient deux. Avant qu’il rétorque quelque chose, elle leva la main pour imposer le silence. « Oui, tu peux te transformer en métal, mais je doute que tu puisses lutter contre un lance-roquette. Même toi. Alors, tu ferais mieux de réfléchir avant de faire quelque chose que tu pourrais regretter. »

L’idée que je pouvais avoir eu n’était peut-être pas la bonne certes, mais je ne savais pas comment faire pour l’attirer jusqu’à moi et qu’elle réponde à cette invitation. Je ne voulais pas la tuer, sa vie n’avait pas assez de valeur pour que je tente de la lui retirer et de voir s’échapper par ses yeux la flamme qui pouvait l’animer. Non, je n’étais pas encore rendu à ce point. Donc, pour tenter de l’attirer, j’avais tenté ce plan, cette chose que je savais qui n’allait pas m’aider et qu’elle allait sûrement découvrir que c’était moi en moins de deux parce que je n’étais pas très futé sur ce coup. Je n’avais jamais été doué avec l’improvisation, il me fallait planifier. Il fallait que je planifie purement et simplement à l’avance. La seule et unique fois où je n’avais pas fait de plan, c’était lors de mon évasion du fameux bunker dans le désert ou autre endroit. Je ne me souvenais plus vraiment le nom de cet endroit, je voulais l’oublier. Là, ça je ne l’avais pas planifié. La seule chose que je pouvais avoir contrôlé, c’était la rage qui m’habitait alors que je venais pour détruire ses gens que je pensais bien qui avait toujours été mes bourreaux et qui les avaient été au final. Alors quoi, qu’est-ce que l’on avait à se dire de plus sur le sujet? Oui, je pouvais être très intelligent, mais ça ne voulait pas dire pour autant que j’allais réussir à l’attirer dans mes filets aussi facilement. Non, rien n’était facile et je pouvais me faire avoir. Mais j’acceptais cette fois de perdre cette manche pour mieux gagner la prochaine.

Avec un plan bancal comme le mien, il fallait s’attendre à avoir des ratés. Mais j’ai pris une assurance. Je n’étais pas du genre à me laisser faire tranquillement alors que je savais très bien qu’elle voudrait me ridiculiser ou même me tuer parce que j’avais fait planter sa pauvre petite mission, si seulement elle savait combien je pouvais m’en foutre, en vrai, je ne comprenais même pas pourquoi elle y accordait autant d’importance. Alors bon, autant se le dire, il y avait une petite protection que j’avais pris au cas où le plan ne se passerait pas comme prévu. Bien entendu, je faisais mine d’être aveugle et de faire la sourde oreille à ce que j’avais pu voir et entendre dernièrement. Je ne faisais que jouer, tout simplement. Parce que le jeu était ce qu’il y avait de meilleur, la seule façon que je puisse avoir un semblant de plaisir.

Est-ce que j’avais dit que oui, même si j’étais prévisible, cette fois j’avais un peu changé mon modus operandi? Il fallait bien faire changement parfois et la meilleure façon de ne pas se faire retrouver, c’était d’être différent une fois de temps en temps alors autant bien faire ça et la surprendre. Elle pensait que j’étais un espèce de connard qui faisait chier les gens pour les missions? Je n’étais pas que ça bien franchement et c’était intéressant de voir qu’elle pouvait penser ça de moi. Mais bien sûr, je n’étais pas que ça, il y avait plusieurs choses dans l’ensemble. Plus qu’une seule et je savais très bien que ce n’était pas simple de mettre sur table toutes les facettes de notre personnalité. Je voulais qu’elle apprenne à me connaître, je voulais qu’elle sache comment j’étais fait et comment je pouvais fonctionner. Bien sûr, ce n’était pas pour qu’elle puisse me battre, non, mais juste qu’elle apprenne et ajoute des cordes à son arc. Elle était partisane. Tout comme moi et elle savait qui j’étais. Si elle voulait réussir en tant que partisane, il lui manquait des cordes à son arc, ça c’était chose certaine. Je ne lui avais jamais voulu de mal. Juste qu’elle sache qu’il y avait un patron dans tous les facettes de la vie et que cette fois-ci c’était moi.

Elle s’était laissé faire assez facilement, ça avait été rafraîchissant, mais je devais avouer que ça me surprenait. Je ne comprenais pas pourquoi… et je cherchais à comprendre. Il y avait anguille sous roche, ça c’était une vérité que je pouvais nier. Mais je lui ordonnais de s’asseoir quand même. Je n’étais pas un sauvage, j’avais même cuisiné quelque chose à manger pour nous deux.  Autant bien le faire dans la dignité que de se battre pour une fois. Je levais un sourcil en voyant son petit sourire et levai les yeux au ciel en l’entendant. Comme si ça allait me faire peur. Je secouai la tête et soupirai. « Riley, Riley, Riley, si tu crois que ma propre vie ait vraiment de l’importance dans la balance.» Je la regardai longuement avant de poursuivre. « Tu me prends pour un barbare, à ce que je peux voir, mais cela n’empêche pas que je ne suis pas que cela.» Je prenais ses menaces très peu au sérieux. Pourquoi? Parce que je n’avais pas l’intention de m’en prendre à elle. Mais je n’étais pas fou, je savais que c’était un des meilleurs moyens pour me foutre de ma pression sur les épaules. Et je devais avouer que sur ce point, elle avait fait du progrès. « Mon but ce soir est de discuter avec toi simplement. Maintenant, tu m’excuseras, j’ai faim.» J’allais à la cuisine pour chercher les plats, à savoir du steak et des patates. Quelque chose de sobre. Je me servis et commençai à manger comme si de rien était. « Si tu en veux, tu peux aller fouiller, il ne faudrait quand même pas que ton petit chien de poche pense que je te veux du mal.» Je souriais d’un air sans joie avant de la regarder droit dans les yeux. « Tu aimerais certainement savoir ce qui s’est passé lors de notre dernière rencontre pas vrai? Je vais te le dire, je crois que tu vas être déçue de la vérité. Mais avant, il faut quand même jouer carte sur table pas vrai?» Je posais mes couverts et bu une gorgée d’eau. Jamais de boisson, il fallait rester alerte. « Je veux tes copies de la photo. Toutes.»