Et si votre route est mon but, votre chance est unique [Dael]

Morgane ∞ Dael

Oh, il semblerait que j’ai fais une petite boulette. Ce n’est pas comme si ça arrivait qu’à moi. Il y a bien des gens qui libèrent des prisonniers parce qu’ils ont oubliés de fermer la porte. Moi je n’ai quand même pas fait ça. Enfin, je doute que franchement ce que j’ai fait soit mieux. Etant donné que personne ne voulait que mademoiselle Blake n’ait de chien, ce qui d’ailleurs est extrêmement cruel. Je ne suis pas tête en l’air, je n’oublierais pas de le nourrir le chien, preuve en est, je venais de nourrir environ une centaine de souris par mégarde. Comment j’aurais pu deviner qu’il y avait des souris un peu partout dans la bâtisse. En même temps, faut pas s’étonner les copains, vous ne mettez pas de chats, pas de tapettes à souris, pas de poison. Ah oui là quand il s’agit d’empoisonner des humains, nos partisans ont dix sur dix, sur leurs carnets c’est même noté ~fait preuve d’originalité dans la composante de ses poisons~ mais pour tuer une dizaine de souris, il n’y a plus personne. Bel esprit d’équipe, chapeau ! Bon c’est bien beau de rejeter la faute sur les autres, en même temps, je rappelle que je suis pacifique, quand j’ai entendu une petite souris, je lui ai donné un morceau de fromage, ok j’ai même fait ce qu’on appellerait une piste jusqu’au garde-manger pour qu’elle ne meurt pas de faim. Oui j’en tiens une couche, désolée. Mais je n’étais pas sensé deviner que souricette appellerait tous ses potes pour un gigantesque piquenique. Résultat je contemplais effaré le vide intersidérale du garde-manger. Tout avait été englouti par ces gloutons sans foi ni loi. Le rationnement, ils ne connaissent pas. Bon le souci ce n’est pas tellement l’absence de bouffe, quoi que si c’est un gros problème ça, c’est plutôt la réaction de Jayson qui m’effrayait. Je n’avais aucune excuse à fournir sur le pourquoi du comment. Il fallait que je répare ma bêtise et vite ! Si un seul de ces cafteurs de partisans l’apprenait, j’étais foutue, bien que je doute franchement qu’ils me tuent, non personne ne me tuerait, enfin j’espère. Il n’empêche que j’avais pas envie de les entendre râler pour rien.

Sauf que chez les partisans, c’est comme dans une fourmilière, il y a toujours quelqu’un qui vient te gaver alors que tu veux être seule. Asher à la bibliothèque la dernière fois, Jayson après avoir embrassé une fille, crétin de petit ami soit dit en passant. Aujourd’hui ce fut Dael qui trouva le moyen de venir se planter devant moi. Certainement qu’il avait faim, c’est compliqué de courir partout, tout le temps. Je fronçais les sourcils en le regardant, techniquement, je disposais d’un temps avant que son cerveau emmagasine le problème. Non en fait, trop tard, je vis bien qu’il n’était pas non plus dans les cuisines dans le but de regarder juste les pots, qui le ferait. Sauf que s’il comptait se nourrir, c’était un peu raté, la faute à souricette, pas la mienne je rappelle. Je levais légèrement le doigt pour indiquer ma présence et éviter qu’il ne pète un câble, sans raison d’ailleurs, ce n’est pas comme s’il n’avait pas mangé depuis trois jours, quoi que c’était peut être le cas, je n’en sais rien moi ! On me prévient jamais de rien aussi, je voulais juste participer activement à… l’invasion des souris, félicitation Morgane c’est réussi. Je pris donc la parole avant qu’il ne la prenne, pour éviter qu’il me hurle dessus, et puis j’avais les bases de communication avec l’éducation que j’avais reçu.

« Il n’y a plus de nourriture »Non sans blague, il ne s’en était pas rendu compte. Je me maudissais de mes propos et continuai. « J’ai voulu nourrir une petite souris affamée, et manque de bol, j’ai oublié de penser qu’elle avait des amies, résultat… On a plus rien à manger. Mais je vais arranger ça ! Sauf que je ne suis pas certaine de pouvoir porter toute seule tous les sacs de course. Tu m’accompagnes ! »

J’entendais presque la voix de mon meilleur ami me dire de me méfier des partisans. Oui, excuse-moi Adrian ne pas réfléchir avant d’agir mais tu n’es pas là ! Tu n’es pas là et je ne pourrais jamais remplir cet entrepôt toute seule. Pousser la masse de Dael hors d’ici, le pire calvaire au monde, c’est quoi ces types qui font de la musculation, ou qui ont des muscles je ne sais trop comment. Si ça se trouve, on a pas besoin de chats, ils chassent les souris pour s’entraîner. Ils sont complètements tarés si c’est le cas. Sentant que ça allait être un calvaire s’il n’y mettait pas un peu plus de bonne volonté je marmonnai.

« DAEL ! IL FAUT QUE TU M’AIDES ! JE FERAIS CE QUE TU VEUX ! »

Merde, trop tard, pourquoi j’ai prononcé ces mots, moi j’entendais je t’offrirais un repas, c’est logique avec cette suite de mot, mais les gars ils ont souvent une façon de penser qui me dépasse complètement. Je ne savais trop quoi rajouter. De toute façon, à chaque fois que j’essayai de me rattraper je m’enfonçais, miss catastrophe au rapport. Non mais merde, ça lui faisait de l’entraînement, et puis il se rendrait utile pour le camp. Ouai enfin qui a super envie de se rendre utile pour rattraper les boulettes d’une fille plein aux as. C’est complètement débile, mais bon en même temps, s’il n’aidait pas, il mourait de faim comme les autres, et croyez-moi bien que je ne resterais pas dans ce camp s’il périssait, sans le vouloir j’avais peut être aidé un peu trop Hailey. Pourquoi ce n’était pas Adi qui était venu ici en premier, certes il aurait explosé de rire mais il n’était pas idiot et il m’aurait aidé sans que j’ai besoin de promettre… un truc dont je n’avais pas la moindre idée en fait, en plus Dael il me foutait un peu la frousse. Bref j’étais dans la merde !

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Morgane & Dael

En vrai, je tournai en rond sans avoir où aller. Bien sûr, je me demandais tout le temps si je faisais la bonne chose, si j'étais réellement à ma place. C'était drôle que je pense ce genre de chose, oui très amusant même parce que d'habitude, je n'étais pas de ce genre qui pouvait faire bien autre chose... Non, je n'étais pas du genre à faire bien autre chose et à penser aussi. Ce n'était clairement pas mon genre et je devais faire attention parce que rien n'était facile et tout était permis. Oui, tout m'était permis pour la simple et unique raison que je n'étais pas quelqu'un qui avait les mêmes barrières que les autres et ça m'avantageais.  Oh oui, ça pouvait m'avantager grandement lorsque j'avais besoin d'exécuter certaines tâches. Ce n'était pas tout ce que je pouvais avoir qui pouvait être difficile, ça c'était certain, mais certaines auraient pu être plus difficiles que d'autre pour d'autres personnes. D'autres personnes que moi qui ne vivent pas pour être ce qu'ils sont. Qui ne vivent pas pour les tests, qui ne vivent pas pour comprendre les émotions et surtout pour comprendre la race humaine. Ils ne sont pas là pour se dire qu'ils ont manqué de quelque chose étant jeune et que maintenant ils doivent le combler. Non tout ça pour eux, c'est de l'acquis et ce n'est rien. Rien du tout même. Ils n'ont pas eu de privations. Ils n'ont pas été torturé comme moi je l'ai été, ils n'ont pas eu ce que j'ai eu. Ils ne sont pas moi. C'était tout simplement ça le truc. Ils ne sont pas moi et je devais faire attention. Je devais surveiller mes arrières parce que je savais que j'allais le regretter. Parce que c'était rare que je pouvais faire un truc de bien. Oui, c'était très rare.  Je ne me jugeais pas, loin de là. J'étais juste du genre réaliste et qui avait les deux pieds sur terre. Certain diraient que je manquais d'humanisme, ce qui était vrai, totalement vrai, mais je dois avouer que je ne savais pas ce que c'était. Je n'avais pas grandi dans un monde pour savoir ce que c'est. Et je ne l'avais jamais appris par la suite. Jamais, rien, nada.  Je faisais avec ce que je pouvais avoir et c'était tout. J'étais moi et moi n'était pas un humain, mais bien une machine. Mais il arrivais parfois à la machine de tourner en rond et de se chercher. Surtout quoi faire parce que pour le moment, c'était le calme plat dans mes affaires. C'était pourquoi je traînais un peu partout à la recherche de quoi faire. Je n'avais personne pour me détendre, me changer les idées et travailler manuellement. Non, personne. Je devais faire tout moi-même et pour le moment, j'avais pas particulièrement envie de visiter les maisons closes. Pas particulièrement. J'avais quand même des goûts et des préférences bien que je ne ressentais rien. Il y avait une limite à tout je devais le dire. Et cette limite ne devait pas être franchise pour que tout aille bien. Parce que sinon tout allait mal et je devais tout contrôler parce que si je ne contrôlais pas, ça n'allait pas. J'étais un homme de raison, un homme de logique, mais après, il ne fallait pas pousser trop loin non plus

Je ne savais pas comment exactement je m'étais retrouvé là. Je supposais que je réfléchissais et que j'avais perdu le compte et que ça ne faisait que ça. Maintenant, c'était tout et je faisais ce que je voulais, tout simplement parce que j'étais libre, libre de l'attache que je pouvais avoir eu durant des années et maintenant, j'avais la liberté que j'avais toujours voulu. Je laissais mes pieds me porter, je laissais ma tête réfléchir alors que mon corps travaillait. Je savais que c'était la meilleure façon de rester en santé. De faire travailler les deux en même temps. Je n'étais pas un adepte du culturisme, loin de là, mais je restais en forme tout simplement parce que j'avais besoin de le faire. Il fallait que je le sois pour faire ce que je voulais faire. Pour continuer mes petites activités. Et mine de rien, je savais que j'avais besoin de tout ça et pour rien j'allais les laisser tomber. Il fallait quand même pas se leurrer, je savais ce que je pouvais avoir à faire, mais ce n'était pas pour autant que j'allais écouter les paroles d'un autre. J'étais mon propre patron et je faisais ce que je voulais. Pas le reste. Donc, lorsque j'avais débarqué dans... cet endroit, je n'avais pas fait attention où j'étais et que Morgane s'était mise à me parler, je me contentais d'hausser les épaules et de fouiller un peu partout, je lui faisais pas très attention je me disais qu'elle serait capable de se débrouiller toute seule et je n'avais pas à l'écouter à la base. Je lui accordais un privilège, en ne lui portant pas attention, je savais que je risquais pas de lui faire du mal. Et C'était ce que je faisais. Mais le fait qu'elle hurle comme elle l'avait fait attira mon attention. Je me retournais vers elle et la regardai longuement, les bras croisés.
« Tu sais que tu devrais faire attention à ce que tu dis parce que ce n'est pas du tout ce que tu peux penser. Donc, tu veux quoi Morgane? Et si je te rends service, tu sais que tu vas devoir me le rendre. Alors?»

Elle avait dit tout ce que je voulais. Mais ce n'était ça que je voulais entendre.

Morgane ∞ Dael

Faut toujours que je tombe sur des gens silencieux, tout de même, le gars trouvait plus intéressant de fouiller chacun des placards plutôt que de m’écouter. Ce n’est pas pas non plus ce qu’il y a de plus agréable au monde. Je le suivais donc du regard tandis qu’il ouvrait chaque placard tout comme je l’avais fait quelques minutes auparavant. Je ne voyais pas ce qu’il pourrait découvrir que je n’avais pas vu, c’est bien la peine d’utiliser ma salive pour rien. Seule mes dernières paroles l’intéressaient, il se tourna pour m’observer. C’est sans ciller que je soutins son regard, on pouvait dire ce qu’on voulait de moi, je n’étais pas une couarde et s’il m’effrayait, à tout bien y réfléchir,  je ne risquais pas grand-chose. Enfin si, je risquais gros mais je n’ose même pas imaginer l’embarras dans lequel il se mettrait s’il me touchait. Autant je n’avais pas vraiment confiance en l’amour que me portait Jayson, autant j’étais persuadée qu’il ne laisserait pas un seul gars me faire du mal. Les hommes et leurs besoins de contrôler les femmes, ce n’était pas une si mauvaise chose dans ce cadre possible. Or, si Jayson serait un allié de poids, mon père et Adrian seraient bien plus dangereux car ayant un but commun. Ses propos me firent aucun effet particulier, faire attention à ce que je disais. A quoi bon, je ne l’avais pas insulté que je sache, je savais bien me comporter en société contrairement à bon nombre de demi-dieux ayant vécu dans des familles d’accueils, mal aimés et pleins de rancœurs à présent.

S’il y avait quelque chose que j’avais saisi sur Dael, il n’était pas dur d’oreille et certainement loin d’être bête. Après tout, il y avait bien une lueur qui brillait dans ses yeux. Une lueur qui n’était pas très accueillante mais présente. Alors, à quoi bon me faire répéter mes mots. Qu’est ce qu’il ne saisissait pas dans la formule aide moi. Ce n’était pas trop compliqué à comprendre tout de même. J’avoue qu’il détonnait un peu des investisseurs avec qui j’avais l’habitude de parler, de marchander. Marchander avec Dael ne me plaisait guère, j’avais peur qu’il m’entraîne dans un chemin que je ne voulais pas franchir. Malheureusement, j’avais besoin d’aide et ce n’était pas négociable d’y aller seule, prétendre que ça servirait à tout le monde était futile, quelque chose me soufflait que l’esprit de groupe était tout aussi inexistant que le mot charité. Je poussais un soupir avant de mettre les points sur les i le plus clairement possible.

« Je ne prostituerais jamais pour les partisans. S’il y en a capable de se soumettre à tes caprices pour que tu les aides, ce n’est pas mon cas. Oublie ça tout de suite Dael. Par contre je veux de l’aide, je ne peux pas prétendre connaître ce dont tu as besoin mais si tu as une idée qui te passe par la tête et qui n’est pas dégradante, tu peux la proposer. Quoi qu’il en soit, j’ai BESOIN de ton aide et puisque tu vis ici comme tout le monde, je pense que le fait d’avoir de la bouffe gratuite est indispensable. Donc tu as le droit de m’accompagner et de cesser de me regarder de haut, c’est super chiant. »

Surtout qu’à la limite, ça n’avait pas vraiment lieu d’être. Ce n’est pas comme si les partisans étaient ma raison de vivre. Moi ils se cassaient la gueule demain avec leurs folies de vouloir détrôner les dieux, tant pis pour eux. Je n’allais pas pleurer sur leur sort et même je me ferais un plaisir de quitter cet endroit lugubre pour retourner chez moi. Pour peu que Jayson cesse de vouloir péter la tronche de toute autorité vivant dans ce monde. C’était clairement usant à force. Vraiment, le jour où mon petit ami se mettrait dans le crâne qu’il n’y a aucun intérêt à faire la guerre partout, surtout que le but ultime de chaque personne dans ce monde n’est pas d’avoir une vie confortable. Merde qu’il m’épouse, il aurait du fric comme personne et n’aurait plus à s’occuper de quelque monstre réfractaire à l’idée de mourir. Bon, par la suite, il y avait aussi Adrian à éloigner d’ici, quoi qu’avec mon meilleur ami, ça me paraissait bien plus facile. Déjà parce qu’Adrian n’est pas assoiffé de vengeance, ou alors il cache tellement bien son jeu que je tombe dans le panneau. Non, je me refusais à voir en Adrian quelqu’un ayant un mauvais fond. Il détonnait dans ce décor autant que moi. Sauf que lui, n’avait pas Jayson et mon père pour le protéger. Ho quoi que, mon père aiderait surement Adi, il l’aimait beaucoup je crois. A moins que ce soit la certitude de savoir qu’un gars sain d’esprit veille sur moi. Oh pour ça il n’avait jamais eu à s’en faire. J’avais toujours su m’entourer de protecteur, mon regard se voila en songeant à Hailey. Quel dommage qu’elle m’en veuille tant pour avoir retourné ma veste. Le principe n’était-il pas de survivre ? J’avais pas mal agit depuis que j’étais ici, enfin à part le coup de nourrir des souris ou de tenter de marchander avec Dael. Oh j’étais certaine de gagner parce que mes objectifs étaient clairs. Il n’empêche que je devais rester sur mes gardes, je n’étais pas prête à me faire avoir mais comment savoir les limites qu’il pouvait franchir pour obtenir ce que lui voulait.  Je lui jetais un regard avant de sortir de la pièce, les dés étaient lancés et je n’avais rien de plus entre mes mains pour le convaincre, il fallait qu’il prenne un peu sur lui le coco. Un peu de compagnie ne pourrait pas lui faire de mal je pense.

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Morgane & Dael

Je ne savais pas ce que les gens pouvaient avoir avec moi. Ils pensaient réellement que j’étais un genre de nymphomane ou quoi? Oui, j’aimais bien le sexe, mais ça ne voulait pas dire que j’allais m’en servir comme monnaie de service pour changer la face du monde? C’était n’importe quoi. Oui, c’était une chose que j’exigeais aux autres, mais je ne voulais pas ça d’elle. Pas que c’était un genre de discrimination. Loin de là. Juste que je ne voulais pas de sexe de la part de Morgane. J’en avais déjà assez et puis, je commençais à trouver ça toujours pareil. Sans changement. Et je savais qu’au fond, ce n’était pas être avec elle que j’allais avoir ce changement que je voulais avoir. Et  ce n’était pas plus mal. Je ne disais pas que j’étais un homme difficile, juste que j’étais un homme qui avait besoin de changement et c’était une chose difficile dans ce domaine. Réellement difficile et je ne pouvais pas en vouloir à personne. Juste à moi. Moi et mon handicap. Moi et ma faiblesse que je devais transformer en force pour rester présent. J’avais changé. Complètement changer de ce que je devrais sûrement être à l’origine. Peut-être est-ce que j’aurai été un héros du camp grec? Un fils d’Arès apprécié? Je n’avais jamais vraiment été reconnu, mon père l’avait fait, mais j’étais dans un bunker, sans être devant d’autre demi-dieux que ce gars-là, Harold je crois. Et c’était simplement juste lui qui l’avait vu. Donc, j’avais dû faire des démonstrations pour me prouver que je n’étais pas faible. Que j’étais fort. Et que j’étais totalement capable de survivre. Oui, j’étais capable de survivre. J’allais le faire… J’étais fort. Mais je savais qu’au fond de moi, il y avait une part de faiblesse. Mais je devais la combattre. Et je le faisais à tous les jours. J’étais un combattant.

« Qui parle de prostitution et d’autre truc du genre? Je te faisais simplement remarquer que je ne bossais pas gratuitement, même si ça revient à me toucher directement. Je ne te parlais pas du tout de ça. Et puis de toute façon, je n’aime pas partager. Tu comprends ce que je veux dire?»
L’exclusivité était un principe important pour moi. Dans ce domaine, il fallait que faire confiance qu’à très peu de gens. Et puis, de la façon dont mon cerveau pouvait voir Morgane, je savais bien que ce n’était pas le genre de chose qui allait faire en sorte que j’allais être du genre à la vouloir dans mon lit. Non, elle dégageait quelque chose, ce n’était pas des mauvaises odeurs avant qu’une mauvaise langue pense que je  pouvais être complètement taré parfois. La folie ne faisait pas en sorte d’être idiot. Elle me rendait plus intelligent dans mon cas. Et je savais que je ne devais pas toucher à Morgane. Voilà, point à la ligne. Ça m’arrivait parfois de ressentir ce  genre de chose et je l’écoutais. J’écoutais mon instinct parce que c’était la seule chose qui pouvait me permettre de rester en vie alors que je ne ressentais rien d’autre. La peur, ce n’était pas quelque chose que je pouvais ressentir de nouveau, je pouvais juste me rappeler de choses que j’avais vécu et là…. Là je me sentais mal. Je n’étais pas bien. Comme si j’allais vomir, mais je n’avais pas peur. C’était les souvenirs qui faisaient ça. Tous les sentiments que j’avais autre fois peut-être ressenti, ils étaient parti. Maintenant, c’était fini. Tout ça, c’était mort. Je n’étais qu’une machine. Et une machine seul. Personne ne pouvait me comprendre. Si moi, je ne ressentais pas la peur, je la faisais ressentir chez les autres et ça je le savais très bien. Trop bien même.

« Je ne te prend pas de haut, je suis moi.»
J’enfonçais mes mains dans mes poches et la suivit, l’air neutre. Je ne savais pas trop ce qu’elle s’attendait à ce que je fasse, mais je pouvais bien l’aider. Pas obligatoirement, mais je pouvais faire ça.
« Dis-moi au juste, c’est quoi ton plan, que je sache dans quoi je m’embarque. Et tu devras me rendre service à la fin. Pour équilibrer la balance. »
Je la regardai, attendant sa réponse. Maintenant, tout était pour elle. Sa réaction. C’était ça qui allait nous faire avancer.

Morgane ∞ Dael

Mais quel calvaire. Faire équipe avec un gars qui préférerait se tirer une balle dans le pied que de m’aider, qui a des idées pareilles. Non pas que Dael soit assez con pour se tirer vraiment une balle dans le pied, d’ailleurs lorsqu’on y pense, cette expression est vraiment débile. Même l’image en soit, ok ça veut dire se ralentir, non mais quitte à se ralentir, c’est mieux d’éviter les risques d’infections ou même la douleur. Après, je n’ai jamais vraiment été blessé au combat, ah c’est la classe ça, hein qui peut en dire autant parmi les partisans, les grecs et les romains. Et bien oui, j’évite les combats, je  reste en vie comme ça. Donc je disais, je n’ai jamais été blessé, j’ai vu des blessés, oui je ne vivais pas dans ma tour en or comme Raiponce, manque de bol. Du coup, je songeais que se tirer physiquement une balle dans le pied doit être assez stupide et douloureux bêtement. Nah, le mieux si on est pas doué, c’est d’éviter les armes… et les souris. Je dressai un sourcil interloquée lorsqu’il eut le culot de prétendre qu’il ne bosserait pas gratuitement. Super,  parce qu’il connaissait une seule personne dans le monde qui le ferait gratos, si ce n’est les amis ou les petits copains qui ne sont pas cupides mais puisque Dael ne rentre ni dans la première, ni dans la seconde, j’allais devoir mettre la main au portefeuille. Injustice moindre, j’étais fautive du manque de nourriture et même si certains m’auraient aidés de bons cœurs, dans le sens où ça les aidait aussi de choisir de la bouffe qu’ils aimaient, la nourriture ne semblait pas être un moteur suffisant pour Dael. Je le remis gentiment à sa place, visiblement il y avait quelques étapes de communications que nous avions loupées, l’un comme l’autre.

« Tes propos laissaient sous-entendre un quelconque chantage sexuel, quitte à mettre les limites, je te les précise dès le début. Libre à toi de n’avoir rien sous-entendu de tel Dael. Quant à travailler gratos, j’ai de l’argent là n’est pas la question. Je trouverais bien un truc qui te plaira, les terrains d’entente sont souvent nombreux. »

J’étais affairée à avancer vers la sortie lorsque je pris conscience de ses propos sur le partage. Qu’est ce que ça voulait dire que ce truc encore, bien sûr que je comprenais la phrase, je ne suis pas une imbécile. La question que je me posais était ce qu’elle voulait dire au juste. Je ne partageais pas non plus mon petit ami, indépendamment de ma volonté tout du moins. Je n’allais encore moins dans les bras d’un autre et mes propos précédents n’allaient-ils pas dans ce sens. Je haussais les épaules d’un air très peu intéressé par le partage, ce qui était le cas. Je ne savais pas du tout où il était allé chercher des choses pareilles ni qui avait laissé entendre de telles sornettes. Les bruits de couloirs n’avaient jamais été mon truc, même dans les écoles huppées de mon enfance, les filles parlaient toujours dans le dos de quelqu’un et ça m’énervait déjà. Je n’avais pas trouvé d’intérêt à descendre les gens sur des ragots ou des rumeurs. Je ne pouvais pas lui enlever ses idées sur moi, je pouvais juste les nier. C’est donc ce que je fis, croyant très sincèrement à ce que je racontais.

« Non seulement je comprends monsieur Di Constanzo, mais j’adhère à vos propos. »

J’eus envie de rire lorsqu’il me précisa gentiment qu’il était lui. Non sans blague, pas besoin d’être Sherlock Holmes pour s’en douter. Sauf que voilà,  Dael même s’il semblait insupportable et ne se montrait pas vraiment cordial, n’était pas non plus le genre de type qui met l’ambiance dans les fêtes –ou alors je plains l’état de vos fêtes. Il faut reconnaître qu’il faisait un effort pour m’accompagner. Il était donc de mon devoir de rendre cette journée un peu moins morose, voire de lui rendre son sourire qu’il semblait avoir égaré au détour d’un chemin. Déjà, il ne me prenait pas de haut, un bon point pour lui, je n’aurais pas vraiment aimé qu’il me snobe tout du long, ça n’était jamais agréable de se sentir rabaisser. Chose que j’avais toujours évité de faire, ou alors fallait vraiment me faire chier pour que mon attitude change. Il n’en était pas là, fort heureusement pour lui, parce que j’avais beau être une vrai peluche, un bisounours ou tout autre chose bien mignonne, je ne restais pas moins capable d’utiliser mon intelligence et de savoir répliquer quand il fallait.

Je lui lançai un regard perturbé, un plan. Hé mais on est Américain, les plans on ne les fait pas. Cependant s’il fallait lui rendre service après, mieux valait-il jouer carte sur table dès le début. Je me massais donc soigneusement les tempes à la recherche d’une idée lumineuse. Elle ne vint pas de suite, idée à la con. Je finis néanmoins par en trouver une qui me convenait.

« Jouons carte sur table Dael, tu me demandes le service avant même qu’on commence cette histoire. Je n’ai pas envie d’être manipulée et je déteste qu’on se foute de ma gueule. Sinon pour le plan, j’ai une voiture, cependant je doute qu’elle puisse contenir plein d’aliments. Donc je me gare à quelques rues de la société de mon père. Tu m’attends dans la voiture pendant que je récupère une camionnette et on va faire les courses ensemble. Tu portes ce qui est lourd, je m’occupe de tout le reste. Nous avons un marché ? »

Je sortis à l’air libre ravie de ma proposition. Ce plan était génial, enfin il ne pouvait que fonctionner. Il fallait juste éviter que mon père voit Dael, non parce que connaissant la figure paternelle, il allait me demander si en plus d’être chez des illuminés, chose véridique que je ne pouvais nier tellement leurs idées étaient étranges, j’étais aussi rentrée dans la mafia. Ah les préjugés, une belle connerie. Si en plus s’ajoutait aux préjugés l’inquiétude d’un père, je n’avais pas fini d’en entendre parler. Autant éviter le maximum d’ennuis et essayer d’anticiper au maximum les problèmes.

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Morgane & Dael

Je n'allais pas me prendre la tête avec des choses diverses, je n'allais pas m'en faire avec des choses qui n'étaient pas ma spécialité. Je savais très bien que cette fille n'était pas une menace, mais ça n'empêchait pas qu'elle devait savoir ce que j'étais et que je ne faisais pas mon boulot gratuitement. Il s'agissait que d'un avertissement, juste pour lui montrer que ce n'était pas rien de faire affaire avec moi. Et surtout que je ne voyais pas l'avantage de faire ça simplement parce que j'avais envie de le faire. Non, je n'étais pas rendu à ce stade là, pas encore. Mais vraiment pas. Et puis elle me prenait certes pour un espèce de nyphomane ou quelque chose du genre, mais bien entendu, ce n'était pas ce que j'étais et il fallait être clair, je n'étais pas du tout attiré pour elle, j'avais vu mieux et plus désirable. Je n'étais pas intéressé par elle, mais alors pas le moindre du monde. Je ne voulais pas m'attirer d'ennuis pour ce coup-ci non plus. Je connaissais Jayson quelque peu et je n'avais pas envie spécialement de devoir faire en sorte de nous faire du mal, enfin de lui faire du mal, je savais pertinement que j'allais m'en sortir vainqueur de cet affrontement, je n'avais pas peur du tout de tout ça. Alors à quoi bon foutre une raclée à ce type alors que je m'en foutais en vrai? Je n'en avais aucune idée et j'avais des occupations plus importantes à faire bien entendu. Alors, bon, je devais avouer une chose bien certaine, c'était que je n'allais pas m'attarder à des choses que je ne trouvais pas du tout importante. Comme ce qu'elle allait certainement me demander de faire, mais comme j'avais réellement rien à faire donc pourquoi pas me trouver une occupation et ne pas faire des choses que je savais qui ne serait pas très lucratif pour le futur. Je ne disais pas que mes activités étaient les meilleurs, mais je savais très bien que je ne devais pas me battre contre certaines choses. Et voilà quoi. Je faisais attention. Tout simplement. Et c'était avec la prudence que j'allais réussir à continuer ce que je faisais, mais il fallait aussi parfois que je prenne du recul surtout avec ce que je venais de faire pour le moment. Un gros coup et ça paraissait dans les journées, du coup, j'attendais voilà. J'attendais tout simplement parce que je ne voyais pas pourquoi j'irais me jeter dans le pétrin volontairement.

« Je demande juste un salaire. Point.» Il n'y avait pas grand chose à redire, je demandais juste un salaire et c'était tout. Alors, ça ne voulait pas dire que j'avais besoin d'argent, loin de là. J'en avais énormément caché un peu partout, mais comme je l'ai dit, je ne travaille pas pour rien. Je ne fais pas la charité moi, de toute façon, je ne sais même pas ce que ça veut dire. Alors ça voulait dire que je devais réfléchir constamment pour trouver un moyen de m'enrichir encore plus parce que j'avais besoin d'argent pour acheter le silence de quelque personne parfois. Je savais très bien que tout ne se réglait pas par la violence et comme j'étais légèrement sans-papier je me devais de trouver des solutions pour remédier à cette situation quelque peu gênante. Mais ça ne voulait pas dire que je n'avais pas besoin d'argent pour autre chose. Alors bien sûr que j'allais accepter son paiement pour ça. Bien sûr. Je ne rajoutais rien sur le partage dont je venais de parler, ne trouvant rien à redire de toute façon et me contentai de la suivre sans rien demander. J'avais bien hâte de savoir ce qu'elle allait me demander de faire exactement surtout que le fait de lui demander un plan l'avait ébranlé et je savais très bien qu'elle en avait pas. Elle n'était pas très organisée cette fille, on pouvait voir mieux, beaucoup mieux ailleurs. Mais ça ne voulait pas dire que je ne pensais pas que c'était quelque chose qui était mauvais. Non, simplement très irresponsable. Mais alors là, on battait des records hein, j'avais vu vraiment quelque chose que je n'avais jamais vu de ma vie... et ça, il s'agissait d'une chose qui se révélait extraordinaire. Mais bien entendu, tout ça ce n'était que des expressions et des façons de parler.... Parce que je ne pensais pas qu'il y avait ce genre de chose réellement dans notre vie, des choses plus qu'ordinaire...«Marché conclu. Et si tu avais si peur de moi, tu n'avais qu'à pas me demander le service.