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 A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette]

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MessageSujet: A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette]   A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette] EmptyLun 17 Nov - 17:29

Rani & Jake


19 Novembre.

Rani et moi, avions cinq ans de différence, et malgré le nombre d’années, je n’avais jamais vraiment ressenti de gouffre entre nous deux. Peut-être parce que ma petite sœur était adorable, et que je l’aimais sincèrement, je ne sais pas. Mais le fait était là, je tenais à ma gamine et nos différences caractérielles ne faisaient que renforcer notre entente à mes yeux. Elle était arrivée à 13 ans, j’en avais 18 à l’époque, et étant donné que les enfants d’Iris n’étaient pas bien nombreux, il n’avait pas été difficile d’avoir des lits côte à côte. Le premier soir, je l’avais fait rire – parce que c’est tout de même mon job, non mais oh – et son rire était depuis, gravé dans ma mémoire. Quiconque la touchait d’une manière ou d’une autre aurait clairement à faire à moi. J’avais beau me montrer agréable à vivre, souriant, bon vivant et plaisantin, je n’en restais pas moins un homme capable de défendre les personnes auxquelles il tenait. Rani faisait partie de ces personnes.

Elle était habituée au ait que je ne vienne que les étés, et quelques week-ends dans l’année, lorsque je pouvais me libérer de mes obligations. Elle savait pour mes études d’Histoire, et pour la mort de mon père, mais nous n’en avions jamais vraiment parlé. C’était à moi de la protéger, de la faire sourire et de voir son regard pétiller devant moi, grâce à mes pitreries. J’étais là pour ma petite sœur, si elle avait un problème, mais il était hors de question qu’elle s’inquiète à mon encontre. Je refusais pertinemment. Rani savait également que je possédais un café dans New-York, mais nous ne nous étions jamais rencontrés en dehors de la colonie et ce n’était pas plus mal comme ça. Cette dernière année, l’idée que Gaïa gagne en puissance, au point de rallier de nouveaux partisans m’avait souvent effleuré l’esprit, au point que je m’inquiétais pour Rani. Alors ouais, j’étais plutôt soulagé qu’elle ne se balade pas dans la Grosse Pomme comme s’il s’agissait d’un lieu à promenades.

Nous étions vendredi soir, et j’avais fermé mon café librairie, il y avait à peine deux heures. Le soleil était tombé depuis un moment, et tout le monde devait déjà avoir terminé de manger au feu de camp. Pas étonnant vu l’heure. Mon ventre profita justement de ce moment pour me rappeler à son bon souvenir, et je soupirais doucement en franchissant l’entrée côté Thalia. Enfin, anciennement Thalia. Encore heureux que la jeune fille ne reste pas plantée là à toute heure du jour ou de la nuit, alors qu’elle était revenue à la vie. Ah la la, papounet Zeus craignait un peu beaucoup sur ce coup là. Rapidement, je jetais un coup d’œil au ciel pour voir si un éclair allait me griller sur place pour ma pensée, mais rien ne vient, et j’en fus bien content. Traversant la colonie de nuit, mon sac léger sur l’épaule, je cherchais à rejoindre les bungalows le plus silencieusement possible, histoire qu’on ne grille pas ma présence, et que je puisse éviter les questions en tous genres. Si ça se trouve, ils étaient encore au réfectoire, et dans ce cas-là, je n’avais aucune envie de les y rejoindre. Pas que j’étais non sociable, bien au contraire, mais la journée avait vraiment été longue, le trajet jusqu’ici avait été fatiguant, et je n’avais qu’une envie : prendre une douche. Oui, parce que je vous explique, je n’avais rien pu faire ce matin, ni la vaisselle, ni de douche, parce que mon chauffe-eau avait décidé de me faire bien chier. Toute la journée, j’avais cherché un réparateur pour qu’on puisse venir me dépanner le plus vite possible, et ce n’était qu’en fin d’après-midi que j’avais pu rectifier ce problème. Du coup, j’avais appelé un extra au dernier moment pour qu’il s’occupe de la boutique, que je puisse aller me reposer à la colonie. Aussi étrange que ça puisse être, quand je venais ici, je pouvais me reposer, m’aérer l’esprit, et rigoler un peu. Chose qu’il m’était plus difficilement accessible à la ville.

Rejoignant enfin le bungalow des Iris, je poussais la porte sans problème, et allais déposer mon sac sur mon lit. Rani n’était pas là, ni aucun autre squatteur – le désavantage d’être que deux dans un bungalow – donc j’en concluais qu’elle devait manger, ou même si ça se trouve, elle n’était pas à la colonie en ce moment, je n’en savais rien. Nous étions en novembre, et la dernière fois que j’étais passé, ça datait déjà d’un mois. Rani ne m’attendait pas, et si elle n’arrivait pas ce soir, j’irais demander à Chiron demain s’il savait quelque chose.
lumos maxima
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MessageSujet: Re: A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette]   A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette] EmptyMer 26 Nov - 2:00

19 novembre

J'avais passé la journée dans la forêt à traquer des monstres. Quand ils nous étaient tombés dessus hier soir, sans crier gare, j'avais eu bien peur d'y laisser ma peau. Un groupe de monstres en tous genres avait entouré la colonie et certains s'étaient même retrouvés à l'intérieur des limites. Le combat avait été éprouvant, laissant plus d'un demi-dieu gravement blessé. N'étant pas très douée en combat rapproché, je m'étais d'abord positionnée plus loin et j'avais commencé à tirer des flèches. Mais je n'en avais qu'un certain nombre et je les ai vite épuisées, car il faut dire que dans ce domaine aussi j'ai encore besoin d’entraînement. Alors que je m'emparais d'une épée en refusant de songer à ce que pourrait être l'issue du combat que je m'apprêtais à mener, je me sentais, pour une des rares fois, terriblement seule. Des douzaines de demi-dieux, de nymphes et de satyres s'affairaient à défendre leur territoire autour de moi,  mais il me manquait tout de même quelqu'un. Jake.

Depuis mon arrivée à la colonie, il avait pris soin de moi comme si j'étais sa sœur depuis toujours. Et je ne l'avais jamais considéré autrement que comme mon frère. Après onze ans passés à vivre avec une petite sœur sur qui je devais veiller et qui étais toujours la plus mignonne, la plus charmante, la plus jeune, quoi, je m'étais d'abord retrouvée en terrain inconnu lorsque j'avais appris que j'avais un grand frère. Et cinq ans de plus, ce n'était pas rien. J'avais été intimidée, jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche. Je ne sais comment, mais après que j'aie passé les dernières semaines avant mon arrivée au camp dans un état de stress, de confusion et d'inquiétude, il avait réussi à me faire relâcher la tension et rire comme je ne l'avais pas fait depuis longtemps. C'était en grande partie grâce à Jake que je m'étais tout de suite sentie chez moi à la colonie, encore plus que dans la maison où j'avais jusque là passé ma vie. Depuis le premier jour, on dirait qu'il s'était donné la mission de me rendre heureuse, et jamais il n'avait failli. C'était lui qui me relevait quand je tombais et qui me consolait quand je pleurais. Je suis à peu près sûre que n'importe qui d'autre n'aurais jamais voulu de la bombe d'émotions que je suis comme sœur, mais jamais je ne l'avais entendu se plaindre. Bien évidemment, il était aussi à mes côtés quand j'étais de bonne humeur, toujours prêt à rire et s'amuser. J'attendais toujours avec l'impatience le mois de juin, car il ne venait que l'été à la colonie, et je me sentais toujours en sécurité près de lui. Et malgré le fait que j'étais habituée à le voir seulement deux mois par année, il arrivait qu'il me manque terriblement.

Nous avions fini par nous débarrasser de tous les monstres, et les blessés avaient été emmenés d'urgence à l'infirmerie. J'avais aidé à nettoyer les dégâts et avais voulu participer aux premiers soins, mais je m'étais finalement retrouvée avec la tâche de porteuse d'eau et de nectar parce que je n'étais pas d'une grande aide côté médecine. Et aujourd'hui, tous ceux qui étaient en état de marcher – j'en faisais partie – avaient dû se lever aux petites heures du matin et enfiler des vêtements de randonnée pour partir à la chasse aux monstres. Ce n'était pas assez de les avoir combattus hier, non, il fallait y retourner pour voir si on ne pourrait pas en trouver d'autres! Je savais très bien qu'il était important de s'assurer que nous étions hors de danger, seulement le Soleil était maintenant sur le point de se coucher (vive les courtes journées de novembre), mes jambes étaient des spaghettis et j'avais au moins autant de piqûres de moustiques que de centimètres carré de peau. Je ne sais comment ils étaient encore en vie à ce temps-ci, ces pestes, mais elles n'étaient pas gelées du tout, dites merci au climat doux de cet automne. Quand le signal du retour fut enfin donné, nous commençâmes tous à marcher lentement vers le camp, épuisés. Personne ne semblait avoir trouvé de pistes prometteuses. Il faut dire qu'il avait plu pendant la nuit, alors elles avaient bien pu être effacées. Je mangeai ma dernière barre tendre sans beaucoup d'appétit sur le chemin du retour. Étonnamment, je n'avais pas tellement faim. J'avais seulement hâte de me retrouver bien au chaud dans mon lit.

Je poussai la porte du bungalow où je vivais seule la majorité du temps. Je laissai tomber lourdement mon sac à dos sur le sol et me dirigeai vers mon lit en gardant mon regard dirigé vers mes pieds. Je me sentais comme un zombie. Je levai la tête vers le miroir au fond de la chambre pour constater l'étendue des dégâts… et me figeai net.

Après quelques secondes dans un état de choc, je me rendis compte que ma bouche formait un o. Je la fermai rapidement et attendis encore un instant avant de bouger. Des dizaines de questions se bousculaient dans ma tête : « Qu'est-ce que tu fais là? », « Pourquoi reviens-tu à ce temps-ci de l'année? », « T'est-il arrivé quelque chose? », mais aucun son ne sortit. Je sautai au cou de Jake, le serrant fort, et laissai échapper une larme.

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MessageSujet: Re: A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette]   A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette] EmptyJeu 27 Nov - 20:27

Rani & Jake


Vivre seul avec mon père, avant qu’il ne tombe malade, ça m’avait au moins appris à savourer les rencontres avec les gens. Et les liens qui finissent par se créer au cours d’une vie. J’ai peu de famille du côté de mon père. Ma grand-mère m’avait laissé son cahier de recettes, recettes que j’utilisais dans mon café pour les desserts que je proposais, et qui étonnaient toujours William. Ce crétin aimait bien se foutre de ma tronche parce que je faisais de la pâtisserie, mais en attendant, quand il était question de les goûter, il n’y avait pas d’abonnés absents. Un mec, ça se tient par son bide, faut bien le reconnaitre. Et meilleur ami ne faisait pas exception. Il m’était également parfois arrivé de ramener quelques gâteaux à ma petite sœur, ce qui me faisait vraiment plaisir à dire vrai. En plus, elle n’était pas bien épaisse, et puis bon, j’aimais à lui préparer des petits gâteaux, un point c’est tout. Rangeant les deux, trois fringues que j’avais ramené pour ce week-end, je glissais ensuite mon sac sous mon lit, avant de m’allonger sur le matelas pour regarder le plafond. La journée avait été longue et je ne dirais pas non à dormir dès maintenant. Mais mon estomac grognait doucement, et je savais que si je n’avalais pas quelque chose avant de rejoindre Morphée, je n’y parviendrais pas.

Entendant des pas sur les premières marches du bungalow, je me redressais en position debout, me calant contre le pilier au bout de mon lit. Mon regard se portait sur la porte, et lorsque celle-ci s’ouvrit, je fronçais les sourcils. C’était quoi cet état ? Rani affichait un air terne et profondément fatiguée. Ses vêtements étaient sales, un peu de boue sur ses chaussures, de la poussière et je remarquais même un trou qui lui fit serrer la mâchoire. Ne signalant pas ma présence, je ne la quittais pas des yeux alors qu’elle avançait, perdue dans ses pensées. Elle ne me vit pas tout de suite, et cela traduisait bien dans quel état Rani se trouvait. Je n’aimais pas ce constat, et quand elle me sauta dans les bras, je la réceptionnais en la serrant fort contre mon torse. « Tu n’es pas en grande forme, Clochette. » Ma voix grondait plus que je ne l’avais voulu, mais la voir ainsi ne me plaisait pas.

La reposant au sol, je la regardais dans les yeux, mécontent devant la fatigue qui ternissait ses prunelles habituellement magnifiques, et je soupirais. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Avant qu’elle n’ouvre la bouche, je secouais sèchement la tête. « Tous les détails, Rani. » Quand j’avais dit que je ne l’avais pas vu depuis un mois, je mentais un peu. Parce qu’en vérité, j’avais quitté la colonie début septembre, donc cela faisait plutôt deux mois, qu’un seul. Attendant qu’elle se mette à déballer le résumé des derniers jours, je reculais jusqu’à la salle de bain, et allait faire couler l’eau chaude, en y ajoutant du bain moussant. Il n’était pas dit que je n’allais pas prendre soin de ma petite sœur. « Est-ce que tu as mangé ? » Je me doutais de la réponse, mais j’avais besoin de savoir. En fait, plus j’y pensais, et plus j’avais envie de grogner. J’avais beau être au courant que la colonie, ce n’était pas tout à fait un camp de vacances tous les jours. Mais là, c’était trop, beaucoup trop.
lumos maxima
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MessageSujet: Re: A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette]   A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette] EmptyDim 30 Nov - 22:46

Jake me remit par terre et me regarda dans les yeux. Plongeant mon regard dans le sien, j'y vis trop d'émotions que je ne voulais pas qu'il ressente : de l'inquiétude, de la colère, de la déception, même? Non, non, non. Ce n'était pas comme ça que ça devait se passer. Il avait déjà assez de soucis avec son café et sa vie d'humain normal sans que je vienne lui en rajouter! Il était censé s'amuser et relaxer avec ses amis et moi à la colonie, pas passer son temps à assurer les arrières d'une sœur qui n'était pas capable de passer une journée dans le bois sans en revenir comme si elle s'était fait rouler dessus par un bulldozer. Parce que c'était bien de cela que j'avais l'air, du moins pour ce que je pouvais distinguer dans le miroir derrière mon frère. Mais ce n'était pas un drame! J'allais me doucher et me reposer, et tout irait bien.

Il m'examinait toujours. Il me demanda des explications sur ce qui s'était passé. Je pensais à une façon de lui raconter les grandes lignes sans l'inquiéter inutilement, mais il ajouta :

«Tous les détails, Rani. »

Pas moyen d'y échapper. Je devrais tout lui raconter. Il alla faire couler un bain pendant que je réfléchissais à par où commencer et il me demanda si j'avais mangé. Je lui répondis que je n'avais pas faim. Lorsqu'il revint dans la chambre, je m'assis sur mon lit et lui fis signe de s'installer sur le sien. Puis, je me lançai dans le récit détaillé des événements des deux derniers jours. L'attaque, comment les monstres nous avaient pris par surprise, que j'avais été chanceuse, contrairement à d'autres, de ne m'en sortir qu'avec des blessures superficielles. J'omis de mentionner que j'avais pensé à lui à ce moment. Je savais très bien qu'il avait autre chose à faire que d'accourir chaque fois que je me retrouvais dans le pétrin, et puis d'abord, je m'en étais bien sortie. Je lui racontai aussi nos recherches d'aujourd'hui, qui n'avaient pas donné de résultats vraiment concluants. Je lui dis que j'étais seulement épuisée et que tout irait mieux demain.

« Apparemment la forêt n'est pas vraiment mon élément. » dis-je sur un ton se voulant léger, dans une tentative minable pour détendre l'atmosphère.

« Mais je crois qu'on a assez parlé de moi. Ce qui s'est passé est fini, et je veux savoir ce qui t'amène ici. Tu vas bien? Oh! Et as-tu faim? »

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MessageSujet: Re: A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette]   A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette] EmptyJeu 4 Déc - 20:59

Rani & Jake


Je tenais beaucoup à ma sœur. Encore une fois peut-être était-ce le fait que ma famille n’était pas bien grande, et que mon père n’avait jamais choisi de retrouver quelqu’un après la venue de la déesse Iris, je ne sais pas, mais le fait était là. Les rares personnes à qui je tenais sincèrement devaient m’avoir sur le dos, et tant pis i ça ne leur plaisait pas. J’étais une tête de mule, et toutes ces personnes le savaient. Alors qu’ils ne s’attendent pas à ce que je cède facilement, et encore moins quand je voyais des problèmes quelque part. Or, le fait de retrouver Rani dans cet état, avec un air épuisé sur le visage et des larmes qui glissaient sur mon haut alors que je l’avais tenu dans mes bras, c’était précisément quelque chose qui ne me plaisait pas. Si je savais Willy capable de s’occuper de lui dans la majorité des cas, je restais bien plus protecteur envers Rani. Je ne sais pas si c’était le fait qu’elle soit une fille ou non, ou plus jeune que moi… Ouais, ça devait y jouer un peu, mais je ne pouvais mettre une réelle raison quant à mon idée de la tenir éloignée de tout danger. J’avais beau savoir qu’elle était plus forte qu’elle ne le pensait elle-même, j’avais l’espoir fou de la tenir loin du sang, des batailles, de tout conflit possible.

Mais faut pas rêver. On est des demi-dieux, ce qui équivaut à avoir l’étiquette « problèmes à venir » bien collée sur le front. Quand je l’avais vu aussi fatiguée, et probablement blessée même si je ne voulais pas vraiment y penser, sous peine de grogner de nouveau, j’avais espéré aussitôt qu’elle n’ait pas eu à affronter des partisans, ces enfants de dieux, qui avaient rejoints Cronos à l’époque, puis Gaïa ensuite. Je ne savais pas pourquoi certains avaient fait ce choix, ou peut-être que j’avais des difficultés à imaginer qu’on puisse détester suffisamment son parent divin pour se lever contre lui, mais le fait était que nous n’étions pas un seul et même front d’enfants de dieux. Et ça, c’était sans compter ceux qui avaient pour parent, une divinité romaine. Là, c’était encore autre chose, et j’avais franchement pas envie d’y penser maintenant. Je ne leur faisais pas confiance, mais je ne faisais pas non plus confiance à tous les grecs, alors bon.

Rani m’expliqua la situation, alors que j’étais assis sur mon lit, face à elle, les sourcils froncés. Attentif au moindre mot, je grognais à un moment, lorsque je compris que cela durait depuis plusieurs jours. « Ce soir, tu te reposes. Demain, tu ne vas nulle part. » J’étais dur, j’en avais parfaitement conscience, mais il était hors de question que ma petite sœur aille s’occuper de monstres qui viendraient de toutes manières à rôder autour de la colonie, comme ils l’ont toujours fait jusqu’à présent. Elle me répondit qu’elle n’avait pas faim, mais ça m’agaça. Elle était tellement fatiguée qu’elle ne ressentait plus la faim. Me levant, j’allais rejoindre la salle de bain, vérifiant la teneur du bain. Satisfait, je me tournais vers elle sur le pas de la porte. « Ton bain est prêt. Je te laisse, le temps de chercher à manger. » Je secouais la tête, préparant une réplique quant à son possible refus. « Tu as besoin de manger. » Sur ce, je quittais le bungalow durant un bon quart d’heure, le temps de préparer des sandwichs, de trouver des pâtisseries dignes de ce nom, et de quoi boire. En revenant au bungalow des Iris, je fis attention à signaler ma présence, pour ne pas inquiéter Rani. « Je suis revenu. »
lumos maxima
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MessageSujet: Re: A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette]   A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette] EmptyMer 10 Déc - 4:20

Jake était visiblement mécontent d'apprendre ce qui s'était passé. Mais de là à me priver de sortie? Je me sentais comme une enfant. J'étais parfaitement capable de décider ce que je pouvais et ne pouvais pas faire, merci beaucoup. Mais apparemment, cela ne comptait pas lorsqu'il s'agissait de lui. Je voulais protester, mais je savais pertinemment que ça ne servirait à rien. Si je connais quelqu'un de têtu, c'est bien mon frère. Alors je me contentai de froncer les sourcils et de croiser les bras en lui lançant un regard qui lui indiquerait mon opinion sur sa décision.

Il alla arrêter l'eau du bain, puis revint et me dit qu'il partait chercher à manger.

« Mais je t'ai dit que - »

Il me coupa avant que je puisse terminer ma phrase et sortit du bungalow sans plus attendre. Je soupirai d'agacement. Puis je décidai que s'il n'allait pas démordre, autant me laisser cajoler, il y avait longtemps que quelqu'un avait pris soin de moi comme ça. En fait ça datait… de sa dernière visite. Il n'y avait que Jake qui le faisait, mais après tout il était le seul à vivre avec moi. Je me déshabillai et entrai dans l'eau chaude du bain, laissant tous mes muscles endoloris se détendre. Je m'immergeai complètement dans l'eau et restai calée au fond de la baignoire. Ah, ce que j'étais contente de pouvoir respirer sous l'eau. Je réfléchissais beaucoup mieux lorsque la réalité s'embrouillait, me laissant seule dans un tourbillon de couleurs. Mes pensées dérivèrent encore vers Jake. Pourquoi était-il revenu? Il avait habilement évité ma question en partant si précipitamment. Avait-il quelque chose à m'annoncer? Ou, au contraire, était-il ici pour se changer les idées d'une situation dont il ne voulait pas parler? Il devait forcément y avoir une raison. Mon propre raisonnement m'attrista. Comment se faisait-il que mon frère et moi ne pouvions-nous pas nous voir simplement pour le plaisir? Pourquoi notre vie de demi-dieux nous forçait à toujours craindre le pire? J'étais tellement habituée à avoir peur pour les gens que j'aime que je ne pouvais même pas considérer la possibilité qu'il soit revenu simplement parce qu'il en avait envie. J'espérait seulement que ce qui s'était passé n'était pas une catastrophe, et qu'il accepterait de m'en parler un peu.

Je fermai les yeux et tentai de repousser mes questions pour pouvoir relaxer. Je sombrais dans une légère somnolence lorsque j'entendis une voix, voilée par l'eau. Je crus comprendre « Je suis revenu. » Je me redressai d'un coup dans la baignoire, envoyant de l'eau sur le carrelage de la salle de bain. Il était déjà de retour? Depuis combien de temps j'étais là?

« Jake? »

J'entrepris de me laver en vitesse tout en lançant à mon frère :

« Un instant, j'arrive! »

Lorsque je fus séchée et bien au chaud dans mon pyjama, je ramassai mon peigne sur le comptoir de la salle de bain et sortit en démêlant ma crinière. Je n'avais vraiment pas pensé à ça en me mettant les cheveux dans l'eau… Maintenant j'allais en avoir pour vingt minutes à défaire tous les nœuds. Je levai la tête vers Jake.

« Merci pour le bain, j'en avais vraiment besoin. Alors, qu'est-ce que mon ange de frère nous a rapporté à dîner? Et va-t-il se décider à s'expliquer? »

J'avais dis cela sur un ton léger. Je ne devais pas avoir l'air très crédible avec mes cheveux dégoulinants et mon pyjama de bonshommes de neige, mais je tentai néanmoins d'adopter une expression plus sérieuse pour qu'il ne prenne pas mes propos suivants à la légère.

« Tu commences à m'inquiéter, tu sais... »

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MessageSujet: Re: A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette]   A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette] EmptyJeu 11 Déc - 19:14

Rani & Jake


Je me rendais parfaitement compte que j’outrepassais mes droits en lui prenant la tête comme ça. Mais si vous aviez vécu seul avec votre paternel, pour découvrir un jour que vous aviez une petite sœur, vous réagiriez de la même manière. Surtout en voyant sa bouille adolescente, lorsqu’elle est arrivée. Rani est une perle, douce, et respectueuse, elle réchauffe les cœurs, pour peu qu’elle soit à l’aise. Ce qui, n’est pas toujours le cas, je dois bien le reconnaitre. Mais j’étais là pour elle, dès qu’elle aurait besoin, et je n’étais clairement pas du genre à laisser tomber. Le fait que je lui parle de cette manière, c’est parce que l’expérience m’a appris qu’un demi-dieu fatigué est un demi-dieu à moitié mort, sur un champ de bataille. Et il était purement hors de question qu’on épuise ma petite sœur à chercher des monstres, qui finiront tôt ou tard par frapper à notre porte de toutes manières. Pour l’instant, la colonie était protégée, et nous ne craignions rien. Alors, elle allait rester là, se réchauffer et se reposer. Oui, tout en marchant pour faire le trajet aller-retour au réfectoire, je ne pouvais oublier les cernes sous ses jolis yeux. Et ça m’agaçait prodigieusement. Willy pourrait le dire, je ne suis pas colérique comme gars, plutôt charmeur, et un brin enquiquineur, mais franchement, la colère ne venait que lorsque j’étais chauffé. Et c’était le cas.

Revenant au bungalow, ma mission achevée, je lui fis part de mon retour. Des bruits d’éclaboussures me répondirent et je haussais un sourcil. Qu’est-ce qu’il fichait dans son bain ? A sa réponse, un léger sourire étira mes lèvres. J’entendais très bien le ton de sa voix, et visiblement, elle n’avait pas vu l’heure passer. Ce n’était pas grave. Cela montrait juste qu’elle avait réellement besoin de se reposer, et l’eau faisait des miracles dans ce genre de cas. Du coup, quand la porte de la salle de bain s’ouvrit, je jetais un coup d’œil dans cette direction par réflexe. Pour me figer. Mes lèvres bougèrent malgré moi, et j’eu un mal fou à contenir mon rire. Ma petite sœur était enveloppée dans un pyjama… Oh dieu. Un bonhomme de neige ? Sérieusement ? Et ses cheveux. Je n’y tins plus, et mon rire retentit dans le bungalow, alors que je me laissais aller contre le pied du lit. « Ra… Rani… Pourquoi cet accoutrement ? » Bon sang, au moins, j’étais certain qu’elle n’irait pas voir de garçon, habillée comme ça. Ce qui n’était pas plus mal alors. Mais là, mon sérieux venait d’en prendre un coup. Mais alors bien comme il faut. Amusé – comment pouvait-il en être autrement ? – je gardais un regard pétillant alors que je me redressais pour l’observer avec attention. « Tu as meilleure mine. » Mes yeux passèrent sur ses cheveux trempés, et je fis la moue. J’aurais aimé l’aider à démêler ses nœuds, et d’ailleurs, ce fut mon premier réflexe, mais je savais pertinemment qu’il n’y avait aucune chance pour que j’y parvienne. Je n’avais jamais fait ça, et vous verriez la longueur de sa chevelure. Pour un mec, c’est un truc à se pendre ça.

Lorsqu’elle me demanda ce que j’avais ramené, je lui montrais la table de chevet entre nos deux lits, et m’asseyais sur le mien, attendant qu’elle prenne place en face de moi. Je lui décrivais alors le contenu des sandwichs. « Jambon beurre pour ces deux-là. Saumon fumé pour celui-là. Jambon italien pour celui-là. Hum… Les deux-là, c’est du fromage. Lui, il est à la rillette, cornichons. Et le dernier, c’est thon mayonnaise. La boite en plastique contient tomates et salades, si tu veux en mettre. Bouteille de jus de fruits, et bouteille d’eau. Et pour le dessert, nous avons, éclairs au chocolat, ou café, et tarte aux fraises ou au citron. Ah, le pain est français. Oui, apparemment, le bungalow Aphrodite aimerait bien qu’on s’essaye un peu plus à cette cuisine, d’après ce que j’ai compris. Perso, j’aime bien la baguette, mais je ne sais pas si ça te plaira. » Réfléchissant au fait que j’aie tout dit, ou non, je finis par me tourner vers elle. « Et je te préviens, tu manges. » De toute façon, j’allais manger avec elle, ça faisait un bail que mon estomac n’avait pas reçu un truc consistant, c’est-à-dire autre que du café. Attrapant un jambon beurre, je mordis dedans à pleines dents, poussant un soupire d’aise. Parfait. Me remémorant ce qu’elle m’avait demandé, j’attendis tout de même qu’elle prenne quelque chose entre ses mains avant de parler. Elle dut comprendre que c’était nécessaire, parce que j’avais gardé bouche close tant qu’elle ne s’était pas saisi d’un sandwich. L’observant attentivement, je finis par hausser les épaules. « Mon chauffe-eau a décidé de me faire chier aujourd’hui. Et sans eau chaude pour faire la vaisselle, ça a été une très longue journée. Et puis, la semaine a été longue. Factures, clients parfois un peu trop chiants pour ma santé mentale, il était temps que je prenne une pause. » Je levais les yeux vers elle, en souriant. « Dis-moi au moins que tu es contente de voir ton grand frère ? Et, je ne suis pas un ange, Rani. » Râlais-je faussement en dernier.
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MessageSujet: Re: A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette]   A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette] EmptyDim 21 Déc - 4:04

Quand il me vit sortir de la salle de bain avec l’élégance légendaire dont je savais faire preuve, Jake me regarda un moment avant de s’esclaffer, son rire emplissant la pièce. Cela me fit chaud au cœur de le voir avec un sourire. Il était si sérieux et préoccupé depuis qu’il était arrivé, j’étais soulagée qu’il commence enfin à se détendre. Il se faisait beaucoup trop de soucis à mon sujet, et malheureusement je ne faisais qu’empirer les choses en multipliant les maladresses. Je revenais toujours un peu amochée des journées plus rudes, mais ça ne voulait pas dire que je n’étais pas adaptée à la vie au camp. Du moins, c’est que je voulais croire.
Quand il m’interrogea sur mon choix vestimentaire, je lui répondis en tournant sur moi-même pour qu’il puisse bien admirer le pyjama en polar bleu orné de flocons avec un gros bonhomme de neige sur le haut et des petits partout sur les pantalons.

« Tu n’aimes pas mon nouveau pyjama? dis-je d’un ton taquin. Il est vraiment confortable, bon! »

Il fit un geste pour m’aider à démêler mes cheveux, mais je voyais bien qu’il était découragé. J’appréciais tout de même l’intention. Personne ne me dorlotait comme lui le faisait. Non pas que j’étais incapable de m’occuper de moi-même, mais c’était réconfortant de savoir que quelqu’un tenait à moi à ce point

« Laisse, je vais m’en occuper plus tard. »

Pour appuyer mes propos, je lançai le peigne sur mon lit et attrapai un élastique pour attacher mes cheveux en un chignon lâche. Quand je lui demandai ce qu’il y avait à manger, il m’indiqua la table de chevet avant de se lancer dans l’énumération de tout ce qui s’y trouvait. À mesure qu’il nommait les différents plats, mes yeux s’agrandissaient. C’était beaucoup de nourriture pour deux personnes! Je me demandai  comment il avait fait pour ramasser tout ça pendant les quelques minutes où il avait été parti. Quand il eut tout décrit en détails, je n’eus même pas le temps de dire un mot qu’il m’avertissait déjà que j’étais obligée de manger.

« D’accord, d’accord, chef. »

J’attendais qu’il réponde à ma deuxième question, mais il ne se décidait pas à parler. Visiblement, il voulait s’assurer que j’avale quelque chose. Je pris donc le sandwich au saumon et mordis dedans sans quitter mon frère des yeux, haussant les sourcils pour lui signaler que je m’impatientais. Alors que je mâchais mon repas, je réalisai que peut-être que j’avais faim finalement. L’épuisement et mes nerfs qui étaient à bout m’avaient empêché de le sentir, mais maintenant que j’étais plus détendue, je me rendais compte que mon corps avait besoin de nutriments depuis un moment. Jake parla enfin à ce moment, et mon premier réflexe en entendant son histoire fut d’être soulagée que rien de trop grave ne soit arrivé. Oui, j’étais désolée pour lui qu’il ait eu une semaine difficile, mais j’étais dix fois plus heureuse qu’il soit ici simplement pour se reposer. J’espérais vraiment que les monstres nous laisseraient un répit afin que je puisse passer du temps de qualité avec lui. Il me sourit.

« Dis-moi au moins que tu es contente de voir ton grand frère ? Et, je ne suis pas un ange, Rani. »

« Tu veux rire?  m’exclamai-je. Rien de mieux ne pouvait m’arriver que toi qui débarques ici! Je suis désolée pour tes problèmes au café par contre. Et crois-moi, tu es ce que je connais qui se rapproche le plus d’un ange. »

Je le regardai dans les yeux en disant la dernière phrase. J’étais parfaitement sincère : Jake était comme mon ange gardien depuis qu’il me connaissait. Quand il était là, je savais que rien ne pouvais m’arriver. J’avais une confiance aveugle en lui et je savais qu’il prenait toujours la meilleure décision. Je savais aussi que quand il m’ordonnait quelque chose, c’était seulement pour mon bien, même si ça ne me plaisait pas toujours. C’est pourquoi je décidai de l’écouter et de ne pas sortir de toute la journée du lendemain. J’avais probablement besoin d’une pause. J’espérais seulement que Chiron ne m’en voudrait pas s’il organisait quelque chose d’important et que je ne m’y montrais pas. Mais même si c’était le cas, je supporterais les reproches de Monsieur D et lui sans hésiter, si c’était pour satisfaire mon frère.

Je me levai et allai le rejoindre sur son lit, posant ma tête sur son épaule. Je pouvais sentir son odeur familière et réconfortante et je jure que je n’aurais pas pu me sentir mieux dans cet instant.

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MessageSujet: Re: A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette]   A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette] EmptySam 27 Déc - 22:54

Rani & Jake


Au fur et à mesure que j’énumérais la liste des sandwichs et des desserts, je me rendis compte que nous n’étions que deux. Hum, okay. J’avais peut-être un peu abusé sur ce coup-là, mais je voulais la nourrir et lui faire plaisir. Et comme – oui, je suis débile – je ne connaissais pas ses goûts, ben voilà, elle se retrouvait avec une pile de bouffe suffisante pour un bungalow bien rempli. Tant pis, on avait installé un petit frigo dans un coin, ça irait très bien pour la nuit. Maman aimait les trucs bio, et sans conservateurs, si j’avais suivi ce que m’avait dit Chiron une fois. ‘Fin, j’avais pas tout compris, mais elle avait l’air d’avoir un peu trop été bercée près du mur. Après, je ne sais pas si c’était mon interprétation qui était fausse, ou si Chiron qui expliquait mal. Si, un jour, j’ai l’occasion de rencontrer ma mère, je vous dirais. Promis. En attendant, il était l’heure de manger.

Je lui racontais donc ma semaine, en me rendant compte qu’il était rare que je puisse me confier à qui que ce soit. Evidemment, j’avais Willou qui passait de temps en temps à la boutique, puisque cet énergumène était un pot-de-colle né, doublé d’une andouille de première catégorie, mais parler à ma sœur était autre chose. Derrière son caractère bien trempé – oui, il ne faut pas se fier aux apparences – elle faisait montre d’une douceur qui m’apaisait. Je n’étais pas certain qu’elle le sache elle-même à dire vrai, et de toute façon, ce n’était pas quelque chose que j’allais lui dire. Déjà, parce que, soyons sérieux, j’vais pas aller crier sur tous les toits que ma frangine est cool, de deux, parce que ce n’est pas mon genre, et enfin, parce que le grand frère, c’est moi. Et le rôle de celui qui soigne, soulage, et réconforte l’autre, c’est le mien. Mais oui, je n’allais pas mentir là-dessus, me retrouver auprès de Rani, ça mettait du baume au cœur.

Mangeant tranquillement, mes yeux se posèrent sur son choix de sandwich, et je fus ravi qu’elle cède à mes caprices de grand frère surprotecteur. Surnom donné par ses soins, hein. Perso, j’aurais juste dit que j’étais un grand frère tout ce qu’il y a de plus normal, mais bon, appaaaaaremment, la demoiselle a un autre avis sur la question. Humpf. Donc, je continuais à manger de bon appétit, malgré la fatigue présente dans chaque fibre de mon corps. Fatigue que j’aurais préféré être due à des combats, plutôt qu’à des soucis purement humains, m’enfin, on choisit pas, parait-il. Je haussais un sourcil sceptique à sa réponse, avant de terminer ma bouchée pour lui répondre sans postillonner. Attentionné le frangin, hein ?

« Tssss, arrêtes tes bêtises. Tu la vois où mon auréole, bonhomme de neige ? Regarde au-dessus de ta tête, tu auras plus de chance de la trouver. » Pour ce qui était de mes problèmes quotidiens, je haussais les épaules, blasé. « C’est le prix à payer pour avoir monté mon affaire. Mais parfois, j’aimerais bien une semaine complète de tranquillité, sans conneries imprévues, et surtout, sans factures. Mais bon, ça, faut pas rêver. » Je terminais rapidement mon sandwich, avant de m’étirer, en prenant garde de ne pas me cogner contre quoi que ce soit. Elle me rejoignit à ce moment-là sur mon lit, et délicatement, je passais mon bras autour d’elle, pour la réchauffer et lui faire comprendre qu’elle n’était pas seule. « Et toi, alors ? Des nouvelles croustillantes depuis ma dernière visite, petite sœur emmitouflée dans un pyjama pour les trois ans ? » Je haussais un sourcil légèrement moqueur, l’accompagnant d’un rictus des plus malins. Même si dans sa position, elle ne pouvait pas vraiment voir mon visage.

lumos maxima
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MessageSujet: Re: A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette]   A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette] EmptyLun 5 Jan - 22:12

Décidément, je n'allais pas avoir le dernier mot sur le fait que Jake était vraiment un grand frère exemplaire. Il ne semblait pas se rendre compte à quel point ce qu'il faisait était important pour moi. Il balayait mes compliments (ou ce que ça pouvait être) avec des blagues, mais au fond j'espérais qu'il savait ce que je voulais dire. Oh et puis voilà qu'il me traitait d'ange. Moi? Sérieusement? Je suis une des filles les plus difficiles à vivre que je connaisse. D'abord, je suis incapable d'aller vers les gens. Je suis bien chanceuse que ce ne soit pas le cas de tout le monde, parce que je serais bien seule. Et puis ensuite, une fois qu'un lien est établi, on peut découvrir à quel point je suis maladroite, émotive, pour ne pas dire explosive, et aucunement douée pour les relations sociales. Je ne sais pas comment ils font pour m'endurer, parfois je m'exaspère moi-même. Mais bon. Je souris quand même à ce que Jake avait dit. Je me plaisais à croire que peut-être je faisais du bien autour de moi une fois de temps en temps.

En l'entendant, je me sentis aussitôt impuissante face à ce qu'il vivait. Il avait l'air d'être sous tellement de pression avec son café, et j'aurais aimé pouvoir faire quelque chose pour l'aider. Mais non, au lieu de ça, je l'accablait de mes problèmes quand il arrivait ici. Comme s'il avait besoin de ça. Une fois que je me fus assise près de lui, il changea de sujet pour me demander des nouvelles, sans oublier une remarque additionnelle sur mon pyjama, bien entendu. Je lui tirai la langue, ignorant cependant s'il regardait mon visage.

« Oh, tu sais, la routine. Des monstres, des parties de Capture l'étendard, des entraînements plus ou moins concluants dans mon cas… Je crains de ne pas avoir grand-chose de croustillant à te raconter, désolée. »


J'avais fini mon sandwich et j'avais bien envie de goûter à un autre des délices qu'il avait apporté avant que la fatigue ne s'empare de moi. Je commençais à la sentir, mais je ne voulais pas dormir. Pas encore.

« Merci, c'est vraiment très bon. Tu veux un dessert? »

Je pris un morceau de tarte aux fraises et attendit sa réponse pour lui donner ce qu'il voulait. Je voulais aussi être rassurée sur un point avant de me laisser aller au sommeil. J'avais trop peur de me réveiller et qu'il soit déjà parti.

« Dis, tu prévois rester jusqu'à quand? Tu ne vas pas te sauver pendant que je dors tout de même? »

Je cherchai son regard en attendant sa réponse. Comme des dizaines de fois auparavant, je remerciai les dieux, ou la force qui en était la cause, d'avoir mis sur mon chemin une personne comme Jake. Il était une réelle bénédiction dans ma vie, et plus souvent qu'autrement, il constituait pour moi ma seule réelle famille. Je ne voyais presque jamais mon père et ma sœur, et j'étais certaine que je me sentirais moins bien en leur présence qu'avec mon frère, désormais. Il était arrivé dans ma vie au moment où j'avais le plus besoin d'un guide, à une période où tout ce que j'avais jusque là considéré comme des repères s'écroulait. Il avait été le pilier dont j'avais besoin pour me maintenir sur pied, et il l'était encore à ce jour. Il était la seule personne à qui je pouvais vraiment tout dire, sans peur d'être jugée. Il savait toujours de quoi j'avais besoin, que ce soit des conseils ou simplement du silence. J'ignorais pour quelle raison il avait choisi de me prendre en main de cette manière. Après tout, ce n'était pas tous les demi-dieux avec un parent commun qui étaient proches comme nous l'étions, il aurait pu décider de me laisser me faire des amis dans les autres maisons. Mais non. Dès le premier jour, il avait été le frère que je n'avais jamais eu et je ne pourrai jamais le remercier assez pour ce qu'il faisait pour moi chaque jour. Je ne pouvais même pas espérer lui rendre un dixième de tout ce qu'il me donnait.


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MessageSujet: Re: A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette]   A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette] EmptyJeu 8 Jan - 16:11

Rani & Jake


C’était attendrissant de la voir dans un tel accoutrement. En plus, il était doux son truc. Je le sentais sous mes doigts, et cette pensée me fit sourire. Elle ressemblait à une enfant qu’il faut protéger de tout – et surtout des garçons – et je me collais à cette activité de bon cœur. Bien évidemment, il ne faudrait pas lui faire la remarque, au risque de nuire gravement à votre propre santé. Mais une fois de temps en temps, je laissais échapper une petite gentillesse, juste comme ça. Disons qu’il s’agissait là de ne pas lui faire oublier que je pouvais être aussi un abruti fini, voilà. Et puis, elle pouvait être si drôle quand elle s’y mettait. Rien que les prémices d’une tête de cochon, ou de faire du boudin… ça y était, j’avais envie de rire et la prendre dans mes bras. Oui, je tenais énormément à ma petite sœur, et quelque part, elle devait en avoir conscience pour me laisser la taquiner, et elle-même, pour me chambrer également.

L’avoir dans mes bras me réconfortait, et me donnait des forces. Je ne sais pas comment elle s’y prenait en vérité, mais c’était ainsi. Je me sentais chargé d’une mission importante, celle de la tenir éloignée de tout mal, et j’avais beau savoir que cela était proprement impossible, qu’elle ferait des erreurs, qu’elle ferait parfois des choix qu’elle viendrait à regretter par la suite, j’avais beau savoir tout ça, je voulais tout de même l’empêcher de souffrir le plus possible. Et si pour cela, il fallait que j’aille voir les Arès ou même Chiron, afin que cette dernière idée de fouiller la forêt soit stoppée, je le ferais. Hors de question qu’elle continue à rentrer le soir dans cet état de fatigue avancée. J’avais même eu l’impression qu’elle s’était endormie dans le bain tout à l’heure, c’est pour dire. Me renfrognant à l’idée qu’elle présumait de ses forces, je ne pipais mot mais n’en pensais pas moins. Il faudrait juste que je reste à ma place et que je ne la surprotège pas, comme elle pouvait me le répéter parfois. Bon, c’est pas aussi simple hein. On verra ce dont je suis capable.

Bref, la demoiselle me tira la langue – si si, je l’ai vu – et je roulais des yeux à ce geste. Ma petite gamine, un peu folle et de temps à autre, colérique. C’était drôle et attendrissant, mais encore une fois, je ne lui dirais rien. J’allais me contenter de resserrer mon étreinte légèrement, pour lui faire comprendre que je tenais à elle, à ma manière. Qu’elle me dise qu’il n’y avait rien de nouveau, ça me fit sourire. Si les humains connaissaient nos activités, ils seraient à la fois curieux, mais également, prompts à nous traiter de fous. J’embrassais son front délicatement, avant de souffler quelques mots : « Et comment ça se passe avec les romains ? Vous les avez vus récemment ? » C’était ça de partir à la fin de l’été, on n’a pas forcément d’occasions d’être au courant des avancées de toutes les situations. J’espérais que ça aille entre les deux camps, surtout parce que je n’étais pas là et que ça m’inquiétait quand même quelque part. Après, je n’avais pas grand-chose contre eux, j’étais méfiant, c’est vrai, mais tant qu’ils ne nous cherchaient pas, je suppose que je m’accommoderais de leur existence.

Elle s’agita un peu contre moi, et je crus que je la gênais quand elle me demanda si je voulais un dessert. Alors, je ne pus m’empêcher d’éclater de rire en voyant l’expression de son visage. « Est-ce que ça veut dire que si je n’en mange pas, tu vas te priver ? » Comme si ça rassurait certaines personnes qui souhaitent prendre un dessert, que d’autres en prennent aussi. J’adorais Rani, sérieusement, et je ne pouvais que rire avec elle. Me détachant de ma petite sœur, je me levais pour attraper tous les sandwichs. Tout en me dirigeant vers le petit frigo, au fond du bungalow, à côté de l’évier et du petit placard, je lui parlais. « Fouille dans les boites pour voir ce que tu aimes. Pour moi… Hum, garde un éclair au chocolat. » Hey ! J’avais également le droit à des péchés mignons, non mais oh. Remarquez, j’hésitais avec la tarte aux fraises. Mais après réflexion, je secouais la tête, et restais sur le chocolat. Ouvrant le frigo, j’y glissais tous les sandwichs rapidement, pour pouvoir revenir auprès de Rani. Celle-ci avait fait son choix, et près de mon lit, sur le coin de la table de chevet, se trouvait un éclair au chocolat. Refermant le reste des boites, j’optais pour un second aller-retour jusqu’au frigo, histoire que tout se garde au moins jusqu’à demain. Une fois que je fus revenu à ses côtés, je m’assis sur son lit cette fois, pour être face à elle, qui était restée sur le mien.

Je commençais à déguster le dessert quand sa question me revint en mémoire. Une petite moue de réflexion sur les lèvres, et quelques secondes – et une bouchée d’éclair au chocolat – plus tard, je lui souriais. « Je compte rester tout le week-end, je repartirais dimanche soir. Donc, rassure toi, on dort ensemble ce soir. Et si tu fais des cauchemars de bonhomme de neige, je serais là. » Bien entendu, la fin de ma réponse était plus que moqueuse, mais que voulez-vous, j’avais un bonhomme de neige assit en face de moi là. Et même si ma douce Rani se cachait à l’intérieur, il était trop tentant de la chercher un peu.

lumos maxima
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MessageSujet: Re: A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette]   A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette] EmptyMar 20 Jan - 3:18

19 novembre

Jake me serrait un peu plus fort et me surprit même en posant un baiser délicat sur mon front. Eh bien, peut-être que je lui avais manqué un peu…  Je souris à cette idée. C’est alors qu’il m’interrogea à propos des Romains.

« Hum, pas que je sache, non. Mais ce n’est pas pour autant négatif, n’est-ce pas? Je veux dire, ça signifie qu’il n’y pas de conflits? Du moins j’espère… »

J’espérais depuis longtemps que les Romains et les Grecs finiraient par travailler ensemble, mais tous n’étaient pas de mon avis et la partie était loin d’être gagnée. Pourtant, à mon sens, c’était simple. Gaïa et ses partisans, ce sont les méchants. Les ennemis. Et les Romains aussi les considèrent comme ennemis. Donc, l’ennemi de mon ennemi est mon ami, non? Non? Ah, et puis je ne savais plus. Ce n’était pas le temps de penser à ça en ce moment. Je proposai un dessert à Jake et je dus m’avouer que s’il n’avait pas accepté un éclair, je me serais sentie un peu mal de me sucrer le bec. Pas que je me serais privée… comment résister à de la tarte aux fraises? Il revint s’asseoir en face de moi après s’être occupé de ranger nos restants (assez abondants, je dois dire) dans le petit réfrigérateur. C’était quand même du luxe, un frigo dans une colonie de demi-dieux grecs. Parfois je m’étonnais des contrastes d’époques et de cultures qu’on pouvait observer chaque jour ici. C’est une autre chose qui m’avait frappée lors de mon arrivée.

Je fus soulagé que mon frère m’assure qu’il serait là encore deux jours. Ça lui donnerait du temps pour voir ses amis aussi. Mais pas le droit de me négliger! Non, il devrait quand même passer un peu plus de temps avec moi. Bon, je me doutais qu’il ne se la jouerait pas autant « grand frère cajoleur » devant les autres – malgré qu’il pouvait toujours me surprendre – mais ça me donnerait l’occasion de le taquiner à mon tour. Non mais, il ne me lâchait pas avec ses remarques sur mon pyjama! Il allait bien falloir que je trouve une façon de le prendre à ce jeu… J’avais encore du temps. Néanmoins, je décelai encore de la tendresse derrière la plaisanterie et je ne pus m’empêcher de sourire, au lieu de lui tirer la langue encore une fois.

« Tant mieux. Tu sais, j’ai rêvé de méchants Pères Noël pendant que tu n’étais pas là. J’ai eu très peur. »

Son interdiction de sortir me revint en mémoire brutalement et je retins mon envie de critiquer, ne voulant pas gâcher ce moment. C’est que je n’avais pas pensé au fait que je me retrouverais toute seule dans ce bungalow à rien faire, toute la journée. Pourtant, c’est ce que ça impliquait, non? Interdiction. De. Sortir. Il l’avait sûrement fait exprès de me ramener des desserts, pour ne pas que j’y pense. Oh, et puis tant pis. Ça me ferait du bien, une journée pour penser. J’avais besoin de réfléchir. À quoi? Je le saurais rendue là. Lui et William avait sûrement plein de choses à se dire et je ne serai pas celle qui les en empêcherais en retenant mon frère chéri à la maison.
Je retins un bâillement et m’aperçus que je commençais à être vraiment fatiguée. Je levai des yeux tombants vers Jake.

« Merci, grand frère. J’ai passé une super soirée. Mais là, je suis épuisée, et j’imagine que toi aussi… Ça te dit d’aller dormir? »


P.S.: Je m'excuse pour le retard... Je vais être plus rapide maintenant.

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MessageSujet: Re: A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette]   A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette] EmptyDim 25 Jan - 18:01

Rani & Jake


Elle et moi, nous avions cinq ans d’écart, et pourtant, je savais qu’elle pouvait comprendre ce qui faisait ma vie. Comme ma débilité me permettait de jouer avec les enfants, elle, elle possédait une certaine maturité qui l’amenait à restreindre l’écart entre nous deux. Sans compter qu’il est bien connu : les garçons ont du mal à grandir, hein. Personnellement, je me demandais si j’étais dans ce cas. Evidemment, j’étais un joyeux luron qui faisait rire, en enchainant les pitreries. Oh, et même qu’on pouvait me qualifier de dragueur au passage, mais ça ne changeait pas le fait que j’étais en mesure de faire montre d’un certain tempérament responsable. Je n’en faisais pas grand cas à la colonie, préférant nettement m’amuser, qu’autre chose. Et taquiner Rani était une activité de tout temps, qui me plaisait énormément.

Lorsqu’elle répondit à ma question concernant sur les romains, je l’écoutais avec attention. Son avis m’importait réellement. Peu importe qu’elle soit plus jeune, ou qu’elle soit ma sœur, si elle avait quelque chose à dire, j’écoutais. Bon après, je la chambrais parfois, hein. Je n’étais clairement pas un saint. J’acquiesçais distraitement à ses dires, pensif à ce sujet. « Hum, possible oui. Peut-être que nous aurons plus d’informations dans les mois qui viennent. Il faudrait surtout avoir des nouvelles quant à la quête des sept. » Il est vrai que le vaisseau volant s’était envolé en septembre, si je ne me trompe pas (ce qui est possible en fait) et depuis, c’était silence radio. Ce qui pouvait être inquiétant quelque part. Je ne sais pas si les grecs et les romains prévoyaient une mission de sauvetage les concernant, mais cela me semblait vraiment difficile à mettre en place, au vu de la faible entente entre les deux camps. Nous ne nous connaissions pas, et donc, la méfiance était de mise. Et ouais, même les demi-dieux restaient humains.

J’éclatais de rire quand elle me parla des pères noël, m’imaginant aussitôt des scénarios cauchemardesques en tous genres. Et lui posais aussitôt des questions, les yeux pétillants d’amusement. « Ah ? Ils voulaient t’étouffer avec plein de bonbons ? Ou tu te retrouvais ensevelie sous les paquets cadeaux ? Juste comme ça, tu sais que Noël, c’est dans deux mois quand même ? Si tu cauchemardes maintenant, qu’est-ce que ça va être dans quelques semaines… » Et rebelote, je me remis à rire. Je ne me moquais pas vraiment, hein, surtout que j’aurais réellement été inquiet si elle cauchemardait pendant que j’étais là cette nuit, mais bon, quand on vous dit ça, il est franchement difficile de garder son calme. Roooh, et que les anges me disant qu’eux, ils resteraient sérieux, aillent se cacher. Nous, dans le bungalow d’iris, on riait si on en avait envie, et puis, c’est tout.

Mangeant tranquillement mon dessert en face d’elle, nous parlions de tout et de rien, et j’essayais de me tenir au courant de ce qu’avait été son quotidien pendant mon absence. Attentif, je ne la quittais que rarement des yeux, et ne manquais donc pas, son bâillement. Haussant un sourcil, j’allais intervenir sur le fait qu’il était temps de dormir, lorsqu’elle prit la parole. Un sourire vint étirer mes lèvres en entendant sa proposition, et j’acquiesçais, en accord avec ce programme. Rapidement, je me débarrassais des papiers d’emballages des desserts, et revint auprès d’elle, tout en restant debout entre les deux lits. « Tu sais qu’il va falloir me rendre mon lit pour que je dorme, Clochette ? A moins que tu veuilles dormir avec moi ? » Je lui souriais avec douceur, parce que cela ne me dérangeait pas. Néanmoins, j’aurais bien été prendre une petite douche, quand même. Merci le chauffe-eau qui tombe en panne à la maison, et qui entraine des douches froides vraiment… délicieuses. Ahem. J’attendais donc sa réponse, pour savoir comment agir.

Ps : T’inquiète pas, je suis longue de mon côté.

lumos maxima
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MessageSujet: Re: A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette]   A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette] EmptyDim 1 Fév - 4:39

Eh bien oui, apparemment, je ne faisais que donner plus de raisons à mon frère pour me taquiner. Quoi? Ça me plaisait quand il riait comme ça, surtout que ses visites étaient rares, et le temps passé avec lui m'était précieux, alors j'essayais de graver dans ma mémoire son sourire, comme si j'enfermais un rayon de soleil dans un bocal, afin de l'ouvrir durant les jours de pluie.

Noël… C'était toujours une question, savoir ce que j'allais faire de cette journée. Au début, je passais les fêtes avec mon père et ma sœur, mais plus le temps passait, plus je les voyais rarement, et on aurait dit qu'à chaque fois, nous échangions guère plus que des formules de politesses et des conversations futiles. Nous n'y pouvions rien : leur réalité n'était plus la mienne et ils ne voulaient pas nécessairement avoir les détails de mes aventures mythologiques. Ces dernières années, j'avais plutôt choisi de rester à la colonie pour Noël, et j'aimais beaucoup mieux célébrer avec des gens qui partageaient mon quotidien et qui me comprenaient, qu'avec une famille qui m'était presque devenue étrangère. Je n'avais pas complètement arrêté de les voir, tout de même. Au printemps dernier, ils partaient en voyage pour la semaine de relâche et mon père m'avait bien invitée à venir avec eux, mais je savais que c'était parce qu'il s'en sentait obligé, et j'avais décliné l'offre. Je ne leur avait pas parlé depuis. Mais je ne m'en portais pas plus mal. Jake était ma famille, désormais, et je sentais que tant qu'il serait là, rien ne pourrait m'arriver. J'espérais qu'il savait à quel point son rôle dans ma vie était essentiel.

Il me fixait continuellement pendant que nous mangions, mais ça ne me rendait pas mal à l'aise. C'était un regard bienveillant, protecteur, celui du grand frère attentif qu'il est. Quand je proposai d'aller dormir, il semblait bien d'accord, et avant même que je puisse penser à le faire, il s'était levé pour nous débarrasser des emballages. Sérieusement, je me sentais traitée aux petits oignons. Quoique ce n'était pas pour me déplaire, tant qu'il me permette de lui rendre la pareille un autre jour. Il se planta devant le lit que j'avais déjà défait et je me demandais où était le problème avant qu'il ne me rappelle gentiment que j'étais sur son lit. Oups. J'avais oublié. Il faut dire que ce qu'il ignorait, c'est qu'il m'était arrivé à maintes reprises de dormir dans son lit au lieu du mien, les jours où je me sentais particulièrement seule. Quand il venait juste de partir, son odeur était encore sur l'oreiller, et cela me réconfortait. Il fallut bien que je finisse par laver les draps, et donc ils ne sentaient plus que le détergent, mais même après, j'avais parfois pris le lit de mon frère et je me sentais mieux. Heureusement qu'il n'y avait personne d'autre dans le bungalow parce qu'il est certain que dans ce cas je ne me serais pas permis d'être si enfantine. J'avais beau être assez mature pour soutenir des conversations avec des adultes plus vieux sans problème, parfois je me sentais encore très jeune et inexpérimentée, et j'avais l'impression d'être trop vulnérable. Il m'offrit de dormir avec lui et je faillis accepter, mais je savais qu'il avait besoin de repos, et vraiment pas de coups de pieds dans le dos. Je n'étais pas toujours aussi agitée dans mon sommeil, mais il m'arrivait d'avoir des rêves étranges et je ne voulais surtout pas qu'il en soit la victime. Je souris en signe de reconnaissance.

« Merci, mais ça va aller. Je crois que tu as besoin de bien dormir. »

Je me levai de son lit et repliai proprement les couvertures sur elles-mêmes. J'allais souhaiter bonne nuit à Jake et me diriger vers ma place, mais je m'arrêtai dans mon mouvement.

« Oh! J'ai oublié de me brosser les dents! »

Je me tournai vers mon frère.

« Tu veux utiliser la salle de bain avant que j'y aille? »

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MessageSujet: Re: A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette]   A deux, on est plus forts. [Ft. Clochette] EmptyVen 13 Fév - 20:59

Rani & Jake


Je ne connaissais pas grand-chose de la famille humaine de Rani. A dire vrai, j’avais hésité à la questionner à son arrivée, parce que pour chacun, la découverte de la colonie est un moment bien particulier. Certains s’adaptaient rapidement, d’autres, présentaient plus de difficultés. Ayant conscience de cela, et ces différentes entre chacun, j’avais préféré ne pas enfouir ma nouvelle petite sœur sous les questions, au risque de lui faire peur. Elle était toute jeune alors, enfin bon, plus jeune que là, quoi, même si en un sens, elle resterait toujours un bout de chou à mes yeux. Parfois, oui, j’aurais aimé en savoir davantage. Et puis, finalement, nous avions réussi à tisser un lien qui n’appartient qu’à nous, et ça me plait bien. Oh, bien évidemment qu’on se chamaille, au point parfois, qu’on en arrive à hausser le ton comme des enfants, mais aucun d’entre nous n’oubliait qu’il pouvait compter sur l’autre. C’était notre force, et j’avais conscience que nous avions de la chance. Parce qu’on ne peut pas dire qu’ils étaient tous très solidaires dans les autres bungalows. Peut-être était-ce parce que nous n’étions que deux, et qu’il n’y avait pas à se prendre la tête pour des broutilles comme le passage à la douche ou le rangement du bungalow. Après, il est vrai que je n’étais pas souvent là, et que ces tâches incombaient à Rani pour la plupart du temps. Cette idée me contrariait, mais je n’y pouvais pas grand-chose malheureusement. Imaginer qu’elle dormait seule ici – parce que je refusais d’envisager que des garçons se glissent dans son lit – ça m’attristait. Même si elle disait que ça ne la dérangeait pas, je me doutais que Rani n’aimait pas être seule.

Je l’écoutais et j’acquiesçais silencieusement. Elle avait raison, je crevais de fatigue pour dire vrai. Comme si une chape de plomb s’était abattue sur mes épaules, m’empêchant d’assurer comme il faut. Heureusement que ma seule mission de la soirée avait consisté en le fait de trouver de quoi nourrir ma petite sœur, parce que sinon, j’aurais pas été très glorieux. « Tu as raison, et je peux te dire que tu vas avoir du mal à me réveiller demain. » Je lui tirais la langue parce que c’était une blague entre nous. Il n’y en avait jamais un levé plus tôt que l’autre. Enfin, c’était chacun notre tour. Du coup, parfois, on se réveillait mutuellement. Pas méchamment, mais ça m’était déjà arrivé de lui chatouiller les pieds, afin de la tirer du sommeil, hé hé.

Quand elle sursauta en lançant sa phrase, j’esquissais un sourire amusé. En voilà une réaction pour un brossage de dents. Je la suivais des yeux, alors qu’elle marchait dans le bungalow. Je secouais la tête doucement. « Vas-y, j’irai après. » Oui, j’avais envie – besoin – d’une douche, mais se brosser les dents prenaient moins de temps, alors je préférais la laisser y aller en premier. De mon côté, je défis mon sac et rangeais mes affaires en attendant. Attrapant mon t-shirt, je l’ôtais avant de le humer en grimaçant. Okay, une douche me ferait le plus grand bien. Le trajet jusqu’ici n’avait pas été de tout repos, et l’eau chaude me délasserait. Quand Rani revint, je lui souris en passant à côté d’elle pour prendre sa place. Dès la première goutte d’eau, je soupirais de bien-être. Pour être sincère, je ne sais pas combien de temps s’écoula mais ce fut tout ce dont j’avais besoin. Enfilant un boxer propre, je repassais dans la pièce centrale et examinais la position de Rani. Un sourire vint étirer mes lèvres alors que je la contemplais dans son lit. « Adorable petit bonhomme de neige. » J’allais m’allonger dans mon lit, en remontant la couette un peu plus haut. J’avais beau l’utiliser peu souvent, ce lit restait parfait. « Bonne nuit, Clochette. »

Ps : J'ai posté le sujet dans les "sujets terminés", j'ai pensé que c'était le moment de faire dodo xD
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