J'ai compris, que si je veux rester ce que je suis, mes parents seront meurtris (with Jo)

ça commence comme un rêve d'enfance

Grec & Romain

L’air était invivable à la colonie, certainement dû aux nombreuses quêtes que tous les camarades se précipitaient pour prendre, limite si lever la main à toute vitesse n’était pas la chose que tous ces gens savaient faire. Comme par hasard, la demoiselle blonde avait rarement le réflexe d’être au taquet et de lever la main avant les autres. Il faut dire que les discours, toujours les discours, encore les discours, ça n’intéressait absolument pas Emily qui s’ennuyait à l’endroit où elle était installée, toujours le même d’ailleurs et que tout était plus intéressant que ce que pouvait dire Chiron ou monsieur D., alors mademoiselle fille d’Enyo avait ses moyens de faire passer le temps. Dans un premier temps, elle se remémorait ses combats, essayait d’apprendre de ses erreurs pour ne pas les refaire. Lorsque tous les combats qu’elle avait en mémoire dans sa tête était récapitulés, elle avait un petit élastique tout ce qu’il y a de plus basique, qu’elle tordait dans tous les sens. Tout cela pour dire qu’elle n’écoutait absolument pas puisque ce n’est pas avec des discours sur le fait que les dieux sont bons, que les demi-dieux sont bons, que les Romains ne sont pas que des espèces de vantards. Ce qui, d’ailleurs, n’était pas de l’opinion d’Emily, les Romains étaient des vantards, sinon comment expliquer qu’ils aient besoin de mettre des casques hyper flashy, de se comporter comme des empereurs des temps anciens. Ce n’est pas comme si les Grecs combattaient en toge. Heureusement que cette loi n’existait pas parce qu’Emily aurait bien du mal à se débrouiller avec un truc entravant chacun de ses mouvements. Ses réactions en publiques étaient beaucoup plus apaisées que le reste du temps, la cohésion faisant la force et la logique, il y avait trop peu de chance qu’un ennemi déboule dans le camp pour qu’elle soit attentive à tout ce qui se passait durant ces interminables réunions. Cette fois encore, elle avait loupé le seul moment intéressant, celui où il fallait se porter volontaire et en voyant la tronche et l’âge des gamins choisis, une envie de se tirer une balle était venue se loger dans la tête de la demoiselle.

Afin de ne pas déprimer à l’idée que des personnes non seulement moins bonnes en combat qu’elle mais surtout plus jeune, soient choisis, Emily suivit le mouvement de ses amies. Chose à ne pas faire d’ailleurs. Le résultat fut assez pitoyable, elle se retrouva dans un bar à faire des concours débiles de cul sec. Le soucis c’est que si à 22h, les premiers arrivants sont tous au même point, sauf les alcooliques bien sûr, passé deux heures du matin, c’est fou mais non seulement il fait beaucoup plus chaud, Emily avait tellement chaud qu’elle en était arrivé au stade où les verres d’alcools, elle les prenait pour se rafraichir, oui la logique de cette réflexion laisse à désirer pour tout le monde sauf pour la fille d’Enyo qui trouvait ça très logique. Après avoir vaincu un pauvre gars qui visiblement était plus intéressé par l’idée de poser sa main sur le genou et tenter, sans aucun succès, de remonter plus haut. En temps normal, certainement qu’Emily aurait réagi différemment, qu’elle lui aurait fait visiter les toilettes pour une tout autre raison que celle de se taper un gars, oh non aucun intérêt, ce n’était absolument pas lui qui lui donnait chaud et malgré la brume qui s’était emparée avec talent, un peu trop de talent même, de son esprit, ne donnait pas envie à Emily d’aller fricoter avec des gars. A la place, après avoir galéré à finir son verre, Emily se leva, ses yeux clignèrent plusieurs fois tandis que le décor tournait à toute vitesse autour d’elle, ce n’était pas le plus important, il fallait qu’elle retrouve ses potes. Boire un seul verre de plus serait complètement irresponsable et faire des concours même pour se prouver qu’elle était la meilleure, se prouver et leur prouver par ailleurs. Elle fit trois pas en avant quand un serveur, à moins que ce soit une serveuse, ou encore un petit ami ramenant une boisson à sa copine, lui rentra dedans. Elle qui, en temps normal, aurait résisté fut légèrement bousculée et tituba avant de tomber dans les bras de quelqu’un. Son regard papillonna quelques secondes, histoire de ne pas passer pour la bourrée de service. Plutôt que faire la fille pas du tout sociale et s’écarter brutalement en l’insultant de tous les noms, puis aussi parce que c’était compliqué d’avancer avec tout ce monde. Emily lui fit un grand sourire, un peu trop reconnaissante et alcoolisée.

« Merci »

En se concentrant quelques secondes, les yeux plissés pour bien voir, Emily se rendit compte que plusieurs trucs clochaient. Premièrement, elle était incapable de mettre un prénom sur cette fille, ni même de la replacer dans une quelconque action dans le camp, ce qui laissait présager qu’elle ne l’avait jamais vu, or, dans ses souvenirs elle connaissait tout le monde sans exception au camp. Cela n’est nullement dû à l’intérêt qu’elle leur portait, non ils n’étaient pas tous intéressants à ses yeux mais il semblerait qu’il faille faire attention à chacun des individus afin d’éviter de devoir faire équipe et être surprit de leurs non compétences. Si elle ne la remettait pas, la logique voulait que ce ne soit pas une demi-déesse, en théorie le monde des humains étant bien plus large que celui des demi-dieux, il était possible de tomber sur un bar rempli de mortels, mais là encore, ça coinçait vu que le bar était invisible ou un truc du genre, Emily avait rien comprit de l’explication du gérant lorsqu’elle avait pris un verre avec lui en milieu de soirée, oui elle était déjà bien éméchée. Donc cette fille était une demi-déesse et pas une Grecque, une espèce d’envie de combattre la demoiselle. Elle essaya la première technique qui consiste juste à s’écarter mais bon sang c’était trop confortable d’être blottit contre une fille et sa propre résistance l’empêcha de réussir à s’éloigner. Deuxième technique donc, chercher son arme, là aussi truc élémentaire sauf que la personne avec qui elle était venue, avait dû se dire qu’une fille d’Enyo bourrée avec une arme, trop dangereux. Bizarre d’ailleurs qu’elle ait réussi à la prendre sans qu’Emily ronchonne ou alors, elle avait ronchonné sans aucun succès. Quoi qu’il en soit, le sourire d’Emily s’était effacé en se rendant compte qu’elle était collée contre une fille, déjà vive le truc pas normal, mais en plus soit une Romaine, soit une partisane et là le plus dur était encore de se demander quel est le pire. Elle resta donc immobile à attendre et à se demander si elle devait se taper avec même si, d’un autre côté, elle était trop imbibée pour gagner le moindre combat. Elle tenta donc de poser ses mains sur les épaules de la demoiselle brune, assez mignonne, non ce n’est pas le sujet, et de s’écarter.


         

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Grec & Romain

Joanna ne se voyait pas dans une fête, encore moins aller faire la fête. Et pourtant, ce soir-là c’était exactement ce qu’on lui demandait. Tous savaient que la forcer ne ferait que la braquer d’autant plus, mais évidemment quand on soulevait que ces derniers mois aucuns demi-dieux n’avaient eu la chance de pouvoir se lâcher un peu. Se détendre tout simplement. Depuis qu’elle était revenue d’entre les morts, il est vrai que ce n’était pas vraiment un loisir qui li avait été présenté. Et combien même, elle n’en aurait pas voulu. Il lui manquait toujours une personne essentielle à son bien-être et ça la rendait complètement dingue d’être loin de son jumeau, la seconde partie de son âme. Partie qui lui manquait, la rendant incomplète. On évitait le sujet Julian, Joanna l’avait très vite compris. Même leurs parents. Ils avaient mal au cœur depuis son départ, depuis sa mort. La jeune femme ne savait pas comment faire pour redonner le sourire à ses parents. Le sien manquait très souvent à l’appel, surtout quand son esprit - quel con celui-là - lui soufflait que son frère ne reviendrait jamais, qu’il avait tourné la page sur cette vie. Pourtant, la brune ne pouvait pas le croire. Il s’agissait de son frère jumeau, jamais il ne ferait un tel choix. Elle devinait parfaitement être l’événement déclencheur qui l’a forcer à s’exiler enfin pas elle quoique sa mort... c’était donc elle aussi.  Sa faute. Juste de sa faute si son frère était parti on ne sait où durant deux ans et que personne ne l’avait revu depuis. Quel maigre soulagement de savoir uniquement que sa vie n’était pas en danger de mort, car en danger ça l’était à l’extérieur entre les monstres et les trop nombreux ennemis des demi-dieux. Le coeur de son frère battait donc toujours dans sa poitrine. L’unique information que la jeune femme parvenait à récupérer, au moins il n’était pas blessé, mais le manque s’intensifiait à mesure que les mois passaient et la crainte de ne jamais le retrouver doublait elle aussi. Voilà peut-être la raison qui poussait ses camarades à la pousser à les rejoindre en ville pour se vider la tête. Une occasion en or, disaient-ils tous. Balivernes pour la brune qui ne voyait pas commet elle pourrait ôter ses préoccupations premières de sa tête même pour quelques heures en s’embrumant l’esprit sûrement mais là n’était pas son fort. Trop peu de contrôle lorsqu’on boit. Oui, son mentor a toujours veillé à faire du bon travail et à ce que les messages passent bien durant sa formation. Et les messages sont bien passés.

Donc, Joanna a tout refusé en bloc. D’ailleurs elle se prélassait tranquillement sur son matelas, quand une légionnaire de sa cohorte débarqua en force, l’arrachant ainsi à sa contemplation du plafond post exercices avant de rejoindre le royaume des rêves cauchemardesques. En somme après avoir bien râlé et bougonné, la leg a finalement capitulé et accepté de se joindre à elle jusqu’à qu’elles voient à quel point la soirée serait nulle et qu’elle pourrait rentrée à ce moment-là. Chose que bien sûr sa camarade a accepté ne doutant pas que la brune trouverait un moyen de s’amuser. Pourtant, la petite fille de Mars et Mercure en doutait fortement de ce point-là, mais elle se leva et s’habilla un peu mieux qu’avec ses fringues de légionnaire. Une première qu’ils aient la permission de sortir s’amuser. Troquant son t-shirt violet pour un top rouge mettant ses bras en valeur et un jeans skinny foncé, la jeune femme enfila encore une veste blazer courte et suivit le mouvement. Elles arrivèrent plus tardivement que le premier groupe mais sa camarade ne manqua pas de les retrouver, après avoir passé une heure en tout cas à écumer les bars de la ville pour savoir dans lequel ils se trouvaient. Joanna était déprimée et miracle au dernier bar peut-être le premier qu’elles auraient dû visiter vu l’enseigne, leurs amis se trouvaient là. La brune ne s’amusait pas exactement, mais se laissait doucement prendre au jeu, refusant tout du moins de danser avec quiconque. Elle sirotait tranquillement quelques verres, s’amusait de l’état pitoyable de ses partenaires, tout en veillant à ne pas perdre de vue sa petite camarade qui ne devait même plus savoir où elle en était, voir différencier un pied d’une main. Joanna ignora aussi les petits sourires du genre je te l’avais bien dit, lorsqu’on la surprenait à s’amuser comme les autres jeunes du bar.

La musique était bonne à ses oreilles. Néanmoins, merci la mini vessie, Joanna s’éclipsa pour aller au wc. Constatant avec une légèrement humeur qu’un léger sourire restait sur ses traits, peu convaincue de l’effet elle tenta de reprendre une expression stoïque. Mais ça n’allait pas être ce soir vu la grimace qu’elle offrait au miroir. En sortant, elle évita quelques bourrés du coin qui essayaient de se choper absolument pas discrétos contre les murs du fond. Leur jetant à peine un regard, elle continua sa route, bien décidée cette fois-ci à quitter le bar mais avant tout à en informer ses amis pas qu’ils s’inquiètent ou qu’ils pensent qu’elle avait déjà envie de retourner en enfers, ce qui ne figure absolument pas dans ses plans futuristes. Elle évita quelques badauds et grâce à ses merveilleux réflexes récupéra au passage une jeune femme de son âge semblait-il, dans ses bras. Joanna ne s’attendait pas vraiment à ça, heureusement que lorsqu’on est un légionnaire on a ce genre de choses dans la peau et sûrement dans le sang dans son cas. La Romaine la retint dans ses bras, constatant que la demoiselle devait avoir abusée d’alcool, plus qu’elle du moins. Car si elle se sentait légèrement, Joanna n’en était pas au point d’afficher un sourire aussi éclatant à une parfaite inconnue. Déglutissant doucement alors que son regard ne pouvait que détailler la beauté de ses traits, la brune n’ordonnait pas à ses bras de lâcher prise. Peut-être qu’elle allait tomber si ses muscles abandonnaient leur étreinte, Joanna ne pouvait pas risquer ça. Oh, la fille était belle. Trop belle pour permettre à la Romaine de se mettre les idées en place, les verres ingurgités n’aidant pas du tout. La jolie blonde la remerciait. La brune se mit donc à cligner des yeux, alors qu’elle voulait hurler à sa tête réveille toi c’est le moment hého, il y a quelqu’un là-dedans. Pas le moment d’être en stand-by. La voix de Blondie s’y mit aussi, elle l’a remerciait.

Mais on avait bel et bien perdu Joanna, donnant sans doute à ses amis un spectacle très saisissant, car peu de ses proches ne connaissaient pas son attirance prononcée pour les jolies filles comme celle-ci. « Est-ce que ça t’arrive souvent de tomber dans les bras des gens ? » Peut-être pas la meilleure question à poser, mais semblait-il que c’était la seule chose logique qui sortirait de sa bouche présentement. D’ailleurs celle de Blondie lui semblait particulièrement appétissante. Elle se força à détourner le regard de ses lèvres pour remonter vers ses yeux. Mauvaise pioche. De magnifiques orbes bleutées qui captent et capturent immédiatement le regard d’autrui. Oh. Joanna était très mal là. La blonde ne bougeait pas. Les secondes s’égrainaient lentement. Ses bras retenait toujours la perle rare contre elle, la douce chaleur qui en émanait ne la dérangeait absolument pas. Et pourtant. La blonde perdit son sourire alors qu’elles poursuivaient leur bataille de regard. Elle tenta de s’écarter. Joanna accusa le coup, se réveillant par la même occasion. Elle n’avait pas à tenir ainsi une jeune femme aussi charmante qu’elle puisse l’être. « Désolée. » marmonna-t-elle, la relâchant d’une main, tout en gardant une emprise délicate sur son autre bras. « ça va aller ? » demanda-t-elle, craignant de la voir s’étaler de tout son long quelques mètres à peine plus loin. Manifestement elle avait trop bu, mais pas assez pour être en potentiel danger seule. Et puis, elle ne devait pas être seule tout de même. Joanna leva les yeux cherchant dans la foule, mais ne capta pas de regards vers elles. Elle fit un peu la moue. Est-ce qu’on laissait son amie ainsi ? La brune poursuivit, refusant de saisir l’opportunité de s’enfuir car la blondie avait capté toute son attention en peu de temps, une vraie nouvelle comme on ne s’y attend jamais. « Je m’appelle Joanna. », déclara-t-elle, la voix légèrement rauque, ravie de pouvoir accusé l’alcool alors que ça ne devait être que l’effet blondie. « Je te proposerais bien un verre mais je pense que tu as dû avoir ton compte pour la soirée. » Il ne restait plus qu’à l’abandonner non ? La Romaine ne le voulait pas mais pourtant à contrecœur détachait lentement sa prise sur elle, renonçant à ce que son esprit lui commandait de faire, mais vu que celui-ci avait bu, il ne valait mieux pas l’écouter. Sinon, elle se serait déjà jeter avidement sur les lèvres de l’inconnue. Mais ce serait très malvenu non ? Après tout, elle ne savait rien de cette fille simplement qu’elle possédait une forte influence sur elle. Par la même occasion elle refoula son idée de quitter le bar, préférant rester au moins pour garder un œil sur blondie.


       

ça commence comme un rêve d'enfance

Grec & Romain

La musique résonnait toujours autour d’elles, Emily était presque motivée à l’inviter à danser, ça c’était le côté d’elle, très motivé, très alcoolisé et en forme. Tout le reste de sa personne était dans l’optique de la faire s’écarter, enfin on n’invite pas des gens à danser sans même les connaître, si ça se trouvait, c’était une psychopathe qui allait tout faire sauter avec un grand boum. Puis même sans parler de les connaître, une fille, c’était une fille ! Emily avait beau être imbibée, elle n’inviterait jamais une fille à danser, un gars non plus. Oh non, c’était même pire les gars, pour peu qu’il y en ait un seul qui veuille aller plus loin, il se retrouverait avec une furie qui essaierait de l’étouffer, tout ça parce qu’une amie avec voler l’arme d’Emily, ah les amis, tous des traitres pour le coup. Pour le moment, ça allait encore, déjà parce qu’elle était très occupée à déterminer la couleur des yeux de la demoiselle, ça faisait pas du tout sérieux vu de l’extérieur, mais c’était très important pour Emily, enfin dans l’instant T, parce qu’à l’instant où elle décuverait, elle aurait peut être à se dire qu’elle avait agi n’importe comment. Lorsque la demoiselle qui n’est pas Grecque, sûr à deux cent pour cent, posa la question de tomber dans les bras. Emily ouvrit la bouche sans savoir trop quoi répondre. La concentration à son maximum, essayant de faire remonter des souvenirs pour pouvoir répondre. L’image d’elle dans les bras d’un garçon la fit grimacer, ça ne lui avait pas plus du tout, chose très étrange parce que dans les bras de cette parfaite inconnue, ça allait hyper bien, Emily en vint à la conclusion que c’était forcément le gars le problème. Elle secoua donc énergiquement la tête comme preuve de bonne foi, elle ne tombait jamais dans les bras des gens. D’ailleurs, elle n’était pas tombée d’elle-même, elle savait encore marcher droit… c’était juste les lignes qui n’étaient plus très droite, dans tous les cas on l’avait poussé, bousculé. Elle marmonna donc.

« On m’a bousculé, je ne suis pas tombée. »

Quelques instants plus tard, malheureusement pour Emily, bien qu’elle en soit la principale responsable, voir la seule, leurs regards ne se cherchaient plus, d’ailleurs, à cause de l’éclairage, elle ne pouvait toujours pas dire avec précision quel était la couleur de ceux de sa comparse. Elle poussa un grognement, mental heureusement, lorsque la main de cette drôle d’inconnue se détacha d’elle. Elle avait presque envie de gémir de pas faire ça. Tout se bousculait dans sa tête et il y avait cette sensation de chaleur incroyable, même si elle mettait ça sur le compte de l’alcool, lâchement. Au moins, il y avait ce deuxième bras qui la maintenait debout, et qui lui permettait de pouvoir souffler sans crainte d’être poussé par quelqu’un, non elle était décidément bien entre ses bras et elle n’avait pas envie de s’en dégager, c’était son nid pour la soirée. Elle releva la tête vers la bouche de la fille, jolie bouche soit dit en passant, lorsqu’elle se mis à lui parler, arrêtant de fixer ce bras qui ne voulait plus la tenir, la persuasion mentale sur le bras ne marchait absolument pas, bras têtu ! Est-ce que ça allait ? Aucune idée, elle voulut se plaindre de son bras qui s’était décroché mais elle avait conscience que c’était l’alcool qui lui ferait dire ça, que l’autre aurait peur et qu’elle serait à nouveau toute seule dans le froid… enfin même si Emily n’était visiblement pas prête d’avoir froid, il faudrait se remettre d’avoir eu si chaud contre quelqu’un, ça n’était pas arrivé depuis… sa naissance en fait. Machinalement, elle répondit à la question par un truc logique.

« Faut que je prenne l’air, j’ai chaud. »

Normalement, toute personne sortant ce genre de phrase a au moins l’intelligence de s’écarter, Emily pas du tout, elle restait blottit contre l’autre, même si c’était pas une Grecque, pour le coup, elle s’en foutait grandement. A nouveau sa camarade parla et Emily ouvrit de grands yeux, ne se souvenant pas avoir demandé comment elle s’appelait, c’est pas grave, ça lui permettait de connaître son prénom, sauf que merde, elle n’avait pas pu garder le silence et bêtement, niaisement même, elle avait répondu aussitôt.

« C’est joli. »

Tout son être se révolta, limite si elle n’entendait pas dans sa propre tête des fermes là, bons sangs ! Mais c’est vrai qu’après tout, Joanna, c’était un très joli prénom. Un joli prénom, des jolis yeux, un corps hyper confortable, le paradis terrestre quoi, chut Emily. Est-ce qu’elle pouvait lui demander de l’accompagner dehors, juste cinq minutes, le temps de prendre un peu d’air frais sur le visage et de se remettre de ses émotions, puis comme ça, elle ne serait pas toute seule.
Le temps qu’elle propose ça à Joanna, cette dernière l’invitait, sans vraiment l’inviter à boire un verre. Est-ce que c’était une technique de drague, ou une façon d’éconduire, Emily ne saurait le dire. Ce n’était pas très clair dans sa tête et elle ne pouvait pas sauter sur l’occasion pour lui dire yep offre moi un verre. Déjà parce que ça ne se fait pas de pousser l’autre à l’inviter, qu’elle passerait certainement pour une alcoolique et bien qu’elle ne connaisse absolument pas Joanna, elle n’avait pas envie qu’elle la perçoive négativement.

Tout d’un coup, une immense sensation de froid, de vide et de perte remplie Emily, le contact avait disparu, elle se retrouvait à nouveau seule au monde, sans personne pour la maintenir debout, encore moins contre elle. Son regard chercha celui de Jo qui ne s’éloignait pourtant pas, voulant visiblement l’abandonner, déjà ? Prise d’un éclair de lucidité, Emily chercha tout autour d’elle les gens qu’elle avait suivi, constatant qu’ils n’étaient pas dans les parages, elle attrapa la main de Joanna pour l’empêcher de fuir. Très bien, puisqu’elle ne voulait pas l’inviter à boire un verre et bah elle l’accompagnerait dehors, tant pis pour elle. Essayant de faire très attention à où elle mettait les pieds, Emily la guida peu à peu vers l’extérieur. Le problème c’est qu’il fallait éviter qu’on la voit avec une fille, personne ne devait savoir, même en ayant bu, elle savait qu’elle devait faire attention alors elle collait les murs, passant surement pour la folle de service. Une fois à l’air libre, elle se tourna, fier comme un paon vers Joanna la pas Grecque et se présenta joyeusement… oui vraiment, l’alcool lui réussissait pour se faire des nouveaux potes.

« Moi c’est Emily ! »