i didn't mean to be stupid, it's just... genetic. (chase)

Il y avait quelque chose qui avait changé, Asher en était certain – ou presque. Mais… ce n’était pas comme sa rencontre avec Charlie qui le hantait depuis deux mois – et quatre jours, quitte à être précis – ou ce qu’il avait appris de Lyudmila il y a des semaines, ou encore tous les trucs genre les missions, les disputes avec Morgane, les soirées avec Vasily, les jeux de « suis-moi je te fuis fuis-moi je te suis » avec Evanora, les missions partisanes, tout ça, la routine, … non, c’était récent. Sauf qu’il était parfaitement incapable de savoir en quoi consistait ce changement. Sérieux, s’il ne pouvait même plus comprendre sa propre façon de fonctionner, il était fichu. Ne pas comprendre les autres était déjà assez chiant comme ça, mais alors s’il perdait le contrôle sur lui-même ? C’était frustrant. Ouais, ça le frustrait, et il avait besoin de s’occuper pour oublier qu’il y avait plein voire trop de choses qui lui échappaient dans sa vie. Comme on disait, fuck it, hein. Il allait sauter par-dessus l’obstacle, reprendre les rênes et repartir au galop. C’était bien, ça.
En attendant il devait s’occuper l’esprit pour ne pas ressasser chacun de ses petits problèmes. Courir, trouver un job, bricoler, casser, réparer, faire des pompes parce que le sport, à nouveau, c’est la santé, embêter Lyudmila, faire la fouine afin d’être au courant de tout – en restant discret et subtil, évidemment – bref, tout ça constituaient des activités comme des autres. Oh, et manger. Même s’il n’était pas gros mangeur, la bouffe, ça passait le temps. Et regarder les infos, parce que les demi-dieux n’ayant pas assez avec les problèmes dans le monde mythologique, Asher voulait savoir ce qui se passait du côté et du point de vue des mortels – s’ils savaient que les séismes étaient tous dus à un dieu blasé et égoïste, ils en resteraient sur le cul. Pareil pour toutes les autres catastrophes naturelles. Bref. L’actualité mortelle n’était pas fameuse.
Il était assez tard maintenant, et le jeune homme s’étonna d’avoir comblé ses heures d’ennui aussi efficacement – ce qu’il pouvait détester passer une journée à ne rien faire, c’était d’une perte de temps… Enfin, il avait compris une chose : il devrait investir dans une moto. Ou une voiture. Son petit bijou à lui, quoi. Quelques jobs encore, et il pourrait. Si seulement il arrêtait d’acheter de nouvelles chemises – merci Riley. Enfin soit, il voulait une voiture ou une moto – ou les deux, tiens, on ne vit qu’une fois après tout…

Mais en attendant, il cherchait Chase Ayling. Chase était un as des ordis, un type cool comme ça avec la technologie – et c’était super intéressant. Surtout, il pouvait faire – presque – n’importe quoi ! Hacker, pirater, voler, et tout ce qui pouvait se faire sur un ordi. La classe, non ? Et tant qu’il proposait ses services… Quel monde magnifique.
D’accord, Chase n’était pas son meilleur ami, non plus. A vrai dire, Asher ne le considérait même pas comme un pote, plutôt comme un… collègue, au même niveau que le reste des partisans. Un terrain neutre, en somme. Bien que lui-même était plutôt du genre réservé, à cacher ça par ce qu’on pouvait croire de l’arrogance, Ash doutait pouvoir s’entendre avec Chase, qui était du genre… très secret. Ou juste très solitaire, et silencieux. Bref, ce n’était pas un mec extraverti ou souriant ou même enflammé… Il y aurait conflit de personnalités, peut-être...
Sans surprise, ce fut dans la salle informatique du QG partisan que le fils d’Héphaïstos trouva son compatriote, derrière l’un des ordinateurs, occupé à il-ne-savait-quoi. Sans s’annoncer, il s’approcha d’un air décidé et ne le salua qu’une fois à un mètre derrière lui. « Hey, Ayling ! » Sans rien dire de plus, il alla s’appuyer au bureau, sa main proche de la machine, un sourire aux lèvres – comme d’habitude, ou quasiment.

« J’espère que tu n’es pas occupé. »

Sa phrase sonna comme un sous-entendu malsain, provocateur, puisqu’à peine l’eut-il prononcée que, sa main ayant à peine frôlé l’appareil, tout s’éteint. Tout l’ordinateur. L’écran devint noir. Pouf. Plus rien, juste le silence alarmant d’une machine… éteinte, oui. Envolé le travail sur lequel planchait Chase, ou la partie en cours d’un jeu impossible mais quasiment terminé, ou sa séance de porno, ou l’écriture de son roman, Asher n’en avait aucune idée si ce n’était que, bah, il allait reculer sa main de l’ordinateur, hein. Il se sentit même obligé d’immédiatement dire que ce n’était pas de sa faute, comme un gosse pris en flagrant délit – non mais le regard bizarre de l’autre partisan ne lui inspirait pas du tout confiance…

« J’ai rien touché, c’est pas moi ! »

Dans sa mini-surprise, mini-panique, il fit rallumer l’ordinateur, sans même savoir que c’était lui en cause, qui ne s’ouvrit non pas sur la dernière chose que Chase faisait, mais sur… « Pourquoi t’as des épisodes d’Amour, Gloire et Beauté sur ton ordi ? »

Je bossais. Encore et toujours. Je regardais encore et toujours mon écran à me dire qu'est-ce que je pouvais bien faire de différent. Où était la différence que je pouvais apporter dans ce monde. Non, je n'étais d'un naturel dépressif, je n'étais pas comme ça, mais si je savais bien une chose c'était que l'on avait une place dans le monde, une place et une seule et je ne savais pas toujours la mienne. Je savais que ma soeur Ashley aurait voulu que je sois différent. Que je sois alerte et que je sois capable de voir la différence entre le bien et le mal. Qu'est-ce qu'elle pouvait me manquer cette petite. Je ne pensais jamais que je pouvais m'attacher à quelqu'un autant et  voilà que... elle avait pris tant une grande place dans mon coeur, elle ne savait pas à quel point je pouvais l'aimer. Et elle était morte. Mais elle était tellement différente de moi que je l'aimais et que je voulais la protéger. Ma petite Ashley à moi et j'allais la venger, ça c'était certain. Je savais une chose, c'était qu'elle n'avait pas eu idée comment je pouvais avoir eu de la chance de l'avoir. Je gardais tout les souvenirs des moments passés ensemble dans ma tête et je les chérissais. Je n'étais pas ce que je pouvais laisser voir. J'étais différent. Juste un peu différent. Oui, je ne voulais pas que les gens sachent que j'étais un type au grand coeur parce que sinon tout allait mal aller. J'avais un plan et je devais le suivre à la lettre. Oui, je devais le suivre, je devais faire attention et continuer avec ce que je pouvais avoir... oui, elle était mon ange gardien maintenant. Et j'avais son prénom tatoué sur mon coeur. Ma petite Ashley, ma petite soeur chérie que je ne savais pas quoi faire maintenant pour me faire pardonner. Je n'étais pas un homme génial, juste un geek comme les autres qui savait faire toutes sortes de trucs avec un ordi. Et je faisais toujours de mon mieux pour que ce soit le meilleur possible. Oui, je donnais de mon temps, oui je faisais en sorte d'aider les partisans, mais de cette façon je savais que j'étais en mesure de les faire faiblir quand je voulais. Je n'avais pas perdu en tête de les faire souffrir et de les faire basculer. Non, je n'avais pas perdu ça en tête du tout. Il suffisait de savoir que je n'était pas complètement con non plus. Le nez toujours dans mes ordis, peut-être, mais pas con. Non, pas con. J'agissais de manière réfléchi pour mieux faire face à toute éventualité.

J'entendis les pas et la porte avant même qu'Asher entre dans la pièce, j'avais l'oreille fine. Il fallait que je sois toujours sur mes gardes au cas où on pourrait découvrir mon secret. Et je devais toujours être paré à me défendre. Je ne pouvais pas savoir qui c'était, mais j'avais compris que quelqu'un était entré. En entendant sa voix, je me détendis légèrement et de façon à ce que ça ne se voit pas. Asher ne me voulait rien de mal. Nous n'étions pas ami, je n'avais pas d'amis en fait ici, je n'étais qu'utile pour les gens et ça je le savais. Ce n'était pas l'amour fou et je n'étais pas là pour me faire des amis. Pour ça, j'allais me faire détester et je ne voulais pas avoir de remords de conscience après  ce que j'Allais faire. Il fallait avoir un minimum de conscience, non? Il fallait dire que j'allais tenter un jour d'exploser près de trop de gens, trop de gens et j'allais le faire quand même parce que ma seule motivation était de faire en sorte d'handicapé ce foutu camp de stupide personnage et faire en sorte de tous leurs dire que les grecs ne se laissaient pas faire. Bien sûr, nous n'étions pas aussi organisé que pouvait l'être les romains, mais il y avait un bon début déjà. Et je le sentais. Bien sûr que je le sentais. Je savais qu'il était là et savoir ça, ça me faisait du bien. Tellement du bien. Donc, je savais que ma vengeance approchait, seulement quand, personne ne pouvait le dire réellement. Tout ce qui restait dans ma tête c'était cette pensée. Qu'Ashley aurait le repos. Et tant pis si je mourrais pour le lui accorder. Je ne tournais pas la tête à sa salutation, marmonnant à peine quelques mots et me concentrai sur mon ordi. J'avais piraté pour le moment des caméras d'une boîte de nuit à quelque part dans le monde et les filles s'envoyaient de l'eau à qui mieux mieux sur leur t-shirt. Qui m'en voudrait de reluquer. « Je passe le temps Thornfield. Tu es déjà aller en boîte pour voir ça? » Je pointai l'écran et le lui montrai... Et comme j'allai ouvrir la bouche pour rajouter un truc, pouf plus rien sur l'écran. Je me retournai vivement vers lui et le fusillai du regard. C'était pas mon ordinateur perso, mais quand même. « Putain, mais tu es con ou quoi? Recule allez, j'ai des dossiers hyper important...» Et tout comme je disais ça, pouf ordi se rallume. Je fronçai les sourcils avant de bougonner « Mec, si tu contrôle pas ton pouvoir, tiens-toi loin de ça. Ça serait dommage que ça explose dans ton visage.» mais bon, je l'avais tellement marmonné à voix basse que ça passa comme si j'avais rien dit... Et lorsqu'il vit les épisodes, je cru voir rouge. « C'est pour Morgane.» En vrai, ma petite soeur adorait ça... et il m'arrivait d'en regarder à l'occasion... pour me la rappeler.

Très franchement, il n’avait pas fait exprès de tout éteindre et de rallumer sur un programme aléatoire, contrairement à ce que Chase semblait penser. S’il avait voulu le faire volontairement d’ailleurs, ça n’aurait sûrement pas eu le même effet – comprenez ici, de surprise. Lui-même était particulièrement étonné, eh bien, de ce qui venait de se passer, mais sa culpabilité à avoir éventuellement effacé tout le travail de Chase – bien qu’il était convaincu que tout pouvait se récupérer sur un ordinateur, il fallait juste savoir comment procéder – s’était vite envolée lorsque celui-ci l’avait engueulé, et lorsqu’un épisode de cette fameuse série s’était affiché comme ça sur l’écran. On pouvait tout récupérer, c’était certain, mais l’ordinateur ne pouvait pas vous flanquer un fichier de nulle part. Pas de magie en ce bas monde, pas de ce genre en tout cas. Pas dans la technologie. Il devait y avoir un truc.
Soit. Amour, Gloire et Beauté. C’était une série facilement reconnaissable – de toute façon, c’était soit celle-ci, soit les Feux de l’Amour ; cinquante pour cent de chances d’avoir la bonne, et ce n’était pas comme si elle avait près de sept mille épisodes, hurm. Bordel, qu’est-ce que sa mère en avait bouffé de ces épisodes lorsqu’il était petit. Il était étonné que ce soap opera soit toujours en cours de production. Fallait bien occuper les pauses midi des ménagères, visiblement… même si sa mère regardait ça pour… ouais, passer le temps, c’était bien ce qu’il disait.
Il n’empêche que l’arrivée soudaine d’un tel épisode ne fit pas oublier à Ash que Chase n’était pas très content de le voir – ou plutôt pas content qu’il débarque pour foutre le bordel, soyons honnêtes – et qu’il aurait aimé qu’il soit partout sauf avec lui, sans doute. Mais dommage, il n’avait pas l’intention de partir… pas après cette ô combien terrible découverte. Chase Ayling avec une série pareille ? Les secrets sont bien vite révélés ici… Le fils d’Héphaïstos eut un sourire au coin, son éternel sourire au coin, et prit nonchalamment place sur la chaise à côté après que Chase lui ait sorti l’excuse :

« C’est pour Morgane. »

Ash eut un fin ricanement. Impossible de rester impassible pour lui sur ce cas-là. Ça le faisait rire. Trop de bonté le faisait rire. C’était peut-être nerveux, parce qu’il n’était pas capable d’assumer que des gens aimaient faire plaisir aux autres. Ou ironique, puisqu’il était conscient que lui, eh bien, il ne faisait que pourrir la vie des autres, leur arracher le cœur et le piétiner dans la boue, parfois sans même qu’il en soit conscient. Il suffisait de voir sa relation avec Charlie… Mieux valait ne pas trop y songer. Alors oui, il en riait, il en ricanait, il s’en moquait ouvertement, parce qu’il n’était pas fichu de faire la même chose, et le simple fait d’imaginer la chose lui faisait perdre ses moyens – or, il haïssait ne plus avoir le contrôle. Personnellement, il se voyait mal volontairement trouver des épisodes pour quelqu’un, c’était certain… Il croisa ses mains derrière sa nuque, prenant ses aises, et déclara avec malice :

« Tant de gentillesse en toi, Ayling. »

Quand même, c’était fou ça ! Morgane embobinait tout le monde, à croire qu’elle n’était pas fichue de se dégotter elle-même les épisodes ! Il n’y avait rien de plus facile aujourd’hui ! Quitte à ne pas trouver les dvd, elle pouvait encore télécharger ou il ne savait encore quelle pratique illégale. Souriant, il reporta son attention sur Chase, le fixant presque – le fixant tout simplement, en fait.

« Elle ne sait pas se servir d’internet, j’imagine ? Elle t’a peut-être payé pour ça ? »

Oui, il fonctionnait sur le principe du donnant-donnant, et alors ? Et puis, il y avait également le sous-entendu… Après tout, Morgane tombait pour n’importe quel mec, et il n’avait pas précisé payé avec quoi. De même, Evanora lui avait carrément proposé de vendre son corps à l’occasion il y a quelques jours, et ce ne serait pas étonnant que Morgane fasse de même…

Bon sang que j'avais eu peur. De tout perdre. Mais il se rendait pas compte que si je perdais tout de la base de données partisane, bah on était vraiment de la merde. Autant l'un que l'autre. Bon sang qu'il y avait des gens qui ne faisait pas attention sur cette planète, nom de dieu. C'était réellement pas possible. J'en revenais pas de mes yeux. C'était juste trop incroyable pour être vrai et je voulais sincèrement me dire que ce n'était pas grave, mais là... faire planter un de mes ordis. Mec, j'en ai au moins 10 dans la même pièce. T'en fais péter un, je perds le un dixième de mes données et c'est beaucoup ça en frais de données informatiques. Vous croyez quand même pas que je passais mes journées à rien faire et passer le temps en jouant à Solitaire devant mon ordi. Fallait quand même pas se leurrer, nah, mais franchement. J'étais pas ce genre d'homme. Je m'occupais. Je faisais suivre en particulier des demi-dieux, je tentais de voir des montres. Je tentais de capturer des infos, je piratais des fonds publics, oui je suis un sans-coeur, mais il fallait bien du pognon pour que je reste chez les partisans, je n'étais pas là à rien faire et bon sang, on a besoin de manger. Ce n'était pas miss Morgane qui allait tout le temps nous nourrir. Fallait quand même pas se leurrer. Je vous jure les clichés que l'on peut avoir parfois sur les gens. C'était pas du tout croyable. Donc moi, je bossais dans mon bureau. Pas que j'étais un mauvais combattant. J'étais juste un homme qui préférait l'arrière scène que le devant de la scène. Pourquoi? Parce que j'étais une bombe à retardement, mais ça on pouvait en revenir plus tard. Ce n'était pas ça qui était le plus important. En fait, le plus important était que cet idiot, oui j'ai peu de considération pour les gens qui ne font pas attention à mes bébés, et oui je parle des ordis comme s'il s'agissait de mes enfants, mais vous vous attendiez à quoi. Mon pseudonyme, c'est Geekman, ça parle non? J'espère que le message était pas trop difficile à passer, ce n'était pas du tout mon genre de perdre patience contre des gens qui ne comprenaient pas, non pas du tout. En vrai, je savais que Thornfield n'était pas un mauvais bougre, mais BON SANG QU'IL ÉTAIT CRÉTIN. MON ORDI! Oui, je ne pouvais pas m'en empêcher. Humour de hacker.


« Arrête de te marrer, j'avais besoin d'une faveur de sa part. Et je lui ai fait. Et c'est pas le genre de faveur que tu penses. J'étais à sec. Plus d'argent rien. Et je lui ai sorti ça et pouf, ça marché.» Mais ça m'énerve les gens qui ricane nom de dieu. Comme si les gens étaient supérieurs à toi et pensait bien plus que toi. Arf, C'était pas génial. Et j'avais vraiment l'impression qu'il se foutait de moi. Même après avoir dit que j'étais un homme bon, la bonté c'est pas mon truc, j'ai fait ça pour l'argent, enfin selon mon mensonge parce qu'en vrai, j'avais juste un dossier avec l'épisode préféré de ma soeur et je le regardais quand je me faisais bien chier pour finalement me demander comment elle avait fait pour adorer une merde pareille qui nettoyait littéralement le cerveau et autre chose que je ne nommerais pas pour ne pas choquer les âmes sensibles. C'était pas de ses affaires. Il était un peu trop curieux ce mec, j'allais devoir m'en méfier et pas juste un peu. L'avoir à l'oeil. Le mieux, ce serait de l'avoir dans mes amis, mais fallait pas rêver non plus. Moi avec des amis? C'était une vraie blague. Moi avec un ami? Je pouvais rire pendant des heures. J'étais seul au monde. Voilà quoi. J'étais seul au monde et sans personne et je n'avais pas besoin de personne non plus. C'était juste ça. La réalité. « Elle me cassait les oreilles, voilà tout. J'aime pas trop être dérangé pour des conneries de ce genre, surtout pour un torchon pareil.» Je fis pivoter ma chaise vers lui, remontai les manches du blouson que je portais, quoi ça caille dans cet endroit, fallait pas trop de chauffage sinon les machines allaient pas aimer, laissant apparaître mon tatouage en forme de chouette. Symbole de ma mère. Qui me rappelait encore ma soeur. Elle était partout. Limite si je m'appelais pas Ashley quoi. « Dis moi Asher, tu veux quoi? Tu viens pas souvent me voir, alors je suis curieux. Et par pitié, évite de faire sauter un de mes ordis. On a besoin des infos. Concentre-toi pour ton pouvoir. Parce que je me vois mal aller l'expliquer à un supérieur que j'ai perdu des infos.»

Arrête de juger les gens. Franchement, s’il avait encore sa mère sur le dos – ou même s’il la revoyait aujourd’hui – elle lui aurait sans doute répété cela jusqu’à ce qu’il l’entre dans sa tête. D’ailleurs, elle avait sans doute dû le faire il y a plus de dix ans, ou quelque chose comme ça – il avait perdu la notion du temps, ou en tout cas des années, depuis qu’il avait « fini » les études, commencé sa petite vie indépendante et, surtout, rejoint Cronos. Mais il s’imaginait que sa mère voyait toujours en lui le gosse ou l’adolescent à qui on pouvait faire la morale… et puis c’était dans sa nature d’inculquer ce qu’elle considérait être des bons conseils. En dehors de ses années d’absence, et Asher ne lui en voulait pas pour ça, ou du moins pas à elle, Breda avait été une bonne mère. Vraiment. Mais trop douce, trop fragile, trop… Disons qu’elle faisait partie de ces gens altruistes, ces gens pensant que le monde était beau et gentil, et qui avait voulu transmettre ça à son fils. Ne juge pas les gens, tu ne sais jamais qui souffre seul et en silence, ou encore, Fais des compliments, cela peut illuminer la journée de quelqu’un, et puis le fameux, Souris. Il y en avait sûrement plein d’autres, mais ceux-ci résumaient bien la chose. Et s’il appliquait quasiment constamment le troisième conseil, il était loin de complimenter à tout bout de champ les inconnus, et il jugeait facilement – pas forcément parce qu’il était critique, mais plutôt parce qu’il était méfiant. Il ne pouvait pas faire confiance d’emblée, il devait d’abord analyser, et quiconque analyse porte forcément un jugement.
Alors oui, il jugeait Morgane, et Jayson, et Matthew, et tant d’autres. Et Chase, aussi. Qu’ils soient tous les deux du même camp ne signifiait pas forcément se faire confiance et, qu’on se le dise, Asher se méfiait de Chase. Peut-être qu’au final, il était juste là pour mettre ça au clair, en savoir plus, parce que, bon sang, ce n’était pas possible d’être aussi… comme ça. Si distant… D’accord, on n’était pas obligé de faire ami-ami avec tous ses coéquipiers mais aucun ami ? Ça, ça amenait les questions. D’expérience, Asher se disait que ne pas s’attacher, cela voulait dire qu’on planifiait de ne pas rester, comme si on était de passage, ou quelque chose comme ça. Or, où est-ce qu’un demi-dieu pouvait vivre sans souci – sans se faire bouffer et poursuivre par des monstres, par exemple ? A la Colonie. Et cela ferait de Chase un traître, n’est-ce pas, quelqu’un qui pouvait parler de ce qu’il avait appris au sein des rangs de Gaïa-Tartare – sérieux, au final, c’était qui le grand patron ? – aux pensionnaires de Long Island, et c’était très mauvais.
Asher croisa encore les bras, n’effaçant pas son sourire au coin pour autant, pendant que Chase lui expliquait les raisons de la présence d’épisodes d’Amour, Gloire et Beauté, que c’était pour Morgane, qu’il avait besoin d’une faveur de sa part et pas celle à laquelle le fils d’Héphaïstos songeait – ce qui le fit d’autant plus sourire, à la limite du rire – et blablabla. En vrai, Ash s’en fichait pas mal, Chase faisait ce qu’il voulait de sa vie ; c’était juste une question de curiosité. Il comprenait cependant l’air blasé du jeune homme, Morgane pouvait être vachement énervante quand elle s’y mettait.
Puis Chase se tourna vers lui à la façon d’un psychologue un peu foireux, ce qui fit hausser un sourcil à Asher. Qui n’aimait pas les psys, d’ailleurs. Mais dont les manières le faisaient sourire. En vrai, tous les grands méchants de films se retournaient de cette façon à un moment ou un autre. A faire pivoter sa chaise et à remonter les manches de leur haut… Enfin, il était assez rare qu’à l’instar de Chase ils portent un tatouage sur le bras. Dans le cas du partisan, il s’agissait d’une chouette. Athéna. Donc, Chase était un gosse d’Athéna. Peu probable qu’il ait choisi cet animal par hasard n’est-ce pas, puisque les dieux et les demi-dieux accordaient tout de même de l’importance aux symboles et attributs de chaque divinité. Enfin, Ash savait maintenant de qui provenait Chase, et ça expliquait peut-être sa… rigidité. Autant Ash admirait très sincèrement les qualités de stratège et le comportement réfléchi des mioches d’Athéna, autant il les trouvait coincés et n’ayant pas le sens de l’amusement. Après, vive les préjugés ; après tout, Héphaïstos était supposé être moche, bourru et complètement mal aimé, et ses enfants n’étaient pas non plus très réputés pour faire preuve de chaleur autre part qu’au sein des flammes de la forge. Finalement, il n’y avait pas tellement de différences.

« Athéna, hein. »

Juste une simple remarque. Et tandis qu’il prononçait ces deux mots avec un peu de sarcasme dans la voix, il se demanda quelle en était la signification. Un tatouage ne voulait jamais rien dire. Mais c’était aussi déplacé de demander à quelqu’un pourquoi avoir fait tel dessin, alors il se tut – pour l’instant. Un amour caché pour sa mère ? Qu’est-ce qu’il fichait chez ceux qui voulaient détruire les dieux, alors, sachant qu’Athéna était tout de même respectée au sein de l’Olympe – à la différence des dieux mineurs, ou d’Héphaïstos, ahah. Pauvre papa. Non, plus sérieusement, Asher se tatouerait tout à fait une flamme sans songer que ça pouvait être l’un des symboles de son géniteur, jadis dieu du feu et des forges. Enfin soit.

« Dis-moi Asher, tu veux quoi ? Tu viens pas souvent me voir, alors je suis curieux. Et par pitié, évite de faire sauter un de mes ordis. On a besoin des infos. Concentre-toi sur ton pouvoir. Parce que je me vois mal aller l’explique à un supérieur que j’ai perdu des infos. »

Avec tout ce mépris au fond de lui, Asher en avait presque failli oublier le petit incident quelques minutes auparavant, à savoir… son pouvoir partant en vrille. Carrément. Il ne se souvenait pas avoir eu autant de problèmes avec son talent de marionnettes, franchement. Ce nouveau don avait décidé de se manifester lorsqu’il ne fallait pas, ou alors la présence de technologie massive le détraquait. Bon, allez, dans quelques mois, il parviendrait à le contrôler un minimum ! Rien ne vient gratuitement, et Ash aurait presque des étoiles dans les yeux à l’idée de ce qu’il pourrait faire une fois qu’il contrôlerait ce nouveau pouvoir à volonté… Là, tout de suite, il ne savait pas exactement en quoi il consistait, mais il le découvrirait bien assez vite.
Et sinon, qu’est-ce qu’il voulait ? Pourquoi était-il venu voir Chase ? Il soupira. Pour rien. Tout simplement, pour rien. C’était vrai qu’au départ il lui aurait bien demandé de traquer quelqu’un, de trouver des infos sur un potentiel patron, bref, des trucs pas nets, mais à la réflexion, il pourrait le faire lui-même… Chase n’était ni son ami ni… ni quelqu’un en qui il avait confiance.

« C’est sans importance, coupa-t-il avec un haussement d’épaules, Il signifie quoi, ton tatouage ? continua-t-il plus légèrement. »

Une façon plus légère de dire « Tu fais quoi chez les partisans si t’as un tatouage d’Athéna ? », à tous les coups.

Qu'est-ce que je pouvais réellement dire de tout ça? Il était là, je ne comprenais pas pourquoi il l'était et voilà quoi. C'était quoi ce truc-là bon sang... Je devais réellement rester là comme ça. Je devais faire en sorte de paraître normal. Mais je n'aimais pas vraiment les gens. Je n’étais pas à l'aise, je ne pouvais pas faire le mec qui pouvait s'arranger avec tout. Je n'étais pas un surdoué. Mais ce n'était pas quelque chose que je pouvais laisser transparaître. Donc, c'était ça qui était ça. Et je savais aussi que je ne pouvais pas toujours me cacher. Et voilà quoi. C'était ça ma vie. Je ne pouvais pas me cacher et je devais rester neutre et transparent. Alors c'était quoi, c'était quoi que je devais faire? C'était juste... Une chose que je devais faire... Complètement impossible. Je devais... euhm, je ne savais plus réellement. Je devais faire comme si je n'étais pas complètement touché. Je devais me détacher. Mais c'était toujours plus difficile à faire qu'à dire. Mais c'était toujours ça qui était ça et je devais faire avec. Mais je n'y arrivais pas toujours. Je voulais toujours être seul pour ne pas gaffer. Pour honorer la mémoire de ma soeur, je ne pouvais pas me permettre de rater tout ce que je voulais faire, mais avec la présence d'Asher autour de moi, je n’arrivais pas à faire quelque chose de bien. De moi. C’était juste moi. Je devais faire le premier pas… je devais faire quelque chose pour garder cette couverture pour continuer mon but, mais ce n’était pas facile bien entendu. Mais je ne pouvais pas juste me concentrer et j’avais toujours peur. Parce que j’étais tout seul. Je ne pouvais pas partir et me dire que tout irait bien .Que je pourrais me reprendre demain. Je ne pouvais pas faire comme avec mes ordis. Une vie, ce n’était pas quelque chose que l’on pouvait remplacer et je m’en rendais compte tranquillement, mais je savais aussi que je pouvais faire une grosse erreur, bon sang de bonsoir, qu’est-ce qui m’avait pris? Je savais bien que je ne montrerais jamais rien à Asher ni aux autres, mais ça ne voulait pas dire que j’allais réussir à le faire réellement. Même si pour le moment je restais de glace, je restais un mur, mais bien entendu, ça ne voulait pas dire que tout était éternel. Non, tout n’était pas éternel et je ne l’étais pas plus. Si je mourrais, plus personne ne vengerait Ashley.

Je fronçais les sourcils alors qu’il prononçait le nom de ma mère. Oui, j’étais un fils de la Sagesse, j’espère pour lui qu’il s’y attendait un peu parce que franchement, ça aurait été surprenant du contraire alors que nous avions très bien que ce n’était pas n’importe qui qui pouvait se permettre d’avoir mon parcours, mais ça ne voulait pas dire que j’allais tout dire, tout dévoilé. J’en avais juste dit assez pour les partisans pour me faire enrôler. Le fait que je savais tout faire avec un ordinateur, ça m’avait aidé réellement. Et j’étais là dans leurs rangs alors que j’avais dit aux gradés que j’étais un fils d’Athéna. Pourquoi est-ce que j’en voudrai à Athéna? La raison que j’avais donné était simple, elle m’avait laissé dans la misère moi et ma sœur . Nous n’étions pas importants à ses yeux. Il fallait jouer sur l’orgueil qui était parfois connus de nous, les enfants de la déesse de la sagesse, mais ça ne voulait pas dire que tout le monde le connaissait ce grand défaut. Ce grand défaut qui avait couté la vie de plusieurs d’entre nous. Je me demandais si c’était ça qui avait fait en sorte qu’Annabeth disparaisse. Je n’aurai jamais réellement ma réponse. Pas que je n’aimais pas ma sœur, ma demi-sœur, mais je me posais des questions sur tout, ce n’était pas contre elle. Ce n’était réellement pas contre elle. « Ouais Athéna.» Je le fixai sans rien dire avant de faire craquer mes jointures, le visage toujours neutre. Ça pouvait lui faire quoi que je sois gosse d’Athéna. Du moment que je l’étais pas du dieu de je ne sais quoi qui était clairement pas partisan. Nous avions le droit d’être libre bon sang, il ne fallait pas en faire de cas. C’était clairement pas ça qu’il fallait faire mais bien entendu, les gens sont idiots, les gens pensent qu’ils ont tous les droits et qu’ils peuvent penser n’importe quoi. Mais ce n’était pas ça du tout. Pas ça du tout. Non, mais sérieusement. Et je le regardais sans rien dire alors qu’il me questionna sur mon tatouage. Il ne pensait quand même pas que je cachais un micro sous ça? J’espérais pour lui parce qu’il était un peu toctoc pour pas dire autre chose sinon. En soupirant longuement, je passais une main sur la chouette et l’instant d’après, j’avais mon épée à la main. « Parce que c’est le symbole de ma mère et aussi parce qu’il est synonyme de liberté. On peut voler. Et aussi parce que ce n’est pas moi qui l’a choisi.» Je rangeai mon arme avant de me lever et de me prendre un café. « Je peux faire quelque chose pour toi ou tu vas t’amuser à poser tes questions, petit forgeron? Parce que mon temps à moi, il n’est pas sans importance.»

I didn't mean to be stupid, it's just... genetic.

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Athéna. Ce n’était pas un secret qu’Héphaïstos avait tenté de la violer, et que, accidentellement, il avait à la place donné un fils à la Terre-Mère Gaïa en personne. Sérieusement, les histoires des divinités… Pire que les Feux de l’Amour ou Amour, Gloire et Beauté, tant qu’on y était. Mais c’était assez marrant ; ils devraient en faire un théâtre. Ou une comédie musicale. Plutôt que leur chaîne télé dont le nom lui échappait totalement à cet instant… (Ironie du sort, c’était son propre père qui l’avait mise au point.) Si les mortels savaient que tout ce qu’ils apprenaient en cours de mythologie était véridique – enfin, presque tout, et les dieux ne manquaient sans doute pas de rappeler que « non, ça ne s’est pas passé, ou en tout cas pas comme ça. » Il n’empêche que même si Asher trouvait ces petits récits divertissants, il n’en souhaitait pas moins que les dieux actuels abdiquent. Ou changent leurs manières. Chose irréalisable à ne pas en douter, mais le jeune homme, bien que conscient de cela, se tenait à cette ambition et, autant le dire, à ces pensées idéalistes. Il fallait bien que certains se révoltent…
Bref, Chase était un gosse d’Athéna, avec un tatouage de chouette. Evidemment, le fils d’Héphaïstos ne put s’empêcher – curiosité oblige – de lui demander ce que signifiait son tatouage. Il y eut d’abord un silence, pendant lequel Chase se contenta de le fixer, l’air impassible – ou blasé ? Excellente question – jusqu’à ce qu’il se décide à faire craquer ses jointures. Pourquoi ? Pour le frapper ? Ash eut tout de même un doute une seconde, se disant toutefois que c’était stupide de se bastonner pour une simple question. A moins qu’il n’embête vraiment le fils d’Athéna et, dans ce cas, ça aurait été plutôt drôle – pas le fait de se battre à, quoi, vingt-trois heures du soir, minuit, mais plutôt pour le plaisir de pousser à bouts, vous saviez, le petit sentiment de victoire. Des trucs idiots, en soi.
La raison, signification du tatouage tomba finalement, et Asher trouva ça plutôt badass : pouvoir faire apparaître une épée en effleurant la chouette, cool. Il n’empêche que le blond préféra ne pas trop bouger, au cas où Chase se décide à l’égorger ou le décapiter accidentellement, ce qui ne serait pas étonnant – Asher ne parvenait pas à cerner ce mec, et c’était extrêmement frustrant. Il n’arrivait pas à se faire une idée de qui était Chase. Un mec simplement solitaire, trop à fond sur les ordinateurs, juste le hacker ? Il devait y avoir plus que cela, pour être aussi… personnel.

« Parce que c’est le symbole de ma mère et aussi parce qu’il est synonyme de liberté. On peut voler. Et aussi parce que ce n’est pas moi qui l’ait choisi, expliqua donc Ayling.
- Si tu le dis. »

Ça aurait été classe d’avoir une flamme tatouée, mais ça n’aurait sans doute rien à voir avec son paternel – et puis, imaginez, être fils de Déméter et avoir une gerbe de blé sur soi, c’était débile. Asher restait sceptique, mais ne répliqua rien, tout comme il ne dit rien sur la chouette comme synonyme de liberté. Oui, la nuit. On voyait rarement une chouette voler en plein jour. Il y avait peut-être plein de symboles derrière cet oiseau, mais la liberté ? Ash n’était pas convaincu, même si, oui, les chouettes pouvaient voler. La chauve-souris aussi pouvait voler, ça n’en faisait pas un synonyme de liberté pour autant, plutôt d’obscurité. La chouette aussi, en quelque sorte…
Chase se décida à enfin ranger son arme, et Ash croisa les mains derrière sa tête en l’observant aller chercher un café et lui demander s’il pouvait faire quoi que ce soit pour lui, à moins que ça l’amusait de poser des questions – en insistant sur le « petit forgeron ». Et aussi sur le fait que son temps n’était pas sans importance, ce à quoi sourit doucement Asher. Oui, totalement, ça l’amusait d’embêter son monde ainsi, surtout à cette heure, surtout un hacker qui voulait juste profiter de sa solitude. Mais puisqu’il n’avait rien de mieux à faire si ce n’était dormir, il allait sagement rester ici. Vasily était à la Colonie, de toute façon. Et Lyudmila était partie il-ne-savait-où, quelques jours auparavant. Riley devait sans doute se trouver partout sauf à la base des partisans, et les autres personnes avec qui il aurait pu squatter devaient dormir. Et ce n’était pas comme s’il avait beaucoup d’amis, au fond, alors le choix était vite fait.
Asher allait répliquer qu’il pouvait lui donner un café aussi, mais un partisan surgit dans la pièce informatique, comme ça, en leur balançant qu’on avait besoin d’eux pour une mission de piètre importance. Et merde. Dès qu’il fut parti, Asher se dit qu’il aurait préfèré être ailleurs et qu’il avait été con de rester ici. Et puis pourquoi on leur demandait à eux, c’était du grand n’importe quoi. Qui partait en pleine nuit en mission. Peu importe ce que c’était. Sarcastique, il eut un sourire et reposa son attention sur Chase.

« On dirait que ton temps va avoir une vraie importance, maintenant. »

Chose certaine pour m'en faire perdre du temps, il m'en faisait perdre et pas juste un peu. Alors qu'est-ce que je devais faire selon les autres? Est-ce que je pouvais le congédier? Je n'avais rien à lui dire et visiblement, il n'avait rien à faire ici sinon faire le fanfaron et me faire perdre mon temps. Personne ne se rendait compte de tout le travail que je pouvais faire pour que tout soit réussi. Pour que tout marche comme sur des roulettes. On avait besoin de financement, on avait besoin d'arme, on avait besoin de plein de chose et oui, être un demi-dieu qui touche à de l'électronique, c'était comme envoyer un message pour les monstres, mais bon sang, on était les alliés des monstres. Enfin eux. Pas moi, moi je ne l'étais pas du tout et je ne voulais pas l'être, mais alors pas le moindre du monde. Ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient, mais bien sûr, ne pas s'attaquer à moi. Peut-être que les monstres allaient finir par savoir que je ne jouais pas franc jeu. Je pouvais au moins me permettre de les étudier en les ayant aussi près c'était le seul avantage que je pouvais trouver de les cotoyer. Mais bon sang que ça pouvait stresser un homme tout ça. Je n'avais pas du tout envie que ce soit comme ça tout le temps. Disons que mon père allait lâcher si je restais près d'eux. Ce n'était pas de la peur, je savais me battre, mais c'était bel et bien quelque chose que je me disais qui allait nuire à ma mission. Qui sait si les monstres ne sont pas comme des chiens et peuvent sentir la peur et la panique. J'en savais rien moi. J'espérais juste que je pourrais être assez rapide pour sortir de là pour sauver ma peau ou bien juste sortir de là pour ne pas me faire attraper avant de porter le coup final. On ne le savait pas en fait parce que je n'avais pas eu la chance d'avancer mon plan bien bien longtemps. Alors, il fallait que je me débarrasse Asher pour continuer à bosser. Enfin donner l'impression que je bossais. Parce que bien entendu, il m'arrivait de ne pas bosser. Quelque fois. Parce que bon, ce n'était pas parce que je passais la journée devant un écran que je devais travailler durant tout ce temps. J'allais devenir fou. Et puis j'avais besoin de temps seul. Avec des gens, je n'étais pas du tout à l'aise. Il fallait qu'il parte voilà.

« C'est aussi simple que ça. » C'était tout ce que je pouvais avoir à répondre alors que je tentais de comprendre pourquoi il s'intéressait à ça. Il pensait peut-être que j'étais un espion. Il pensait peut-être que j'étais un autre genre de personne que je ne montrais pas. Il avait des doutes envers moi. C'était ce que je pouvais voir à l'instant. Des doutes et je ne pouvais pas me permettre qu'il en aille. Mais comment faire pour les retirer? Ce n'était pas chose facile. Il fallait que je me donne à deux causes en même temps, il fallait que je cache la vérité parce que je savais que ça n'allait pas être une chose que j'allais me faire pardonner, mais ça n'empêchait pas que... voilà, je n'en savais trop rien. Je me disais que cette fois, je n'avais plus trop le choix, il fallait que j'agisse. Mais oui, c'était une chose agir, mais je devais prouver ma valeur aux yeux de ce type pour qu'il cesse de me poser des questions de ce genre parce que bien sincèrement, il me faisait un peu paniquer là. Même si j'en montrais rien. Et j'allais simplement attendre. Et attendre pour voir si l'opportunité allait se présenter. Et bien sûr, avec ma chance habituelle, elle se présenta. Je fronçai les sourcils en voyant un partisan débarquer pour lui donner un mission et là je compris. Le paquet était là. Je me tournai vers Asher et lui sourit en coin. « Et le tien aussi hélas. Tu sais conduire? Parce que l'on a un truc a chercher dans un entrepôt. Tu as de la chance, normalement, je devais y aller seul.» J'attrapai mon blouson de cuir qui était sur ma chaise et me levai en m'étirant. « J'espère que tu n'étais pas trop occupé cette nuit.» J'attrapai les clefs de la voiture, les lui balançait s'il m'avait répondu qu'il savait conduire et dans le cas contraire, je les gardai sur moi. Pour me diriger vers l'une des voitures justement. En route mon coco!