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 Tu m'as tellement manqué[Saphir]

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MessageSujet: Tu m'as tellement manqué[Saphir]   Tu m'as tellement manqué[Saphir] EmptyMer 13 Mai - 22:37


Saphir ∞ Thomas

Journée non différente des autres. Certes, l’ambroisie était revenue mais il y a des fois où même les herbes magiques des dieux ne servent strictement à rien contre la puissance des armes des demi-dieux. Pourtant, pour une fois, ce n’était point voulu, pas une blessure dû à des partisans mais d’un Romain envers un autre Romain. L’état de Saphir était déplorable, réellement déplorable. Bien que le plus dur fût passé, ce n’était pas non plus une partie de plaisir que d’avoir dû passer des heures à son chevet, la plongeant dans des sommeils sans fin. A certains moments, l’impression qu’elle s’échappait du monde des vivants sans que je n’aie de pouvoir pour la retenir parmi nous. C’était la première fois que j’avais eu comme patiente une gamine broyée par un ours et j’avouais que c’était impressionnant les blessures. Bon déjà, de voir arriver Alison en ours dans son infirmerie, ce n’est pas forcément le truc le plus apaisant au monde. J’avais bien cru qu’elle allait tout démolir sur son passage et me bouffer, son regard reflétait sa panique, difficile habituellement de lire dans son regard, mais là c’était flagrant. Il n’y a pas plus stressant qu’un ours qui vous pousse du museau dans le dos. J’avais bien essayé de résister, la mise à mort, pas trop mon truc, pourtant ses grognements étaient assez dissuasifs. J’avais donc été traîné hors de mon repaire par un ours qui semblait avoir dû mal à se retransformer en humain, bordel où était Cameron lorsqu’on avait besoin d’elle ! C’est qu’une fois en contact de Saphir que je compris le problème, c’est à se demander comment elle arrivait à respirer encore, les dégâts étaient sidérants même pour un médecin habitué à voir des demi-dieux se faire massacrer. Le regard vers l’ours brun qui s’était allongé contre MA patiente n’était pas des plus amicale et pourtant, l’ours en question n’était pas agressif du coup. Ramener Saphir au camp se révéla être une chose bien compliquée, tout d’abord parce que la logique ne veut pas que je drogue tout le monde dès le début, pas fou non plus, du coup sa douleur prenait le dessus sur toute fierté et au bout d’une dizaine de pas où on essayait tant bien que mal de la caler sur le dos du nounours, assez sage, j’abandonnai l’idée et la droguait pour qu’elle la ferme. De toute façon, au point où elle en était, je ne voyais pas comment ça pouvait être pire. D’après moi, elle ne passerait pas la journée. Elle me fit mentir en résistant au voyage. Une fois dans un lit d’infirmerie, je décidai de rester à ses côtés pour prendre soin d’elle.

Les premiers jours furent assez éprouvant, je ne contrôlais pas les doses de sédatifs et je crois que l’expérimentation n’était pas des plus agréables pour elle. Il n’y a rien de drôle à se réveiller et à souffrir le martyre. Clairement, je crois bien que je n’ai jamais passé autant temps à l’infirmerie que durant ces jours-là. Carburer au café, moi qui n’aime pas le café, c’est sympa, regarder les constances de la demoiselle et prier pour qu’elle se rétablisse. Oh, j’avais bien posé mon diagnostic et à mon avis, elle s’était pris Alison dans la tronche… enfin sur le ventre plutôt. Ce qui était bizarre c’est qu’Alison ne l’ait pas laissé mourir dans l’herbe, aussi résistante soit Saphir, ce qui lui permettait de rester en vie sous des soins, il n’y avait aucune chance qu’elle ait pu ramper jusqu’ici, donc Alison aurait très bien pu la laisser mais elle ne l’avait pas fait. Raison pour laquelle, je ne la balançai pas à Reyna, le fin de l’histoire viendrait avec le réveil de Saphir, si elle arrivait à s’en remettre. Les semaines passèrent sans qu’aucune amélioration ne vienne changer son état, elle était incroyablement pâle comme la mort, seul la perfusion à son bras et le fait qu’elle soit dans ce qui s’apparentait le plus à un coma la gardait en vie. C’était bizarre de se dire qu’il s’agissait là de la même personne avec qui j’avais joué au poker, la même crapule toujours pleine de vie, elle me manquait vraiment, pas parce que j’avais toujours aimé l’embêter mais parce que c’était une mort cruelle et nous n’avions pas besoin de perdre nos camarades de la sorte.

Ce matin-là, je me réveillai avec un mal de dos pas possible, et un mal de jambe, bien plus habituel celui-là. Je m’étais encore endormi sur la chaise à côté du lit. Je me frottai les yeux, jetant un coup d’œil autour de moi, regrettant que Quinn soit Grecque, j’aurais adoré qu’elle soit là pour me tenir compagnie dans cet endroit trop tranquille, même les blessés ne passaient plus une seule nuit ici, le camp entier semblait s’être fait à l’idée qu’il valait mieux ne pas venir ici, oh bien sûr, je soignais toujours les blessés mais bon, moins, beaucoup moins. Comme quoi, lorsqu’on est attaché aux gens, il est bien plus compliqué de les laisser tomber et la raison n’est pas du tout celle qui triomphe.

Je regardais par la fenêtre la vie autour de l’infirmerie, le cœur serré par l’absence d’Eliott dans ma vie, je ne comprenais pas les parents de Melo pour le coup, qu’ils me détestent, c’est un fait, que voulez-vous que je vous dise, c’est difficile de voir son gendre vivre quand sa propre fille est morte. Il n’empêche que c’était dégueulasse, c’était mon âme sœur qui m’avait été arrachée, beaucoup trop tôt, cette même âme sœur que je ne revoyais que dans mes rêves. J’avais réussi à m’en tirer grâce à la présence d’Eliott et tout d’un coup, on me l’enlevait pour le mettre dans une école. Purée l’envie de les étrangler ces gens, ça ne tenait qu’à moi, je serais parti directement pour aller le récupérer mais tout s’était mal goupillé, il y avait eu l’absence d’Eliott, Kathleen qui avait préféré quitter la légion, chose que je pouvais aisément comprendre même si ça me faisait chier, drôlement chier même de perdre un médecin, et puis l’état de Saphir, si j’étais parti, elle serait morte, je n’en doutais même pas, alors je devais composer avec cette douleur qui me broyait la poitrine et la peur que Melo m’en veuille de faire passer notre enfant, mon précieux trésor, après la légion. Ce n’était pas le cas, pas entièrement, il était en sécurité alors que tous ces gens avaient peut être besoin de moi. Je poussais un soupir découragé, il fallait un médecin à la légion pour que je puisse partir mais disons que je ne le ferais pas tant que ma patiente actuelle n’était pas en forme. Je retournai donc, à son chevet et bloquai littéralement en voyant qu’elle avait les yeux ouverts sur le monde, même si ce n’était pas du grand Saphir, elle était réveillée. Je lui adressai un grand sourire avant de venir m’installer à côté d’elle et de lui déclarer joyeusement.

« Salut Petite Ecrevisse ! »


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Giulia D. Macchiavelli
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MessageSujet: Re: Tu m'as tellement manqué[Saphir]   Tu m'as tellement manqué[Saphir] EmptyJeu 14 Mai - 21:38


Et s'il n'y avait pas de lendemain ?
φ Ce que l'homme ne veut pas apprendre par la sagesse, il l'apprendra par la souffrance.

Je crois que la mort aurait été plus douce si je ne m’étais pas efforcée à me garder en vie. Je n’aurais jamais imaginé être dans un tel état, si proche de la mort et sentir chaque partie de mon corps crispait par la douleur. Pourtant, ma journée avait bien démarré. Je m’étais rendue au champ de Mars pour m’entraîner encore et encore car j’en avais marre d’être une faible petite légionnaire. Puis, avec la guerre qui approchait, je voulais être capable de protéger mes amis. Je me débrouillais bien au point de pouvoir défier certains centurions. J’étais devenue rapidement vive, agile et précise dans chacun de mes mouvements. J’acquérais peu à peu de la technique et je prenais goût à combattre. En soi, ce n’était pas si étrange, étant donné que j’étais une demi-déesse et que par conséquent, notre vie rimait avec action. Il est vrai que j’avais quelque peu délaissé ma magie car être magicienne n’était absolument pas en adéquation avec le fait d’être légionnaire. Je devenais sérieuse et j’étais prête à combattre ces misérables partisans. Surtout qu’ils s’en étaient pris à ma meilleure amie, croyez-moi, je ne pardonne pas ce genre de chose et j’étais prête à la venger. En soi, je m’en fichais de taper le mauvais car de toute façon, ils étaient tous corrompus et convaincus que les dieux étaient la cause de leur plus gros malheur. Certes, ils faisaient des enfants sans s’en préoccuper par la suite mais ceci ne déterminait aucunement les fondements de notre vie future. Peut-être que certains n’avaient pas eu la chance d’avoir un parent aimant mais ça ne leur donnait pas le droit de kidnapper et de tuer nous autres. Je ne portais pas spécialement les partisans dans mon cœur et je partais du principe que s’ils ne se mettaient pas en travers de mon chemin, je les ignorais simplement. Je faisais certaines exceptions car bons nombres de mes frères et sœurs avaient rejoint Cronos et je n’étais pas encore fratricide. Revenons à ma fabuleuse journée avant de connaître la vraie signification de la souffrance.

Après mon entrainement et avoir pris un repas, je m’étais décidée à trouver des plantes particulières pour fabriquer mon propre poison. C’était lâche comme moyen de tuer mais c’était utile pour rendre le coup un peu plus fatal. Je ne fabriquais pas des poisons mortels, simplement des poisons affaiblissant davantage l’ennemi. Je m’étais mise à la recherche d’une certaine plante : la jusquiasme ; il s’agissait d’une fleur jaune avec un cœur noir. J’avais interrogé un botaniste du camp pour savoir où je pouvais la trouver et c’est pour cette raison que je mis rapidement la main dessus. Je sortis ma dague pour couper la plante, je me relevais la regardant dans toutes les coutures avant d’être percuté par un ours. En soi, je n’aurais pas observé cette fameuse fleur, j’aurais aisément pu l’éviter. Seulement, j’avais été prise de court et je m’étais retrouvée plaquer au sol. Lors de ma chute, j’avais entendu certaines de mes côtes se fracturaient et une douleur atroce s’enflammait au niveau de mon abdomen. C’était si soudain, si inattendu que je me demandais ce qui m’était arrivée. Lorsque mes yeux rencontrèrent la masse de l’ours, je compris et à sa tête, je sus que ce n’était absolument pas beau à voir. J’aurais voulu parler voir même crier mais j’avais du mal à respirer. La douleur s’intensifiait et c’est au moment de poser ma main sur la plaie que je sus l’ampleur des dégâts. Je perdais du sang et la fatigue s’abattait. Même si la douleur m’empêchait de sombrer, une peur grandissait en moi. J’essayais de rester lucide tout en fixant l’arbre au-dessus de moi. Seulement, j’avais l’impression de perdre ce fluide qui nous maintenait à la vie. Mes sens s’affaiblissaient et chaque seconde était une torture interminable. J’entendais cette petite voix me dire de lâcher prise mais je ne voulais pas. Je n’avais pas envie de mourir et je me battrais jusqu’à mon dernier souffle. Je me maintenais éveiller en comptant les feuilles de l’arbre mais ma vue devenait de plus en plus flou. J’avais l’impression de voir cette fameuse lumière blanche, celle qui t’emmène hors de ton corps et te prive à jamais de ta vie. Pourtant, la chaleur de l’ours m’éloigna de cette lueur meurtrière. J’avais si froid que je me réconfortais de sa présence même si c’était de sa faute si j’en étais là. Ce qui me troubla davantage, c’était la voix de Thomas et je sentis qu’on essayait de me porter. C’était trop pour moi et c’est à ce moment-là que je sus que mes cordes vocales étaient loin d’être éteinte. J’avais l’impression qu’on m’enfonçait une main dans mon abdomen, une main enflammée et affutée. Puis, tout d’un coup, je fus dans le noir complet jusqu’à ce qu’on esprit m’emmène autre part.

Je me trouvais dans l’appartement à Las Vegas, assise sur les chaises hautes en train d’observer mon père en train de cuisiner. Le plus troublant était que je paraissais avoir le même âge alors que mon père était comme dans mon souvenir. Il me souriait tandis qu’il préparait des énormes pancakes car il savait que c’était mon désert préféré. En tournant la tête, j’aperçus mon bâton de magicienne et je ne sais pas pourquoi il s’était empressé de répondre que mes amis allaient bien. Ainsi, il était au courant que j’étais à la Légion. Etais-je morte ? Je n’aurais jamais imaginé les enfers de cette manière et pourtant, je me retrouvais attabler avec mon père ce qui me fit oublier l’intérêt d’être en vie. J’avais l’impression de vivre comme avant, avant que je ne mette les pieds à la Légion et que mon père meure. Mais les premières sensations de douleur se firent ressentir et mes pensées redevenaient claires tout d’un coup. Pourtant il m’était impossible d’ouvrir les yeux et encore moins de bouger le petit doigt. Tout mon corps semblait éteint et mes seuls instants de lucidité me donnaient envie de replonger dans ce rêve. J’en venais même au point de vouloir mourir au lieu de souffrir de cette manière ou ne plus pouvoir bouger. J’avais peur et la mort semblait bien plus douce que le réveil qui m’attendait. Puis, je ne voulais pas quitter encore une fois mon père. Il m’arrivait de l’entendre dire des choses étranges comme « réveille-toi ! » ou « soit forte ! ». Or, tout n’était pas rose et même dans mon rêve, je déprimais au point de m’en prendre à mon père. J’étais toujours dans ce même endroit et il préparait toujours la même chose. Je voulais des réponses, je voulais savoir ce qui m’arrivait réellement et est-ce que cette attente serait récompensée ? Peut-être que j’étais déjà morte… J’avais beau être fatiguée, je savais que je n’étais pas honnête avec moi-même. M’interrogeant si j’aurais la chance de revoir un jour mes amis. J’espérais au fond de moi que c’était un mauvais rêve mais pourquoi n’était-il pas possible de se réveiller ? Pourquoi n’avais-je pu le contrôle ? Même si mon rêve faisait en sorte que je me pose le moins de questions possibles, la douleur provoquait cet élan de panique.

Cependant, ce matin, je sentis un changement et j’ouvris les yeux. La lumière m’arracha une grimace mais je connaissais cet endroit. J’avais mal mais j’avais réussi à m’échapper et à revenir. J’eus même envie de fondre en larme en constatant la présence d’un visage si familier : Thomas. Il semblait heureux de me voir et sa voix apaisa mes craintes. J’esquissai un léger sourire tout en bougeant peu à peu ma main qui était totalement engourdie. « Salut. » Ma voix était si étrange comme si on avait oublié d’huiler mes cordes vocales. « Quel… Quel jour on est ? » J’avais l’impression d’être le jour même mais je voulais être sûre que c’était le cas. Tandis que je touchais avec mes doigts mon abdomen, je l’observais me rendant compte de ses cernes et je ne pus m’empêcher de rétorquer avec une voix plus aiguë. « Tu vas bien ? » J’émis une grimace en appuyant au niveau de mes intestins et je ne contins pas un petit gémissement. Soit j’étais doudouille, soit je devais avoir une sacré balafre. Je déplaçais ma main jusqu’à sa jambe tout en appuyant avec un seul mot. « Merci ! » J’étais si faible que j’avais du mal à faire des phrases concrêtes. Puis, mon cerveau n’oublia pas de me rappeler la dernière entrevue que j’avais eu avec lui ce qui dut mettre un peu de couleur à mon visage pâle. Il semblerait que certaines connexions se faisaient mieux que d’autre.  


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MessageSujet: Re: Tu m'as tellement manqué[Saphir]   Tu m'as tellement manqué[Saphir] EmptySam 16 Mai - 23:37


Saphir ∞ Thomas

Dire qu’il n’était pas étrange de voir Saphir se réveiller, serait une erreur. Elle avait bien failli y passer et durant les premiers jours, j’avais suivi ses constances vitales avec un tel pli sur le front que ça avait dû me vieillir. En même temps, je m’en contrefichais de mon apparence physique pour le coup, je n’avais pas vraiment eu le temps, l’envie, de sortir de cet endroit. On ne sait jamais vraiment quand la mort se décide à venir en ces lieux et afin de tenter de parlementer avec, il vaut mieux être présent. Si j’étais franc cinq secondes, je me rendrais compte que je voulais rattraper mon erreur d’avec Melo, j’avais peut être rendu les armes trop vite, si je m’étais battu, peut-être qu’elle serait encore là. Il est vrai qu’avec des si, on refait le monde, quel mal y a-t-il à le refaire, vu la merde qu’on se tape. Si elle était là, certainement que je n’aurais pas mon fils à l’autre bout des Etats Unis… certainement aussi que je n’aurais pas passé autant de temps auprès de Saphir, ouai, tout compte fait, la mort de Melo permettait la vie de la petite puce qui rougissait à longueur de temps. Avec un regard sur elle, j’en vins à la constatation que c’était tout aussi bien. Sans Saphir, les parties de poker seraient quand même beaucoup moins marrante. J’esquissai un sourire à ce simple souvenir, même si elle n’était clairement pas en état de refaire une partie. De toute manière, je ne lui proposerais pas, je me contentais de la regarder et de lui lancer un regard réprobateur, sans oser rien dire, lorsqu’elle essaya de remuer la main pour faire coucou. Oui je sais, elle devait sortir d’une phase de sommeil que j’avais provoqué, même si, j’avais beaucoup réduit les envois de morphine depuis une dizaine de jours, histoire que son corps s’habitue peu à peu au monde des vivants, afin d’éviter une dépendance. Ouai, j’avais bien dû lire des tonnes de bouquins quand j’avais plus ou moins compris que la drogue que je lui insufflais dans l’organisme était responsable de sa vie mais aussi que ça serait difficile pour elle d’arrêter.

Lorsqu’elle se mit à parler, je la contemplais les yeux ronds, non pas à cause de sa voix un peu éraillée, rien de trop étrange à cela, elle n’avait pas parlé depuis des mois, l’habitude s’était perdue. En fait, le truc c’était qu’elle arrive à parler qui m’épatait, lorsqu’on respire, ça fait forcément bouger les côtes, parler demande un peu plus que de simplement souffler tout doucement par le nez. Je n’étais pas certain que tout soit remis à la perfection, je n’étais pas vraiment Kathleen moi, je n’avais pas du tout ce genre de possibilité. Je n’étais pas non plus Quinn et je me voyais super mal lui dire « Excuse-moi poupée, je sais que tu maîtrises pas du tout ton don mais tu pourrais t’entraîner sur Saphir. Si tu lui fais du mal, je t’étrangle. » Non, ce genre de phrase passe moyen-moyen. Après j’aurais Reyna sur le dos qui grognerait comme quoi j’embêtais ses ambassadeurs et nia nia nia, du Reyna quoi.
Saphir me ramena un peu à elle, même si je ne l’avais jamais vraiment quitté, en posant une question. Paie ta question, elle ne pouvait pas avoir des questions plus logique, du genre t’as mangé quoi ce midi. Non, elle ce qui l’intéressait c’était le jour, j’émis un petit bruit de bouche pour signifier que je n’en avais pas la moindre idée avant de me moquer, légèrement d’elle.

« Si tu avais rendez-vous avec ton copain, ça m’étonnerait que tu sois à l’heure et je ne te laisserais pas sortir pour qu’il détruise ce que je m’évertue à garder en vie. »


Je me crispais, totalement, en la voyant balader ses doigts sur elle-même. Oui, je sais, c’est logique, elle n’était pas débile au point de croire qu’il suffisait d’un coup de baguette magique pour réparer des tissus, des os et de remettre le sang qui avait coulé à sa place. Je sentis son regard se poser sur moi, tandis que je lui faisais signe de la main d’y aller mollo, ça n’était pas très solide. La seule chose qui l’intéressait semblait être mon état, ce qui me faisait doucement rire, elle était certainement la seule personne au monde ayant survécu à l’attaque d’un ours adulte, habitué à combattre, avec une intelligence remarquable pour un animal, même si Alison n’aimerait pas être comparé à un animal. Je regardai sa main, sa grimace, dû à la douleur qui me fit soupirer, oui je n’étais pas Kathleen et je m’en excusais. Comme pour me le rappeler avec un peu plus de certitude, la petite brunette posa sa main sur ma jambe, non elle n’était pas guéri, pas le moins du monde et je m’en fichais un peu. Ce qui importait c’est que ma patiente était en vie, j’essayai de la réconforter.

« Tout va bien Saphir, tout ira bien, personne ne te touchera. »

J’attrapais sa main pour la remettre sous l’édredon tandis qu’elle me remerciait. C’était mon rôle en même temps, je ne combattais, je ne savais pas élever un enfant, il fallait donc que je me rende utile d’une autre façon. En voyant la couleur sur les joues de Petite écrevisse, qui portait décidément à la perfection son surnom, dommage que son père ait préféré la nommer Saphir plutôt que Rubis, ça lui aurait été comme un gant. J’en vins à la conclusion qu’elle songeait à notre dernière entrevue, je la lâchais donc précipitamment avant de rectifier un peu son point de vue, totalement erroné, sur moi.

« Tu peux me croire sur parole, j’avais d’autre chose à penser que ta libido ou la mienne. Tu as de la chance d’être la meilleure amie de Cameron, il semblerait que ça ait empêché Alison d’aller jusqu’au bout. »

Je ne savais rien de l’histoire et je n’irais pas la demander, mon rôle était juste de soigner sans juger et de la même manière, si Alison venait couverte d’un sang qui n’était pas le sien, je la soignerais aussi. En revanche, si Saphir voulait régler son histoire auprès de Reyna, je répondrais aux questions avec ce que je savais. Je dirais plus tard à la petite brunette que plus d’une fois Alison était venue passer quelques heures à l’infirmerie, toute seule, sans que je n’aie vraiment la motivation de lui dire de se casser. Pour peu qu’elle s’énerve et me tue au passage, pas super envie de condamner Saphir par mon impulsivité. Je murmurais tout doucement à ma patiente.

« Repose toi Saphir, tu es exempté de combat pour un bon bout de temps, ça devrait te réjouir. »



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MessageSujet: Re: Tu m'as tellement manqué[Saphir]   Tu m'as tellement manqué[Saphir] EmptyMar 19 Mai - 13:11


Et s'il n'y avait pas de lendemain ?
φ Ce que l'homme ne veut pas apprendre par la sagesse, il l'apprendra par la souffrance.

C’était étrange de se dire que j’étais de nouveau dans la réalité. Je n’observais aucun changement perceptible à part le visage fatigué de mon ami et mon état. L’infirmerie était vide étant simplement en tête à tête avec Thomas. Je croyais que j’étais morte, oubliée dans un souvenir lointain et souffrant de temps à autre. J’avais l’impression de revenir de loin, d’avoir fait un énorme voyage pour me retrouver aux côtés de mes proches. Je me sentais faible comme si j’avais couru un marathon et que mes muscles me faisaient atrocement souffrir. Je n’avais jamais connu une douleur aussi vive et je n’aurais jamais cru que la souffrance pouvait être aussi féroce. Je comprenais désormais les victimes d’accident. J’aurais préféré ne pas le découvrir et continuer ma vie comme avant. Je m’inquiétais sur les séquelles de l’accident étant donné que le prix de la vie n’était pas sans conséquence. Si je combattais, je ne voyais pas ce que je ferais d’autre à la Légion. Je ne voulais pas être mise à l’écart et encore moins qualifiée d’inutile. J’avais peur de la vérité et j’espérais que ce retour n’était pas une mauvaise blague de la part de Thanatos. En tout cas, la prochaine fois que j’irais cueillir des fleurs, je placerais autour de moi, une bonne dizaine de piège à ours. Je me demandais si je serais encore capable de me tenir à côté d’Alison sans craindre de me faire écraser. Je restais humaine et ce genre d’accident vous marquait à vie. Cette marque rouge vive était forcément présente sur une partie de mon corps ou de mon âme. Je ne lui en voulais pas car je me trouvais stupide de ne pas avoir fait attention alors j’étais à l’extérieur du camp. J’aurais pu très bien tomber sur un monstre et causer ma perte par mon manque de vigilance. Je faisais une pâle légionnaire et j’aurais bien aimé redevenir cette paranoïa avant mon arrivé au camp. Certes, ma vie aurait été davantage fatigante mais je ne me serais pas retrouvée à l’infirmerie. J’avais été bête, si bête car ce mauvais coup aurait pu me tuer pour de bon. J’aurais eu une mort stupide que ma mère m’aurait rapidement oublié. Elle devait rire de là-haut ou d’en bas, elle devait se demander comment elle avait pu être à l’origine d’une telle enfant. Trivia ne devait pas être fière de moi, je lui faisais honte certainement.

En tout cas, je pouvais remercier l’attention de Thomas, je savais que je lui devais clairement ma vie. Il m’avait tiré des crocs de Cerbère et de ses abysses éternels. Je n’aurais certainement pas fini à l’Elysée, devenant simplement un esprit perturbé. Je m’interrogeai sur les heures qu’il avait pu passer à mon chevet. Je savais qu’il avait un fils et j’espérais qu’il ne l’avait pas délaissé pour moi. Je ne voulais pas être responsable d’un quelconque conflit ou qu’il devienne par ma faute un père indigne. Je le voyais davantage comme un bon père vu comment il prenait soin de ses patients. Il semblait légèrement dans ses pensées avant que son bruit de bouche m’indique qu’il n’avait pas la réponse à ma question. Sa réplique me fit sourire comme si j’avais un copain. « Je ne vois pas pourquoi ma situation aurait changé. » Je repris une inspiration tout en sentant mes côtes tremblaient sous l’effort. « Elle ne risque pas de changer si tu ne me laisses pas sortir ! » Bien sûr, je parlais lentement car ma langue n’avait plus l’habitude de faire sa gymnastique du langage. Mon regard pétilla légèrement car j’essayais de prendre une voix moqueuse. Ce n’était pas facile car j’avais l’impression que mon visage s’était figé.

Papa Thomas ne semblait pas ravi que je constate l’étendu des dommages. Je ne critiquai en rien son travail et malgré la douleur, la texture était nettement plus agréable par rapport au moment de l’accident. Mes côtes semblaient s’être remis du choc même si elle était toujours sensible au touché. En soi, la douleur était nettement plus supportable et c’était pour cette raison que j’arrivais à lui parler sans gémir tous les deux secondes. Certes, je n’étais pas dans le meilleur de ma forme mais je me sentais capable d’être éveillé une bonne heure. Je craignais le moment de fermer les yeux et ne plus les rouvrir de nouveau. Mon père avait beau me manquer, j’avais besoin de voir d’autres visages et de sortir de ce satané lit. Je rêvais même à m’enfiler une bonne glace à l’italienne ou encore des pâtes à la carbonara. J’avais faim mais est-ce que mes entrailles étaient assez remises pour que je puisse manger à ma faim. Je n’en avais pas la moindre idée et j’aurais forcément besoin de l’avis du docteur. Thomas essaya de me réconforter ce qui marcha assez bien même si je ne pus m’empêcher cette fameuse question. « Tu penses que je pourrais faire les mêmes choses qu’avant ? » Je le fixai plein d’espoir tandis qu’il attrapait ma main pour la remettre à la place initiale.

J’avais l’impression d’être une enfant à ses yeux ou du cristal prêt à se briser en mille morceaux. Pourtant, il me semblait avoir été courageuse et avoir montré ma rage de vivre. Peut-être qu’il avait cru un moment que j’allais mourir. C’était possible car je l’avais moi-même cru et j’avais l’impression que c’était un miracle que je sois parmi les vivants. Je m’imaginais déjà courir, faire des tours de magie et combattre comme avant. J’étais pressée de sentir l’air frais de dehors et d’avoir l’impression de vivre. Je restais une demi-déesse avec le besoin de bouger sans arrêt. Si ce n’était que moi, j’aurais essayé de me lever quitte à me casser la gueule, juste pour sentir cette énergie autour de moi. Je voulais sortir de ce lit et poursuivre ma vie tout simplement. Il était hors de question que je reste plus d’une semaine de plus là-dedans. J’étais réveillée et je voulais tester les limites de mon corps.

Je fus surprise de constater qu’il lisait littéralement dans mes pensées. Enfin, j’avais beau avoir revu certaines images de cette fameuse partie, je me doutais que ce n’était pas un gros pervers. Puis, j’étais loin d’être jolie à l’heure actuelle ressemblant davantage à un cadavre qu’à une jeune femme. Alors si je lui donnais réellement envie, je devais m’interroger sur ses attirances. Mais la suite de ses paroles me fit frissonner. Il passait du chat à la souris sans vergogne. « C’était juste une pensée, arrête de croire que je te vois comme une bête avide de… Enfin, tu m’as compris ! » Je rougis légèrement car même si depuis notre dernière entrevue, j’avais fait des recherches étant une fille ouverte d’esprit et curieuse à la fois, je n'étais toujours pas à l'aise. J’avais lu toute sorte de livre et j’avais même interrogé une fille de mon âge même si elle était enceinte. Ainsi, j’avais vu les deux facettes du désir, le risque et le plaisir. Après, les mots ne remplaçaient aucunement la pratique et je ne savais pas si j’étais prête à changer la tendance. « Je ne sais pas si on peut appeler ça, une chance. » Je le regardai tandis que je poursuivais par cette phrase. « En soi, tu n’aurais pas eu ces cernes. » C’était déplacé ou en tout cas, j’espérais que ma mort ne lui soit pas sans importance. Je ne sais pas ce que je cherchais par cette réplique. Son murmure me rappela ma fatigue mais je n’avais pas envie de replonger dans ce sommeil. Je n’étais pas la belle au bois dormant et je n’avais pas envie d’être seule de nouveau avec mon inconscient. C’est pour cette raison que je murmurais à mon tour. « S’il te plait, reste et raconte-moi n’importe quoi… » Je soutenais son regard  alors que je relevais à peine ses derniers mots concernant le combat. Je ne me réjouissais pas, je savais le danger imminent et je ne voulais pas être dans ce satané lit alors que mes amis risqueraient leur vie. Si l’un d’eux devait mourir ou être blessé, je ne le pardonnerai pas.


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MessageSujet: Re: Tu m'as tellement manqué[Saphir]   Tu m'as tellement manqué[Saphir] EmptyMar 19 Mai - 15:12


Saphir ∞ Thomas

Bon au moins, petite écrevisse n’avait pas perdu sa joie de vivre et son sens de l’humour. Par contre, depuis quand elle était capable de parler de copain sans rougir, qu’est ce qui était arrivé au petit bébé de la colonie. J’espérais sincèrement qu’elle n’avait pas de copain, non pas pour un quelconque désir envers elle, pas non plus pour un droit que je me serais arrogé tout seul, juste que si c’était le cas, son copain l’avait bien vite abandonné puisqu’à part Théo, aucun gars n’était venu ici. Un cours instant, je jetais un regard interrogatif sur Saphir, si c’était lui son copain, ça me posait un énorme problème, non pas que je sois contre une relation entre Saphir et Théo, ça moi je m’en foutais mais à un point. Ce dont je m’inquiétai plutôt, c’était de l’état du cœur Reyna, pas besoin d’être fils de Vénus pour comprendre que la demoiselle irait au bout de ses convictions et que si elle avait décidé de se laisser bercer par l’illusion que Théo était son âme sœur, je n’avais aucun moyen de l’arrêter et si le jeune homme naviguait entre Saphir et Reyna, ça m’embêtait énormément. Non, il serait quand même plus discret et ne viendrait pas passer des heures entières à l’infirmerie à raconter des tas d’histoires, tous plus débiles les unes que les autres, à Saphir. J’arrêtai donc de fixer ma pauvre patiente qui me grognait dessus, comme si ça m’éclatait de l’avoir ici, elle allait rendre mon existence beaucoup moins tranquille, ne serait-ce que par ses paroles et par mon envie de toujours la taquiner sur son innocence. J’eus un mouvement d’épaule avant de lui répondre taquin, bien que très observateur de ses mouvements, ne souhaitant pas qu’il arrive quelque chose à ma patiente.

« Tu comprendras que je veuille te garder pour moi, petite Ecrevisse. Ton futur copain attendra encore un peu. Je n’ai pas envie qu’il t’abime, t’es encore fragile. »


La question sur son futur, certainement en tant que combattante me fit poser deux doigts sur mes tempes afin de réfléchir. Déjà, c’était quoi le problème à ne pas être combattant, est ce que j’avais l’air plus con que les autres ou moins utile en restant à l’infirmerie, elle serait très mal avisée de répondre oui à ces questions. Je ne comprenais pas leur désir continuel de bataille, elle avait frôlé la mort, certes pas un combat équitable, ni même qu’elle avait voulu à coup sûr, merci Alison pour ta patience et ton désir de justice, la prochaine fois ne te sens pas obligé d’intervenir, on s’en sortira très bien tout seul. Faire les mêmes choses qu’avant, c’était une vaste question, elle pourrait toujours faire des bêtises, en tout cas. Elle pourrait aussi reprendre les armes et aller s’esquinter la santé au combat, quelle belle victoire que de voir ses patients retourner sous le feu des ennemis, mourir alors qu’on a passé des jours entiers à prendre soin d’eux, j’étais légèrement amer pour le coup, même si ça ne changeait absolument pas mes convictions et que je soignerais toujours chacun d’eux. Je mis quelques secondes avant d’être le plus franc possible avec Saphir.

« Oui, tu pourras faire les mêmes choses. Il faudra juste un peu de temps, de la rééducation, évite de vouloir en faire trop, tu seras faible, c’est normal, demandes pas à ton corps d’être au top dès le départ, il lui faut aussi du temps. »

Qu’est ce que je pouvais lui dire d’autres, essayer de la décourager en disant que j’adorais perdre mon temps pour ensuite apprendre que comme c’est fou, les Romains sont mortels, qu’ils meurent aussi sous les coups et que je ne peux pas les faire revenir d’entre les morts. Je donnerais mon don, même si ça signifierait derrière souffrir avec ma jambe, tout le temps, je le donnerais quand même si ça permettait aux autres de revenir parmi nous et je ne parlais pas uniquement de ma femme dans ce contexte, même si je dois bien avouer que ce serait la personne que j’avais le plus envie de voir. Même si, pour le moment, j’avoue que ce ne soit pas une envie des plus sympathiques, pratiquement sûr qu’elle m’en voudrait à mort d’avoir laissé tomber Eliott. Ce qui n’était pas vraiment le cas, je ne pouvais pas aller voir Reyna et lui demander si je pouvais partir en quête, même tout seul. Elle trouverait soit le moyen de me retenir ici, soit de désigner des légionnaires, qui seraient sûrement emmerdés à l’idée d’y aller pour un gamin. Puis dans le cas où les personnes ne seraient pas trop de mauvaises humeurs, il suffisait que la nouvelle Rome soit attaqué et j’aurais la mort de compagnons sur la conscience, conscience déjà bien sombre. Mon regard se chargea d’inquiétude, j’allais devoir me débrouiller tout seul. Je pouvais toujours demander à Cameron de garder un œil sur l’infirmerie ou Roseann… quoi que Roseann non, Cameron en revanche avait passé assez de temps ici pour reconnaître certaines choses, il suffisait juste qu’elle mette son ours à la niche pour pas qu’il bouffe tout le monde et elle pourrait gérer le temps que je revienne… et si je ne revenais pas…  et bien j’espérais que le camp Grec accepterait de soigner les deux camps, ce que je ferais à l’inverse.

Je revins sur la terre ferme, embêté, lorsqu’elle me fit remarquer, qu’elle ne me voyait pas comme une bête de… sexe je suppose ? J’ai envie de dire encore heureux ! J’adressai malgré tout un large sourire à ma camarade très ouverte d’esprit à ce que je pouvais constater, bah dis donc, elle était où la petite Ecrevisse habituelle, qu’est-ce que j’avais fait d’elle. Je me penchai sur son corps, pour la regarder dans les yeux à quelques centimètres, cherchant dans son regard les traces de l’ancienne Ecrevisse. « Depuis quand tu parles de cul, toi ? » Elle n’avait pas de copain, bon excepté peut être Lloyd mais je le voyais très mal réussir à mener aussi bien sa barque avec des filles aussi caractérielles que Reyna et Saphir, c’était comme de nager dans des eaux infestés de requins avec une barque qui fuit, l’idée est sympa mais complètement suicidaire.

En revanche, mon regard pétillant se chargea d’une espèce de colère sourde en l’entendant parler par la suite. Comment ça pas une chance ?! Non mais elle plaisantait j’espère, c’est quoi ces tendances suicidaires, pour une fois qu’Alison n’agissait pas comme une espèce de débile brutale, quel intérêt pour Saphir que de vouloir mourir. Surtout qu’à mon avis, il suffisait de chauffer l’ours sur Cameron, juste de balancer une phrase bien assassine dessus, comme quoi Cameron était une conne et à mon avis, c’était la fin de la raison de l’ours. Je n’irais pas tester personnellement. Je plissais les yeux sur la raison de la non chance… mes cernes, sérieusement. Qui souhaiterait avoir une belle gueule plutôt que de protéger une personne de sa famille, elle en avait de bonne ce matin. Je marmonnai furieux.

« Je garde mes patients en vie quand je le peux ! De plus, imagine dans le cas où j’avais décidé de préférer ma santé, je te tuais, je brisais un couple au passage et en plus je tuais Alison en devant expliquer à tout le monde comment ton corps esquinté puissance mille s’était retrouvé dans mon infirmerie. Non crois moi, mes cernes sont vraiment bien accueillies. »

Sa petite supplication me fit me lever. Je fis le tour du lit pour aller au coin bouilloire, et ouai même l’infirmerie possède de la bouffe, je me versais de l’eau chaude dans une tasse et y déposai un petit sachet de thé avant de le montrer du doigt pour savoir si Petite Ecrevisse en voulait un, elle aussi. Par la suite, j’essayai de trouver un sujet de discussion passionnant, pour elle.

« Ton poney volant a été monté tous les jours. Théo a même essayé de le faire rentrer dans l’infirmerie, j’ai cru que j’allais les tuer, entre Théo qui lui disait d’avancer et le pégase qui hennissait, j’en pouvais plus. »



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MessageSujet: Re: Tu m'as tellement manqué[Saphir]   Tu m'as tellement manqué[Saphir] EmptyMer 20 Mai - 12:42


Et s'il n'y avait pas de lendemain ?
φ Ce que l'homme ne veut pas apprendre par la sagesse, il l'apprendra par la souffrance.

Le regard perçant de Thomas à mon encontre me mettait de plus en plus mal à l’aise. J’avais l’impression qu’il sondait mon esprit et ce n’était pas une chose que j’appréciais. C’était dérangeant comme ces satanées images de sa nudité. Mes pensées aimaient jouer avec la rougeur de mes joues car il ne m’était pas possible de faire abstraction de cette partie. Surtout, je me rappelais de la dernière proposition de Thomas et s’il n’y avait pas eu ce légionnaire, je l’aurais suivi dans un monde inconnu. En soi, j’avais maudit ce foutu soldat car malgré ma crainte, je voulais en savoir plus et c’était le seul à m’ouvrir grand la porte. Le seul souci dans l’histoire était que je ne connaissais pas ses motivations à mon égard. Je ne comprenais pas l’intérêt qu’il avait pour moi car j’étais loin d’être la plus jolie fille du camp et il devait forcément avoir d’autre fille plus expérimentée dans la matière. Peut-être cherchait-il simplement à m’embêter ? Il était doué dans ce domaine car il avait trouvé la faille au sein de mon esprit. Il titillait ma faiblesse sans que je ne puisse rien dire et c’était bien une chose que je voulais changer. Je n’aimais pas inverser les rôles et pour le moment, c’était lui qui dirigeait, c’était lui qui me menait par le bout du nez. Puis, je n’étais pas totalement insensible à lui, il avait beau avoir quelques années de plus, il restait séduisant. Mais, je n’oserais aucunement me jeter à l’eau sauf si j’étais sous l’influence d’une drogue ou d’alcool. Ce n’était pas le moment de jouer avec mon corps surtout que celui-ci se remettait à peine. J’avais dû perdre au moins une dizaine de ma masse corporelle et je devais avoir une allure très squelettique. J’émis un petit soupir en constatant qu’il avait cessé de me fixer de ce drôle de façon. Il eut un mouvement de l’épaule avant de répondre d’une façon très Thomas dirais-je. Je fis une moue boudeuse tout en détournant le regard, fixant une fenêtre. « N’en profite pas de trop, surtout que ce futur copain devra être assez fou pour s’approcher de moi, non ? » Je lui fis un clin d’œil avant d’observer autour de moi.

C’était étrange de se dire que j’étais restée ici pendant un long moment. Je n’étais jamais restée plus de deux jours à l’infirmerie et je me demandais bien ce qui se passait dehors depuis mon accident. Tout semblait si calme que ça me rendait nerveuse. J’étais fragile et cette perspective ne me plaisait pas. Je n’avais pas besoin qu’on me protège, j’étais quelqu’un de débrouillarde et pourtant, cet accident avait prouvé le contraire. Je n’aurais jamais pu survivre seule et ma fierté en avait pris un coup. J’avais l’impression de mettre bercer d’illusion à propos de mes capacités comme si tout d’un coup, je voyais le vrai reflet de ma personne. Je ne pourrais plus me débrouiller seule ou du moins, je ne me faisais plus assez confiance pour. Je me revoyais encore dans la forêt bordant le camp et ce choc au niveau de l’abdomen. Au début, je n’avais absolument rien ressenti jusqu’au moment où la douleur s’est éveillée comme une braise se transformant en feu gigantesque. J’avais eu l’impression de brûler de l’intérieur et j’avais eu de la chance de m’en sortir. Si j’aurais été une simple mortelle, je n’aurais plus vu le jour.

Tandis que j’étais dans mes pensées, Thomas réfléchissait à la manière de répondre à ma question précédente concernant ce que je serais capable de faire. Deux de ses doigts étaient posés sur sa tempe ce qui lui donnait un air d’intellectuel. Il semblait d’un coup sérieux alors qu’auparavant il avait cet air de coquin. Il prenait la question au sérieux car il mit une bonne minute avant de me répondre le plus franc possible. Ses premiers mots me firent sourire et j’avais l’impression de porter un fardeau en moins. J’hochai simplement la tête à la suite même si j’aurais voulu être au top de ma forme. Le plus triste c’est que je devrais reprendre du début mes entraînements et ça me frustrait. J’avais l’impression de m’être épuisée ses derniers temps pour rien au final. J’espérais néanmoins être prête pour la guerre à venir car il était de hors de question que je reste sur le banc de touche. J’avais beau être une légionnaire pénible, je savais me défendre et je leur prouverais que cet accident n’avait rien changé. Je lui répondis d’une petite voix. « Merci, je ferai attention. » Je maintins un instant mon regard posé sur lui avant de rétorquer par la suite. « Tu penses que je pourrais reprendre mes habitudes alimentaires ou je devrais me nourrir à la soupe ? » Je fis une grimace au mot soupe car ça ne remplaçait aucunement les saveurs italiennes. Bientôt, j’allais fantasmer sur un plat de spaghetti si je n’avais pas la possibilité de manger ces plats. J’avais beau être faible, j’avais actuellement une faim de loup et c’était étrange que mon estomac ne se manifestait pas.  

Un petit silence s’installa entre nous deux et j’en profitai malgré moi à l’observer plus en détail. Sa fatigue m’avait sauté aux yeux mais il y avait quelque chose qui m’échappait. Je n’aimais pas le voir comme ça surtout que je pouvais me sentir responsable étant donné qu’il n’avait pas pu me quitter d’une semelle. Devais-je l’interroger ? Je ne savais pas et j’avais peur d’être réellement responsable. Certes, le mal était fait mais si je pouvais faire quelque chose, je le ferai. Après tout, je lui devais ma vie et il pourrait même me demander d’aller aux Enfers que je le ferai aussi. Même s’il ne se rendait pas compte de ce que ça signifiait pour moi, j’avais une dette et je comptais bien m’en destituer. Lorsque son regard se chargea d’inquiétude, je sentis mon cœur se serré. D’une petite voix, je rompus le calme. « Tu… Tu sembles inquiet. Quelque chose ne va pas ? » J’appuyai mon regard d’un air anxieux. En soi, j’avais peur de sa réponse mais je voulais savoir et arrêter de me tourmenté. J’avais beau être à l’heure actuelle cette petite chose fragile, ceci ne durera pas longtemps, du moins, je l’espérais.

Cependant, ce changement d’expression me soulagea et m’indiquait rien de bon concernant l’animal. Je restais sur mes gardes, m’attendant à une somptueuse attaque de sa part. Son large sourire me rendait muette et j’observais bouche bée. Lorsqu’il se pencha sur moi tout me fixant droit dans mes yeux bleus, mon souffle s’accéléra et instinctivement, mes dents attrapèrent ma lèvre inférieure. Sa réplique me brûla les joues et je ne savais réellement plus où me mettre. J’étais coincée dans ce lit et il m’était impossible de fuir. Je restais un instant hébété tout en bafouillant. « Ce… Ce n’est pas ce que tu crois ! » J’avalais douloureusement ma salive, totalement déconcerté par son attitude et il était doué pour me mettre dans tous mes états.

Pourtant, encore une fois, il changeait du tout au tout et c’était dérangeant. Ma gorge se serra davantage en remarquant cette lueur de colère et j’aurais encore une fois voulue fuir. Mes mains tremblèrent et je ne pus soutenir davantage son regard. Je baissai les yeux, observant ce qui restait de mon corps tout en me préparant à la rafale. J’avais bloqué ma respiration, ne voulant plus faire le moindre mouvement. Je sentais les yeux me brûlés alors qu’il marmonnait ses paroles furieuses. J’aurais réellement voulu disparaître et je crois qu’un instant, mon invisibilité se déclencha car je vis cette lueur bleutée sur mes mains. Je fermai mes yeux alors qu’il ne comprenait pas ce que j’essayais de dire. J’inspirai de nouveau en faisant trembler mes côtes et en sentant une douleur qui m’arracha un petit cri. Une larme chaude dégoulina de ma joue pour tomber sur les draps avant que je murmure à mon tour. « Tu crois que j’ai voulu me faire écrabouiller par un ours ? Tu crois… Que j’ai voulu passer mes dernières semaines ici ? Regarde-toi, j’ai l’impression d’avoir pompé ton énergie vital et je sais que c’est ça qui m’a maintenu en vie. Juste que je n’aime pas que les autres souffrent à cause de moi ! »

Je soupirais tandis qu’il s’était levé ayant peur qu’il s’en aille. Ce n’était pas le moment que je sois seule et c’était égoïste mais j’avais besoin de lui. Je relevais les yeux, constatant qu’il se préparait un thé et il m’en proposa un. J’hochai la tête et son nouveau sujet de conversation me fit sourire. C’était du Théo tout craché, pauvre Joker, il avait dû paniquer et se demander où était sa folle maîtresse. Je remercierai Théo d’avoir pris de lui surtout que j’avais galéré à avoir mon propre pégase. C’était ma plus grosse acquisition depuis mon arrivé au camp et ce n’était pas rien un pégase. « Poney volant ? Dis ça à Joker et il ne va pas t’apprécier ! Je suis contente de savoir que Théo n’a perdu son sens de la bêtise, j’espère qu’il ne s’inquiétait pas trop pour moi. » Je fis une légère grimace avant d’entendre ce fameux estomac gargouillait. J’avais cru ne plus jamais entendre ce bruit et je fis une tête gênée tout en lançant un regard interrogatif à Thomas.


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MessageSujet: Re: Tu m'as tellement manqué[Saphir]   Tu m'as tellement manqué[Saphir] EmptyJeu 21 Mai - 19:04


Saphir ∞ Thomas

C’était quoi cette moue ? Ce n’était pas le moment de râler sous prétexte que je ne la laissais pas faire n’importe quoi avec son corps. Je faisais très attention à elle et je n’ai même pas encore parlé du côté protecteur qui arriverait quand elle aurait sa première relation, un peu comme Reyna quoi. Puis, comment ne pas en profiter de sa présence et du plaisir de la voir en vie et capable de parler, voir même d’avoir des mouvements, elle volerait bien vite de ses propres ailes, malheureusement, d’ici là, elle m’empêcherait certainement de penser à mes démons, ils attendaient tapis dans l’ombre, je le savais et ils reviendraient me hanter, le plus tard sera le mieux. Je posai un léger regard réprobateur devant le tirage de langue qu’elle me lança avant de répondre très calmement. « Fou, je ne saurais te le dire mais il a intérêt à faire très attention à toi, sinon je serais son plus gros problème dans la légion. »

De toute façon, Saphir était encore un bébé, un bébé que j’emmenais peu à peu sur la voix des plaisirs et peut être de la dépravation, même si je ne l’assumerais pas. Quoi qu’il en soit, ces mois réunis tous les deux, comme un couple n’ayant pas du tout d’attirance l’un pour l’autre, sérieusement, la seule fille au monde qui m’empêche d’avoir des relations sexuelles, c’est ma petite écrevisse. L’avantage de cela, parce qu’il faut quand même en trouver un, c’est qu’elle n’avait certainement pas pu aller fouiner avec d’autres gars pour terminer dans un lit. De là dire que je remerciais l’ours de la légion, peut être pas, quelle drôle de manie de tomber sur les gens, et qu’on ne me dise pas qu’elle avait trébuché, un ours se tient sur quatre pattes, pour faire des dégâts avec autant de talent, il avait fallu que tout son poids tombe dessus, donc qu’elle se dresse sur ses deux pattes et qu’elle se laisse tomber, pour avoir vu Alison en combat, ce n’est pas quelque chose qu’elle fait très souvent, bon déjà parce que pour tomber sur un guerrier sans qu’il ne riposte, faut le faire, ce qui en disait long sur la confiance déplacée qu’avait eu Saphir en Alison, ce qui était d’ailleurs très inquiétant pour tout le monde, puis même, c’était incompréhensible. Je ne sais pas ce qui était passé par la tête de Saphir mais à croire qu’elle n’avait rien appris sur les animaux sauvages, il fallait lui donner des cours.

Autant vous dire que d’entendre Petite écrevisse dire qu’elle ferait attention, je l’espérais bien, son corps n’était pas fait de roc, il lui avait fallu du temps pour accepter ne serait-ce que le fait qu’elle soit éveillée. A cette pensée, je posais une main sur son front afin d’en vérifier la chaleur, ça avait l’air d’aller de ce côté-là. Donc, à présent, il semblerait qu’elle soit sortie d’affaire, dans une ou deux semaines maxi, elle pourrait sortir du lit, de là faire des marathons, certainement pas. L’idée de faire du sport était aux antipodes de ce à quoi songeait Saphir, j’avoue que mon regard sur elle fut plus que surprit, est ce que c’était normal qu’à peine réveillée, elle pense à manger. Je roulais des yeux, comme excédé, avant de répondre, tout de même.

« Pour le moment, je préférais que tu t’en tiennes aux soupes, une chose à la fois, il faut déjà que ton corps accepte de s’alimenter seul à nouveau, sans toutes ces perfusions. »


Je lui adressai un léger sourire penaud, je savais d’ores et déjà que ça ne l’emballerait pas, j’étais prêt à faire des efforts et boire de la soupe pour lui tenir compagnie, jusqu’à ce qu’elle aille mieux. Je pouvais même demander à Théo, qui passerait certainement, de faire de même, elle déprimerait moins si toute l’infirmerie s’en tenait au même régime qu’elle. Elle aurait alors l’esprit assez occupée sur sa nourriture pour ne pas s’inquiéter si je m’éloignais, à moins qu’il n’y ait une rechute et que Saphir ait besoin de ma présence. Je n’en savais rien et cette idée de la condamner par mon incapacité à gérer l’absence d’Eliott m’effrayait. Qu’est-ce que j’aurais l’air idiot lorsque je mourais et qu’on me demanderait pourquoi je n’étais pas resté à mon poste. Mon inquiétude semblait se lire sur mon visage puisqu’elle me posa une question, à laquelle je n’avais pas très envie de répondre. Cela ne la concernait en rien et à coup sûr, elle se sentirait responsable, mieux valait-il ne pas qu’elle songe cela, c’était mon choix, ma responsabilité et je n’en aurais jamais fait un autre. Afin qu’elle ne se préoccupe pas du tout de moi et de mes inquiétudes, je me penchai sur le domaine cul, genre de domaine, que je maîtrisais quand même bien mieux qu’elle, encore heureux et qui avait habituellement, la faculté de la déconcerter  assez pour qu’elle ne songe qu’à cela. Une manière peu flatteuse de l’occuper en quelque sorte.

Je ne m’étais pas trompé, quand je disais que mon domaine était réellement maîtrisé, ses joues se colorèrent à une vitesse qui me plut pas mal, j’avais presque eut peur de perdre mon écrevisse préférée mais elle était encore là et réagissait toujours autant. Sa petite phrase sensée me convaincre me fit sourire. J’étais ravi de la retrouver, je déposai un bisou sur sa joue toute rouge avant de lui faire remarquer. « Tes joues parlent toujours pour toi Saphir, dois je te rappeler une partie de poker ? C’est exactement ce que je crois, tu apprends et tu apprendras encore mais pas tout de suite. »

Le reste de ses propos me fit dévier, il est vrai. Je tenais à Saphir, d’une manière telle qu’il m’aurait été impossible de la laisser de côté et cela même si elle me l’avait demandée. Elle était mon amie et j’avais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour ne pas la mettre sur le carreau, pour ne pas jeter l’éponge trop vite. Je trouvais assez désagréable le fait qu’elle discute mes choix, si de son côté elle aurait fait le choix de me laisser tomber, tant mieux pour elle, ça prouvait qu’elle était une battante, que les désirs d’une personne ne passait pas au-dessus de la collectivité, ce n’était pas mon cas et ça ne le serait jamais. Elle disparut d’un coup de ma vision et l’espace de quelques secondes, une lueur de panique à l’idée de la perdre s’éveilla sans que je n’arrive à l’appeler, je ne voulais pas qu’elle me laisse tomber. Elle réapparut bien vite mais dans quel état, sa respiration se faisait plus saccadée, tant et si bien que j’attrapai sa main et caressai doucement son poignet de mon pouce, tout pour qu’elle s’apaise, ça ne fonctionnait pas très bien, voir pas du tout puisqu’une larme glissa jusqu’aux draps et qu’elle prit la parole. Je baissai la tête, bien sûr que non, elle n’avait pas voulu tout ça, qui rêverait de se faire fracasser par un ours. Elle semblait pourtant tellement plus préoccupé par mon propre physique que par le sien, c’était juste de la fatigue, je ne m’étais pas battu contre la mort, enfin si mais pas de la même façon qu’elle, j’avais juste joué mon rôle jusqu’au bout. Je l’empêchai de continuer dans cette lancée, sèchement.

« Ça suffit Saphir, je ne suis pas un gamin qui ne connaît pas ses limites et même si ça avait été le cas et qu’on y était  passé tous les deux. Je fais mes propres choix, je vais au bout de mes convictions et je ne demande ni pardon, ni bénédiction. »


Rejoignant les plans de travails pour couper court à cette conversation à laquelle je ne voulais pas participer. De toute façon, qu’elle ne soit pas si naïve, elle pouvait aller se faire tabasser par Alison à nouveau, je recommencerais à prendre soin d’elle. Plutôt que de partir dans du négatif avec elle, surtout le jour de son réveil, on aurait bien le temps de trouver des sujets qui fâchent entre nous, je préférais avancer le sujet de Théo, sachant que le jeune agitateur était une sorte de pommade pour elle. Je l’écoutais rechigner sur le fait que j’appelle son pégase poney, Joker ? Elle avait très bien choisi. Je soupirai longuement, réponse au fait que, non en effet, Théo n’avait pas perdu de son superbe pour faire des bêtises, pour mon plus grand désespoir. En revanche, si navré de devoir dire ça mais il s’était inquiété, en même temps, je pense que j’avais fait en sorte de ne pas me prononcer trop positivement afin d’éviter que tout le monde ait de l’espoir si j’avais échoué.

« J’étais assez pessimiste en fait, du coup tout le monde était inquiet pour toi en fait, ils viendront te voir et tu pourras les rassurer et dire que je suis un râleur de première. »

Son ventre gargouilla à cet instant et le regard qu’elle me lança me fit lâcher tout ce que je faisais et j’attrapais dans le frigo de la soupe, en remplissait un bol que je fis chauffer – pas trop, ne tentant pas le diable- et je lui tendis avant de m’installer à ses côtés avec mon thé et d’en boire une longue gorgée, tout en regardant ma petite écrevisse, son retour me faisait bien plus plaisir que je ne l’aurais cru possible et l’idée qu’elle reste un peu à l’infirmerie et me tienne compagnie me plaisait aussi, même si je savais que ça l’embêtait, qu’elle trouvait ça horrible, depuis le départ de Kathleen – si on excepte Eliott cinq secondes – je me sentais seul et Quinn ne venait pas assez souvent à l’infirmerie, préférant s’entretenir avec Reyna de choses ne me concernait pas, pour que je me sente moins seul.



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MessageSujet: Re: Tu m'as tellement manqué[Saphir]   Tu m'as tellement manqué[Saphir] EmptyMar 26 Mai - 18:40


Et s'il n'y avait pas de lendemain ?
φ Ce que l'homme ne veut pas apprendre par la sagesse, il l'apprendra par la souffrance.

Je prenais des risques en abordant des sujets auquel je n’en avais pas la moindre idée. Pour vous dire, je n’avais jamais embrassé un garçon et le seul copain que j’avais eu, remonte à la maternelle. En grandissant, je n’avais pas eu le loisir de penser aux garçons, j’étais occupée à être sur scène ou à passer du temps avec mon père. Je n’avais jamais ressenti le besoin d’aimer et je ne savais même pas comment on pouvait différencier ce genre de chose. Enfin, je comprenais peu à peu certaine expression mais aussi je remarquai des regards dont je n’avais pas la signification avant. J’avais l’impression d’avoir tout d’un coup changer de vu étant donné que le monde perdait peu à peu de son voile mystérieux. Le changement était une évidence auquel je n’étais absolument pas prête et j’avais peur de franchir le pas. Même si je n’étais pas seule, cela ne rendait pas la tâche plus facile. Je ne pouvais plus me cloitrer dans ce monde alors que le danger était imminent. Je m’étais bercée d’illusion encore une fois, m’arrêtant de grandir car je n’avais pas trouvé la force de le faire sans mon père. Je ne voulais pas m’éloigner de l’image qu’il avait de moi par crainte qu’il ne puisse plus être fier de moi. C’était stupide mais je le croyais. Déjà, s’il apprenait cette histoire avec Thomas, il ferait l’une de ses têtes, je n’osais même pas l’imaginer. Il avait toujours fait en sorte que je reste sa petite fille et non une adolescente tombant amoureuse du premier venu. C’était peut-être pour ça que j’étais rejetée à l’école en plus de mes troubles à cause de ma nature de demi-déesse. A l’époque, je préférais donner de l’importance à la magie plutôt qu’aux garçons. Je clignais des yeux tout en remarquant le regard réprobateur de mon cher médecin. Malgré tout, il me répondit de sa voix calme et je fus étonnée de cette protection à mon égard. Même si j’étais moi-même une fille très protectrice, je n’avais pas l’habitude qu’on fasse de même avec moi. Mon côté débrouillarde n’aimait pas particulièrement et c’était pour cette raison que je pouffais de rire. Je ne me moquais pas de lui, je savais à quel point il pouvait être redoutable surtout au poker et son ancienneté faisait qu’on le respectait énormément. Amusée, je m’exprimai. « Avec de la chance, il n’y aura pas de copain et tu n’auras pas besoin de faire ton papa poule ! » Je lui lançais encore une fois un clin d’œil et en laissant sur mes lèvres cette moue moqueuse. Il fallait bien que je me joue de lui quelque fois surtout qu’il n’était pas encore sur son terrain favori et j’en profitais.

J’avais du mal à m’imaginer avec une autre personne. Ça ne m’était jamais venu à l’esprit car je n’avais jamais eu l’exemple d’un couple. Mon père était loin d’être le genre d’homme à être sérieux et sa plus grande relation avait été une année entière. Je ne lui avais jamais barré la route, l’encourageant car je n’étais pas contre d’avoir deux papa. J’étais habituée à son homosexualité et je n’y voyais aucun souci. Je n’avais jamais eu un modèle féminin et c’est pour cette raison que je ne savais pas comment réagir dans une telle situation. Comment devais-je être ? Qu’est-ce que c’était d’avoir des sentiments profonds à l’égard d’une personne ? J’aurais aimé que ma vraie mère me réponde ou m’envoie une lettre tout simplement. Après tout, elle avait couché avec mon père et elle n’avait jamais porté cette responsabilité d’avoir une fille. Je devais être insignifiante à ses yeux, voir je devais l’amuser dans mon comportement quotidien. Je restais une fille perdue qui n’arrivait pas à comprendre ce qu’elle devait être ou ne pas être. Puis, s’il n’y avait que ça dans mon foutu monde, la vie serait agréable. J’avais beau être un élément perturbateur, je savais être sérieuse au bon moment. Après tout, la Légion était ma seule famille et je n’avais pas le droit de la décevoir. Personne ne m’attendait dehors et j’avais malgré moi un rôle à jouer dans cette guerre. J’étais sans aucun doute un pion parmi des centaines mais un pion pouvait toujours évoluer et se transformer.

Je dérivais dans mes pensées car je n’étais plus habituée. C’était étrange d’avoir de nouveau plein contrôle de son propre corps et n’être plus soumis au bon vouloir de son inconscient. Je n’aurais pas voulu rester une heure ou un jour de plus dans ce rêve. Mon père n’était pas lui-même, je n’étais pas moi-même et ce décor me rappelait trop bien le sentiment de sa perte. Je savais que c’était faux étant donné que j’avais vu son corps brûlait et à ma connaissance, ce n’était pas un fils de Vulcain ou de Pluton. Je lançais un regard curieux de la réponse de Thomas vis-à-vis de mon régime alimentaire. Je m’attendais déjà à sa réponse et mon visage se figea légèrement en acceptant la soupe. Je n’avais pas le choix et je n’allais pas le contredire vu que mes connaissances médicales étaient au strict minimum. Surtout, que je l’aurais forcément blessé dans mes paroles et ça aurait été comme s’il avait critiqué mes manières d’exécuter un tour. Toutefois, le mot perfusion me fit frissonner car il avait dû me planter des aiguilles dans mon corps. C’était horrible et je n’eus pas le courage de vérifier si j’en avais encore. Je baissai légèrement les yeux tout en prenant une voix suppliante. « Si tu veux me piquer avec une satanée aiguille, par pitié, endors-moi ! » J’espérais ne pas recevoir des piqûres car si c’était le cas, j’allais disparaître à ce moment précis. C’était ma plus grosse phobie et je devenais dingue juste à voir une aiguille près de moi. Je remarquai le regard penaud de mon joueur préféré et je devinais que c’était par rapport à la soupe. Je n’étais enchantée mais je m’y ferais vu qu’on ne me demandait pas mon avis. Je déprimerais certainement car les plats italiens étaient mon pêché mignon et je ne pourrais pas vivre sans.

Je me mis à bailler tout en constatant qu’il était dans ses pensées, lui-aussi. Je n’aimais pas le voir inquiet et je savais encore faire la différence entre les émotions. J’essayais de me rassurer en mettant cette inquiétude par rapport à moi mais je n’étais pas naïve. Quelque chose n’allait pas et le pire était que je ne pouvais pas l’aider. Je n’étais bonne qu’à écouter ses malheurs sans pouvoir les changer et ça me rendait triste. Il m’avait sauvé la vie et je lui en devais une. Il pouvait tout me demander, je le ferais. Ce n’était pas l’inconscience juste qu’il méritait d’être heureux. Pourtant, il choisit la carte de garder ça pour lui et je ne pus riposter. Mes joues avaient déjà pris une teinte digne d’une belle tomate et cela semblait l’amuser. Ce n’était pas juste, lui, il ne rougissait pas et si un jour, j’y arrivais, je serais tellement fière de moi. Ainsi, il déposa un baiser sur ma joue et mon cerveau ne put s’empêcher de faire le rapprochement avec le rêve que j’avais fait de lui. Flute, ce n’était pas la même chose et cette simple image me rendait encore plus gêner. Puis, ses paroles étaient choisies de manière à m’enfoncer davantage dans le matelas. La joue où il m’avait embrassé, me brûlait encore et je bafouillais mes mots. « Arrête de te jouer de moi, c’est tellement perturbant ! » Perturbant était un mot correspondant à la situation et je me demandais même s’il serait allé plus loin si je n’étais pas dans ce satané lit d’infirmerie. Le pire était que je l’aurais voulu et je ne dirais pas non pour connaitre la saveur de ses lèvres. J’hochai la tête négativement tout en priant que ses pensées partent au plus vite. Ce n’était pas le moment de fantasmer surtout que je n’étais physiquement pas apte à ce genre de chose. Ça me frustrait et je maudissais légèrement Alison de m’être tombée dessus alors que j’étais occupée avec ma fleur.

L’ambiance changea du tout au tout. J’avais l’impression d’être sur un bateau valsant d’un côté puis d’un autre sur le rythme de la houle. Mes paroles ne semblaient pas lui plaire et je ne voulais pas le blesser. Je ne voulais pas qu’il lui arrive quelque chose par ma faute. Je tenais à lui et j’espérais qu’il puisse être un long moment à mes côtés. J’avais peur de le décevoir et cette discussion me donnait juste envie de disparaître. Mais j’avais besoin d’exprimer mon point de vue même s’il ne voulait pas l’entendre. Je ne me cachais pas derrière un masque et j’aimais dire ce que je pensais réellement. Sans le vouloir, je perdis le contrôle car mon pouvoir s’activa et je fus un instant invisible. C’était une erreur surtout que mon don me demandait de l’énergie ce que je n’avais pas. La seule chose rassurante était que je n’avais rien perdu à part de l’endurance. Ainsi, ma respiration devint saccadée comme si mon corps paniquait sous la fatigue. C’était douloureux de sentir son propre corps se tendre à un stade qui ferait frémir n’importe qui. Toutefois, la main de Thomas me rassura, m’apaisa même si elle ne faisait pas disparaître la douleur. Il était si doux avec moi que j’appréciais réellement sa présence. Mais sa réponse m’inquiéta et je sus qu’il était temps que je ferme ma bouche. C’était une tête de mule et je l’étais moi aussi donc notre discussion ne mènerait à rien à part à une dispute inutile. Je n’avais pas la force d’élever la voix et de me faire comprendre. J’abandonnai ce sujet tout en l’observant se servir un thé.

Au bruit de mon estomac, il s’occupa d’abord de ma faim en préparant une soupe. Je le remerciai tout en imaginant une succulente pizza. Néanmoins, sa dernière phrase me rendait nerveuse. Théo avait dû être mort de peur et je n’osais pas imaginer la réaction de Cameron, Sara et même d’Alison. Après tout, j’avais de vague de souvenir de notre mâtiné et j’en avais conclu qu’elle n’avait pas été si mauvaise que ça. « Je comprends Thomas et ne compte pas sur moi pour te reprocher ton pessimisme. Tu sais… J’ai cru que j’allais y passer. C’est bête mais je l’ai vu cette lumière qui nous appelle à rejoindre le monde des morts. J’ai eu si peur de vous laisser et de finir ma vie si bêtement… » J’émis un petit sourire tout en buvant la soupe. Ce n’était pas mon repas préféré mais ça me faisait du bien. A force de parler, j’avais la gorge sèche…


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MessageSujet: Re: Tu m'as tellement manqué[Saphir]   Tu m'as tellement manqué[Saphir] EmptyJeu 28 Mai - 23:25


Saphir ∞ Thomas

Je ne me souvenais pas avoir déjà ressenti une telle sérénité à l’idée d’avoir soigné quelqu’un. Est-ce que c’était un orgueil démesuré que de se dire que j’étais enfin digne de pouvoir me prétendre médecin, ou infirmier. Je ne saurais le dire mais ça me faisait tellement plaisir de l’avoir en vie. Bon d’accord, je comprenais aisément qu’elle puisse déprimer au simple fait de se regarder dans une glace. Je ne voulais pas paraître grossier mais si elle connaissait une astuce pour avoir une forme olympique après être resté couché, je voulais la connaître. Pour le coup, il est vrai qu’avoir un copain semblait tellement loin de la réalité que nous aurions aisément pu éviter cette conversation mais ce n’est pas en évitant de parler de certaines choses qu’elles n’arrivent pas. Je ne pouvais que comprendre l’éclat d’amusement qui brillait dans ses yeux, il était certainement très rare que je défende une jeune fille avec tant de véhémence et cet air si protecteur. En réalité, habituellement j’agissais ainsi uniquement avec Reyna. Je ne voyais cependant aucun mal à protéger Saphir, surtout en ce moment et en sachant qu’elle était incroyablement novice dans ce domaine, difficile de faire pire en fait. J’étais prêt à parier que jamais ses lèvres avaient été en contact avec d’autres et ça me ferait presque marrer. Nul doute que si j’avais eu Melo, on aurait bien rigolé des mésaventures de Saphir. Euh, par contre je doutais fort sur le poker du coup, connaissant mon épouse, elle n’aurait certainement pas pardonné et même sans parler de ça, je n’aurais jamais été aussi loin. Je roulais des yeux en l’entendant prétendre qu’il n’y aurait pas de copains, je parierais le contraire. Il fallait juste du temps aux hommes pour se rendre compte des charmes d’une fille, moi-même j’avais mis des années avant de me rendre compte que ma meilleure amie me faisait de l’effet. Elle avait dû déprimer en m’attendant et devait déprimer de la même façon maintenant, en m’attendant encore et toujours. L’énoncé Papa poule fit briller mes yeux d’une culpabilité impossible à surmonter, je l’avais été oui, peut-être mais à présent, je ne pouvais même plus lui dire bonne nuit, pas le border, pas non plus passer des heures à son chevet la nuit et ça me manquait. Je répondis, peut-être un peu énigmatique à Saphir.

« C’est la seule chose que je sais faire, couver les gens que j’aime. »

De toute façon, j’irais le récupérer, c’était un fait et je pourrais recommencer à couver, tout en emmerdant Saphir h24 pour la couleur, somptueuse de ses joues lorsqu’elle était gênée. Ah cette petite crapule m’avait quand même bien fait flipper. C’était aussi tout nouveau pour moi que d’être indispensable, réellement, par habitude, j’avais toujours laissé Kath s’occuper de ces choses là, soigner les gens, en soit je ne servais qu’à les calmer, mon don étant loin d’être un miracle digne de celui de la fille d’Apollon. Pourtant, et c’était tout à mon honneur je trouve, je n’avais pas abandonné Saphir en proie à la douleur, ni même accepté que Thanatos vienne la chercher, il m’avait pris assez celui-là, et je ne voulais pas le revoir avant très longtemps, je serais le prochain, je l’espérais du fond du cœur.
Même si pour le moment, Saphir était plus proche, flirtait même avec la mort, raison pour laquelle je refusais catégoriquement de lui faire plaisir et d’accepter qu’elle mange de la nourriture en morceau. Ce n’était pas encore le moment, qu’elle ne s’inquiète pas notre petite italienne, elle ferait honneur à ses origines bien assez vite. Je redressais la tête devant ses propos digne de la plus grande courageuse du monde, au moins tout ça. La demoiselle résistait à un ours, résistait à des centurions et faisait même perdre patience à me protéger, elle défiait et triomphait de tout le monde et pourtant elle se laissait dominer par sa peur d’une aiguille, une simple aiguille. Un regard sur elle m’apprit qu’elle était vraiment inquiète à l’idée que je m’éclate à la piquer, sans ricaner, même si c’était compliqué.

« Saphir, tu es déjà sous perfusion, je n’ai donc pas à te piquer à nouveau. Je te jure que je t’endormirais, détends toi. »

Est-ce que je devais préciser qu’habituellement, pour endormir quelqu’un étant donné que c’était plus efficace que le ballon, on piquait les gens, non, je la ferais mourir de frayeur et ce n’était pas vraiment recommandé de terrifier quelqu’un si fragile. Visiblement, il était écrit que je serais proche de provoquer une crise cardiaque à la plus mignonne de tous les membres de la cohorte trois. Un simple contact sur sa joue provoqua une telle réaction que durant trois secondes, je me demandais si réellement je ne m’étais pas planté et si je n’avais pas embrassé ses lèvres par inadvertance. Il faudrait tout de même le faire pour se planter autant, je passerais pour le mongole du coin. Par Mars, comment cette fille pouvait être si réactive sur des gestes pourtant si banals, c’est vrai que je la provoquais mais de là réussir aussi bien, j’étais trop doué, je m’effrayais moi-même. Dans le seul but d’éviter qu’elle ne me claque sous les  doigts pour un simple baiser sur la joue, qu’est-ce que ça serait quand je l’embrasserais sur les lèvres, mon côté dragueur avait hâte de le savoir et je le virais à coup de pied de mon esprit, on parlait de Petite Ecrevisse qui avait passé des mois à faire moins de bruit qu’une araignée tissant au plafond. Je m’excusai, pour la forme.

« D’accord, j’arrête. Même si je dois reconnaître que je suis ravi de te perturber à ce point. »

Pour le coup, je rejoignais le cours de ses pensées, maudissant quelque peu Alison même si j’étais pratiquement certain que Saphir agissait de la même manière que Théo et qu’ils attiraient l’un comme l’autre Alison sur eux, après fallait pas s’étonner des conséquences, enfin là, elle n’y avait pas été avec le dos de la cuillère. Il faudrait d’ailleurs que je pense à montrer les différentes radiographies à la demoiselle Benaglia, et que je lui mette un peu de plomb dans la cervelle, je demanderais à Théo de venir aussi, histoire que les deux comprennent que même si j’étais bien dans mon infirmerie, mon but ce n’était pas de réparer leurs bêtises, même si je le faisais.

Suite à mes paroles pour lui rappeler mon rôle dans ce camp, rôle si minable quand on voyait tout ce dont les autres étaient capable, ça eut un effet différent de celui escompté, rebelotte ma patiente utilisait son don. Si seulement je trouvais ce fichu bouton pour qu’elle cesse de devenir invisible, c’était agaçant, pire que le fait qu’elle rougisse et de loin. Je me tenais donc, juste à côté lui tenant la main, essayant de ne rien dire pour éviter que ça dure. Est-ce que d’ailleurs ça ne rendait pas sa guérison moins rapide, si c’était le cas, j’allais l’étrangler. En fait, il valait mieux que je m’éloigne. Je jetais néanmoins un regard sur elle en entendant sa respiration sifflante, pas de commentaire, si je l’énervais, elle utilisait son don.

Je m’installai donc à côté d’elle et la regardai prendre sa première nourriture depuis des mois, ça faisait chaud au cœur, ça me rappelait les premières fois où Eliott avait pris de la soupe, même si à cette époque, c’était plutôt Melo qui était pressée de le voir grandir. Je la soupçonnai de vouloir en faire un guerrier avant l’heure et cette saleté avait réussi… aurait réussi si les grands parents du garçon ne s’étaient pas mêlés de notre vie de famille. Au moins, Saphir n’irait pas bêtement sur les champs de batailles dans la minute, elle était assez intelligente pour savoir que les combats ne sont pas une bonne chose et certainement pas indispensable. Sa voix était assez calme, ce qui détonnait de nos précédents échanges en fait, comme quoi les miracles de la soupe sont prouvés. Je savais qu’elle ne me le reprocherait pas, j’avais même plutôt l’impression que c’était l’inverse. Elle avait perdu un proche avant de venir au camp, je le savais, elle connaissait la destruction psychologique de perdre une personne proche. Est-ce qu’elle se rendait compte cependant de la différence qu’il y avait entre la perte tragique, la culpabilité et la responsabilité. Vu qu’elle était en vie, j’avais les compétences pour la soigner, j’en étais capable, si j’avais jeté l’éponge trop tôt, je n’aurais pas que la culpabilité d’avoir laissé tomber une amie, j’aurais aussi la responsabilité de la mort d’un membre de la légion. J’étais déjà responsable de la mort de Melo, parce que j’avais baissé les bras, même si ma raison me soufflait qu’elle n’ait aucune chance de s’en sortir, que la folie l’aurait gagné et que dans un éclair de lucidité elle aurait pris son arme pour s’ôter la vie. Il y a donc des moments où la mort de quelqu’un signifie sa délivrance, je ne savais pas faire la différence et je priais pour que Saphir ne soit pas dans le cas de figure où elle aurait préféré mourir. De la même façon que l’ours qui l’avait attaqué avait bon nombre de fois essayé de périr au combat, jusqu’au retour de Cameron en fait. Il fallait donc, quelquefois aller contre l’avis des gens et les pousser à vivre, j’avais un peu de mal à suivre. Tout doucement, mes doigts se refermèrent sur la main qui ne tenait pas le bol et je fis des gestes circulaires avec mon pouce sur sa paume, tout en murmurant.

« Melo ne t’aurait pas laissé rejoindre les morts, elle t’aurait viré à grand coup de pied dans le cul en te disant que ton heure n’était pas venue. » Je repris avec un peu plus de sérieux et de tristesse. « J’ai trop perdu pour te perdre, j’ai besoin que Reyna et toi restiez en vie et proche de moi. Je ne vous laisserais pas mourir, s’il le faut je viendrais vous chercher aux enfers. Bois toute ta soupe Saphir, je pourrais t’enlever ta perfusion comme ça. »

Pour ce qui est de finir sa vie bêtement, je ne pouvais rien dire, d’après moi il n’y a pas à mourir stupide ou non, on vit pour ses convictions et si la conviction de Saphir avait été de faire confiance à Alison, elle s’était trompée mais elle serait morte pour ses idées. Je fermais les yeux quelques secondes, soulagé qu’elle ne soit pas morte même pour des convictions. Le monde serait bien moins drôle sans Saphir.

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