Une virée à San Francisco [Absynthe]

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Une virée à San Francisco ?

Absynthe & Ellana

Aujourd’hui, j’avais proposé à Absynthe de faire un tour à San Francisco. Nous venions toute deux de cette grande ville et y retourner m’excitais pas mal. Ca faisait quelques semaines que je projetais de retourner dans ma ville natal et peut être revoir quelques amis de mon ancien gang. Sans parler de ma mère. Beaucoup de chose m’attendait là-bas, malheureusement, mes entrainements avaient été intensif ces derniers jours et je n’avais pas pu m’absenter. Aujourd’hui, après avoir cravaché plusieurs jours, je m’étais autorisé une pause. Et puis, qui sait, on allait peut être pas tant s’ennuyer que ça là-bas. On trouverait peut être de quoi peaufiner notre entrainement. Pour le moment, j’avais prévu de partir assez tôt pour avoir la journée devant moi. Sortant de mon lit, je m’étais précipité en première dans la salle de bain pour enfiler une tenue confortable et bien plus légère que l’armure que je pouvais avoir sur les combats. Mon bracelet en fer toujours au poignet, je savais que j’aurai de quoi me défendre si jamais les choses tournaient mal. Ma bague était aussi autour de mon doigt. Un juste équipement. J’avais encore bien des choses à m’acheter, surtout en arme. Cela faisait quelques semaines voir quelques mois que je louchais sur des poings américains. Suite à ma période gang, je savais me battre à mains nues et il m’était souvent arrivé d’utiliser ces petits bijoux. Malheureusement, en ne gagnant pas ma vie, j’aurai du mal à m’en procurer. Je ne perdais tout de même pas espoir.

Assise sur une souche d’arbre devant la colonie, j’attendais que la brune fasse son apparition. Je n’avais pas donné d’heure précise car je les respectais très rarement. J’avais simplement spécifié à l’aube. Impatiente de sortir du camp, j’étais légèrement en avance et je m’occupais comme je pouvais. Mon glaive déployé, je revoyais mes techniques d’attaque tout en les traçant sur la terre. Il n’était jamais trop tôt pour travailler cela. Et puis, je connaissais mon point faible. Je maniais très bien les armes, mais j’avais tendance à m’emporter plutôt que de rester en retrait pour faire des stratégies ou de tenter d’être discrète. Je n’avais pas peur des affrontements, c’est surement cela qui me faisait défaut. Pour le moment, ma technique compensait, mais je ne perdrais aucune occasion de m’améliorer. Des bruits de pas résonnèrent derrière moi. Je me suis retourné, laissant mon glaive redevenir le bracelet de fer de ce matin tout en souriant. « T’es presque en retard non ? » Balayant du pied les gribouillis que j’avais fait auparavant en l’attendant, je m’approchais pour la saluer. Elle était une des rares filles qui me connaissait réellement. Après tout, à la colonie, et surtout à l’entrainement, la plupart des demi-dieux s’occupaient de l’apparence et non de ce qu’il se passe autour. C’est surement ça qui fait défaut à certains d’entre eux. Soit proche de ton ami, mais encore plus de ton ennemi. En combat, cette phrase prenait tout son sens. « Alors ? Prête pour une petite virée ? »

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San Francisco ! Voilà qui me faisait plaisir ! Je remontais à peu près une fois par mois afin de revoir ma mère et quelques amis. Je ne pouvais pas remonter plus souvent pour la simple et bonne raison que ma ville natale était à des milliers de kilomètres de New-York. Pour tout vous dire, si l’on remontait en voiture, cela nous prendrait plus de deux jours complets de trajet ! Heureusement, l’avion existait et nous ne mettions (que) 6h de vol. Habituellement, je partais seule mais aujourd’hui, Ella avait envie de m’accompagner. Je savais que la demoiselle pensait que nous allions partir en périple en voiture, mais j’avais envie qu’elle profite au maximum de sa famille. Aussi je lui avais pris un billet d’avion pour elle aussi. Je ne suis pas à plaindre au niveau argent, ma mère compense sa culpabilité par des zéros sur mon compte en banque …

Ellana m’avait dit de nous rejoindre à l’aurore, ce qui tombait bien puisque notre vol était prévu à 8h00. Il fallait arriver deux heures avant afin de nous enregistrer. Pas besoin de quinze valises pour un week-end, mais n’étant pas du genre à préparer la veille, j’étais encore en train de faire ma valise à 6h00. Mon amie devait déjà être prête mais tant pis. Impossible pour moi de partir sans un minimum de vêtements, ainsi que le cadeau pour ma mère. J’enfilais une tenue assez confortable pour le vol, un pantalon rouge et un top beige, avec ma veste en cuir marron que j’affectionnais tant.

Me Voilà enfin prête ! Je suis enfin en dehors de mon bungalow, ma valise rose pétante à la main, roulante sur le sentier du camp, faisant un boucan infernal. Je vois immédiatement Ellana, au loin, et je me dirige vers elle, un sourire aux lèvres.

« Je suis désolée, mais me cantonner à une seule valise est très difficile pour moi ! Sinon, je suis prête ! Mais tu n’as que ça comme bagages ? »

Sortant de ma poche une pochette, je tendis le billet d’avion à mon amie.

« Cadeaux ! Je me suis dit que comme tu ne remontes que rarement, tu avais envie d’y passer le plus de temps possible. Donc 48h de voiture pour 6h d’avion, il n’y a pas photo ! Allez, on va à l’aéroport avec ma voiture. »

Je me mis en route vers la sortie du camp, où le taxi était garée.

« Le carrosse de Madame est avancée. »

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Absynthe & Ellana

Assise sur mon rocher, je soufflais légèrement en regardant mon travail de réflexion ne mener qu’à des échecs. La stratégie, science inexact et complètement débile. Lorsqu’Abs était arrivée, j’avais fait tournoyer mon glaive autour de ma main pour que ce dernier s’enroule et redevienne le bracelet de fer le plus simple du monde. J’avais saisi mon sac à dos en riant à la phrase de ma meilleure amie. « Sérieusement Abs, tu changeras jamais ! On part seulement un week end, pas besoin d’emporter tes robes de galas et tes escarpins. » La taquinais-je en riant. Je dois avouer qu’avec le même nombre de tenue qu’elle, je ferai surement pareil. Je n’avais pas grand-chose à apporter et je savais qu’il restait deux ou trois chose dans mon placard. Et puis, au pire, j’emprunterai quelque chose à la brune qui devait avoir prévu bien trop pour ces quelques jours. J’hochais la tête en regardant Abs fouillé dans sa poche d’un air curieux. « Oui ! Je n’ai pas beaucoup d’affaire, et puis, je pense qu’il y a toujours une ou deux tenues chez ma mère à San Francisco ! » Mes yeux s’éclairèrent lorsqu’elle sortit un billet qui avait une forme reconnaissable entre mille. « Abs ! T’es folle ! » Si j’avais su qu’elle me préparait quelque chose comme ça, je n’aurai jamais accepté. Les billets d’avion coûte une somme astronomique, je ne le sais que trop bien. Chaque fois que je voulais rejoindre San Francisco pour revoir mes anciens proches, les prix astronomiques des billets me stoppaient. « C’est adorable merci beaucoup ! » Je pris la brune dans mes bras pour embrasser sa joue avant de m’élancer vers la voiture. « Faudrait pas être en retard ! »

Souriante et surexcitée, je m’étais précipité dans la voiture qui nous emmènerait surement à l’aéroport. Prenant la place la plus éloigné, j’avais laissé prendre l’autre place tout en attachant ma ceinture. L’homme avait démarré après que nous lui ayons indiqué l’adresse. Je lançais un regard vers bs en soufflant légèrement. « Tu sais, je connais le prix des billets pour San Francisco, si jamais tu veux que je te rembourse, dis le moi. Je te promets pas de le faire dans la minute, mais je trouverai toujours de quoi ! » Je n’aimais pas avoir des dettes et encore moins profiter des autres. Je m’étais toujours débrouillé seule avec mes propres moyens et, s’il fallait que je continue, je préférai cela plutôt que d’avoir l’impression de profiter de l’argent de ma meilleure amie. Tournant la tête vers le paysage, j’étais impatiente de pouvoir faire un petit tour dans ma ville natale. Réalisant une nouvelle fois que j’allais prendre l’avion, je me retournais vers la brune en souriant. « Tu sais que c’est la première fois que je prends l’avion ? Ça va être une première pour moi ! »

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Et nous voilà en route ! Un taxi nous emmène, direction l’aéroport. Il faut dire que je n’ai pas toujours confiance de laisser ma titine à l’aéroport. Cela m’arrive parfois, mais la plupart du temps, je préfère laisser quelques billets dans un taxi plutôt que risquer de me faire massacrer ma Newbeatle à laquelle je tiens tant. Le chauffeur met ma valise dans le coffre et je monte aux côté d’Ellana, attachant ma ceinture.

« L’aéroport, s’il vous plait ! »

Pas besoin de lui en dire plus, il est taxi, il sait où c’est. Je me rends alors compte que je n’ai pas répondu à Ellana par rapport à sa gêne. Je me tourne alors vers elle, un léger sourire aux lèvres, et je lui explique :

« Tu sais, cet argent est celui de la culpabilité de ma mère … Et elle n’en manque pas. Entre son travail et l’héritage qu’elle a eu de mes grands-parents, mon compte en banque lui sert à me dire à quel point elle est désolée … Alors profites-en car je préfère largement faire plaisir à une amie, surtout quand c’est pour passer du temps avec moi. En fait, vois ça comme un geste égoïste, je n’avais pas envie d’user ma voiture pour traverser les Etats-Unis. »

Je lui fais un clin d’œil et je pose mon regard à travers la vite. A la radio, un vieux titre des cranberries me fait légèrement chanter et je ris en regardant Ellana. Je ne suis pas une pro de la chanson, mais je me débrouille un peu. Enfin, j’aime bien tout ce qui est pop-rock.

« Du coup ça nous fait un peu plus de temps … Tu veux qu’on fasse quoi arrivées là-bas ? Si tu préfères être seule, on n’aura qu’à se retrouver dimanche soir. Notre vol de retour est à 22 heures. Je sais que Lloyd fait une petite fête ce soir, mais tu auras peut-être envie de profiter plutôt de tes parents. C’est comme tu veux. Pour ma part, ma mère sera à San Francisco demain après-midi, je suis donc libre comme l’air le reste du temps. »

Je suis ravie d’avoir pu offrir ces deux jours à mon amie. Et je ferais comme elle veut ! Je reviens une fois par mois, et donc j’ai certainement moins besoin d’elle de ce voyage. Nous ne sommes plus qu’à quelques kilomètres de l’aéroport.

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Absynthe & Ellana

Je monte dans le taxi toute excitée par le week end qui nous attend. Je ne sais pas encore ce que cette escapade nous réserve, mais je sens qu’elle va rester dans les mémoires. J’ai hâte de retrouver ma mère et même son idiot de nouveau copain. Je pourrais aller dire bonjour aux quelques amis que j’avais dans cette ville avant mon départ. Beaucoup de chose se chamboule dans ma tête. C’est Abs qui me sort de mes pensées en indiquant la destination à l’homme. Je m’attache tout en posant mon sac sur mes genoux. Certes, il a l’air ridiculement petit par rapport à celui d’Absynthe, mais je ne savais pas quoi mettre dedans. Je me tourne vers elle lorsqu’elle reprend la parole. Je souris à ces propos en acquiesçant. « Du moment que tu peux t’en servir, ça a des points positifs. Mais c’est gentil de me le faire partager, je t’aurai bien rendu la pareille, mais je pense que ça va mettre un peu plus de temps ! »Répondis-je en riant. Je mettrais du temps à récolter cet argent, mais ça me permettrais d’avoir l’occasion de réfléchir à ce que l’on pourrait se faire toute les deux à l’occasion. « Qu’elle égoïste tu fais, c’est bien la première fois que je vois ça ! » La taquinais-je en riant. Je ne sais pas à combien de temps est l’aéroport du camp. Je me doute qu’il n’est pas vraiment loin, mais je profite de ces quelques minutes de répit pour poser ma tête contre la vitre et laisser mon regard se perdre dans l’horizon. C’est à chaque fois pareil, je ne dors pas de la nuit à cause de mon excitation, et le matin je dors presque debout. J’ai passé la nuit à tenter de planifier notre voyage, sans grand résultats.

Alors que je commence à piquer du nez, Absynthe me sort de ma somnolence. Les projets, les projets… C’est bien quelques chose qui ne me réussit pas. J’arrive toujours en catastrophe pour tout planifier à la dernière minute. Comme en combat, je fonce dans le tas sans vraiment réfléchir. Je prends quelques secondes pour réfléchir à de possible activité, mais rien d’original ne me vient à l’esprit. « Je n’ai pas vraiment de plan, mais si on va à San Francisco toute les deux, ce n’est pas pour se retrouver le dimanche soir juste avant notre départ ! Ma mère ne sait pas que je rentre, je n’ai qu’à aller la voir demain quand tu iras voir la tienne ! Le reste du temps, j’ai bien l’intention de profiter de la ville ! » Même si ce sont deux grandes villes, New York et San Francisco sont très différentes, c’est ça que j’aime. Lorsque je jette un coup d’œil par la fenêtre, je m’aperçois que nous sommes presque arrivées. Je lance un regard excité à Abs et me rue dehors dès que le chauffeur coupe le contact. Découvrant la zone, je regarde un peu partout autour de moi en attendant que la jolie burne récupère sa valise. A peine l’a-t-elle dans les mains que je fonce de nouveau vers elle pour lui attraper le bras et l’entrainer dans l’immense bâtiment. Je ressors le billet de ma poche en regardant le terminal que nous devons prendre. Je lève les yeux vers les panneaux avant de jeter un coup d’œil à Absynthe. « L’avion est au terminal deux.. C’est où ça ? On trouvera la porte après non ? On c’est peut-être l’inverse… »

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L’aéroport n’était qu’à quelques kilomètres du camp et nous fûmes donc vite arrivées. Ellana semblait complètement exténuée et j’étais persuadée que cela pourrait au moins la faire dormir d’être 6h dans l’appareil. Je souris en la voyant poser sa tête sur la fenêtre. Ma meilleure amie était une femme sublimissime, mais je la respectais et c’est bien pour cela que notre relation n’était jamais allée plus loin (pour le moment). Le taxi venait de s’arrêter et l’homme déchargea ma valise. Je lui réglais sa course, lui laissant dix dollars de pourboires, et j’attendis Ellana, pour enfin entrer dans le grand bâtiment.

Elle semblait émerveillée par l’aéroport et je fus heureuse de lui offrir ce cadeau. Je m’en fichais de son remboursement, je n’en avais pas besoin. Après, si elle voulait, à son niveau, avec ses moyens, nous offrir une petite sortie, cela me ferait plaisir. Mais ce qui m’importait était jusque que nous nous amusions à deux. La demoiselle avait proposé qu’on aille voir nos mères le dimanche, et, alors que nous marchions dans le hall, j’eus une excellente idée. Je sortis mon téléphone portable, faisant un clin d’œil à mon amie.

« Oui, Maman … Oui, je suis à l’aéroport … Oui … Ah super, elle sera sur le parking … T’es la meilleure ! Dis, j’ai eu une petite idée, ça te dirait qu’on mange dimanche midi au Restaurant Italien avec Ellana et sa maman ? Oui, on veut lui faire une surprise, tu l’invites et on se rejoint là-bas ? Super ! Bisous. Oui, moi aussi. »

Je plongeais le téléphone à la coque vert pomme dans mon sac et je me tournais vers ma meilleure amie, les yeux pétillants de bonheur.

« Voilà, dimanche midi et après-midi ok ! On se fera un bowling si tu veux avec nos mères ! Alors … Terminal 2 … L’enregistrement se fait là-bas, vas-y, suis-moi ma puce. »

Je m’approchais d’une hotesse qui nous demanda nos billets, ainsi que nos passeports. Une fois les formalités prêtes, j’annonçais à Ellana :

« Il nous reste une demi-heure avant l’embarquement. Je prendrais bien un verre. Un chocolat viennois … Oh oui, j’ai envie de crème chantilly ! Tu viens ! Oublie pas de mettre l’étiquette sur ton sac. »

Attachant la mienne sur ma valise, je marchais tranquillement vers la cafétéria et je m’installais à une petite table en verre, à côté de la fenêtre, où on avait vu sur le tarmac et donc sur les grands avions. Je commandais un chocolat viennois, avec plein de chantilly, et un muffin au chocolat.

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Absynthe & Ellana

L’idée de faire un voyage, et d’autant plus à San Francisco me comblait de bonheur. Cela faisait maintenant pus d’un an que je n’y étais pas retourné, et ma mère comme moi étions impatiente de se revoir. J’appréciais ma vie à la colonie, mais parfois, un retour à la source ne faisait pas de mal. D’autant plus que je ne laissais pas l’entière colonie derrière moi puisqu’Absynthe était à mes côtés. C’était un peu la situation rêvée. La voiture enfin arrivée, je ne perdis pas une minute pour sauter hors de la voiture, mon sac à dos à une épaule alors que je me faisais violence pour attendre le chauffeur qui paraissait bien trop long à mon goût. Lorsqu’il lui rendit enfin sa valise, je saisi sa main pour l’entraîner à l’intérieur. C’était tout simplement immense. Et j’avoue ne pas tout comprendre. Je me tournais vers ma meilleure amie alors que cette dernière avait pris son téléphone pour appeler sa mère. Une lueur curieuse dans le regard, je la fixais en souriant doucement. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien avoir derrière la tête. Lorsque je l’entendis parler, mon visage s’éclaira. « C’est une excellente idée ! Au moins comme ça, je ne me coltinerai pas son abruti de petit ami… Tu as une idée du resto où on pourrait manger ? Ou ta mère se charge de tout ? Tu la remercieras de ma part, c’est adorable ! » La jeune femme continua avec un futur emploi du temps qui me fit sourire. On réfléchirait surement à ça dans l’avion. Mais un Bowling, c’est une excellente idée… Voir un karting ?! C’était plus cher, mais j’avais toujours rêvée d’être lâché avec une voiture de course dans un circuit. « Très bonne idée ! On pourra se trouver des choses à faire ! »

Nous n’avons pas eu le temps de plus discuter qu’Absynthe trouva le terminal en question où se faisait l’enregistrement. Je la suivis tranquillement tout en fouillant dans mon sac pour retrouver mon passeport. Qu’elle idée de nous faire garder un truc, il pourrait prendre nos empruntes et tout avoir enregistré dans un dossier ! Ces petits carnets, je finis toujours par les perdre ! Lorsque je le sentis finalement dans ma main, je le rangeais dans un coin pour être sûre de ne pas le perdre. Je levais les yeux vers le tableau en acquiesçant. Effectivement on était en avance. Mieux vaut ça que le contraire ! Mes yeux se posèrent sur Absynthe alors que je salivais déjà à sa proposition. « Qu’elle idée de me dire ça ! Comment tu veux que je résiste après ?! » Répliquais-je en souriant malicieusement. Le sucre me redonnait souvent pas mal d’énergie, même quand j’en avais trop, sans parler de mes hanches qui ne risquaient pas de me remercier. J’attachais l’étiquette machinalement, ne tentant même pas de résister à l’appel d’un dessert fabuleux. « Bon… Ils sont où ces chocolats liégeois alors ?! » Je levais la tête, regardant autour de moi pour trouver un petit coin où se poser pour déguster ce plat si traitre.

Après avoir parcourus quelques mètres, je repérais une petite échoppe qui sentait drôlement bon. Je pointais mon doigt en attrapant la main d’Absynthe pour fendre la foule et me diriger d’un pas rapide vers le vendeur. Un magnifique sourire sur les lèvres, je parcourais la vitrine d’un œil envieux. Non Ellana, juste un chocolat Liégeois… Juste un cho… « Bonjour ! Deux chocolats liégeois avec un supplément chantilly. » Une demi seconde plus tard, je craquais faiblement en désignant un paquet de bonbon et de chocolat. « Et un de chaque s’il vous plait ! » Il acquiesça avant de partir faire son job. Je tentais un regard angélique vers Absynthe avant d’éclater de rire. « Quoi ? Si on a une petite faim dans l’avion ou une envie de sucrerie ? Ce serait dommage de regretter… » Oui, je ne suis pas crédible, je le sais. Mais à vrai dire, je m’en fiche. Après tout, c’est la faute d’Absynthe si je craque. Il ne faut pas me tenter avec ce genre de chose. Sinon, je ne m’arrête plus. Le vendeur revint au bon moment avec la totalité de ce que j’avais demandé. Alors que mes yeux dérivaient déjà sur d’autres gâteaux qui avaient l’air absolument délicieux, je me fis violence pour récupérer mes articles et le payer avec le liquide que j’avais pris sur moi.

Après m’être arraché à ce tentateur, je m’étais assise avec Absynthe à une table, déposant les deux desserts sur la table et prenant les deux paquets de sucrerie dans mon sac pour ne pas céder tout de suite. Je souris grandement en m’emparant de ma cuillère. « A ta santé ! » Sans attendre bien longtemps, je plongeais ma cuillère dans la première couche de chantilly avant de la portée à ma bouche. Une véritable bouché de paradis. Je souris, amusée. « Tout ça c’est de ta faute.. Je suis faible tu le sais, je ne peux pas résister ! »

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Et hop, enregistrement fait, nous n’avons plus qu’à attendre l’appel pour l’embarquement. J’étais heureuse de me rendre à San Francisco avec Ellana, et même si j’y allais chaque mois, c’était toujours un moment fabuleux de retrouver sa terre natale. Puis y aller avec ma meilleure amie était vraiment super, nous qui étions si souvent ensemble. Notre amitié datait maintenant de plusieurs années et je savais qu’elle était à l’épreuve de tout, et même si parfois, j’avais un comportement un peu séducteur envers elle, la jolie demoiselle ne m’en tenait pas rigueur. Elle savait que c’était dans ma nature. Et on ne change pas les gens comme ça !

Bref, je proposais à la jeune femme d’aller prendre un chocolat, de s’installer en attendant d’embarquer. Nous avions pas mal de temps et cela allait nous permettre de papoter un petit peu, en tant que fille et que mauvaises langues … Bon, d’accord, on n’est pas si mauvaises langues que cela, sauf lorsque nous parlons de nos ennemis. Je n’en avais pas des tas. Et puis je n’étais pas du genre à cracher constamment mon venin, même si je ne m’embêtais pas pour envoyer des piques à l’absent. Après tout, ne dit-on pas que les absents ont toujours tort ?

Répondant alors à la question d’Ellana sur le restaurant :

« Il y a un super restaurant italien en centre-ville, à tomber ! Sans compter sur les serveurs qui rendraient bisexuelles les nanas lesbiennes … Je suis certaine que tu vas adorer ! »

Me voilà entrainée dans un petit magasin, et je n’ai pas le temps de réagir que la demoiselle commande deux chocolats liégeois. Elle est folle ? De la glace par ce temps … Du Ellana tout crachée : vous parlez de chocolat viennois, donc un bon chocolat chaud avec de la chantilly, et elle se ramène avec une énorme coupe de glace. Soit … Et elle prend en prime des bonbons au chocolat. Je secoue la tête en riant.

« T’es pas possible … »

Nous installant à une table, je ne perdis pas de temps avant de plonger à mon tour ma cuillère dans la mousse onctueuse blanche. Je secouais la tête, avalant avant de répondre :

« Il est hors de question que tu me mettes tes défauts sur le dos. J’avais parlé de chocolat viennois Mademoiselle ! Un chocolat chaud avec de la chantilly ! Tu nous as pris des glaces ! Heureusement que je ne suis pas du genre à compter mes calories ! Bon, puisqu’on a le temps, dis-moi que tu as enfin des vues sur quelqu’un au camp ! J’en ai marre de voir la beauté de ma meilleure amie non utile pour l’un de nos superbes mâles ! »

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Absynthe & Ellana

Moi, gourmande ? Jamais. Du moins… Peut-être un peu. Mais, je n’ai pas l’occasion de me retrouver devant des montagnes de chocolat et de glace souvent. Au camp, les repas sont plus basiques et bien moins bon que cela. Alors forcément, lorsque je m’évade un peu, j’en profite. Mais, comme je sors rarement du camp pour aller prendre des gourmandises, je dois avouer que je garde seulement des souvenirs de ces délicieuses coupes. Et leurs noms m’échappent parfois. Un chocolat viennois ? Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Décontenancer, je réfléchis quelques secondes avant de remettre le doigt dessus. Qu’elle idée d’appeler un chocolat chaud un chocolat viennois. Et puis viennois, liégeois… C’est la même chose non ? Ca finis par « ois », ce n’est pas pour rien. Je souffle légèrement en enfournant une nouvelle cuillère de chantilly. « Bah quoi ? Y’a du chocolat, y’a de la chantilly et quelques autres extras, de quoi tu te plains ? » Je lui tire la langue en reposant ma cuillère. « Et puis tu n’as qu’à mieux articuler. Viennois, liégeois, ta langue à du fourcher, je n’y peux rien. » Un air angélique ancré sur le visage, je détourne les yeux vers les passants tout en reprenant une cuillère bien garnie. Un frisson me parcours le dos alors que mes dents rencontrent la texture glacée de la glace. Je grimace légèrement en avalant rapidement le contenu de ma cuillère. Je repose les yeux sur Absynthe en souriant à sa question. J’hausse les épaules, une lueur amusée dans le regard. « S’ils ne combattaient pas comme des fillettes en tutu rose, peut être que j’aurai un peu moins de mal à trouver chaussure à mon pied. Mais pour l’instant, ça me désespère plus qu’autre chose ! Beauté, beauté… Très vite dit et dans le noir alors ! Et toi ? Je parle de sérieux, hein, si tu me fais la liste de tous ceux qui sont passé par ton lit, je risque d’y passer la nuit ! »

Les discussions continuèrent de bon train sur les ragots du camp. Si je pouvais passer pour la fille la moins féminine du camp pendant mes entrainements, mais les ragots, c’était un peu mon occupation préférée hors des entrainements. Je ne juge pas les faits des gens, mais ma curiosité maladive m’oblige à poser souvent des centaines de questions. Et puis les ragots de couple sont tout de même les meilleurs. Et pour le coup, Absynthe est souvent bien renseignée. Après avoir finis notre glace, qui n’a pas fait long feu mine de rien, nous avons pris le chemin de notre terminal pour retrouver l’avion dans lequel nous allions voyager. Un sentiment d’excitation mêlé à celui de l’angoisse tordait mon estomac. C’était une première pour moi, et si j’aimais être dans l’eau ou sur terre, aller les airs ne me donnait pas plus envie que ça. A vrai dire, comme je ne contrôlais rien, j’étais plutôt anxieuse. Tomber d’un bateau, c’est dangereux, mais pas fatal. Tomber d’un avion… C’est plus problématique. Quoi qu’il y a plus gênant comme mort. La chute libre doit être assez excitante. Quoi que, sachant que ce sont les dernières secondes de vies, je ne suis pas sûre qu’on profite réellement des sensations.

Assise à nos places, je range mon sac dans un des compartiments au-dessus de nos fauteuils avant de m’assoir. Les derniers passagers montent, se faisant désiré. Les stewarts passent ensuite nous faire une démonstration des gestes de sécurité. Démonstration qui me laisse perplexe. « Je suis la seule à ne rien comprendre à ce qu’ils racontent ? » Je lève les yeux vers le plafond en réfléchissant. Donc, ce machin-là s’ouvre pour laisser un masque à oxygène tomber. Je lève la main pour vérifier qu’ils ne racontent pas que des cracks et que leur système n’est pas totalement bidon avant de me faire interpeler par la stewart démonstratrice avec une jupe deux fois trop petite pour elle. Je lève les yeux au ciel en me ravisant. « Ça va, j’peux bien vérifier si ça marche votre machin. » Je me recule un peu plus dans mon siège en râlant légèrement avant de jeter un œil à Absynthe. « C’est l’amabilité même ces gens. Ça marche au moins leurs trucs automatiques ? »

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Je ne peux m’empêcher de rire lorsqu’Ellana me démontre sa passion pour le chocolat. Quant à sa mauvaise foi concernant mon articulation, je le prends bien évidemment à la rigolade. Ma meilleure amie n’est pas du genre à vouloir blesser, et de toute façon, cela n’était même pas blessant. Tandis qu’elle me tire la langue, je lui donne un léger coup de pieds sous la table, lui retournant sa grimace. J’aime bien lorsque l’on se taquine, l’une comme l’autre, nous savons que c’est aussi une façon de montrer à quel point on tient à l’autre. On est ainsi, et personne ne s’en offusque.

« Vipère ! Mon articulation est parfaite, j’ai une parfaite maitrise de ma bouche, mais hélas, tu n’as jamais pu t’en rendre compte. »

Un clin d’œil charmeur, comme à mon habitude. S’il m’arrive de faire ce genre de sous-entendus à ma meilleure amie, je n’y pense pourtant pas. Enfin, pas pour le moment, car j’ignore encore qu’une soirée très spéciale va m’amener à avoir des idées plus que luxurieuse vis-à-vis de cette parfaite jeune femme. Installées tranquillement à la table, avec cette énorme glace devant les yeux, je me régale. Et bien évidemment, je suis très curieuse au sujet des amours d’Ellana. Elle est bien plus discrète que moi, et lorsqu’elle qualifie les hommes du camp de fillettes, j’éclate de rire et je lui lance :

« Crois-moi, il y en a quelques-uns qui ne sont pas des fillettes au lit …. Si tu veux une liste, j’ai mon calepin dans le sac, on piochera dans le trio de tête. Faut se lâcher ma chérie ! T’es pas frustrée ? »

Bien sûr, la question se retourna contre moi. Et elle parlait bien évidemment d’amour … Bon, j’avais, il y a quelques jours, embrassé le beau Nathan Dreamson mais je n’en avais parlé qu’à Jan … Et je n’avais pas envie d’avouer cette faiblesse … Je me sentais un peu idiote de me sentir vulnérable face à cet homme. Je choisis donc d’utiliser l’humour pour esquiver la question :

« Oh, tu sais bien que seule Diana Goldshade est la femme de ma vie … Elle et moi, c’est l’amour fou … Je suis si bien dans ses bras … Puis elle sent tellement bon … Jamais je n’aurais cru tomber amoureuse d’un égout … »

Je me mis à rire et remarquai que l’heure de l’embarquement approchait. Nous prenons immédiatement le terminal et rapidement, nous trouvons nos places. Je sens Ellana stressée. Les hôtesses de l’air font leur petite démonstration et je ne remarque pas que mon amie fait une ânerie. Ben oui, les masques doivent tomber d’eux-mêmes sinon, elle risque de casser le système. Je me mets alors à rire.

« Oh pour l’instant ça fonctionne bien … Mais si elle te laissait tirer sur ce masque, tu aurais détraqué le système. J’avoue que celle-là n’est pas super aimable, mais bon … Tu la remets un peu en place, on est en 1ère classe, attends … »

Je boucle ma ceinture et je fais signe à Ellana de faire de même. J’interpelle alors la stewart blonde, à qui je lance, alors qu’elle est devant nous :

« Quand nous aurons décollé, apportez-nous deux coupes de champagne. Et sachez qu’avec votre façon désagréable d’avoir fait remarquer à mon amie sa bêtise, vous vous asseyez sur une partie de votre pourboire … Et n’oubliez pas qu’une lettre à votre hiérarchie pourrait vous envoyer faire des vols bien moins agréables, Kelly. »

Ma voix est assez sèche, et la jeune femme blanchit immédiatement. Une voix annonce le décollage et je sors un paquet de chewing-gum à la fraise.

« Mâche ça ma belle … Ca évitera que tes oreilles ne se bouchent. C’est parti ! »

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Une virée à San Francisco ?

Absynthe & Ellana

Je lève les yeux au ciel en riant à la remarque d’Absynthe sur les garçons du camp. Je sais qu’elle est passée à peu près par toutes les chambres de la colonie. C’est une sorte de rite de passage dès l’entrée au camp, ce qu’elle assume parfaitement. J’ai beau aimé tout ce genre de plaisir là, j’aime me faire désirer un minimum, sans vanité ou autre, mais parce que je suis peut-être plus timide sur ce point-là. Si on peut vraiment parler de timidité à ce niveau-là. Mais, s’il y a bien un truc qui ne me donne pas envie du tout, du tout, c’est de partagé les sexfriends de ma meilleure amie. Non pas que je ne l’ai jamais fait, j’ai déjà dû avoir une aventure avec un garçon qui en avait déjà eu avec Absynthe puisqu’elle est surement passé par tous les lits, mais je ne préfère pas le savoir. Je ne sais pas si c’est un principe ou si ça me dérange tout simplement, mais je sais que je ne pourrai pas. Ou alors, très difficilement et avec beaucoup d’alcool dans le sang. « Je m’en occuperai personnellement ne t’inquiète pas ! Qui te dis que je ne me lâche déjà pas ? Ce n’est pas parce que je ne ramène pas un garçon tous les soirs que je suis frustrée ! » Je ponctue ma phrase d’un haussement de sourcils mi de défis mi mystérieux avant d’éclater de rire. Garder son sérieux dans ces situations-là, c’est très, très difficile. Je continue de sourire ensuite après ses révélations sur l’amour d’une dénommé Diana qu’il me semble avoir déjà croisé dans le camp mais sans plus. Je vois à peu près son visage, du moins, il me semble. « Ne dit-on pas que l’amour est proche de la haine ? Ça te réservera peut être des surprises… » Je laisse ma phrase en suspens pour un peu de sérieux, mais l’idée est tellement ridicule que je ne tarde pas à rire à mon tours.

Le passage dans l’avion est plutôt angoissant, je déteste les endroits clos, de base, mais un endroit clos qui vole, c’est encore pire. D’autant plus que c’est la première fois. Et tous ces blabla sur la sécurité ne me rassure pas des masses. J’aimerai bien vérifier moi-même que tout marche, je n’ai aucune confiance dans les autres, surtout quand on parle de survie. Enfoncé dans mon siège, je continue de râler à mi-voix. « Si son système se détraque par le moindre geste, c’est que c’est de la merde, c’est tout. Ils pourraient au moins tout faire essayer avant de partir, s’il y a quelque chose qui merde en vol, ce sera trop tard.. » Non mais c’est vrai quoi ? Ils pourraient au moins vérifier, qu’est-ce qu’ils en savent que leur matériel marche juste avant de partir ? Et puis, il y a des passagers boulets comme moi, je n’ai aucune idée de si je saurai me servir de leur engin. En plus, en situation de crise, c’est chacun pour sa peau et elle se ficherait que je sache me servir ou non de ces objets. Alors que je ruminais dans mon coin en observant l’extérieur par le hublot. La voix d’Absynthe me troubla dans mes pensées alors qu’elle remettait sèchement en place la femme de tout à l’heure. J’ouvris les yeux un peu plus grands en la regardant. J’oubliais ce côté-là de sa personnalité puisque je ne le voyais quasiment jamais. Mais l’annonce du décollage me troubla bien plus pour me faire penser à autre chose. Mes doigts s’enroulèrent autour de l’accoudoir alors que je me crispais légèrement. Mes yeux se déportèrent sur les chewing gum que me proposait Absynthe. Je décrochais une main de l’accoudoir pour le prendre en le mâchant rapidement. « Pourquoi mes oreilles se boucheraient ? » C’était comme sous l’eau alors ? Ça, j’avais déjà plus l’habitude, mais si la douleur était la même et qu’on n’avait pas la possibilité de s’arrêter de monter, est-ce que les tympans pouvaient exploser ? D’accord, j’ai peur.

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Ellana et ses principes ! Quelle idée d’en avoir autant ! Personnellement, le seul principe que j’avais à ce niveau-là, c’était : ne sors pas avec le mec ou la nana d’un ou d’une amie. C’est tout ! Après, que le mec soit pris par une inconnue ou une ennemie, ou une nana, peu importe ! Et un ex reste un ex ! Sauf si je vois que l’amie en question a encore des sentiments. Et de toute façon, il ne s’agit que de sexe, certainement pas d’autres choses. Enfin, pour moi … Ella était totalement différente de moi à ce niveau-là.

Je ne réponds donc pas à sa demande de se débrouiller pour se trouver quelqu’un. Je lui fais confiance, elle saura certainement trouver une personne avec qui je n’ai pas couché … Enfin, faudra qu’elle pense à leur demander si elle ne veut pas de ma liste, car dans le camp, je pense que la plupart des hommes y sont passés … sauf les plus jeunes, je ne suis pas une Miss Cougar en devenir ! Puis je préfère les hommes plus vieux plutôt que les jeunes ! Il n’y a qu’à voir ce cher Viktor ou ce cher James.

Bref, nous voilà dans l’avion et Ellana fait déjà des siennes. J’ai calé mon sac à main sous mon siège, et je nous prépare au décollage en tendant à la jeune femme un chewing-gum dont elle va avoir besoin. Je la sens stressée et cela a tendance à m’agacer.

« Tu es devenue technicienne en deux temps trois mouvements ? Y’a jamais eu de souci avec les masques et tu me prends pour une pécore ? Je t’ai pas pris un billet sur un low-cost. Alors tu te calmes immédiatement ou je t’assure que je demande à ce qu’on te mette sous tranquillisant ! »

Je soupire en secouant la tête de gauche à droite. Si Ella ne se calme pas, on va se faire virer de l’avion. Je réponds alors à sa question :

« Le changement de pression a tendance à boucher les oreilles. Donc prends ce chewing-gum. Et fais-moi un peu confiance ! Et attache ta ceinture, on pourra l’enlever après le décollage. »

Je lui souris, décidant de nous détendre. L’avion se met alors en route et nous ne tardons pas à décoller.

« Ca va ? »

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Une virée à San Francisco ?

Absynthe & Ellana

Ce n’est tout de même pas ma faute si les avions ne me rassurent pas et si le personnel est vraiment odieux quand même ? Je ne suis surement pas l’une des seules paniquées à l’idée de voler en défiant les lois de l’attraction terrestre non ?! Ou alors, les gens sont complètement inconscients. C’est surement ça, ils sont inconscients. Nerveuse et tendue, je regarde l’avion avancé sur la piste de décollage. Je vous jure que si j’y reste, vous serez responsable de ma mort. La vue des arbres fleuris et de l’herbe bien verte par le hublot aurait pu me détendre un minimum si Absynthe ne s’était pas aussi mit à s’énerver. Déjà à fleur de peau, j’envoie un regard assassin à la jeune femme qui commence à hausser le ton. « Ah oui, parce que tu t’es enquillée tous les avions pour vérifier qu’ils descendaient tous ? Ah non, c’est vrai, la technologie est infaillible, c’est pour ça qu’il n’y a jamais eu de crash d’avion. Non mais sérieusement, qu’elle idée de vouloir voler. Fou moi sous tranquillisant, au moins, j’emmerderai plus personne. » Enervée, je croise les bras sur ma poitrine et tourne le dos à la brune en ronchonnant. Le paysage me détendrait peut être plus qu’entendre des cris. Je prends tout de même note de son information sur les oreilles et commence à mâcher nerveusement le chewing gum. Ma ceinture est déjà bouclée depuis que j’ai posé mes fesses dans l’avion. J’suis pas folle, j’ai pas envie de mourir ! Remarque que je ne suis pas sûre que mettre une ceinture soit très utile si l’avion se crash. C’est même inutile. Mais bon, au cas où, mieux vaut le faire.

Les doigts et les ongles enfoncés dans le siège, je regarde le paysage défilé à toute vitesse sous mes yeux. Pense à de jolie petite vache qui font une marche champêtre dans un pré remplis de fleur. Voilà, ce genre de connerie tout beau tout rose, l’amour des petits animaux, les fleurs qui poussent… Je serre les dents à m’en coincé la mâchoire tout en fermant les yeux. En entendant la question d’Absynthe, j’ouvre un œil tout en restant collé à mon siège. « Au top, jamais été aussi bien. » Non clairement j’ai envie de mourir. Et de rire, parce que je dois être vraiment ridicule dans cette position. Mon souffle s’arrête alors que les roues quittent le sol pour s’élever dans le ciel. Est-ce vraiment possible sans battre des ailes ? Comment peut-il se projeter dans les airs sans une impulsion ? Bon, j’arrête de réfléchir, ça ne me réussis pas. Je prends rapidement conscience que mon apnée dure un peu trop longtemps. Prenant une grande bouffé d’air, je jette un coup d’œil par la fenêtre pour regarder la ville entourée de champs s’éloigner. « On est pas mort… Enfin pas encore… » Je lance une dernière fois un regard par le hublot pour voir les nuages nous englober et rendre le sol invisible. Génial. On voit plus le sol. Après quelques minutes de vol tranquille, je me baisse pour attraper mon sac à mes jambes. « Bon… Toutes ces émotions m’ont donnés faim, tu veux un chocolat ? »

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