Il y a tant de choses à savoir semblant si prêt pourtant si loin [Apollon]

Apollon ∞ Octave

Devenais-je fou ? Je ne peux y croire. Pourtant tout semblait se liguer contre moi ces derniers temps. Un mois sans prophétie ? Non mais je l’avais dit tout au début que je ne serais pas un bon augure. Ils n’avaient pas voulu m’écouter, ah les gros malins nia nia nia t’es né pour ça. Tu connais beaucoup de personnes né pour éventrer des peluches, c’est son ventre que j’aurais dû éventrer, idiot d’augure. Et pourquoi j’avais accepté ses enseignements à la con, surtout que sans être prétentieux même sans entraînement, les prophéties étaient tellement plus claires pour moi que pour lui. Je ne sais pas comment il faisait pour être aussi nul, c’est un mal pour un bien qu’il soit mort. Même si ça n’avait pas non plus été la mort la plus intéressante au monde. De toute façon, je l’avais su bien avant lui qu’il finirait par trépasser d’un arrêt cardiaque. Première vision que j’avais gardé pour moi, déjà parce que ça n’était à l’époque pas mon rôle de dire ce que je savais de leur futur à tous. Mais en plus, annoncer la mort des gens, c’est pas vraiment le kiff. La seconde vision cachée concernait mademoiselle Préteur qui ne sait pas diriger son camp j’ai le plaisir d’annoncer Reyna ! Il est vrai que d’avoir la vision de sa mort m’avait comblé de joie, réellement, sadisme pur et dur ? Non absolument pas, elle n’avait pas à me voler ma place de préteur cette sale gamine. C’est sûr que ma foi envers l’amitié s’était totalement effondrée ce jour-là. Je ne dis pas qu’elle n’avait pas travaillé dur pour devenir préteur, mais merde je l’avais peut être mérité aussi.  Donc voilà, lorsque j’avais vu la vision de Reyna morte avec son poney volant, j’étais heureux, surtout que la probabilité qu’ils me laissent tous devenir préteur était impressionnante. Mais la prophétie n’avait pas marché, sérieux, ils m’envoyaient des visions mais elles étaient fausses, purée j’étais passé pour un traître de merde à discuter ses ordres alors que pour moi elle ne reviendrait pas. J’en voulais énormément aux dieux de faire ça à ma personne. A croire que je ne les servais pas avec respect, que je n’obéissais pas à leurs consignes même quand elles me déplaisaient. Je trouvais ça profondément injuste.

Certes il y avait eu derrière la vision sur les dieux, je l’avais communiqué à Reyna d’ailleurs. Mais la trouille d’avoir Jupiter qui trouvait ça étonnant que j’ai eu accès à ça. Comme si c’était ma faute, j’avais l’impression d’être le pantin des dieux, un pantin qui les gonflait. Pourtant, les visions je ne les choisis pas, c’est bien que quelqu’un me les envoyait alors pourquoi faire la gueule parce que je sais des choses. Et puis, être au courant pour les dieux ça me permettait de garder un œil sur cette insupportable Aimee, mais qui avait tiré Vénus dans le lot, non mais ils sont mignons avec leurs aides, ce n’est pas une aide que d’avoir Vénus dans son camp, c’est même un scandale. Je devais lui courir derrière pour l’empêcher de répandre des pensées de jalousies dans les esprits des gens. Un travail dont je me serais bien passé, surtout que je n’étais pas sûr d’être aussi indifférent que prévu. Seule l’ambition me permettait de ne pas sombrer, à moins que ce soit le fait de me sentir supérieur aux autres gars des cohortes.  Il n’empêche que depuis la vision des dieux qui s’était belle et bien dérouler. Plus rien, les visions n’étaient pas du tout véridique, je ne savais plus ce que je devais garder pour moi ou dévoiler. Pour la première fois, j’avais l’impression que le monde entier se liguait contre moi, comment expliquer que les dieux veuillent qu’on s’associe aux partisans. Je n’osais pas vraiment en parler à Reyna, je ne voulais pas lui cacher mais je n’étais pas sûr qu’elle me croie.


Ce n’était donc pas surprenant que je n’éventre plus de peluches. J’en avais un peu marre des déceptions. J’avais donc pris sur moi pour éviter d’aller taper sur quelqu’un à l’entraînement. De toute façon, Aimee m’avait massacré la cuisse il y a peu de temps. J’avais toujours la jambe raide,  un centurion qui se fait dégommer par une demi-déesse qui n’avait pas tenu d’arme depuis Troie, et là encore j’étais pratiquement sûr qu’elle s’était contenter de glandouiller ! Quelle honte quand j’y pense. Au moins ça prouvait qu’elle apprenait vite, même si j’étais pas sûr d’apprécier de perdre face à Vénus en personne. La vérité c’était que je suis rouillé, je n’ai pas combattu depuis des lunes face à quelqu’un et du coup j’ai perdu mes réflexes de combattants. De plus tant qu’un augure ne naissait pas, je ne pouvais pas rejoindre la Nouvelle Rome. Après tout Sénateur, c’était presque aussi bien que Préteur, non mais aucun augure en vie pour le moment, à moins que les dieux occultent volontairement les visions des peluches, mais dans quel but ?

Je m’installais sur le banc, dans les jardins de Bacchus, seul, loin de la marmaille qui jouait à tuons le grec, enfin un jeu intéressant soit dit en passant. Si Reyna était là, elle verrait que j’étais loin d’être le seul à penser ça. Ah cette gamine prétentieuse qui croit que je m’acharne pour le plaisir. Quelle imbécile quand j’y pense. J’avais les doigts posés sur mes tempes, une douleur dans le crâne, trop de pensées en mon esprit, je ne savais plus que penser de moi, de mon destin. Le bruit d’un vêtement frotter me fit faire un bond, le bond le plus étonnant que vous verrez de toute votre vie. Je criais sur l’imbécile trop près de moi.

« Non mais ça va pas la tête d’arriver comme un fantôme ! »

C’est en regardant la personne réellement que je me décomposais réellement. Je sais bien qu’habituellement, les demi-dieux sont contents d’avoir des nouvelles de leurs parents divins mais comme j’avais surtout l’impression qu’ils me tournaient tous le dos pour une vision que je n’avais pas choisi d’avoir, ce n’est quand même pas ma faute si je suis bon ! Enfin était bon, parce que la qualité avait franchement bien baissé. J’inclinais légèrement la tête, respectueux malgré tout envers les dieux, surtout que celui-là était mon père, ce n’est pas rien tout de même.

« Désolé, je ne savais pas que c’était vous. Je sais que poser des questions aux dieux, ce n’est pas toujours la meilleure chose à faire mais j’ai besoin de votre aide. Il y a pleins de problèmes dans mes visions, aucune ne marche comme prévu. Je ne les comprends plus, je suis complètement perdu, pourquoi me demander de trahir Rome ? Les dieux veulent que je meure ? »

Poser ce genre de question devrait avoir de l’effet sur moi, m’effrayer, je devrais être prudent. Mais j’avais besoin de comprendre, pourquoi jouer avec moi alors qu’il est tellement plus simple de m’électrocuter, me faire succomber à une attaque, avoir une maladie, non alors à quoi bon me faire mettre Rome en péril si c’est pour me tuer au final et me faire passer comme le plus grand traître à ce jour. Surtout que j’avais tout fait pour être digne de cette ville, je m’étais battu depuis tout petit afin de devenir un préteur, quelqu’un d’important, mon ambition était certes présente mais je n’avais pas vraiment fait de coups bas, excepté à Reyna mais c’est différent, elle est là-haut uniquement parce que le préteur ne pouvait pas me nommer et qu’elle avait un beau cul !