Keelan et Wyatt | Sarcasm, the brain's natural defense against the less intelligent

Sarcasm, the brain's natural defense against the less intelligent

Je suis revenue il y a peu à la colo, et l'Irlande me manque déjà. Comme à chaque retour de vacances, l'insomnie s'empare de moi. Dans le bungalow des enfants de Nyx, je n'arrête pas de m'agiter, de me retourner dans tous les sens, et je sens que je vais bientôt me recevoir un coup d'oreiller de la part de mes colocataires. Je regarde le plafond et soupire profondément. VLAN! Qu'est-ce que je disais... Je viens de me prendre un oreiller en pleine tête, et, croyez-moi, c'est moyennement agréable...

Je m’extirpe lentement du cocon de mes couvertures. Bon. Je crois que c'est même pas la peine de dormir maintenant. Je récupère délicatement quelques affaires pour aller prendre une douche de minuit (bien passé). Qui sait, l'eau chaude m'endormira peut-être. Sinon, ça me permettra toujours d'avoir quelque chose à faire.

Quelques personnes de mon bungalow grognent et je manque de me prendre une main qui dépasse d'un lit en plein dans la figure, mais j'arrive (presque) sans encombres dehors. J'inspire un grand coup. L'air commence à se faire frais en ce début d'octobre, j'aime ça. Je souris. Je suis dans mon élément, et qu'est-ce que je me sens mieux. Je me dirige sereinement vers les douches, apaisée par la lueur des étoiles et l'air vif.

Quand j'arrive au bâtiment qui abrite les sanitaires, il n'y a pas un chat en vue. Enfin, en même temps, à deux heures du matin, même les Hermès ne sont pas là pour faire des blagues. Et c'est tant mieux parce que je ne sais pas ce qui arriverait à l'un d'eux s'ils avaient le mauvais goût de s'en prendre à moi pendant que je me douche, au milieu de la nuit, qui plus est.

Je pose mes affaires dans une douche de libre et prends celle juste à côté, attrapant quand même ma serviette au passage, sait-on jamais. Je fais couler l'eau aussi doucement que possible, heureuse que l'eau chaude caresse enfin ma peau. Je soupire de bonheur. Seule, avec le bruit de l'eau et de la nuit, je ferme mes yeux noirs comme le ciel et respire à fond. C'est merveilleux.

Pourtant, alors que je ne suis là que depuis une poignée de minutes à tout casser, je sens le jet d'eau se rafraîchir sur ma peau. Ce n'est pas désagréable au début, mais l'eau devient très vite glaciale. Je pousse un petit cri étonné que je camoufle de ma main droite. Mais c'est pas vrai, même à deux heures du mat on peut pas être tranquille! Je parie ce que vous voulez que c'est un coup des Hermès.

Je prends ma serviette et sors en trombe, voulant à tout prix confondre celui ou celle qui m'a fait ça, peu importe si je suis en serviette. Je n'ai juste pas la patience. Alors que je sors, je vois un jeune homme qui se tient pas loin des douches, un air moqueur sur le visage. Merde alors, il essaye même pas de fuir. Comment je vais réussir à passer ma colère sur lui? Et surtout, comment ne pas réveiller tout le camp?

Je m'approche le plus possible de lui et croise mes bras sur ma poitrine, autant pour essayer d'oublier le fait que je ne suis qu'en serviette que pour m'abriter du froid et montrer ma colère. Je chuchote férocement:

- Ça te fait marrer d'éteindre l'eau chaude à deux heures du mat? T'as rien à faire de ta vie ou quoi?