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 je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie)

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MessageSujet: je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie)   je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie) EmptyVen 12 Sep - 18:55

T'as tout mais tu n'as pas sommeil. Dans le monde d’aujourd’hui, l’argent était devenue l’une sinon pas la valeur principale, le moteur de vie des hommes. Quand on y songeait, l’argent faisait bien le bonheur, et c’était également les plus riches qui avaient le plus de pouvoir sur Terre. Si tu souhaitais réussir, c’était simple, fallait en avoir, des sous. Et à moins de venir d’une bonne famille, en obtenir était de plus en plus difficile, surtout pour les personnes honnêtes. Les malhonnêtes, eux, tout de suite avaient plus de facilité avec tout ce qui était boulot au noir et sale boulot.
Asher ne venait pas d’une bonne famille, c’était sûr. Envieux et ambitieux de surcroît, et ayant connu les côtés malfamés de la vie dès l’enfance, ce n’était même pas étonnant qu’il se soit également tourné vers des occupations illégales. Mais tous les moyens étaient bons, n’est-ce pas ? Qu’il soit coursier, revendeur, voleur, pirate ou encore assassin, il s’en fichait tant qu’il y avait le montant au bout de l’affaire. Et de cette façon, à aller toujours du côté du plus offrant sans s’attacher à un patron en particulier, il pouvait lui-même choisir ce qu’il voulait faire ou pas. C’était la liberté. Il n’allait pas se lancer dans quelque chose qui lui attirerait des ennuis, de toute façon. Il était peut-être fils d’un dieu, mais avoir les flics à ses trousses, non merci – et il pouvait remercier d’avoir un superpouvoir, d’ailleurs, qui lui permettait de ne pas se salir les mains la majorité du temps. Ce qu’il préférait, c’était les meurtres payés, qu’il pouvait faire passer pour des accidents ou des affaires impossibles à résoudre grâce à la capacité qu’il avait – manipuler les gestes des gens, en outre. Et ni patient ni impatient, le vol requérait une discrétion qu’il ne pouvait se permettre. Pirater les sites ou machines bancaires en bidouillant un peu, c’était uniquement parce que son père était le seigneur de la technologie et des machines. Le reste, ça dépendait de son humeur et de sa motivation du moment.
Bref, ces boulots payaient bien, c’était génial, et avec les quelques années d’expérience dans le domaine, il avait réuni des économies et des relations dans le milieu. Et puisqu’il n’était pas particulièrement quelqu’un avec des scrupules ou de l’empathie, il continuait. Peut-être que c’était comme la drogue, au fond, on en devenait accro, à la différence que là, il ne jetait pas l’argent par les fenêtres, au contraire…

Aujourd’hui, Asher était en route pour un restaurant de Boston, ville où il était revenu il y a quelques jours. Ses supérieurs s’étaient occupés de réunir le maximum d’informations sur sa victime. C’était ainsi qu’il savait qu’elle allait se retrouver à ce restaurant en particulier à dix-neuf heures tapantes. Un coup d’œil à sa montre : il était en avance d’une trentaine de minutes. Le temps de garer sa voiture, de se rappeler que Boston était en quelque sorte sa ville et d’aller étudier le plan du restaurant, dans lequel il entra comme un client tout à fait normal. L’avantage avec le don de marionnettiste – c’était comme ça qu’il l’appelait – c’était qu’il pouvait tuer sans toucher, et faire passer le tout pour un accident. C’était comme un jeu, un rituel. Trouver comment et où isoler la victime – parce que bon, il était peut-être un peu con, mais déclencher une émeute en tirant dans le tas en plein restaurant, euh, non, on évite. Sinon, on lui avait déjà proposé de simplement empoisonner mais… à nouveau, ce n’était pas une technique qu’il affectionnait particulièrement. Les poisons dans le verre, c’était bon pour les femmes, ça. Et puis, il aimait trop son flingue pour ne pas l’utiliser !
Le tour du restaurant fait, discrètement et surtout avec le regard – non mais franchement il n’allait pas faire le tour à pieds, ce serait louche, même en prétendant qu’il cherchait la meilleure table – le jeune homme se dit que sa mission serait facile, en fait. Comme on disait : quand on veut, on peut. Pas besoin de répéter que sa motivation à lui, c’était l’argent. Il eut un petit sourire au coin pour lui-même. En fonction du monde dans lequel il se plongeait, ses ambitions changeaient. L’argent pour le côté mortel, et la victoire, le succès, le changement du côté mythologique. Avec le changement de leader des partisans, de Cronos à Gaïa et Tartare, il espérait franchement aller plus loin, plus haut.
Trêve de rêveries. Il était bientôt dix-neuf heures. Et s’il allait s’asseoir, prendre un verre, et ne plus bouger de là jusqu’à ce qu’il juge que c’était le bon moment ? C’était franchement ce qu’il allait faire, s’il ne l’avait pas repérée, s’il n’avait pas repérée cette tête ô combien familière malgré les années, à quelques tables de là. Sérieux, il s’étonnait tout seul. Ça faisait quoi ? Cinq ans maintenant ? Un peu plus, un peu moins, ça n’avait pas d’importance, ça faisait longtemps.
Ça faisait longtemps qu’il n’avait plus vu Charlie. Sa petite sœur. Aussi native de Boston que lui. Et aussi proches avaient-ils été plus jeunes, tout s’était brusquement envolé par sa faute, il le savait, il y avait songé deux secondes avant de se dire que rejoindre le « côté sombre de la force » était la meilleure chose à faire, et que s’attacher, c’était relativement inutile. Quelle était l’expression ? Il était parti comme un voleur, avait brusquement coupé les ponts. Même à Boston… C’était presque s’il ne l’avait pas évitée, au fond… Disons qu’il venait plus rarement à Boston qu’avant. Oui, c’était une bonne excuse, ça.
Même si, autant le dire, il n’en avait rien à foutre, des excuses. Il ne lui devait rien, comme elle ne lui devait rien.
Pourtant, un sourire au coin plaqué sur son visage, il tira la chaise en face d’elle et s’y assied tout naturellement, comme si la personne que la demoiselle attendait était lui – alors que pas du tout, mais genre vraiment pas du tout. « Hey, Joystick. » Il était joyeux. Cette situation lui semblait très drôle, et il était à fond dans son mode « Salut, ça fait cinq ans qu’on s’est plus croisé, mais on s’en fiche, non ? » Toujours l’air innocent, il croisa les bras et continua, espiègle et ayant tout à fait mis de côté sa mission pour l’instant. « Ça fait longtemps, non ? La forme ? » Crétin.
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MessageSujet: Re: je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie)   je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie) EmptyDim 14 Sep - 22:36

Hey Brother.


Boston. Nous étions le 8 octobre, et cela faisait trois jours que Charlie avait rejoint cette foutue ville. Là où elle était née, et avait grandi. C’était la première fois qu’elle revenait depuis janvier, depuis cette journée terrible où son monde avait volé en éclat. Vide, creuse, sans vie. Charlie n’était plus que l’ombre d’elle-même. Mais elle le cachait bien. Après tout, on mange bien à la colo, hein. Ah, ah. Et puis, un beau matin, elle avait eu le besoin de revenir en ces lieux. De reprendre le chemin du retour, de cette agglomération où elle avait évolué, changé, grandi. La jeune femme n’avait pas encore trouvé le courage de se rendre à l’endroit de toutes ses folies, et franchement, elle ne savait pas si elle en serait capable à un moment ou à un autre. C’était bien plus dur qu’elle ne l’aurait cru. Ses entrailles se tordaient à la simple idée de bouger de cette banquette pour rejoindre le décor de la plupart de ses souvenirs d’antan. Et puis, elle n’était pas la bienvenue. Pas qu’il y ait grand monde, à son avis. Elle ne s’était pas renseignée, mais il était plus probable qu’il n’y ait carrément personne que les zones brûlées aient été reconstruites. Enfin, c’était ce qu’elle pensait, ce que la logique lui soufflait. Alors, elle restait là. Sur ce siège rouge sang, les coudes posés sur une table de bois, de chaque côté d’une assiette remplie. Jetant un coup d’œil à la tasse de café à peine fumante, Charlie soupira. Une heure. Une heure qu’elle était là, parce qu’elle n’avait pas mangé de la journée. Où il y avait bien des cacahuètes à l’hôtel où elle était descendu, mais rien ne passait. Tout ce qu’elle voulait, c’était une sorte de miracle, un retour en arrière, où elle pourrait arranger les choses. Là, elle avait juste envie de hurler. Et franchement, en plein milieu de ce resto, ça ferait mauvais genre.

Lorsqu’une personne vint s’asseoir en face d’elle, la grecque pris le parti de rester calme, bien qu’elle ne soit pas du tout, d’humeur à repousser un prétendant qui voudrait juste la saouler pour pouvoir profiter d’elle en lui écartant les cuisses. « Ecoute mec… » commença-t-elle d’un ton blasé, avant d’entendre le surnom. Son surnom. Ecarquillant les yeux, elle leva la tête avec une lenteur irréelle. Et son regard rencontra celui d’Asher. « Ash…er… » C’était… Rêvait-elle ? Elle cligna des paupières, peu certaine de la marche à suivre si elle hallucinait en étant consciente. Est-ce qu’il était vraiment là ? Les prunelles passant sur les traits du visage installé en face du sien, elle avait perdu le don de parole. Ce garçon… Ce débile avait choisi de rejoindre les partisans. C’est ce qu’elle avait appris au cours des années. Oh, au début, elle lui en avait voulu, c’était certain. Pas un seul appel, aucun moyen de communiquer avec lui, Charlie avait été furieuse. Mais de l’eau avait coulé sous les ponts depuis. Et elle ne pouvait ressentir une rancune éternelle à son encontre, pas alors qu’elle-même était pire qu’un monstre. Son choix, elle ne le comprenait pas, certes, mais il restait son frère. Asher et elle venaient de la même ville, la fameuse Boston, et se connaissaient avant la Colonie. Incroyable fait que de le retrouver en revenant un jour auprès des sangs mêlés. Lui avec qui elle s’entendait bien dans sa ville natale mais sans plus, après tout, il était plus vieux, elle ne devait être qu’ennuyeuse pour lui. Alors oui, ils étaient semblables en quelques points. Peu bavards, et très peu expansifs, elle savait néanmoins qu’elle pouvait compter sur lui. Mais il était parti. Sans explication, encore une fois.

Au moment même où il rouvrit la bouche, elle sut qu’il allait dire une connerie. La lueur dans son regard, pleine de malice et d’une sorte de confiance en lui, presque déplacée, le lui avaient soufflé. Et ça n’avait justement pas loupé. « Ça fait longtemps… » Répéta-t-elle sans émotion, toujours perdue dans la vision qu’elle avait de son frère ainé. Rapidement, elle calcula. « Environ cinq ans… Mais après ça dépend, tu considères ça suffisant comme pause avec ta frangine, ou tu préfères qu’on prenne rendez-vous pour dans cinq autres années ? » L’ironie était clairement perceptible, le venin dans sa voix jaillissant en même temps qu’elle se sentait bouillir. Oui, elle était faible, et se détestait de vivre, mais il l’avait laissé. Il était parti. Et sa colère du moment la faisait revivre. Charlie ne le quittait pas des yeux, attentive au moindre de ses gestes, alors qu’elle se demandait ce qu’il foutait là. Il était réel, hein ?

lumos maxima


Dernière édition par Charlie J. Keystone le Lun 15 Sep - 20:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie)   je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie) EmptyLun 15 Sep - 18:54

Cinq ans. Qu’est-ce que c’était, cinq ans, dans une vie. Ce n’était rien. L’homme américain moyen pouvait vivre jusqu’à soixante-dix-huit ans. Alors, cinq ans, c’était quoi ? un quinzième de sa vie, même pas ? Autant dire que ça ne représentait théoriquement pas grand-chose. En revanche, cinq ans pour un demi-dieu, cela représentait, soyons fous, un sixième de sa vie, ce qui était un changement de variable à prendre en compte, ma foi. Il n’en restait pas moins que dans les deux cas, mortel ou juste à moitié, cinq ans, c’était long ; pas étonnant que les deux enfants d’Héphaïstos insistent tant sur ce fait. Il pouvait s’en passer des choses pendant tant d’années et, d’ailleurs, il s’en était passé. Il y avait eu, si ce n’était que citer cela, la bataille de Manhattan, la fin de Cronos avec, avant, toutes les « magnifiques » choses qu’il avait causées. Il y avait eu Gaïa, des missions, des quêtes et, aujourd’hui, il y avait Tartare. Il y avait eu l’incendie en début d’année de l’orphelinat où s’était trouvée la majorité de son temps Charlie. Oui, il y avait eu ça aussi, mais ça n’était jamais venu à l’esprit d’Asher de organiser des quelconques retrouvailles. Mais puisqu’ils étaient tous deux dans le même restaurant et que, forcément, ils se seraient vus à une minute ou une autre… pas besoin de fuir, cette fois-ci. Pas besoin d’emporter ses clics et ses clacs sans un au revoir, sans un regard, sans un mot et même sans excuses, comme il l’avait jadis fait cinq ans plus tôt. Enfin, d’un point de vue personnel, il n’avait pas fui : il était parti. La Colonie n’avait pas été son truc. Ce que Cronos prônait avait été attirant. Mais, dire au revoir ? Non, ça n’avait pas été dans ses cordes, ça ne lui avait semblé d’aucune utilité. Et puis, de toute façon, c’était fait, cinq années s’étaient écoulées. C’était trop tard.
Charlie n’avait pas trop changé. Bien sûr, elle avait grandi, elle avait vieilli – tiens donc, elle avait pris cinq ans, ahah – mais ses traits restaient les mêmes. Reconnaissables. Elle semblait peut-être plus fatiguée, ou alors il se faisait des idées. Être fatigué à, combien elle avait aujourd’hui, vingt ans, vingt-et-un an, ce n’était juste pas concevable pour lui. Mais bon. Qui était-il pour juger, et surtout la juger elle ? Il se voyait de toute façon mal aller lui acheter une boite de cookies et lui donner une couverture en bon grand frère qu’il faisait ! Ça aussi, c’était trop tard pour que ça arrive ! Elle devait lui en vouloir à mort – ce fut comme ça qu’il interpréta d’abord l’air ébahi et le silence de la jeune fille. Et le pire, c’était qu’il s’en fichait. Même si elle lui avait pété la tronche, il s’en serait foutu. Une part de lui-même – une énorme part de lui-même, en fait – attendait avec impatience la réaction de sa petite sœur. Petite sœur qui n’était toujours pas retombée sur terre. Bon sang, lui provoquer une crise cardiaque n’avait franchement pas été dans ses intentions… Face au silence, il arqua un sourcil, avec toujours cet air arrogant, cet air qui provoquait presque. Avouez, c’était drôle quand même, comme situation ?
Il s’avéra toutefois que Charlie était une bombe à retardement. Parce qu’aussi calme semblait-elle, elle ne prit pas plus de temps pour exploser. À sa façon. Venimeuse, la petite. Cela fit sourire un peu plus Asher, qui ne l’écoutait pas moins pour autant – ça aurait fait trop salaud, nan ? Enfin soit. Joystick avait du venin à revendre. Cinq ans de frustration accumulés ? Mais je t’en prie, Charlie. Hé bien, comme ça, c’était plus simple. Pas de crises de larmes, pas d’émotions, pas de « Nooooon revieeeeens avec moii » ! À la bonne heure ! C’était ça qui les avait lié autrefois… Les gosses d’Héphaïstos, disons qu’ils étaient plus doués pour parler aux machines qu’aux gens… Ils avaient du mal. Ils étaient un peu bourrus, un peu brusques, un peu… Pas assez avenants, vous voyez. En tout cas, Asher et Charlie, à l’époque – il s’en souvenait – ils n’étaient pas les plus bavards ou les plus expressifs, ce qui leur convenait parfaitement. Aujourd’hui… qu’est-ce qui restait de cette époque ? De la rancune. Des promesses faites dans le silence, brisées. Cassées. En mille morceaux. Irrécupérables.
Au fond, ça ne l’aurait pas dérangé de retrouver ce qui avait été perdu… Mais il fallait se faire une raison : cinq ans, bordel, cinq ans ! Et il était parti comme un voleur. Il fallait être complètement stupide pour croire que tout serait comme avant ou pour pardonner une telle attitude, une trahison pareille. Et Charlie n’était pas stupide, à moins qu’elle ait changé depuis le temps et se soit attendrie naïvement.
Il appuya son dos contre le dossier de son siège, s’écartant volontairement. Tiens, sa « cible » était arrivée. Et merde, hein, il avait le temps. Il avait des retrouvailles avec sa petite sœur à orchestrer. Genre, peut-être, la calmer ? Mais la provoquer semblait plus drôle.

« Tu as raison. Je devrais m’en aller. » déclara-t-il dans un soupir. « Mais…, il se redressa à nouveau, appuyant une fois de plus ses coudes sur la table, histoire de se rapprocher, Vu que tu n’as pas répondu, j’imagine que tu n’as pas la forme et il va falloir que je m’occupe de ça, non, en tant que ton grand frère ? » Il pencha la tête sur le côté, presque mesquin, ironique, souriant. « Pour rattraper ces cinq ans, tu vois… »
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MessageSujet: Re: je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie)   je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie) EmptyLun 15 Sep - 22:45

Hey Brother.


Je vais très bien ! Voilà ce qu’elle avait voulu lui crier à la tronche, le regard dur et la voix ferme. Mais tout ce qui sorti fut un : « Je vais… » Qui vint mourir sur ses lèvres alors que son cœur accélérait son rythme. Comment elle allait ? Mal. Mais cela ne le regardait pas. Cela ne l’avait jamais regardé. Ni lui, ni Matthew, ni Béatrice. Charlie avait fait ses propres erreurs et cela ne concernait personne à la colonie, alors elle ne leur en parlerait pas. Néanmoins, dire qu’elle allait bien serait pleinement un mensonge, et bien qu’elle s’en foute royalement de débiter connerie sur connerie, là, elle n’en avait pas envie. Alors au final, la jeune fille embraya sur un : « Qu’est-ce que ça peut te foutre comment je vais ? » Clairement blasé. Son regard s’était baissé sur l’assiette, où baignait une cuisse de poulet aux côtés d’une part de gratin dauphinois. Un truc français apparemment. Bah, c’était mangeable, alors l’origine, on s’en balance, hein. Mais bizarrement, elle avait encore moins faim qu’avant l’arrivée de son frangin en face d’elle. Bizarre, n’est-ce pas ? Ah. Ah. Charlie soupira légèrement, la colère retombant mais pas le sarcasme. Non, lui enflait en son sein, avec puissance et dangerosité. Oh elle savait qu’Ash était plus puissant qu’elle, mais lui foutre une baffe… Bon sang, comme ça lui ferait du bien. Il avait choisi de partir sans rien dire ? Très bien ! Il allait se prendre une beigne dans la tronche, tiens, peut-être que ça calmerait son petit air supérieur qui ne faisait qu’aggraver la situation. Elle savait qu’il n’en avait rien à foutre de comment elle allait, elle avait eu cinq ans pour comprendre qu’elle n’avait fait que passer dans sa vie, en n’ayant qu’une importance restreinte et somme toute relative. Alors bon sang, le ton de voix qu’il venait d’utiliser… ça… ça… ça la rendrait triste, putain. Qu’il la ferme, en fait. Contempler toute sa moquerie en réel, juste là devant, franchement, elle n’avait pas besoin de ça. Elle avait bien compris qu’elle n’était rien à ses yeux, merci.

« Te donne pas cette peine. » Continue à te foutre de ma gueule, connard. Vis ta vie en tournant le dos à ta famille, ça a l’air de te plaire déjà. « Je ne voudrais pas te faire perdre ton temps. » S’il était là, c’était pour une bonne raison. Elle n’avait pas la moindre idée de ce que cela pouvait être mais elle n’était pas idiote. Ash n’aimait pas perdre son temps, il voulait faire du profit, alors pourquoi était-il dans ce foutu resto ? Il n’avait pas d’assiette, et ne semblait pas pressé de commander. Autre chose ? Charlie n’en savait rien et ne se voyait pas vraiment le lui demander. Même si elle était curieuse. Bien sûr qu’elle voulait avoir des réponses, évidemment qu’elle voulait savoir s’il allait bien, s’il vivait correctement, mais non, elle n’allait poser aucune question. Parce qu’elle se refusait de s’intéresser à un mec qui l’avait laissé sans aucun remord. Elle n’était rien, hein ? Et bien soit. De toute façon, elle n’avait rien à perdre non plus, alors contempler l’indifférence de son propre frère, ça finirait par lui faire ni chaud ni froid. Là, c’est juste qu’elle avait un peu plus de difficulté à rester de marbre. C’était un peu neuf dirons-nous. Parler avec Ash… Ouais, c’était pas banal. Elle ne pensait pas du tout que ça se referait un jour, enfin, plutôt, elle avait cessé d’y croire.

Distraitement, elle poussa son assiette en avant, dans sa direction. Qu’il comprenne s’il veut, elle, elle ne pouvait rien avaler. A la limite, peut-être… Un coup d’œil à la tasse tiédie la fit hésiter, mais elle l’attrapa pour la porter à ses lèvres. Avant de grimacer. « Beurk. » Y avait de quoi prononcer cette onomatopée. Le goût de la caféine était à peine perceptible, et le liquide froid qui glissa le long de sa gorge ne fit que lui donner envie de vomir. Immonde.

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MessageSujet: Re: je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie)   je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie) EmptyMar 16 Sep - 13:45

Eh bien, s’il avait su que sa présence rendrait sa petite sœur plutôt muette, il se serait presqu’abstenu de venir lui taper la discussion… Pourquoi ? Parce que faire la conversation tout seul, ça manquait terriblement de fun et d’intérêt. Il n’y avait que les cinglés pour se faire un monologue et, aux dernières nouvelles, il n’avait pas été diagnostiqué comme tel – hyperactif, oui ; fou, non. Un peu plus et il se dit sérieusement que la meilleure chose à faire pour lui était de reprendre sa « mission » et d’abandonner la demoiselle à son sort. Il aimait provoquer, hein, mais si on ne lui répondait pas, la manœuvre était purement inutile !
Fort heureusement, Charlie reprit vite sa phrase, ne commençant pas cette fois par un « Je vais » presque timide, mais casant un joli « Qu’est-ce que ça peut te foutre ? » à la place. Il garda le même air qu’auparavant, silencieux. Qu’est-ce que ça pouvait lui foutre comment elle allait ? Oh, rien. Même si ce serait plus rassurant qu’elle aille bien, ce qui ne semblait pas être le cas cela dit. Mais de l’eau avait coulé sous les ponts – pendant cinq ans, d’ailleurs – et elle avait raison : il ne voulait pas tellement savoir comment elle allait, au fond. Il ne voulait pas discuter avec elle de la pluie et du beau temps, lui demander ce qu’il y avait de nouveau dans sa vie… C’était trop tard pour ça. Il ne pouvait juste pas se pointer un grand sourire aux lèvres en prétendant être le grand frère qu’il avait été autrefois, c’était d’une hypocrisie… Rattraper le temps perdu, c’était impossible, tout comme changer ce qui s’était lentement instauré entre eux deux : de l’indifférence. Tout ça parce qu’il était parti… Il soupira. N’étant pas du genre à s’excuser, la réponse s’était formée d’elle-même dans sa tête, et il se rangea volontairement du côté des pensées de sa sœur, approuvant délibérément cette dernière – à nouveau, l’ironie en moins.

« Tu as raison. Je n’en ai rien à faire. »

Il suivit ensuite le regard de Charlie, qui s’était posé sur son assiette pas même à moitié vide. Pour l’instant, il s’abstint de faire toute réflexion à ce propos. « Ça tombe bien, aujourd’hui, j’ai du temps à revendre. » préféra-t-il lui répliquer avec un sourire. Ce n’était pas vrai, bien sûr, puisqu’il guettait avec patience ou presque les mouvements de sa proie, à la recherche de la première opportunité. Les gens étaient un peu comme des machines, au final, quoique bien moins compréhensibles, bien plus nuancés… Asher était toutefois au taquet, cherchant chez cette dame la faille, la faute qu’elle commettrait. Quitter sa table, par exemple. Ou quitter le restaurant, ce qui serait plus arrangeant pour lui.
En attendant, il se concentra sur Charlie. Qui ne mangeait pas et qui, au contraire, repoussa son assiette. Hm, fallait pas, franchement il n’avait pas faim. L’observant d’un œil, ne comprenant pas trop ce qu’elle fichait si ce n’était l’ignorer, il la vit donc prendre sa tasse de ce qui devait être un ancien café fumant et grimacer après l’avoir porter à ses lèvres. Tiens, s’il déduisait bien, elle devait être là depuis longtemps si son café était déjà dégueulasse… Il en vint à se poser des questions : qu’est-ce qu’elle faisait ici, si ce n’était pas pour manger ? Peut-être avait-elle attendu éternellement quelqu’un, ou quelque chose, qu’en savait-il ? Quelle personne venait dans un restaurant pour ne pas manger ? Lui. Mais il avait ses raisons… Enfin, il s’imaginait qu’elle devait avoir les siennes aussi. Bon sang, maintenant, il avait envie de savoir !
Il s’empara de la fourchette et la fit tourner dans l’assiette, plus parce qu’il avait besoin de bouger ses doigts que parce qu’il avait faim. En fait, le poulet et ce qui l’entourait étaient loin de lui donner envie… Jouant avec la fourchette, les yeux rivés sur l’assiette, il eut le malheur de reprendre la parole. « Tu ne manges pas ? T’es pas épaisse pourtant. Ça te ferait du bien. On ne te nourrit pas à la colo’ ? » Merde. Celle-là, il ne l’avait pas voulue. A croire que le bouton « salaud » était constamment enfoncé et complètement cassé. Franchement, celle-là, il ne l’avait pas souhaitée méchante, comme pique… puis il se souvint que Charlie n’allait à la Colonie des Sang-mêlé que l’été et que le reste du temps elle était à cet orphelinat… Orphelinat qui avait jadis brûlé en début d’année. La maison de Charlie était partie en fumée et en cendres… Putain, sérieusement, Ash. Mais ça, elle n’était pas sensée savoir qu’il savait… alors il feignit d’avoir lancer ça à tout hasard, et en toute spontanéité – ce qui était en partie vraie, d’ailleurs. Il y avait des moments comme ça où réfléchir avant de parler n’était pas dans ses cordes. Les excuses, elles, ne l'étaient jamais.
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MessageSujet: Re: je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie)   je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie) EmptySam 20 Sep - 17:36

Hey Brother.


La famille, hein. Pour ceux qui la connaissent vraiment, enfin tout du moins, en passant au-delà des apparences, Charlie est quelqu’un qui tient aux liens familiaux. Mais il fallait réellement creuser. Parce que si on se fiait aux premiers abords, elle n’était qu’une fille qui considérait la famille comme un ensemble de personnes… Et c’est tout. Pourtant, elle était protectrice. Oui, bon, okay, cela ne se voyait clairement pas, mais elle l’était. A l’orphelinat, après y avoir vécu des années, elle a fini par être une des plus âgées. Normal. Et elle s’est attachée à chaque enfant, à chaque adolescent qui y résidait. Ils étaient une famille, une vraie, peu importe les liens du sang, peu importe les certificats multiples où les noms des pères et des mères n’étaient pas inscrits. Elle comme les autres se foutaient de tout ça. Quand Charlie est arrivée à la colonie, et y est revenue été après été, elle a appris à chérir un second clan. Ce ne serait jamais la même chose, évidemment, mais elle a laissé quelques personnes de ce monde ci entrer dans son cœur également. Avec Asher… ça aurait pu être le cas. A dire vrai, elle n’était pas capable d’annoncer si c’était ce qu’il s’était passé ou non. Oh, quelque part au fond d’elle, Asher avait entièrement sa place, après tout, à une époque, elle l’avait compté davantage comme un ami plutôt qu’un frère, mais à présent… La frontière était floue. Difficile à dire si elle le voyait comme un ennemi parce qu’il était parti en l’abandonnant, ou si elle le voyait comme un individu sans étiquette aucune. Au moins, Charlie était fixée sur le fait qu’elle ne le voyait pas comme un traitre. Non, elle laissait ça aux autres. Il avait fait son propre choix et elle ne serait pas de ceux qui lui jetteraient la pierre. De toute façon, il n’en aurait rien à carrer, le connaissant. Ce qui lui faisait mal, c’est qu’elle était comme les autres à ses yeux. Ash ne semblait pas la voir, pas la calculer, comme si elle n’était qu’un individu lambda, pas même un fantôme de son passé. Le constater de visu la foutait en rogne, et c’est pour ça qu’elle avait une furieuse envie de le baffer, là, devant tout le monde. En même temps, qu’il n’aille pas dire qu’il ne le méritait pas, hein. Elle allait lui rire au nez sinon.

Un coup d’œil aux mains du garçon qui ne bougeaient pas suffit à lui faire comprendre qu’il ne toucherait pas à son assiette. Pas qu’elle l’attendait non plus, hein. Distraitement, elle tenait de réfréner la douleur qui vrillait son cœur lorsqu’il répondit. Et pour ça, elle n’avait rien trouvé de mieux que de fixer l’assiette. Et ses mains. « Comme ça, c’est clair. » De quoi était faite sa vie à présent ? De meurtre ? Du sang qui coule sur ces fameuses mains jusqu’à tâcher son âme ? y accorderait-il seulement un peu d’importance si jamais c’était le cas ? Charlie en doutait. Mais elle n’allongea rien à ce sujet. Ce n’était pas de son ressors, hein ? C’est ce qu’il venait de dire. Sur ce ton hésitant entre le taquin, la fermeté et la moquerie. Ouais, qu’il aille se faire foutre, tiens.

Et puis, elle se figea. « Si on ne me nourrit pas ? » Son rire résonna, bref, ironique, et ne présentant clairement aucun signe de joie possible. Personne ne pouvait s’y tromper d’ailleurs. Osait-il parler de la colo avec elle ? Plongeant son regard sombre dans les prunelles fières de son grand frère, elle siffla, toute la violence qu’elle ressentait faisant vibrer sa voix : « Tu te fous de ma gueule en plus ? Ou ta mémoire te fait défaut, Ash ? Plus capable de se remémorer certains souvenirs ? J’hésite entre la vieillesse et la connerie, tiens. » Malgré elle, Charlie avait utilisé son surnom. Mais dans le feu de l’action, dans l’énoncé de ses propos véhéments, elle n’avait pas pris garde. Il était venu tout seul. Naturellement. Comme si elle pouvait passer par-dessus tout ça alors qu’elle ne le pouvait pas. A le contempler ainsi, le menton légèrement redressé, l’œil vif et alerte, elle ne pouvait se défaire de son visage qu’elle avait cru ne jamais revoir un jour. Allait-il bien ? Vivait-il correctement ? Oh que non, elle ne demanderait pas. Mais elle ne voulait pas rester sur cette fin, elle en avait assez de lui laisser mener la conversation, alors qu’il était en tort. Oui, c’est vrai qu’elle ne ressemblait pas à grand-chose, mais elle ne le laisserait pas lui marcher dessus, comme si de rien n’était. Gardant la même position, elle plissa les yeux, et souffla encore, provocante. « Et toi, grand frère que fais-tu donc là ? Un amour caché pour les traditionnels diners américain ? » Moqueuse. Acide. Pourquoi ?

lumos maxima
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MessageSujet: Re: je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie)   je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie) EmptyLun 22 Sep - 17:39

Faute d’avoir des excuses sincères, il aurait pu la mettre sur le compte de l’hyperactivité, cette spontanéité, cette question non pas stupide mais carrément débile. Après tout, on n’a jamais vu un gosse hyperactif réfléchir deux fois avant de parler, à moins d’être un cas tout à fait exceptionnel. Ou il aurait pu mettre ça sur l’ignorance. Ou sur la connerie. Ou sur rien du tout, d’ailleurs, puisqu’il ne gagnerait rien à s’excuser, convaincu qu’au point où Charlie et lui en étaient, c’était trop tard pour faire marcher arrière ou, au contraire, pour aller de l’avant. Cette entrevue terminée, il était également convaincu que l’un et l’autre reprendrait sa petite vie tranquille, que rien ne changerait, qu’ils en resteraient au point mort, comme s’ils ne s’étaient jamais revus. Du moins, il l’espérait. Parce que s’il commençait à faire dans les sentiments, il était fichu – non mais vous imaginez le nombre de personnes à qui il devait un au revoir ou des excuses, des explications ? Non merci. Cette simple pensée lui donnait mal au crâne. Aucun compte à rendre, et toutes ces personnes resteraient derrière, et chacun vivrait de son côté, comme il fallait. Ça pouvait paraître fataliste comme conclusion… pourtant, de manière générale, Asher était plutôt un idéaliste. Il croyait au changement, au progrès, à l’amélioration du monde dans lequel il vivait… mais lorsque ça concernait les gens, il n’y pensait même pas, comme si ce qu’il y avait avec sa propre petite sœur ou peu importe la personne tant qu’elle tenait du passé était figé dans la glace.
Parce qu’une fois de plus… qu’est-ce que ça lui rapporterait ? Et qu’est-ce que ça changerait ? On n’efface pas cinq ans d’indifférence par un sourire ou un pardon. Ce serait trop facile.
Et la facilité, non, Asher n’y croyait pas. C’était le truc des ambitieux, des perfectionnistes, de ne pas faire confiance à l'aisé, sans doute. En tout cas, choisir la facilité, c’était de la faiblesse ou de la paresse, au choix.
Et s’excuser, c’est de la faiblesse peut-être ? Ou de l’inutilité. Déjà, ce n’était même pas sûr que Charlie le croie, après l’air je-m’en-foutiste, confiant sinon pas arrogant, joueur, mesquin qu’il avait affiché jusqu’ici… Et même si elle le croyait, comme dit plus haut, hé bien ça n’y changerait pas grand-chose. Le « mal » était fait. Asher pouvait au moins respecter le fait qu’elle ne lui ait pas parlé de trahison ou d’il ne savait quoi encore, comme il se doutait que beaucoup auraient fait à sa place. Enfin, on se doute qu’il n’allait y faire aucune référence, n’est-ce pas ? Après la fausse/vraie/on-ne-savait-plus-trop bourde qu’il venait de commettre… euh, on allait éviter une autre bombe idiote.
Surtout que celle-ci n’avait pas plu à Charlie – normal. Ash se contenta de lever un sourcil et de l’observer, l’écouter, se disant que s’il avait la malheur de lâcher sa fourchette, elle allait en profiter pour la lui planter dans la main – ce qui serait assez douloureux, et complètement con. Feignant une espèce d’indifférence, toujours, il garda donc le couvert entre ses doigts, le faisant tourner, se forçant au silence plutôt qu’à la réplique facile face à la colère de sa sœur. Bon, ce qui semblait être jusqu’ici une joyeuse conversation – ou pas – tournait au vinaigre… Le partisan se prépara d’ailleurs à se prendre une claque bien méritée, mais rien ne vint, outre le venin verbal de Joystick. Sérieusement, il ouvrit la bouche pour marmonner que non, il ne se foutait pas de sa gueule et que, blablabla… mais il préféra se murer dans le silence – parce que Charlie avait toujours un couteau près d’elle, et ça ferait encore plus mal qu’une fourchette, et non il n’était pas du genre maso. On va éviter de provoquer la petite sœur alors que ses yeux lancent des éclairs et que sa voix vibre de violence, hein. Hé ! si les regards pouvaient tuer, il serait mort, paf, décédé, foudroyé. Et nul ne doute que le petit surnom qu’elle s’autorisa n’était que mépris. Et merde, hein, il avait dit ça sans réfléchir. Autant lui donner raison sur la vieillesse et la connerie, ça mettrait un terme à la discussion – ou au fait qu’il ait tort, surtout. Néanmoins, même s’il n’avait en tête que de calmer le jeu, le soupir blasé qui lui vint à la fin de ce petit excès de rage de son interlocutrice, il ne put le retenir, celui-là.

« Sans doute les deux. J’espère pour toi que tu vieilliras pas comme moi. »

D’ailleurs, elle vieillissait comment, la p’tite ? Bien ? Mal ? Il avait honnêtement envie de lui poser plein de questions, par curiosité, puis se souvint qu’elle voulait sûrement l’assassiner ici-même, et qu’elle le ferait s’il reprenait la parole encore une fois. Et merde, Ash. De toute façon, ça ne l’avancerait à rien si ce n’était remplir son petit quota de curiosité du jour. Ta gueule, Ash. Il reposa prudemment la fourchette et s’appuya à nouveau au dossier de sa chaise, s’éloignant un peu. Oh, et la tête penchée sur le côté tandis qu’il fixait Charlie, bien sûr. Et zut, hein, parce que le ton qu’elle prit lui arracha un sourire au coin. Ce n’était pas des mots que la demoiselle crachait, c’était du venin ! Gardant la même mimique, il reposa ses coudes sur la table.

« Tout à fait. C’est mon plus grand secret. » Pff. Tu parles. Les traditionnels diners américains. Non, ça ira. Il enchaîna mensonge sur mensonge. « J’attendais quelqu’un. C’est mon truc aussi, de me prendre des râteaux. »

La bonne blague. La personne était juste là, à manger un plat dont il ignorait le nom. En face de son mari, ou de son employeur, ou de son frère, bon sang il n’en savait rien. Il s’en fichait. Lui, on lui avait rabâché qu’elle devait beaucoup d’argent, blablabla, mais franchement, s’il avait retenu ne fut-ce un mot de l’histoire de cette femme… pas vraiment. Tant qu’il récupérait les dollars au bout du compte, ça lui allait. Les cibles n’étaient pas des personnes innocentes, non pas qu’il se souciait de l’éthique mais bon, ça faisait toujours bien de savoir qu’on n’assassinait pas un parfait innocent ou inconnu. Après, ça restait des meurtres, tout ça.
En sentant son revolver cogner contre sa hanche, il se dit toutefois qu’il n’avait plus trop envie de faire cette mission et il eut donc un soupir pour lui-même. Il enchaîna presqu’immédiatement, anodin.

« Ou alors nous sommes deux êtres solitaires. » Il haussa les épaules. « Au moins, ça, ça n’a pas changé. Et sinon, on oublie ce que j’ai dit à propos de la colo’ et on reprend sur de bonnes bases ? » Ou pas.
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MessageSujet: Re: je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie)   je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie) EmptySam 27 Sep - 12:23

Hey Brother.


De bonnes bases… DE BONNES BASES je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie) 2638710164 Non mais que son frangin était devenu un comique depuis son départ. Visiblement, il avait côtoyer quelques clowns qui ne lui avaient pas seulement appris à faire tournoyer une fourchette, mais qui lui avait également montré comment se foutre de la gueule des gens, un sourire aux lèvres. A moins qu’il ne sache déjà ce genre de choses, auquel cas, après réflexion, elle ne serait pas vraiment étonnée. Il avait toujours su tirer son épingle du lot, et donner envie de découvrir quels étaient les atouts qu’il possédait. Asher pouvait être charmant quand il vouait, oh que oui, un vrai businessman au cœur de pierre. Enfin, c’est ce qu’il souhaitait. Après tout, pour certains – dont elle faisait partie – suivre le cours de sa vie, sans se fier aux sentiments, a quelque chose de rassurant, tout en donnant l’impression que la faiblesse ne serait pas nôtre. Charlie savait qu’il était comme ça. Il ne voulait pas se faire mener par le bout de son nez, il voulait être grand, ou tout du moins, mener sa vie comme il l’entendait. Peut-être pour ça qu’il avait quitté la colonie, d’ailleurs… Elle ne lui avait pas encore demandé. Encore… Non, rien n’était dit non plus sur le fait qu’elle poserait la question. C’était trop… Trop. Elle ne se voyait pas lui demander ses raisons, pas alors que son cœur s’acharnait à accélérer son rythme, augmentant sa température corporelle et son besoin de se battre d’une manière ou d’une autre. Et ce, sans parler de ses mains. Distraitement, par un geste plus instinctif que calculé, elle posa les paumes de ses mains sur ses cuisses, sentant déjà qu’elles s’étaient réchauffées. La colère était-elle si mauvaise conseillère que ça ? Possible, mais disons plutôt que dans son cas, la colère était réellement un mauvais calcul tout court. Se forçant à reprendre un nombre de pulsations cardiaques plus bas, la demoiselle inspira profondément, ses yeux posés sur l’assiette peu ragoutante à présent. Deux expirations plus tard, elle levait le regard jusqu’à lui, ignorant royalement le fait qu’il ait remarqué son cinéma, et lui adressa un sourire profondément moqueur.

« Voudrais-tu me faire croire que toi, tu te sois pris un râteau ? » Même si au début, elle avait voulu être sarcastique, énoncer sa question à voix haute la fit elle-même réfléchir. Quand elle fronça les sourcils en se demandant ce qui clochait dans la situation, elle avait égaré son regard au loin, sans le regarder vraiment. Que son frère se soit fait poser un lapin était tout simplement impossible. Il présentait trop bien pour qu’une fille saine d’esprit – ou non – choisisse de l’ignorer. En plus, il avait ce petit côté « rebelle sexy » qui devait en attirer un bon paquet. Alors, elle revint sur son visage, analysant ses traits avec attention. « Il y a quelque chose… » Elle n’arrivait pas à mettre la main dessus. « La vérité, pour changer ? » Est-ce qu’il en était seulement capable ? De ne pas mentir, je veux dire. Est-ce qu’il se souvenait de la manière dont il fallait procéder ? Un truc avec des mots en contact avec le cœur… Oui, ça pourrait être un bon début. Parler avec sincérité. Alors, elle ajouta : « Tu veux reprendre à zéro, commence par ne pas mentir. » Voilà. Il voulait des bases ? Qu’à cela ne tienne, il en aurait. Mais pour ça, il devrait prouver sa bonne foi, et avancer un comportement qui ne devait plus lui être coutumier.

Et pour ce qui était de vieillir comme lui ou non, Charlie savait que ce ne serait probablement pas le cas. Elle n’avait pas prévu d’aller bien loin, à dire vrai. Quelques années encore si elle tenait le coup, si son esprit le lui permettait, mais de ça, elle n’en était même pas certaine. Ses plans ne parlaient pas d’allonger son espérance de vie, loin de là même. La jeune femme allait rester à la colonie, suivre le cours des évènements, et être là où il le faudrait quand son utilité sera demandée. Elle n’était pas guerrière, contrairement à ce que son allure de baroudeuse un peu sauvage laissait soupçonner. Non, elle était mécano, réparatrice, elle bidouillait et donnait une seconde chance aux objets inanimés. Pas pour rien qu’elle était plus à l’aise auprès des machines qu’en compagnie des êtres humains. Rien que la parole lui donnait parfois des boutons. Trouver comment compléter une conversation… Ce n’était pas vraiment sa tasse de thé. Encore heureux qu’on ne lui ait jamais donné de discours à faire, ou elle serait bonne pour se tirer une balle dans le crâne. Ouais, la gamine n’est clairement pas loquace, mais à priori, ça n’empêchait pas son frangin de l’observer, et de poser quelques questions. A son souvenir, lui-même n’était pas réellement friand de ce genre de règles sociales en matière de vie en groupe. Charlie ne le quittait pas des yeux, attendant qu’il forme ses réponses à lui offrir, prête à décrypter s’il lui mentait ou non, s’il oserait continuer cette fuite en avant, tout en la mettant clairement de côté. Charlie allait voir si elle avait une quelconque importance à ses yeux, finalement. Parce que c’était lui qui avait proposé de reprendre les bases, alors ce serait à lui de faire des efforts pour montrer qu’il était sincère. Elle ne lui avait jamais demandé quoi que ce soit, ni de la rassurer, ni d’être là pour elle, ni de lui compter des putains d’histoires à la con. Elle n’avait jamais été une sœur chiante à ses yeux, rien de pénible pour un gars comme lui, réfractaire aux dettes, et coups de main gratuits. Alors elle allait voir. Oui, sans le quitter des yeux un seul instant, elle serait témoin, et pourrait enfin être fixée sur le fait qu’elle ait eu jamais un semblant d’importance dans la vie de son frère.

lumos maxima
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MessageSujet: Re: je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie)   je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie) EmptyDim 28 Sep - 1:27

En fixant un peu plus Charlie, Asher se dit rapidement, faisant un volte-face dans ses pensées, que tuer la femme plus loin était en fait une mission bien futile… Inutile, même. Alors, se mettant sans s’en rendre compte à tapoter la table du bout des doigts, il décida de l’oublier, tant pis. Ce n’était honnêtement pas la première fois qu’il faillait à son devoir, de toute façon – oui, l’argent c’était bien ; la liberté c’était mieux. Il savait bien ce qui l’attendait ou tout du moins il s’en doutait… ça n’avait pas trop d’importance. Les patrons n’aimaient pas être dupés, c’était tout. Et, sérieusement, il pouvait toujours feindre de ne pas avoir trouvé la personne ou il-ne-savait quel autre mensonge ! Ce n’était pas comme si on lui demandait tous les détails, non plus ! Et bam, il disparaitrait dans la nature en bon fuyard qu’il était ! Ou pas. Il verrait bien. La seule chose dont il était certain, là, tout de suite, c’était juste qu’il n’aurait donc pas besoin de son revolver aujourd’hui et ce fut comme si cette pensée le réconforta. Tuer, c’était bien, jusqu’à un certain degré. Un jour, il en ferait une overdose, il en était sûr. Il trouverait un autre job avec pas trop d’attaches et beaucoup moins de sang, et ce serait le pied.
Non mais franchement ! Si Charlie savait ce qu’il sacrifiait comme pactole pour elle !
Il soupira légèrement, une fois de plus pour lui-même, et un peu pour la discussion aussi – et surtout sa pensée citée ci-dessus. Ce qu’il ne fallait pas faire lorsqu’on revoie sa sœur après cinq ans d’absence… C’était tout de même fou. La vie était bien faite, hein, parce que tomber sur elle, comme par hasard, au même endroit, ça, c’était chaud… Coïncidence de mes deux… Il se dit qu’il n’aurait pas dû aller vers elle, mais curiosité oblige, il l’avait fait. Alors il se demanda pourquoi il n’avait pas juste coupé court à la conversation, et à nouveau c’était de la faute de sa curiosité quasi maladive à ce niveau-là… Mais non, il devait y avoir autre chose. Pas seulement de la curiosité, ou du jeu, ou de la provocation… Il ne savait pas. C’était frustrant. Inconsciemment, il scruta le visage de Charlie comme si ça pouvait lui donner une réponse plausible, mais il se heurta d’abord à sa moquerie, à laquelle il répondit par un haussement d’épaule innocent – puis à sa perplexité.
Mince. Qu’est-ce qu’elle allait encore lui sortir, maintenant ? Le fait qu’elle réfléchisse tout à coup comme ça – parce qu’elle en avait vraiment l’air – l’inquiéta quelque peu. Ah non, si ça partait dans l’émotion, il se cassait, partait comme un voleur ! Mais Charlie n’avait jamais été comme ça, n’est-ce pas ? Alors, plus qu’à espérer qu’elle n’avait pas changé de ce point de vue. Après, il devait admettre que c’était de sa faute : quelle idée de vouloir repartir sur de bonnes bases ! Était-il sérieux ? Il aurait préféré que non. Bordel, qu’est-ce qu’il foutait là, déjà ? Il tapota Bohemian Rhapsody en rythme sur la table, toujours du bout des doigts, pour se détendre. Parce que, de un, Queen, c’était le bien, surtout cette chanson et, de deux, plus il voyait se rapprocher des excuses, des sentiments, plus ça le stressait. Il haïssait ce genre de conversation, il préférait encore parler de la pluie et du beau temps. Les « pardon », les « je t’aime », les « tu me manques », les « j’ai besoin de toi » ou même les « j’ai besoin d’aide », il s’en balançait. Il s’en balançait comme de son enfance. Il s’en balançait comme de la Colonie des Sang-mêlé.
Finalement, il avait stressé pour rien : il s’avéra que Charlie voulait juste la vérité – toute la vérité, rien que la vérité, je le jure, comme disait le serment des témoins. Elle n’avait pas tort, la petite. Cela dit, et il en eut un nouveau sourire, il n’avait pas fait que mentir jusqu’ici… D’accord, il y avait eu l’histoire du râteau, du temps à revendre, des plats américains traditionnels… et c’était tout, il pensait. Ce n’était même pas de gros mensonges ! Ce n’était pas comme s’il lui avait balancé en pleine face qu’il se fichait d’elle ! Ce n’était pas comme s’il lui avait sorti des excuses qu’il ne pensait pas…

« Tu penses que je te mens. »

Pas une question, une affirmation. Non pas sur un ton de reproches, juste résigné. Il ne lui en voulait pas. Lui aussi, s’il avait eu lui-même en face, il aurait cru ça. Ou pas. Il n’en restait pas moins que Charlie pensait ça. Bien, qu’il en soit ainsi ! Il ne pouvait pas la forcer à le croire, mais si elle voulait la vérité, d’accord, elle l’aurait – même s’il ne voyait pas trop à quel sujet. Il réfléchit rapidement, et ne la quitta pas non plus des yeux pour déclarer en un souffle.

« Je ne suis pas trop pour les diners traditionnels américains, en fait. En revanche, t’avais vraiment raison, je n’ai pas envie de rattraper ces cinq ans. Oh, et tant qu’on y est, non, en fait, j’étais plutôt pressé mais ça, c’était avant. Effectivement, je ne me suis pris aucun râteau, et j’étais pourtant bien là pour une raison. Mais on s’en fiche de tout ça, n’est-ce pas ? »

Il se tut un instant après cette tirade. Et merde, il se rendit compte qu’il était complètement paumé, qu’il ne savait pas où il allait, ce qu’il en récolterait. Il n’avait pas une certaine peur de l’inconnu, pourtant, et cela le troubla un peu plus, mais il se força au calme, se força à regarder sa petite sœur. Et puis il se dit que ça ne changerait rien qu’il réfléchisse, et il eut un rire bref, jaune, avant de lever les yeux au ciel tout en souriant toujours.

« Tu veux la vérité, Charlie ? A propos de quoi ? Parce que je peux te donner toutes les vérités du monde, moi, mais tu ne les veux pas toutes. »

Il pinça les lèvres une seconde, reposa ses yeux bleus sur elle et faillit reprendre, avant de se dire que non, il allait sagement attendre qu’elle dise quoi que ce soit avant d’énoncer tout un tas de vérités qu’il n’aurait pas dit dans d’autres circonstances. Des fois, c’était plus simple de confier la vérité à une parfaite inconnue… Or, même si ça faisait cinq ans, même s’ils ne connaissaient plus rien de l’autre ou presque, Charlie n’en était pas une.
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MessageSujet: Re: je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie)   je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie) EmptyJeu 2 Oct - 19:47

Hey Brother.


Asher lui cachait quelque chose, elle était prête à le parier, ou tout du moins à parier ce repas des plus fameux. Ah ah. Ouais, elle ne prenait pas grand risque, on est d’accord. Mais le fait était là : Asher mentait. Pas effrontément, c’est vrai, mais Charlie sentait qu’il y avait une raison pour laquelle il se trouvait là. Et il ne voulait la lui confier. En même temps, cela pouvait se comprendre. Pourquoi partager des détails de sa vie avec elle, hein ? Ce n’était pas parce qu’un dieu avait fourré ses appendices sexuels dans un certain nombre d’humaines qu’ils se devaient d’être proches pour autant. Rien ne les obligeait à être, ne serait-ce que des semblants d’amis. Si le passé avait fait qu’ils se rencontrent avant de se côtoyer à la colonie, cela ne résultait que d’un pur hasard, rien à voir avec leur ascendant divin. A dire vrai, Charlie n’avait jamais rencontré Héphaïstos, pas que cette idée lui traversait beaucoup l’esprit non plus. Sans compter qu’elle ne connaissait pas plus sa mère biologique. En somme, les parents étaient un concept un peu flou pour elle, bon, elle en connaissait une définition hein, mais quand tu vis pendant des années, voire en fait, toute ta vie dans un orphelinat, la notion parentale devient un peu plus… difficile à concevoir en temps réel. Tout ça pour dire qu’être frère et sœur ne résonnait pas comme pour certaines personnes dans son esprit. A ses yeux, un tel lien se devait d’être construit, affiné, et développé si jamais cela devait se faire. Mais partir d’une base dictée par un dieu qu’elle n’avait jamais vu… Non, insuffisant. Après… Ouais, ils se connaissaient d’avant. Et elle avait cru que ça pourrait changer la donne. Mais en posant son regard sur le visage presque inexpressif d’Asher, elle doutait sérieusement de cette idée. Il ne voulait pas lui parler, ou tout du moins, il ne voulait rien aborder de personnel. Pas avec elle. Avec quelqu’un d’autre ? Une réponse négative flotta dans l’air, sans qu’elle ne pipe mot. Ash avait-il des amis là-bas ? Ou est-ce que son manque d’entrant à être proche d’elle ne la visait qu’elle, justement ? Oh et plus important : est-ce qu’elle en avait réellement quelque chose à faire ? Après tout, l’idée même d’être proche de quelqu’un… Ce n’était pas sa tasse de thé, ni à elle, ni au garçon assis face à elle qui ne cessait de se pencher puis de se caler contre son dossier. L’espace d’un instant, elle eut envie de lui demander s’il était nerveux avant de retenir les mots. Bien sûr que non, il n’était pas nerveux en sa présence. A moins – encore une fois – qu’il y ait un foutu détail dont elle n’avait pas conscience. Merci frangin de me laisser cogiter bêtement.

« A toi de me dire. Est-ce que tu me mens ? » Elle n’avait pas pu retenir le sourire ironique au coin de ses lèvres, et il saurait aisément le comprendre, Charlie n’en doutait pas. « Franchement, grand frère, tu vas me dire que la sincérité, c’est ton truc, peut-être ? » Là, elle en devenait clairement moqueuse. Mais bon, faudrait pas lui jeter des fleurs non plus. Pas alors qu’il se foutait lui aussi de sa tronche. Elle ne lui jetait pas la pierre, elle l’avait fait également. Mais qu’il ne s’octroie pas des valeurs qu’il ne possédait pas, et dont ils avaient tous deux conscience. Son sourire toujours présent, elle croisa son regard pour ne plus le lâcher. Perçant. Attentif. Provoquant. « On va jouer sinon… » Si tu en es capable. « Deux mensonges, une vérité. Tu as besoin que je t’explique les règles ou est-ce assez clair pour toi ? » Oh oui, elle usait de sarcasmes. Et Charlie s’en donnait même à cœur joie. Parce que s’il ne comprenait pas une règle aussi simple, elle n’était pas certaine de pouvoir retenir un ou deux commentaires acides.

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MessageSujet: Re: je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie)   je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie) EmptyMar 28 Oct - 23:03

Est-ce qu’il mentait ? Peut-être, peut-être pas, fut-il tenté de répondre ; réponse qui, finalement, prit l’apparence d’un petit sourire ironique au coin de ses lèvres – tout comme Charlie, oui. Il savait qu’elle voyait clair dans son jeu, mais il était aussi fort probable qu’elle ne soit pas complètement dans le bon. Mentait-il ? Pas toujours. Et ce n’était pas un mensonge s’il tournait autour de la vérité sans jamais l’atteindre. Toutefois, elle avait raison sur un point : la sincérité, ce n’était pas son truc. Il trouvait toujours une échappatoire, un moyen de se tirer malignement d’affaire ou d’une conversation, ne frôlant pas ou juste à peine cette sincérité. A force, c’était devenu une habitude… Parfois, comme face à sa petite sœur, c’était une façon de jouer. La plupart du temps néanmoins, il s’en tenait à la croyance que les gens préfèrent – et c’était vrai – un beau mensonge à une vérité qui fait mal. Autre argument valable selon lui : dans le monde des affaires comme dans le social, la corruption peut mener plus haut, plus loin.
Mais au final, il en revenait à la même chose : qu’il décide de mentir ou d’être honnête, ce choix était étroitement lié à ce qu’il pouvait obtenir au bout du compte. Or, Charlie n’avait rien à lui offrir. Elle faisait partie du passé, une période qu’il laissait de côté, n’étant pas du genre à regarder en arrière, et il doutait fort qu’elle puisse faire partie de son présent, et vice-versa… en tout cas pas de manière positive. Ils ne pouvaient pas revenir à l’époque où ils n’étaient que deux gosses, loin d’être au courant de leur origine divine commune, ni même l’époque où ils s’entendaient bien, où ils étaient amis, ou proches, il ne savait plus trop. Cinq ans sans se voir. Cinq ans. Ils avaient pris des chemins différents. C’était ça, la vie.
Pourtant, ça se pourrait bien. Après tout, Charlie n’était pas chiante comme fille. Peut-être que s’il faisait un pas en avant, elle l’accepterait sans se poser de questions. Si elle lui en voulait vraiment, il pariait gros qu’elle l’aurait déjà frappé, ou planté sa fourchette dans la main. Elle en avait eu l’occasion, certes, mais n’en avait rien fait. Ou alors, elle cachait bien sa colère ou sa rancune… Là non plus, il n’en avait aucune idée et, qu’on soit clair, il ne désirait pas non plus la réintroduire dans son monde, ou refaire partie du sien. Qu’est-ce que ça changerait ? Elle était à la Colonie, maintenant. Bien sûr que le monde était petit, bien sûr qu’il y avait toujours un pourcentage de chances de la recroiser quelque part comme dans ce restaurant, mais bon sang, qu’est-ce que ça changerait ? C’était lui qui avait décidé de couper les ponts du jour au lendemain, rien ne serait plus hypocrite que de lui demander de les reconstruire.
Ils n’étaient pas une vraie fratrie, au fond, juste les gosses d’un dieu qui n’en avait jamais eu rien à faire d’eux… Asher admettait ne pas connaître les prénoms de la moitié des enfants d’Héphaïstos. Quant au reste, c’était une question d’affinité… Aujourd’hui, il avait oublié les trois quarts de ceux qu’il avait connu à la colo. Et Charlie ? S’il voulait l’oublier aussi, qu’est-ce qu’il fichait encore assis à cette table ?

« On va jouer sinon… Deux mensonges, une vérité. Tu as besoin que je t’explique les règles ou est-ce assez clair pour toi ?
- Ça devrait aller. »

Deux mensonges, une vérité. Il réfléchit un instant à ce qu’il pourrait bien sortir comme mensonges et comme vérité. C’était simple lorsque ça venait tout seul, dès qu’il s’agissait de réfléchir, tout de suite, ça l’était moins. Il se retrouva à se creuser la cervelle pour dégotter deux beaux mensonges et une dure vérité, mais impossible de retirer le vrai du faux. Et Charlie qui ne le quittait pas des yeux… Quoi, t’as mis ton grand frère au défi, et ensuite ? Non mais je vous jure. Ash eut un soupir en regardant l’assiette à peine touchée.

« C’est bien cher payer pour ne rien manger. Tu devrais la donner à un sans-abri, il se régalera. »

Rien à voir avec le jeu, effectivement, juste un moyen de dire ce qu’il avait en tête – oui, parce qu’il se demandait sérieusement pourquoi elle venait payer dans un restaurant pour ne pas toucher à son assiette. Il se détourna totalement du jeu. Que faisait-elle à Boston d’ailleurs ? Sa « maison » n’était-elle pas partie en fumée – littéralement – il y a des mois ? Un élan de nostalgie, Joystick ? Il leva les yeux au ciel, finalement.

« On s’en balance du jeu. Je sais que ton orphelinat a brûlé. Qu’est-ce qui te fait venir à Boston ? T’es pas permanente à la Colonie, du coup ? On vous laisse sortir maintenant, avec les monstres qui rôdent ? »

Non, il n’avait pas vu l’utilité de prendre des pincettes. Et oui, il y avait eu un petit ton sarcastique, surtout concernant les monstres. Ces derniers préféraient largement les mioches de Trois Grands, pas ceux du dieu le plus laid de l’Olympe, n’est-ce pas. Franchement, la Colonie portait bien son nom : un camp de vacances où les parents vous trainent de force et où on s’ennuie à mourir, à moins de crever dans une quête parce que les dieux ont décidé de vous choisir, vous, parce que seuls les mortels peuvent faire telle ou telle chose. Ils contrôlaient les Etats-Unis et ils n’étaient pas fichus de faire ça eux-mêmes. La fainéantise divine dans toute sa splendeur… Bref.
Tout ça pour dire que, voilà, Charlie savait qu’il savait. Et il se demandait vraiment ce qu’elle devenait, du coup.
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MessageSujet: Re: je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie)   je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie) EmptyMer 29 Oct - 19:29

Hey Brother.


Ce fut en 2006 qu’elle apprit le départ d’Asher. Elle avait 16 ans cet été là, et devait en avoir 17 en septembre, mais lorsqu’elle était arrivée, Asher n’était pas là. Au début, elle n’avait pas compris. Il avait fallu qu’on le lui explique, qu’on le lui répète qu’il était vraiment parti. Ce fut un choc, elle devait bien le reconnaitre, parce qu’à aucun moment, elle n’avait imaginé qu’il puisse quitter la colonie pour rejoindre les partisans. Que s’était-il passé pour qu’il en vienne à faire ce choix ? Elle qui ne venait que les étés s’était posé un nombre incalculable de questions. S’était-il passé quelque chose à la colo, pendant son absence ? Charlie n’avait pas osé demander, mais son esprit avait tourné toutes les possibilités dans tous les sens. Sans avoir de réponses finalement. Génial.

Et le voir là, devant elle, tout en je m’en foutiste, et orgueil à la noix, ça lui coupait un peu le souffle en vérité. Son aïné semblait aller bien au moins, c’est déjà ça. Quatre ans – ou peut-être cinq ? – qu’ils ne s’étaient pas vu, ça avait de quoi la laisser quelque peu sans voix. Mais la jeune fille s’était rapidement reprise devant les mots de son frère. Pas la peine de lui laisser la main trop souvent, pas alors qu’il semblait n’éprouver aucun remord de l’avoir laissé sans nouvelles. C’était fou ça d’ailleurs. Pourquoi elle avait cette impression grandissante qu’il se foutait royalement de ce qu’elle avait pu devenir, elle ? Charlie n’avait plus grand-chose à faire de sa vie, mais elle avait toujours cru qu’Asher l’avait au moins apprécié à cette époque. Ainsi que durant les années précédant la colonie. Arf, pauvre petite fille naïve, ç’en était pitoyable.

Elle l’observa donc, alors qu’elle venait de lui offrir un défi à la con. Bordel, ce fut assez aisé de lire sur les traits de son frangin qu’il aurait aimé se trouver ailleurs que dans ce putain de resto à jouer à un jeu débile. Enfin, c’est ce qu’elle avait clairement l’impression de lire sur son visage. Mais après… Le jeune homme faisait de son mieux pour qu’on ne puisse pas deviner ses pensées, alors bon, la demoiselle restait sur le suspens. « T’as un abri toi ? Tu peux la garder cette assiette, sinon. » C’était à la fois une pique et une demande sous-entendu, mais rien n’était dit qu’elle puisse en apprendre davantage sur sa condition actuelle. Le garçon voulait tellement respecter une sorte de distance entre eux, que ça lui faisait un foutrement mal. Mais Charlie préférait ne rien montrer, pour ne pas lui laisser le dernier mot. Du coup, le sarcasme qu’elle avait utilisé devait être suffisamment subtil pour camoufler sa réelle curiosité. Oui, elle s’en voulait de poser la question alors qu’il ne voulait rien avoir à faire avec elle, mais c’était plus fort qu’elle. Asher était son grand frère, et même si ce lien fraternel, l’un comme l’autre, ils s’en foutaient un peu, ben Charlie le voyait tout de même comme lié d’une certaine façon à sa vie. Ouais, je sais, la phrase est un peu tirée par les cheveux, mais j’me comprends.

Et le frisson. Charlie qui se fige. Ses yeux qui s’écarquillent. Et son regard qui trahit le désarroi et l’incompréhension. « Mon… orphelinat ? Comment tu… » Son souffle est coupé, alors qu’elle ne le quitte pas des yeux, cherchant à comprendre comment il a bien pu savoir qu’elle avait vécu en orphelinat, ou comment il savait que ce dernier avait brûlé. Oui bon, il avait vécu à Boston, alors peut-être que l’annonce de l’incendie n’était pas totalement passé inaperçu en fin de compte. Elle déglutit, et regarda la table. Le bois du meuble. Le faux bois laqué en fait. Et l’assiette. Le verre. Et enfin ses mains, qui tremblaient un peu. Charlie ferma les yeux, sentant le même frisson longer sa colonne vertébrale une nouvelle fois. Difficile de se contenir, difficile de refluer les souvenirs. Et le cri qui menaçait de s’échapper de sa gorge. « Tu… » En fait, c’était trop dur de parler. La demoiselle se leva en tremblant, demandant l’addition d’un geste sans vie en direction de la connasse de serveuse qui n’avait rien fait mais qui, pour le coup, était une connasse quand même. Et la fille d’Hépha tourna les yeux vers Asher une nouvelle fois, éberluée. « Mais qu’est-ce que ça peut te foutre que des monstres me bouffent, hein ?! » La phrase était sortie dans un grondement à la fin, alors qu’elle avait commencé à parler d’une voix presque perdue. Et la colère jaillit, parce qu’elle ne savait faire autrement pour détourner l’attention de son frère. Ni pour s’occuper l’esprit sur autre chose. « Tu m’as laissé sans nouvelles, me faisant bien comprendre que t’en avais rien à carrer de ce qu’il se passait. Et j’parle pas des autres, mais de moi. Putain, j’t’ai même pas jugé pour t’être cassé comme ça ! Et tu t’permets de m’offrir ton sourire à la con, alors que je me suis inquiétée ? T’as un cœur ou y a que du vide à la place ? C’est ça qu’ils vous font ? Ils vous lavent le cerveau ? »

lumos maxima
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MessageSujet: Re: je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie)   je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie) EmptyDim 9 Nov - 0:03

S’il avait un abri, lui ? Asher ne put contenir un bref rire, et il répliqua dans la foulée. « Non, je dors sous les ponts. » C’était vrai qu’il avait l’air d’un sans domicile fixe, avec son air nickel et sa chemise ; il devrait peut-être reprendre l’assiette, histoire d’être sûr de pouvoir passer la nuit sans crever de faim. Il regarda donc le plat, puis tira les couverts vers lui, pour ensuite ne plus les toucher. Hey ! Son idée de la donner à une personne dans le besoin n’était pas stupide, tout de même ! Mais il n’en ferait rien. Parce qu’il était comme ça, parce qu’il n’était pas le parfait bon samaritain altruiste, et parce qu’il y avait des problèmes plus importants à régler, notamment le cas de la suprématie des dieux olympiens. C’était d’un niveau bien plus élevé, n’est-ce pas… Sinon, concernant son abri, bien sûr qu’il en avait un, elle l’avait bien regardé ? Oh, certes, il venait ci et là, entre Boston et New-York, d’autres villes parfois, surtout parce que dormir dans le dortoir des partisans n’était pas son instant favori de la journée – au moins, en devenant officier, il pourrait être tranquille, cela constituait donc une bonne raison d’avoir cette ambition. C’était vrai qu’il pourrait se prendre un appartement, mais il bougeait trop souvent pour optimiser le loyer. Alors, s’il n’était pas dans un hôtel, il squattait chez Lyudmila, aussi. Ou Riley. Mais jamais longtemps. Bref, il s’arrangeait toujours pour ne pas à avoir à dormir sous les ponts, justement.
Enfin, annoncer comme ça qu’il savait pour l’orphelinat ne fut sans doute pas la meilleure chose à faire ; il le vit clairement à la tête de Charlie… qui se décomposa. Et merde, hein, s’il y avait un mode d’emploi pour sortir ce genre de choses, qu’on le lui donne, il prendrait un plaisir à le lire et à comprendre comment fonctionnent les gens. D’accord, il admettait, le tact, ce n’était pas son fort… Même pas du tout, à en juger l’état de Joystick. Le temps d’une seconde, il eut peur qu’elle lui fasse un malaise – le comble, bon sang. Il n’osa rien dire. Il n’osa même pas dire qu’il était au courant parce qu’il était souvent à Boston, parce qu’il savait où se trouvait l’orphelinat, parce que les nouvelles allaient vite, parce qu’un orphelinat qui crame, ça fait le tour des journaux et des oreilles, même dans une grande ville comme celle-ci. Asher Thornfield, réduit au silence, de peur que sa petite sœur fasse une syncope. Bravo. Mes félicitations, gamin.
Au moins, il se réconfortait dans l’idée qu’il l’avait dit, et que de cette façon le sujet n’aurait pas à venir sur la table autrement. Oui mais Charlie n’avait pas aimé. Charlie était pâle comme une morte. Charlie tremblait. Cela faisait longtemps qu’il la connaissait… Et autant dire qu’il ne l’avait jamais vu ainsi. Au contraire, elle semblait toujours maîtresse d’elle-même, ou réservée – une caractéristique de la majorité des gosses d’Héphaïstos, peut-être, plus portés sur les machines que sur les normes sociales, mais soit. Et là… Elle semblait prête à s’effondrer. Ash était sûr de lui, oui, poussait parfois – souvent – ce trait jusqu’à l’arrogance, il était enflammé aussi, impulsif, direct, putain, sauf que là, il ne fit rien et choisit volontairement le silence, sachant qu’il en avait déjà trop dit. Il la regarda se lever. Demander l’addition. Le tout comme un robot.
Et puis vint la colère. Le moins qu’il pouvait faire, c’était de soutenir son regard. S’il avait bien un principe, c’était d’assumer à cent pour cent ce qu’il faisait et ce qu’il disait… même dans des situations pareilles. En tout cas, il essayait. Généralement, face à la colère de quelqu’un, il agissait comme une éponge et s’énervait à son tour ; un point sur lequel il travaillait, parce que réagir avec violence à la violence, c’était comme laver du sang avec du sang – c’était mal, irraisonné et irraisonnable. Il suffisait qu’il soit face à plus fort que lui, et il ne donnait pas cher de sa peau ! Merde, quand même, Charlie était sa sœur, ce serait débile d’être en colère contre elle alors que c’était lui le fautif ! Mieux valait qu’il se force – pour l’instant – au silence. Et qu’il reste calme. En respirant doucement, et en restant assis sur sa chaise, par exemple. C’était bien que Charlie déballe son sac, en fait… C’était peut-être ce qu’il avait attendu au fond.
Il en avait toutefois perdu son sourire à la con, comme elle disait, n’ayant plus la volonté de le garder collé sur son visage. C’était vrai qu’en partant… il avait voulu tout laisser derrière lui. Alors il était parti sans un mot, et il n’était jamais revenu. Parce que, il l’admettait, il avait choisi la facilité, incapable de faire face aux jugements, aux regards, ou il ne savait plus ce qu’il avait pensé à l’époque. Oui, il avait abandonné, purement et simplement, Charlie. Charlie qui ne l’avait jamais jugé pour ça. Et il se permettait de se pointer ici, comme si rien de tout cela n’était arrivé, comme s’il avait continué à garder contacts avec elle en cinq ans, comme si rien n’avait changé. Mais qu’est-ce qu’il foutait. Qu’est-ce qu’il avait foutu ? C’était vrai… il aurait pu continuer de passer la voir à Boston malgré tout, peu importe leurs camps opposés. Elle n’était pas comme les autres, Charlie, elle était plus que ça. Pas seulement sa sœur, mais son amie. On est jeune et con, à vingt ans. On pense que le monde nous appartient. Asher ferma les yeux une seconde. Il n’était pas non plus revenu vers elle les années qui avaient suivies… Il avait attendu cinq ans pour ça… Et encore ! Si ça n’avait pas été par hasard, ce ne serait pas arrivé ! Il avait foiré. Cela le percuta une bonne fois pour toutes. Mais que pouvait-il faire ? Qu’est-ce qu’il était censé dire ? La situation lui échappait, et il n’aimait pas ça du tout ! Lui, il préférait savoir ce qu’il faisait, même avoir un manuel pour ça si nécessaire ; il aimait avoir le contrôle, surtout de lui. Il pouvait fuir ? Comme un lâche et un salaud de bas étage… Non, mauvaise idée. Il n’avait pas passé quoi, une heure, deux heures, avec Charlie pour à nouveau tout foutre en l’air… Mais cela n’empêchait pas qu’il était tout à fait paumé. Il releva la tête vers elle.

« C’est le moment où je dois dire que je suis désolé, c’est ça ? »

Il entendit presque le buzz de la mauvaise réponse résonner dans sa tête. Du tact, gamin, du tact. De peur qu’elle le plante là, il se leva d’un bond et écarta les bras, les paumes en avant, lui assurant que ses intentions étaient tout à fait sincères, et innocentes – du moins, il voulut que son geste dise telles choses. Il pouvait faire tomber le masque, abandonner l’air suffisant, devant Charlie, non ? Elle ne l’avait pas jugé « pour s’être cassé comme ça », après tout. Elle s’était même inquiétée – bon, au moins, elle savait qu’il était vivant, vacciné et en bonne santé, donc pas besoin de revenir sur ce point.
Pour résumer : Asher était désemparé. Et il se doutait bien que s’il ne disait pas quelque chose de SINCÈRE PUTAIN, elle allait lui en vouloir à vie, à mort, jusqu’à la fin ! Une part de lui-même trouva ça intéressant – plus besoin qu’elle s’inquiète pour lui si elle le haïssait, hein. Oui mais qu’elle le déteste à vie n’était pas dans son plan, il l’aimait bien, lui, Charlie – et ça faisait du bien de savoir que c’était réciproque tout de même… Mais il avait fait une erreur – une grosse erreur – et quitte à ce qu’elle lui en veuille pour ça, autant qu’elle lui en veuille pour tout. Comme enlever un sparadrap : ça fait mal au début, et puis ça va, on ne ressent plus aucune douleur. Charlie s’y habituerait, et puis voilà. Point final. Et lui dans tout ça ? Hé bien, il n’avait pas trop eu de mal à ne pas trop penser à elle en cinq ans, alors… cinq ans de plus ? Le tour était joué. Alors pourquoi t’es revenu, abruti, pourquoi t’es resté dans ce resto avec elle ? Vite. Il avait été trop longtemps silencieux. Elle allait se barrer, et il allait rester là comme un idiot.

« Les gens font des erreurs, Charlie, ok ? Je pensais que partir sans un mot serait plus simple, que tu me détesterais assez pour m’oublier, tu vois. Mais non, tu t’es inquiétée pour moi ! C’est fou, ça, c’était pas ce que j’avais prévu. »

Tout à fait le contraire de ce qu’il voulait dire. Parce qu’il était désolé, oui, et que ça lui foutait quelque chose que des monstres la bouffent. Mais le dire à voix haute ? Comment ? Pourquoi ? Non, ça, il ne pouvait pas. Je t’aime quand même, petite sœur. Non, bien évidemment, c’était trop compliqué.

« Regarde-nous. Je ne peux pas rattraper les cinq années que j’ai manqué, c’est trop… » Trop hypocrite. Trop surfait. Trop demandé. Trop tard pour ça. Faute de pouvoir caser le bon mot, il continua sur autre chose. « Je ne veux pas que tu me pardonnes, je veux que tu continues ta vie sans t’inquiéter pour moi, et que tu ailles bien. » Il eut un rire presque nerveux. Ok, peut-être que ça le touchait un peu, mais c’était la meilleure chose à faire, alors il mit tout en œuvre pour avoir un ton bien décidé. « De toute façon, pour ce que je m’apprête à faire, j’espère bien que tu ne me pardonneras jamais. J’veux pas me trouver des excuses, j’ai décidé de partir comme un voleur, j’ai décidé de rester avec toi ici un petit moment, et ça m’a fait super plaisir de te voir en vie, franchement, mais… C’est trop tard. On a pris des chemins différents et... » Le reste fut une flopée de mots sortie sans prendre de pause, rapidement. « Je vais prendre la porte. Ca vaut mieux pour toi. »

Il secoua négativement la tête et soupira. C’était tellement plus facile de sourire comme un idiot, d’avoir l’air de tenir la tête haute en toutes circonstances, d’être au meilleur. Ash détestait les excuses. Les « Je suis désolé ». Les « au revoir ». Les adieux. Les paroles sincères. Tous les trucs qui impliquaient des sentiments et de l’émotion. Il préférait jouer, mentir, feindre la politesse, feindre tout, et s’en sortait très bien de cette façon. Il était doué pour abandonner les gens et s’attacher aux idées. Sentimentalement parlant, il préférait largement rester dans l’ombre et ne pas être directement affecté. C’était plus simple d’instaurer une certaine distance. Même avec Lyudmila. Même avec Vasily. Même avec les quelques potes qu’il avait.
C’était instaurer une distance entre Charlie et lui qu’il voulait, désormais. Il avait été sincère en admettant qu’il avait été content de la revoir – elle lui avait manqué – mais il ne pouvait pas se permettre qu’elle s’inquiète pour lui pour les années à venir. Et il ne pouvait surtout pas se permettre de reprendre soudainement contact avec elle alors qu’il n’avait pas cherché à le faire pendant cinq putains d’années. Elle n’avait pas besoin de ça, putain… Il ne sut pas si c’était l’émotion, le remord ou juste les bruits dans le restaurant, mais il avait mal au crâne maintenant. Il devait fuir et ne pas regarder en arrière – l’avait-il fait ses cinq dernières années concernant Charlie ? juste quelques fois. C’était rassurant de voir qu’elle était en vie… Il aurait préféré la voir avec un sourire, mais on ne pouvait pas tout avoir dans la vie, hein. Enfin, ça l’inquiétait, lui. Peut-être qu’il pourrait s’arranger avec Vasily pour lui demander de garder un œil sur elle, oui, c’était bien ça comme idée. Histoire de savoir si elle mangeait à sa fin, si elle avait des gens sur qui compter – des gens qui ne l’abandonneraient pas lâchement comme il l’avait fait – ce genre de choses. Faire ce qu’un grand frère faisait. Sans qu’elle le sache, c’était bien mieux. Ouais, Vasily ferait bien ça…
Alors il se rapprocha un peu d’elle et déposa un baiser sur son front, sans en être trop conscient, en fait. Et la phrase qui lui échappa, un « Au revoir, Joystick. » qui parut comme un « Je suis désolé », lui parut si égoïste qu’il s’écarta, reprit sa veste, et s’en alla. Sans se retourner. Sans rien penser. Si ce n’était qu’il était désolé, vraiment. Désolé d’être revenu et de lui avoir insufflé de faux espoirs.
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MessageSujet: Re: je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie)   je compterai pour toi, je te conterai mes histoires. (charlie) EmptyMar 11 Nov - 17:35

Hey Brother.


La colère obscurcissait ses pensées, autant qu’elle faisait accélérer les battements de son cœur. Et son regard figé sur le visage de son frère aîné, celui en qui elle avait eu confiance autrefois. Oh, ils n’étaient pas aussi proches qu’elle l’avait pu être avec Matthew, mais Asher était quelqu’un vers qui il était aisé pour elle de se tourner. Il y a cinq ans, en quittant la colonie à la fin de l’été, comme elle le faisait habituellement, Charlie ne s’était jamais douté que ce serait bien la dernière fois qu’elle aurait eu le droit à son regard franc, et ses piques à la fois fines et pleines d’esprit. Elle ne pensait pas qu’il se détournerait, sans laisser d’indices quant à ce choix définitif. Parce qu’après cinq ans, faut pas se leurrer, il n’y avait plus d’hésitations, de doutes, ou d’envie de revenir. Et ça, elle ne le voyait pas qu’à travers les calculs, et les probabilités, mais également dans ses prunelles claires qui se posaient sur elle avec tant de franchise qu’elle se trouvait presque déstabilisée. Mais non, la colère était encore là. Non pas froide comme chez certains, voire chez elle aussi parfois, mais brûlante. Son cœur battait fort et son esprit virait au rouge. Comment se faisait-il qu’il puisse se montrer aussi détaché face à elle ? Et pourquoi était-ce si douloureux de constater son air je m’en foutiste quand le sujet, la discussion, et le lien qu’il y avait eu entre eux, n’étaient clairement pas sans importance. Enfin, pour elle. Puisque visiblement, il était passé à autre chose, et sans aucune difficulté. C’était… foutrement douloureux, oui. Charlie sentit le muscle dans sa poitrine s’ouvrir un peu, chose qu’elle ne pensait plus possible depuis quelques mois. Mais la jeune fille, même si elle détestait l’admettre, faisait montre d’une certaine sensibilité, et Asher comptait dans son existence. Combien même ce n’était pas réciproque. Bordel, que ça faisait mal. Et que ça foutait en rogne aussi. Ce n’était pas seulement son apparence calme et moqueuse, mais également le fait qu’elle soit la seule pour qui ça avait de la valeur au final, et aussi, évidemment, qu’elle ne soit pas en mesure de montrer la même façade que lui. Ah, grand frère si compétent, si doué, si talentueux.

Apprendre qu’il était au courant pour l’orphelinat, lui avait foutu un coup. Incisif. Puissant. Et complètement inattendu. Déjà, mettre ce sujet sur le tapis, c’était aussi incongru que surprenant venant de lui, mais savoir par la suite qu’il savait donc qu’elle avait vécu là-bas, ça laissait pas vraiment de marbre. Elle avait demandé l’addition, les yeux dans le vide, parce que la colère était toujours là, se disputant à la peur et à l’incompréhension. Alors que la honte, le remord, et le chagrin face à ce qu’elle avait fait revenaient en force dans son esprit à la con. Sans répit. Plus depuis un moment. C’était un tumulte sans fin, entre ses deux oreilles, et ça commençait à bien faire. Mais voilà, la gamine n’a plus autant d’énergie qu’autrefois, et elle se laisse peu à peu dépasser par les sensations. Inspirant profondément, pour rester en mesure de répondre à son cher frère, elle laissa donc toutes les commandes à la colère, et lui envoya ses propos dignes d’un film à la con, au budget rikiki puisque ça se passait dans un diner à la con, lui aussi. La serveuse passa rapidement près d’eux, laissant une coupelle avec un papier dessus. Cela eut le mérite de la calmer pour quelques secondes, pendant qu’elle sentait le regard d’Asher sur elle. Sortant quelques billets de sa poche arrière, elle les posa sur l’assiette sans regarder le papier, préférant soutenir les yeux trop perçants de son frangin. Et il ne répondait pas. Et ça la rendait encore plus furieuse. Elle n’était même pas digne qu’il lui adresse la parole, c’est ça ? Ah mais monsieur sembla enfin retrouver le mode d’emploi de sa voix, puisqu’il se leva d’un coup, les mains en avant – ce qui au passage, lui fit hausser un sourcil en mode « il fait quoi ce débile ? » - avant qu’il n’ouvre la bouche pour s’exprimer. Flop. Le regard de Charlie s’assombrit encore, mais il ne lui laissa pas le temps d’en rajouter une couche, puisqu’il lui sortit encore quelques mots.

Le détester ? Le détester ? Mais il était complètement con ou quoi ? Elle avait tellement peu de famille, de personnes chères à son cœur, ce n’était pas pour rien, putain. C’est parce que celles-ci parvenaient à se faire une place dans sa vie, et Charlie ne voulait pas les laisser l’en quitter ensuite. Parce qu’aussi solitaire et bourrue qu’elle pouvait être, en amitié, et en amour, son cœur battait avec sincérité. Et Asher, elle y avait tenu. Il ne voulait pas d’elle, et bien soit. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle aurait tiré un trait sur les sentiments éprouvés à son égard. Comme s’il la comparait à l’une de ses petites amies volages qui vont et viennes, en fonction des saisons. Bon sang, elle eut envie de lui foutre une gifle pour qu’il ait cru pareille sottise. Un peu comme s’il ne la connaissait pas, ou ne la pensait pas sincère, au-dessus de ce concept de camps. Ouais, elle ne cautionnait pas que les partisans puissent faire certaines des choses qu’ils faisaient, mais il était son frère putain de merde.

Mais quand il poursuivit dans ses aveux, elle dû bien reconnaitre que ce n’était pas du tout, mais alors pas du tout ce qu’elle avait prévu. Bordel, qu’il s’excuse, ça n’était pas du tout prévu. Et qu’elle en soit heureuse, tout en restant en colère, ben… Elle détestait ça royalement, parce que le désordre émotionnel, c’était pas un truc des enfants d’Hépha. Elle était fatiguée Charlie, elle en avait par-dessus la tête d’essayer de comprendre les autres, tout en se perdant un peu plus chaque jour. Matthew et Lily qui ne faisaient que des conneries avec leur couple, se rendant tous les deux malheureux en agissant ainsi. Wyatt à qui elle faisait tellement pitié qu’il se sentait obligé de se ramener avec un sandwich. William qui l’évitait, ou la regardait avec des yeux vides, voire parfois de haine, tant de sentiments négatifs en fait qu’elle ne pouvait éviter la douleur qu’elle avait provoqué chez lui, ou son envie de la faire souffrir. Oh, il n’aurait pas besoin de chercher bien loin, hein. Elle s’en voulait déjà suffisamment toute seule pour se jeter des cailloux psychiques dans la tronche. Histoire qu’elle saisisse combien elle se faisait de la peine. Charlie n’avait que ce qu’elle méritait en fin de compte, et personne ne pourrait rien y redire à ça. Pas même Asher dont les propos voilaient l’inquiétude qu’il ressentait envers sa sœur. Ce qu’elle ne comprenait pas en fait. Faisait-il semblant tout ce temps, assis devant elle ? Ou était-ce à présent qu’il se fichait d’elle ? Asher avait toujours été doué pour cacher ses pensées et faire croire ce qu’il voulait aux autres, mais pour le coup, Charlie n’était pas admirative, non, elle aurait préféré de vraies réponses. Le truc, c’est qu’elle était trop encline à croire ses mots, elle le sentait. Quelque part en fond d’elle, elle avait envie d’y croire, de se laisser bercer comme une débile devant ces termes plein de chaleur et d’aveux à demi-mots. Et il voulait partir maintenant. La laisser derrière lui. Encore. Un passe-temps, semble-t-il. La colère se disputa une nouvelle fois à d’autres émotions, et elle eut envie de lui prendre la main, pour ne plus jamais la lâcher. Mais Asher ne le supporterait pas. Et elle… Elle n’était pas comme ça. Alors quand il eut terminé, et qu’il eut déposé ses lèvres sur son front, provoquant en elle, un regain d’amour insoupçonné, elle leva doucement les yeux jusqu’à lui. Le regarda enfiler sa veste. Quitter la table. Sortir du restaurant. Sans un seul regard. Mais maintenant, elle avait compris. Asher, quoi qu’il ait pu montrer jusqu’à alors, quoi qu’il ait pu dire, et montrer à travers ses masques de débiles qui ne sait pas s’exprimer sans faire son malin, ouais, Asher l’aimait. A sa façon. Charlie sentit une goutte salée glisser le long de sa joue, alors que le constat se gravait dans son esprit au fer blanc. Il n’était pas doué son grand frère, pas aussi doué que ça en fait. Un pauvre sourire sans vraiment de joie se dessina sur ses lèvres, et elle se leva à son tour.

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» (lexi) je courrais toujours pour aller partout, mais je ne pensais pas pour autant que ça allait me mener quelque part.

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