C'est une ville dure où tout le monde est fou [Ariane]

Ariane & Morgane

QDrôle de bruit que celui qui vint m’empêcher de rêver. Je mis quelques secondes avant de poser un regard complètement dans le vague sur l’objet qui émettait fièrement ses bip bip. Celui qui avait inventé cet objet détestait l’humanité, il n’y a rien de pire que d’être réveillé par des bip bip, je préférais de loin les câlins mais je ne savais pas exactement de qui… En fait si, je savais, Adrian. Difficile cependant de demander à son « meilleur ami » de venir dormir à mes côtés. Ce qui m’embêtait c’était de connaître ses sentiments, aussi bien que je connaissais les miens à son égard. Il y a toujours un risque que ça dégénère si nous étions en couple et j’avais peur. Pas de me faire abandonner, ça non on parlait d’Adrian dont le code de l’honneur était on ne peut plus puissant en son cœur. J’avais juste peur que tout foute le camp et qu’on me prive de ce bonheur qui d’après moi était un peu mérité tout de même. J’avais fait des bonnes actions, qu’on pourrait aisément qualifié d’action de pigeon. C’est vrai que lorsqu’on y repense sérieusement, aider des grecs en cavale, à moins que ce soit des Romains, difficile de savoir avec précision, ce n’était pas vraiment recommandé par la charte des partisans. La faute à qui si leur charte était nulle à chier, il était où le camp aide ton prochain sans savoir d’où il vient. Ils avaient dû oublier ce groupe-là dans la conception de leurs idéologies bidons. Enfin bref, aider son prochain sur le papier c’est toujours génial, il remercie, pompelup et après on se fait une bouffe autour d’un feu de bois – dans les bras d’Adrian pour moi – et voilà tout est bien qui finit bien. En revanche, cette fois ci, ça avait un peu trop dégénéré pour moi, déjà sans raison, bon d’accord la raison ennemi potentiel  est validée, on m’avait tiré dessus. Non mais l’autre je soigne sa pote et elle me tire une balle, tout va bien. En plus avant même que j’aie crié quelque chose comme vas te faire foutre. Oui certains auraient eu la décence de se dire en danger et de s’écarter, je sais ma logique est un peu catastrophique, bref avant toute action verbale, un poing s’était abattu sur mon crâne me faisant visiter l’endroit délicieux de l’inconscience.  Du coup afin d’éviter les nombreux problèmes qui pouvaient toujours me tomber sur le coin du museau, je m’étais auto rapatriée chez moi en évitant clairement de raconter la façon dont je m’étais gentiment fais allumer à Adrian. Non mais c’est pas que ma fierté en prendrait un coup, j’en avais rien à faire de toutes ces histoires c’est juste qu’il ne s’agit même pas de loyauté ni quoi que ce soit mais juste de bon sens, qui a des idées pareilles que de tirer au hasard dans les gens. Moi j’appelle ça de la bêtise et tout le monde sait que la bêtise se retourne contre ceux qui en font usage. Bien sûr que ce n’est pas moi personnellement qui tiendrait l’arme à feu pour me venger, déjà parce que je ne savais pas exactement comment on s’en servait mais il n’empêche que partisan ou non, demi-dieu ou non, laisser des tarés en liberté qui se retournaient contre ceux qui n’avaient rien fait, c’était complètement débile. Puis merde, le principe du serment d’Hippocrate c’était bien de soigner tout le monde, peu importe son camp. Il fallait que j’aie cette réponse à ma question.

Se lever ne fut pas exactement une partie de plaisir, j’avais envie de rester allongé voir de spamer Adrian de message en lui disant de revenir ici parce qu’il me manquait mais bon il semblerait qu’il ait quand même des choses à faire. Je m’habillai lentement, un véritable automate, une machine bien huilée qui exécute toujours les mêmes actions. Allez chez les partisans sans mon meilleur ami ne me plaisait guère. Je caressais la bouille du chien pataud qui réclamait des caresses à longueur de temps tout en réfléchissant à comment faire. Je ne pouvais pas non plus poser la question à n’importe lequel des partisans, certains étaient juste illogiques dans leur manière de penser, je comprenais qu’ils en veuillent à la terre entière, aux dieux, aux demi-dieux qui ne les suivaient pas mais il fallait se détendre autrement, taper dans un sac de sable plutôt que sur les autres. Chacun son truc après, je descendis les escaliers en décidant de faire des patrouilles avec une voiture un peu moins tape à l’œil que celle que j’utilisais habituellement. Avant de grimper dans ma voiture, j’enfermais Fanta dans la cuisine, cela afin que ce drôle de destructeur s’amuse à retaper la décoration à coup de dent. Je pris par la suite la voiture du jour bonjour. Il fallait trouver un partisan pas un de ces tarés qui tueraient pour une miette de pain ou peut être deux allez, pour leur conscience. Je manquais en sortant d’emboutir la poubelle du voisin, raaah mais merde ils ne peuvent pas les ranger, après on s’étonne que mes voitures soient abimés. Bon d’accord, vive la mauvaise foi, j’avais un peu de mal avec les objets encombrants qui n’étaient pas là depuis toujours, quoi qu’en fait avec les arbres aussi. D’accord, je coûtais une fortune en conduisant… Pas grave, j’avais un jolie sourire, tout passe plus facilement lorsqu’on demande poliment, mieux vaut demander pardon que permission.

Lorsque je vis en conduisant, Ariane (et ouai ma Morgane connait tous les prénoms des gens, cte belle gosse ^^), j’hésitais. Pas parce que je l’aimais pas, je crois bien qu’excepté deux ou trois personnes, j’appréciais tout le monde. Non si j’hésitais, c’est bien parce que je n’étais pas sûre de pas me prendre une balle entre les deux yeux parce que mes propos ne suivraient pas l’idéologie partisane. En même temps, personne ne m’avait vraiment prévenu que c’étaient des fous sanguinaires, moi je n’en étais pas une et je n’avais jamais prétendu l’être, je n’avais jamais dis à personne que je prendrais les armes à leur demandes pour attaquer des gens. Déjà qu’à la chasse, je ne tuais pas me contentant de fermer les yeux en attendant que le massacre cesse, ce n’était certainement pas pour tuer des êtres humains par la suite. Après une longue minute d’hésitation à la suivre pendant qu’elle marchait sur le trottoir, je pris ma décision. Une manœuvre catastrophique plus tard et ma voiture légèrement en travers du trottoir, quoi ce n’était pas ma faute s’il n’y avait pas de place… je lui fis un très grand sourire avant de proposer joyeusement.

« Salut, ça te dit de monter dans ma voiture, j’ai pleins de questions à poser et je sais pas à qui les poser… tu peux conduire si tu veux ? »

Si je disais ça, ce n’était pas vraiment que j’adorais être conduite mais vu que mes roues étaient à quelques centimètres de ses pieds, je peux comprendre qu’elle n’ait pas tellement envie de se faire conduire. Je n’étais pas vraiment un danger public… c’est juste que je ne connaissais pas cette voiture… ouai excuse bidon, d’accord j’assume.